MAIA & GABRIEL

Le prime venait de toucher à sa fin. Prime toujours aussi éprouvant pour moi. Finalement, je ne savais pas ce qui était le pire, se sentir seule pendant toute la durée d'une soirée, ou bien tenir tête à quelqu'un en direct, tout en nominant cette même personne sans le savoir. Je m'en fichait, à vrai dire. C'était passé, et on ne pouvait plus revenir en arrière. Je m'éclipsais donc du plateau, pendant que mes vingt-quatre colocataires communiquaient leurs tristesse à Addison, la sortante de cette première semaine. Je n'allais pas lui dire au revoir. Je n'avais strictement rien contre elle, je ne l'a connaissait juste pas, je ne connaissais pas grand monde pour être honnête. À part quelques garçons, je n'avais parlé à personne. Parler. J'avais plutôt exposer mon amour à Gabriel lors de ce prime. Ah, ce fameux Gabriel. Il m'emmerdait avec ses airs de grands monsieur. Certes, il disait ce qu'il pensait, mais il y avait une façon de le faire, et la sienne ne me plaisait pas. Je m'en allait donc vers le jardin pour prendre quelques bouffées d'air frais. Je n'y étais jamais encore allée - sauf pour la visite guidée avec Soren, mais la vue de ce jardin ne dura que quelques secondes - , mais il fallait un début à tout. Je parcourais donc les étages, longeant les murs uns à uns, pour finalement accéder au toit. Le jardin était spacieux, et l'herbe était courte - et surtout fausse. Je m'avançais alors jusqu'au bord, puis m'asseyait devant le murée. Je n'étais pas assez courageuse et trop aimante de la vie pour la risquer en m'installant sur le rebord de l'hôtel. J'étais donc derrière le petit mur, regardant les immeubles au loin.

Je ne fumais pas, mais j'avais trouvé une cigarette qui avait occuper mon temps. J'allais l'allumer, la mettre à la bouche et tester cette petite chose que tant de monde convoitait. Alors que j'allais passé à l'acte, j'entendis la porte s'ouvrir doucement, ce qui me fis sursauter et jeter la cigarette par le rebord de ce jardin. Je me retournais donc, voir qui avait osé me déranger. Mon cher ami Gabriel était posé là, devant la porte, me fixant intensément. « Putain... » Ma tête reprit alors sa position initiale, en face des immeubles que j'observais depuis une minute ou deux. J'entendais ses pas se rapprocher de moi, un à un, délicatement. Un réel scénario de film de zombie morbide. Les bruits de pas laissaient alors place à son souffle dirigé vers mes cheveux. Je les sentais bouger, il était derrière moi. J'étais sûre qu'il allait m'attaquer, je préparais donc ma défense.

A la suite du second prime, j'avais appris ma nomination de la bouche de Maia, comme quo se faire remarquer lors d'un prime n'était pas forcement une des meilleures solutions. J'avais besoin de rester seul non pas que cette pseudo nomination me dérangeait, non, j'allais d'ailleurs voir ce que le public pensait de moi, même si j'étais presque certain de quitter l'aventure cette semaine. J'avais été élu candidat de la semaine et bien que cette élection m'avait surprise, je ne pensais pas qu'après cette soirée, cette réputation me reste, non à vrai dire je m'en foutais, mais alors complètement, j'étais moi, et bien que je m'étais réellement bien trop emporté, j'avais des valeurs à respecter, à défendre, et un secret à cacher. M'isolant sur le toit pour fumer, je regardais l'horizon, un ciel sombre sans espoir, peut être qu'au final celui ci résumait ma proche sortie la semaine d'après, je n'en savais rien. Maia se tenait là, non loin, faisant comme si je n'existais pas. Même si au début j'avais eu beau aimer son comportement, celle ci commençait sérieusement à me répugner. Me levant, je lui adressais un sourire narquois avant de prendre la parole.

« Au final, tu es bien plus maline que les autres, tu penses pouvoir passer pour la fille frêle et fragile qui, dès qu'on la touche, se met dans tous ses états, mais enfaite... Ouais, tu n'es qu'une salope comme toutes les autres. » dis-je d'une voix sereine, comme si aucune grossièreté n'avait pointé sa sonorité.

« Si il y a bien une salope entre nous deux, ce n'est certainement pas moi. Tu t'amuses à insulter tout le monde, tout le temps, faire le mec qui connait tout, mais vas leur dire en face que ce ne sont que des salopes. » Ça y est, ce petit con venait de m'énerver avec sa voix de grand sage. Je l'aurai volontiers jeter par le toit. Moi, une salope ? Il ne s'était pas regarder le pauvre. Son comportement m'insupportai, encore plus qu'au jeu de l'action ou vérité. « Tu as de la chance que cupidon ait interdit toute violence au sein du nid. » Des menaces ? Bien sur que non. J'allais juste lui en foutre une bonne, histoire qu'il comprenne, rien de plus. Je détachais alors mon regard du sien, pour observer une nouvelle fois les immeubles. On était si bien sur ce toit, l'air était frais - malgré que Gabriel ne le polluait. « Je suis tellement pressée d'être au prime. Tellement pressée de te voir tomber quand Roselynn annoncera les noms des autres nominés qui, eux, seront sauvés et que toi tu rentreras chez toi. » disais-je d'une voix sereine à mon tour, sans regarder Gabriel qui, lui, avait posé ses yeux sur moi.