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 miles away from us, chicago, illinois (andreja)

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Tilda

Tilda
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MessageSujet: miles away from us, chicago, illinois (andreja)   miles away from us, chicago, illinois (andreja) EmptyDim 8 Nov 2015 - 20:29


can't feel your breath in my hairs
C'est beaucoup trop calme. La dernière fois que je l'ai entendu pleurer c'était vers les treize heures. Depuis plus de deux heures elle ne bronche pas, elle ne piaille pas, elle ne dort pas pour autant. Je crois qu'elle ressent les émotions et les tensions qui émane de ma personne depuis la veille. Je l'ai trop bercé près de mon cœur et la voilà anesthésier la pauvre. J'ai l'impression qu'elle n'ose pas crier, pleurer, casser des trucs parce qu'elle a peur que je m'énerve après elle. Ça me fend le cœur de voir ses gros yeux rond me regarder comme si j'étais une étrangère. Mais elle n'a pas tord, la petite. J'ai changé d'humeur du jour au lendemain. Il a suffit qu'il ne me donne plus de nouvelles. Je me suis toujours ventée d'être une de ces femmes indépendantes qui s’endurcissent quand un type arrête de vous donner des nouvelles. Le genre de nana qui fait comme si ce n'était pas si terrible, que la perte est celle de l'homme et certainement pas la mienne. Et surtout j'ai toujours dis que j'en laisserais pas un de plus me faire de la peine. Il est parti sans rien me dire et je rumine ça depuis plus d'une semaine. Partagée entre la colère et l'inquiétude. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il ne m'a pas prévenu. Pourquoi sérieusement ? Je croyais qu'on partageait une relation assez solide pour qu'il me parle de ce genre de choses. J'ai l'impression de continuer à faire des erreurs. J'ai l'impression de donner ma confiance là où il ne faut pas, à chaque fois. Est-ce que je vais droit dans le mur ? Toute cette histoire m'a épuisé, la semaine même où je reprenais le boulot. Je suis totalement absente. Et je n'aime pas ça. Je sens bien que je néglige Alma, à la laissé là dans son parc pendant que je rumine sur le canapé. Je la néglige elle et les autres. Je m'enferme dans cette spirale de questions qui me donnent le vertige. Est-ce que je ne suis pas assez digne de confiance pour qu'il me parle ? J'ai du tirer les verres du nez à Emil, pour savoir que son père était mort. Que le père de l'homme que j'aime est mort. Un soupir las s'extirpe de mes lèvres alors que je regarde d'un air désespéré ma fille, espérant trouver un reliquat de réponse dans ses grands yeux clairs. Mais elle y connaît rien elle, de l'amour et de toutes les merdes qui gravitent autour. La petite innocente qui essaye un sourire, un peu hésitante. T'as gagné ma belle, je vais te cajoler un peu. J'attrape ma petite princesse et le serre contre mon cœur, en me baladant dans le coin salon de l'appartement. « Tu crois que je devrais répondre à son message ? » Je lui demande, elle est toujours de bon conseil. J'aimerais pouvoir contacter Lou, mais je me dis que c'est pas l'idée du siècle. Déjà parce qu'il risque de pas être très amicale la prochaine fois qu'il voit son pote, et surtout parce qu'il doit être en mer quelque part. « Tu veux peut être que je te le relise ? Ouais comme ça on va être sûre toi et moi. » Parce qu'il s'agit d'elle et moi. Et que s'il me fait d'autres conneries de ce genre je veux pas qu'il soit le premier homme à abandonner Alma. Là, elle se rend pas compte, elle le connaît pas encore assez. Mais vu que j'avais l'intention de le garder dans ma vie un bon moment, j'attendais déjà le jour où ils allaient devenirs meilleurs amis. « Alors il disait : Tilda toi et moi parler, blablabla, s'il plaît répondre moi. Ouais je sais il est toujours pas très doué avec l'anglais.» Même si je le soupçonne d'en rajouter parce qu'il sait que ça me fait craquer. Seulement en live mon grand, seulement en live. Je laisse tomber le téléphone sur le canapé, toujours pas décidé. C'est pas si simple, je me dis qu'il ne m'a rien dit lui. Et que je me suis inquiétée toutes les nuits, à me demander si je le reverrais un jour. A sursauter à chaque fois qu'on parlait de la Bosnie-Herzigovie à la télévision. Alors je peux bien le faire poireauter, le temps de me remettre. Je sursaute quand on frappe à la porte. Je pince les lèvres. Ça peut pas être Andreja, je l'aurais vu venir à la porte avec le machin truc visio je ne sais trop quoi. Vu que monsieur avait laissé son badge ici avant de partir sans prévenir. Je soupçonne encore la vieille d'à coté de vouloir gâter Alma de papouilles autour d'une tasse de thé. Mais c'est pas le moment. Clairement pas. Sans quitter ma fille des bras je m'avance vers la porte d'entrée, regarde dans le judas. J'y vois rien. Ok je m'inquiète un peu là. C'est pas le genre de la mamie d'en face de se cacher du judas. J'ai le cœur qui palpite, je pense à Andreja, mais je pense aussi à Marcel. Le père d'Alma qui à menacé il y a un moment de venir voir sa fille - ce dont je n'ai pas parlé à Andreja d'ailleurs, même s'il était là quans ça s'est produit - heuresement sans suite. J'aurais presque envie que ce soit Andreja. On frappe de nouveau. Je m'éloigne pour reposer la petite dans son parc, un bécot sur la tête. « J'arrive. » Je prends le temps de déverrouiller la porte et de l’entrouvrir pour voir qui se cache derrière la porte. Je ne montre qu'un œil. Mais mon regard est assez parlant quand je reconnaît Andreja. Quelque peu soulagée que ce ne soit pas Marcel et une ribambelle d'avocats à ma porte j'ouvre un peu plus grand, sans le faire entrer pour autant. « On avait pas convenu de se voir. » Je lui dit d'un air froid. C'est là que la petite décide de pleurer, alors qu'elle ne l'a pas fait depuis des heures. Alma. Sérieusement. Elle en fait exprès. Je quitte le pas de la porte, laissant le champ libre au serbe pour entrer, le temps de récupérer la petite qui se calme aussitôt dans mes bras. Quelle actrice. Si elle finit pas avec un oscar je serais déçue. « Emil est pas là ? Peut être qu'il saurait me dire ce qui se passe dans ta tête lui, puisque tu me dis rien. » C'est juste. J'ai le droit de faire la gueule. J'ai une fille en bas âge, alors déjà je dors pas beaucoup. En plus j'ai repris le boulot et en plus il a fallut que le type dont je suis tombée amoureuse décide de partir dans un pays où il n'a pas le droit d'être sous peine de retourner en prison ou pire... Je peux donc vous dire que niveau quotta de sommeil, je suis light. Alors j'ai le droit. Il a fait une connerie, il le sait bien. Pourtant c'était simple, il aurait put me laisser un mot s'il avait peur que j'essaye de le dissuader. J'aurais été moins en colère. Et surtout je ne me serais pas mise à douter, sur la confiance qu'il peut avoir en moi, sur le rôle que je joue dans sa vie et sur notre histoire. Et pourtant, je suis soulagée de le voir là, en face de moi. Je suis en colère, mais heureuse à la fois. Qu'il soit entier, qu'il soit ici. Mais ça il aurait pas le bonheur de me l'entendre dire, pas maintenant du moins.
Andreja

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MessageSujet: Re: miles away from us, chicago, illinois (andreja)   miles away from us, chicago, illinois (andreja) EmptyLun 9 Nov 2015 - 1:27

Dès qu'Andreja avait croisé le regard d'Emil il avait compris qu'il avait craché le morceau. Ça se voyait à sa tête, à la façon dont il lui avait donné l'accolade en ayant l'air d'avoir quelque chose sur la conscience, et au fond Andreja savait que tout cette histoire ne pouvait pas s'être passée sans le moindre accroc, c'eut été trop beau pour être vrai. Il avait tenté de se justifier, Tilda était persuasive, Tilda était vraiment inquiète, Tilda n'était pas assez stupide pour se laisser embobiner ... ce n'était pas sa faute à lui, en somme, et si Andreja s'était d'abord énervé contre lui en lui demandant en quoi au juste le fait de savoir la vérité ferait qu'elle s'inquièterait moins, il avait fini par se calmer. Parce que ce n'était pas la faute d'Emil, c'est vrai, il avait tenté de le dissuader, il lui avait répété que c'était une mauvaise idée un nombre incalculable de fois, et malgré tout il l'avait couvert en organisant son trajet, sa fuite, et même en gardant la lettre qu'Andreja lui avait confié pour Tilda "au cas où". Emil restait toujours de son coté, même lorsqu'il n'était pas d'accord avec lui, même lorsqu'ils s'opposaient sur des sujets politiques, professionnels, ou plus futiles ... Il était toujours là, et Andreja n'avait pas le droit de lui en vouloir. La seconde partie du trajet de retour le blond l'avait passée à essayer de grapiller quelques heures de sommeil ; Il avait très peu dormi durant les huits derniers jours, vivant surtout la nuit et s'angoissant sans cesse d'avoir été repéré, reconnu ou dénoncé par quelqu'un. Il avait pris ses responsabilités et connaissait les risques mais il n'en menait pas large, pourtant, et à cela il fallait rajouter la pléiade de sentiments qui s'étaient succédés lorsqu'il avait revu ses soeurs, sa mère, ses neveux et ses nièces, son appartement, les rues, la cathédrale ... toutes ces choses qui lui donnaient l'impression d'appartenir à quelque chose, d'être un peu chez lui. C'était un peu pathétique pourtant, de se sentir à ce point chez lui dans un pays qui l'avait chassé, qui ne voulait plus de lui. Depuis le siège d'en face la voix d'Emil l'avait réveillé en sursaut, et sans qu'il ne sache trop comment ils étaient arrivés au Midway Airport de Chicago. C'était Milan qui était venu les chercher, annonçant sans cérémonie que le boss voulait voir Andreja à peine lui et Emil s'étaient-ils installés à l'arrière ; Un coup d'oeil interrogateur à Emil pour tenter de savoir s'il y avait une raison particulière à cela, mais il ne semblait pas plus au courant que lui. Et Andreja ne faisait pqs le malin, tandis que le véhicule diplomatique se faufillait entre les voitures et qu'il se demandait dans quelle galère il s'était encore embarqué sans le savoir. Peut-être qu'il n'avait pas été aussi discret qu'il le croyait, peut-être qu'il avait été dénoncé, peut-être qu'on allait lui sauter dessus pour le maitriser et le menotter dès qu'il sortirait de cette voiture ... Plus la voiture avançait moins il était tranquille, et même le regard rassurant d'Emil à coté de lui ne suffisait pas à le calmer. Et puis Tilda ne répondait pas au téléphone. Il avait rallumé le sien à peine l'avion posé au sol, mais ni ses coups de fil ni le SMS qui avait suivi n'avaient reçu de réponse. Peut-être qu'il l'avait mérité, ça aussi. A l'arrivée au consulat pourtant ni policiers, ni comité d'accueil de nature à lui faire craindre qu'il allait avoir des ennuis. Avant de monter jusqu'au bureau du consul il avait tout de même pris le temps de monter jusqu'à sa chambre pour prendre une douche et se décrasser un peu, les trois derniers jours ayant été trop tendus pour qu'il puisse faire plus que se débarbouiller la figure. Dans le miroir de la salle de bain il avait croisé son reflet et se demandait comment il tenait encore debout avec les cernes de la taille de l'Océanie qui se creusaient sous ses yeux. Et contre toute attente il ne s'était pas pris une soufflante ou même le moindre reproche de la part du boss ... c'était plutot une mise en garde. Il voulait être sûr qu'Andreja avait compris qu'il n'y aurait pas de seconde fois, qu'il avait accepté de fermer les yeux cette fois-ci en souvenir de l'amitié qui l'avait lié à son père avant la guerre, mais que le jeune homme devait bien comprendre qu'il mettait les pieds en Bosnie pour la dernière fois, et qu'il espérait pour lui qu'il y avait donc fait des adieux en bonne et due forme. Andreja avait acquiescé, la gorge un peu serrée, l'air un peu penaud. Il savait que c'était des adieux définitifs cette fois-ci, et ça lui faisait bien plus de mal qu'il ne souhaitait l'admettre. Lorsqu'enfin il avait été libre de disposer il avait vérifié à nouveau son téléphone ; Toujours pas de réponse de Tilda, et il était bien trop tard pour qu'il ose se pointer chez elle. A cette heure-ci elle dormait probablement déjà, Alma encore plus ... Et puis peut-être qu'il y verrait plus clair demain, après avoir dormi. Il ne savait pas encore ce qu'il lui dirait, la bourde d'Emil n'arrangeait pas ses affaires, mais épuisé il avait à peine eu le temps de commencer à y réfléchir en s'affalant sur son lit qu'il s'était endormi comme une masse.

Lorsqu'il s'était réveillé il lui avait fallu quelques secondes pour se souvenir d'où il était, pour que tous les éléments de ces dernières vingt-quatre heures se remettent dans l'ordre dans son esprit, et à nouveau il avait attrapé son téléphone, seulement pour constater d'une part qu'il avait dormi treize heures d'affilée et qu'il était pas loin de quatroze heures, et d'autre part que du côté de Tilda c'était toujours le silence radio. Elle devait vraiment,  vraiment être en colère. Et si Andreja n'était pas certain de vouloir la découvrir en mode furie lvl99, il était encore plus certain que plus il attendrait pire ce serait ... S'il voulait avoir la moindre chance de sauver les meubles, c'était maintenant ou jamais. Passant rapidement sous la douche et enfilant un jean et un tee-shirt propre tout en picorant dans la boite de biscuits qu'une des femmes de ménage avait eu la gentillesse de lui laisser, il avait attrapé son blouson, son badge et son téléphone et dévalé les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée sans avoir la patience d'attendre l'ascenseur. Il n'y avait plus aucun véhicule disponible au parking alors il avait marché, en se disant que prendre un peu l'air et marcher dans la rue sans se retourner toutes les dix secondes pour voir si on le suivait ne lui ferait pas de mal. Arrivé devant l'immeuble il avait profité de la sortie d'un autre locataire pour s'engouffrer dans le hall, ayant laissé son pass d'accès chez Tilda la veille de son départ, et préférant là aussi les escaliers comme s'il ne tenait littéralement pas en place il avait finalement atteint son étage, et hésité à peine une demi-seconde avant de sonner. Il avait attendu là un moment, avec le réflexe du garde du corps qui ne se tenait jamais face à une porte en attendant qu'on lui ouvre, puis avait finalement sonné une seconde fois en obtenant pas de réponse. Peut-être que Tilda était sortie. Sortant à nouveau son téléphone il s'appretait à composer son numéro, déjà prêt à faire le pied de grue devant sa porte jusqu'à ce qu'elle rentre, mais finalement elle s'était entrouverte et il avait vu la silhouette de l'italienne se dessiner dans l'encablure. Il n'en menait pas large, mais face au regard et au ton glacial qu'elle avait décidé d'employer en lui faisant remarquer « On avait pas convenu de se voir. » il avait tenté de garder un minimum la face, parce qu'avoir l'air plus coupable qu'il ne l'était déjà n'arrangerait probablement pas ses affaires. « Maintenant oui. » Lui avait-il alors simplement fait remarquer sans se démonter, parce qu'il était là et qu'ils se voyaient au final. Même s'il avait le sentiment de ne pas être particulièrement le bienvenu. Hésitant toujours sur la conduite à adopter et sur les mots à employer pour tenter de ne pas envenimer la situation, il s'apprêtait à dire quelque chose mais avait été interrompu par les pleurs d'Alma et profité que Tilda aille la chercher pour passer la porte et refermer derrière lui. Sans doute par crainte que s'il ne le faisait pas de lui-même Tilda préfère le laisser sur le pas de la porte, voir la lui claquer au nez. Un peu machinalement il avait tendu ses doigts vers la main de la petite pour qu'elle les attrape, comme elle le faisait régulièrement, mais avait finalement cessé ses enfantillages lorsque Tilda avait repris d'un ton toujours aussi pincé. « Emil est pas là ? Peut être qu'il saurait me dire ce qui se passe dans ta tête lui, puisque tu me dis rien. » Involontairement il s'était retrouvé à rouler légèrement des yeux, parce qu'Emil n'avait quand même pas joué le truc hyper finement sur ce coup-là, et non sans une certaine ironie il s'était entendu rétorquer « Emil il pas appris encore comment tenir à sa langue. » Tenir sa langue, plutot, mais elle devait avoir plus ou moins compris où il voulait en venir. Et maintenant quoi, est-ce qu'il était supposé s'expliquer ... ? Ou s'excuser, ou les deux à la fois,  il ne savait pas vraiment. « Mais il aussi essayé me dissuader et me dire tu pas être contente, alors je crois toi et lui vous être de la même coté. » Ouais, clairement Tilda avait un allié avec Emil. Et Andreja savait bien au fond que c'était simplement parce que l'un comme l'autre se souciaient de lui, mais il n'avait pas vraiment l'habitude de suivre les recommandations de prudence de qui que ce soit. Andreja restait quelqu'un d'entêté, qui prenait de mauvaises décisions en connaissance de cause simplement parce qu'il ne savait pas faire les choses autrement qu'à sa façon. Il avait juste un peu tendance à oublier qu'il n'était plus seul dans l'équation, et qu'il ne pouvait plus faire n'importe quoi. « Je suis désolé. » avait-il pourtant fini par admettre à voix basse. Il était plus désolé de lui avoir causé du souci que désolé d'avoir fait ce qu'il avait fait, ceci dit. « Mais je sais si je te dire où je vais tu essayé pour me empêcher, et je avais déjà pris ma décision, alors. » Alors il n'avait rien dit parce qu'il se disait que si tout se passait comme prévu elle n'en saurait jamais rien, elle ne saurait jamais qu'il avait enfreint sa mesure d'expulsion, et elle ne saurait non plus jamais que son père était mort. Parce que les rares fois où Andreja en avait parlé ce n'était pas en termes élogieux, qu'il l'avait présenté comme l'ivrogne qui avait fui en Serbie sans intervenir dans les ennuis judiciaires de ses fils, comme le père juste mais froid qui lui avait offert un VZ61 pour ses seize ans et une place à la table des négociations familiales à ses vingt-et-un ans. Comme un tyran plus qu'un père, en somme, alors elle n'aurait pas compris que malgré tout Andreja lui soit encore assez fidèle pour parcourir la moitié du globe illégalement juste pour assister à ses funérailles. « Mais c'était juste cette fois ... je plus y retourner après. Mais je devais cette fois. » Il essayait de temporiser, au cas où elle s'imaginait que ce genre d'escapade risquait de se reproduire un jour. Il l'avait promis au consul et il lui promettait à elle, c'était la seule et unique fois, la première et la dernière. « Et je pensais si tu pas été au courant tu pas te inquiéter bêtement ... » Ça pouvait sonner comme le fait qu'il la juge stupide de s'être inquiétée, ou d'être en colère, mais en réalité Andreja était simplement partisan du fait qu'une mauvaise vérité n'était pas toujours bonne à dire. L'honnêteté et le fait de ne pas garder pour lui tout ce qui clochait, c'était un concept qu'il avait encore du mal à assimiler, mais ça n'avait rien à voir avec un quelconque manque de confiance envers Tilda.
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MessageSujet: Re: miles away from us, chicago, illinois (andreja)   miles away from us, chicago, illinois (andreja) EmptyLun 9 Nov 2015 - 16:03

Cette sonnette qui retentit, ça me gèle sur place. Je ne sais pas si je suis prête à le voir, à me confronter à Andreja. Je me dis que je vais être trop gentille avec lui, parce que dans un sens je suis aussi soulagée qu'il n'ait rien, qu'il soit de retour. Alors j'aurais voulu attendre un peu plus, pour être certaine de ne pas flancher. Et d'un autre coté, j'ai cette crainte que Marcel, le grand docteur qui combat le virus ebola se retrouve sur le pas de ma porte, avec une armée d'avocat pour m'enlever ma fille. Je manque de sommeil, sinon je saurais déjà par avance qu'il n'aurait pas fait tout ce chemin, il se serait contenté d'envoyer une lettre, comme la dernière cette pseudo menace que je savais sans importance. Et puisqu'il ne s'agit pas de la mamie d'en face, ce n'est autre qu'Andreja. Je reste quand même sur mes gardes et lui ouvre la porte qu'à moitié. Il n'a rien, pas de visage cabossé, pas de pansement sur la tempe, pas de policier derrière lui. Je ne sais pas ce que j'imaginais, je ne sais pas trop. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé là bas, je n'avais aucune idée de ce qui pourrait lui arrivé en réalité. Ne pas savoir c'est pire que de savoir. Je ne sais pas comment agir face à lui, son visage tel que je l'ai quitté. Alors je suis froide, je suis pas avenante. Parce que je comprends toujours pas pourquoi il n'a pas prit le temps de m'expliquer les choses. J'ai eu l'impression que finalement j'en valait pas tellement la peine, oui celle qui a décidé d'emménager à Chicago pour pouvoir être avec lui. S'il savait le nombre de fois que je me suis dis que je devrais repartir à Florence sans rien lui dire, après tout j'ai un appartement qui m'attend. Il serait revenu ici, face à un appartement vide. Mais faut croire que je tiens quand même pas mal à lui, assez pour avoir besoin de savoir qu'il va bien. « T'as pris la mauvaise habitude de décider pour moi. » Que je lui rétorque quand il me dit que maintenant on se voit, parce qu'il a décidé. Et moi je me retrouve au milieu de tout ça, entre Alma qui me joue la comédie. Cette petite est bien trop intelligente. Je ne saurais vraiment définir ce qu'il se passe dans mon cœur, avec toutes ces émotions qui se chamboulent. Alors je continue sur la même lancé, me servant d'Alma comme d'un bouclier. Et j'assume totalement, je me dis qu'en présence de sa petite peut être qu'il sera un peu plus enclin à ne pas bondir face à un commentaire pinçant de ma part. Emil a fait ce qu'il devait faire, après tout je ne suis ai pas réellement laissé le choix. Habituellement on ne me refuse rien et quand je porte Alma dans les bras on me refuse encore moins de choses. Il a craché le morceau et c'est vrai qu'en le sachant là bas je ne me suis pas moins inquiété, mais ça aurait put être le cas s'il avait prit le temps de m'en parler. S'il m'avait expliquer sa démarche. S'il m'avait laissé lui poser toutes les questions possibles pour être certaine qu'il sait ce qu'il fait. Mais au lieu de ça, il m'a laissé dans le doute. Et même les paroles de réconfort d'Emil n'avait pas su m'apaiser. Il me parle de camps et je lâche un soupire acide. N'importe quoi Andreja. « Je m'en fiche, c'est de ton côté à toi que j'aurais aimé être, mais tu m'en a même pas laissé l'occasion. » Certain que je n'allais pas comprendre. S'il pouvait avoir un peu plus foi en moi... Sans même m'en parler il a présumé que je n'allais pas être d'accord. Peut être qu'il n'a pas tord, je suis persuadée que ça aurait été ma première réaction. Parce que je l'aime et parce que je ne veux que le meilleur pour lui. Même si je sais déjà que je ne lui suffit pas pour être entièrement heureux. Je sais qu'il y a des choses bien au dessus de mon pouvoir qui le laisseront toujours incomplet. Je comptais sur le temps et ses voyages à New-York pour régler tout ça. Il est désolé. Et je dois pas me laisser avoir par son petit ton là et son regard tendre. J'évite de le regarder, je me contente de l'écouter tout en laissant Alma jouer avec mon collier. Il dit à voix haute ce que j'avais fini par comprendre. Qu'il ne m'a même pas laissé l’opportunité d'être de son coté, de comprendre sa démarche. Qu'il a décidé pour moi de ma réaction face à ce voyage. « Si t'avais déjà pris ta décision ça ne te coûtais rien de me tenir au courant ou au moins de me laisser un mot  non ? » J’exulte fébrile un instant, un court instant que je cache rapidement en me nourrissant de la candeur de ma fille. « Tu pensais vraiment que t'allais pouvoir me cacher ça ? Même si Emil ne m'avait pas dit où tu étais, tu crois que je t'aurais laissé t'en tirer comme ça ? » Je suis pas chiante parce que je sais qu'on se voit pas tous les jours, je fais avec et ça me convient aussi dans un sens parce que j'aime avoir mon indépendance et préserver un peu Alma de cette relation. Mais il pensait vraiment qu'il allait pouvoir réapparaître comme ça dans ma vie sans me donner une explication ? Sachant que je détecte tous mensonges ou omissions de sa part ? La petite sent bien que je suis agitée, alors elle s'agite et se remet à pleurer. Je la berce dans mes bras, mais je me sens maladroite. Je suis pas toujours très à l'aise avec mon rôle de mère et encore moins là tout de suite. Mais faut que je la garde dans mes bras, parce que je connais bien la Tilda énervée à cause d'un homme. Cette Tilda là vaut mieux pas la rencontrer. Je crois que j'aurais envie de tout casser. Surtout quand il me dit que ce n'était qu'une fois, que ça n'allait pas se reproduire. « Qu'est ce qui était qu'une fois ? Ton voyage là bas ? Ou le faite que tu m'abandonne sans laisser de nouvelles ? » Je le questionne lourdement. Parce que oui je suis en colère parce qu'il est allé là bas sans penser à me prévenir, mais aussi parce que j'ai eut la sensation qu'il m'avait tout simplement abandonné. Je me suis retrouvée comme une conne, du jour au lendemain sans nouvelles, sans savoir. Et il croyait que j'allais pas m'inquiéter. Et là j'avoue que je perd un peu le contrôle sonore de ma voix. Et que la petite essaye de me couvrir en pleurant plus fort. Mais je gagne à ce jeu là. « Comment t'as pu penser ça ? Sérieusement Andreja ? Je t'aime tu le sais ? Alors bien sûr que j'allais m'inquiéter, j'aurais retourné la terre entière pour savoir où t'étais passé. Tu sais qu'elle à été ma première pensée ? Qu'il t'étais arrivé quelque chose, je me préparais déjà à appeler tous les hôpitaux de la région ou à recevoir les flics chez moi m'annonçant une mauvaise nouvelle. Mais non, rien. Juste rien. » Et j'ai du mal  comprendre comment il peut justifier tout ça par un « je croyais que t'allais pas t'inquiéter. » Alma ne cesse plus de pleurer et j'ai envie de pleurer avec elle, mais bon je sais bien que ça n'arrangerait rien. Alors je lui offre un sourire, je tente de m'apaiser et la berce doucement. « Chuuuut. » Je lui murmure sans la quitter du regard. Elle se calme, je me calme. Je l'embrasse sur la joue et la dépose dans son parc, un caresse sur le haut de son crâne. Je reviens vers le serbe. Je suis plus délicate, moins agressive au niveau du volume sonore. « Andreja, je veux pas me réveiller un jour et savoir que tu n'es plus là. Je veux pas te laisser m'abandonner, ni moi, ni la petite. Alors... » Alors quoi au juste ? « Si tu me fais pas assez confiance pour me parler de ce genre de choses, si tu préfère te taire je sais bien qu'un jour tu ne reviendra pas. » Je sais pas où il sera, mais s'il n'arrive pas à se confier à moi sur la mort d'un père qui n'a pas été exemplaire et son besoin d'être là malgré leurs différents... La vie n'est pas toute rose il le sait bien mieux que moi. Alors si un jour il ressent encore le besoin d'aller je ne sais où. Moi je veux pas être encore dans cette situation à me demander s'il est mort, si je vais le revoir, s'il est en prison... s'il va bien. « Je te laisse l'occasion de me dire au revoir maintenant. » J'ajoute à la fois déterminée et fébrile. Autant qu'il me dise au revoir maintenant s'il se sent pas capable de le faire plu tard. Et s'il décide de pas me dire au revoir, vaudrait mieux pour lui qu'il soit convaincant et qu'il m'explique les choses. Qu'il me parle. Je veux juste qu'il me parle moi. Je veux pas qu'il me dise au revoir, bien entendu que non. Je veux juste qu'il prenne le temps de me dire les choses, de m'expliquer. Même si ça doit prendre toute une journée, toute une nuit. Je m'en fiche du temps que ça va prendre, je veux juste qu'il me parle.
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MessageSujet: Re: miles away from us, chicago, illinois (andreja)   miles away from us, chicago, illinois (andreja) EmptyMar 10 Nov 2015 - 6:52

Il ne fallait pas croire qu'Andreja espérait sincèrement s'en sortir avec un vague "je suis désolé" et un regard de chien battu, comme si Tilda et lui étaient en train de se chamailler pour une futilité. Et dieu sait qu'avec leurs caractères respectifs c'était un cas de figure qui arrivait régulièrement, sans pour autant que cela prenne des proportions vraiment sérieuses ... l'un boudait une heure, l'autre finissait par s'excuser, et le souci était réglé. Mais là c'était plus qu'une simple futilité, c'était le genre de bourde qu'il allait devoir ramer pour tenter de rattraper, et pour laquelle il n'aurait probablement pas droit à une seconde incartade ... Il venait de griller sa seule cartouche, et il en avait conscience. Il espérait seulement pouvoir rattraper le coup sans trop de casse, parce qu'il n'avait pas réussi son aller-retour sans encombre pour qu'au final tout lui pète à la gueule une fois rentré. Les choses commençaient mal en tout cas, avec Tilda lui faisant savoir qu'ils n'avaient pas prévus de se voir, ce que lui avait plutôt compris comme un "je n'ai pas envie de te voir" auquel il avait répondu un peu machinalement pour garder la face et finalement se voir rétorquer « T'as pris la mauvaise habitude de décider pour moi. » Il n'avait pas besoin d’être un cador en anglais pour savoir que sa phrase ne faisait pas seulement référence à sa réponse mais plutôt à la situation générale. N'ayant rien à répondre à cela en tout cas, et ne souhaitant pas aggraver son cas en mettant de l'huile sur le feu, il avait profité qu'elle disparaisse un instant pour récupérer sa fille pour s'engouffrer dans l'appartement et refermer derrière lui, en se disant qu'elle n'aurait au moins plus le loisir de lui claquer la porte au nez si la conversation prenait une tournure trop désagréable. Elle parlait d'Emil maintenant, celui qui n'avait pas su tenir sa langue alors qu'il aurait pu éviter une partie de tout ça, selon Andreja. Il n'était pas en colère contre lui, mais clairement il se demandait un peu dans quel camp il se trouvait, celui de Tilda ou le sien. « Je m'en fiche, c'est de ton côté à toi que j'aurais aimé être, mais tu m'en as même pas laissé l'occasion. Si t'avais déjà pris ta décision ça ne te coûtait rien de me tenir au courant ou au moins de me laisser un mot non ? » Lui laisser un mot ? C'était vraiment ça qu'elle aurait préféré, un post-it avec le minimum syndical dessus, quelques mots jetés de manière brouillonne et qui au final lui apporteraient plus de quelques que de réponses ? En étant au courant elle s'était inquiétée, la preuve, alors il aurait mieux valu qu'elle n'en sache jamais rien, et d'ailleurs Andreja avait tenté de lui soumettre son point de vue à ce sujet. « Mais je ... je croyais tu jamais savoir, et je pas obligé de rien dire du tout. » Si les choses s'étaient déroulées comme prévues en tout cas elle n'aurait jamais rien su, il n'aurait rien dit ni sur son escapade ni sur la mort de son père, et ça serait resté un secret seulement gardé par Emil et les quelques autres personnes qui avaient participé au scénario, activement ou en acceptant de fermer les yeux. « Tu pensais vraiment que t'allais pouvoir me cacher ça ? Même si Emil ne m'avait pas dit où tu étais, tu crois que je t'aurais laissé t'en tirer comme ça ? » Est-ce qu'il pensait qu'il allait pouvoir lui cacher ça ? En toute honnêteté, oui. Il avait essayé de tout faire pour, et dans son esprit la seule configuration dans laquelle Tilda aurait fini par être au courant c'était si les choses avaient mal tournées. Éventualité à laquelle il avait tenté de ne pas trop penser, parce que si les choses avaient mal tournées il n'y aurait eu qu'une seule issue, celle choisie le jour où Andreja s'était promis que lui vivant jamais il ne remettrait les pieds dans une prison bosniaque. « Si Emil juste faire comme ça été prévu il juste te dire je étais en Croatie avec le travail et je oublié mon téléphone ici. Ça été mieux comme ça pour tout le monde, et tu pas te retrouver mêlée dans tout ça. » Ses traits s'étaient un peu durcis, comme s'il avait à cœur de lui faire comprendre qu'elle ne lui ferait pas admettre que ne rien dire du tout n'était pas la meilleure solution. Ce n'était pas simplement une question de lui faire confiance ou non, c'était aussi et surtout une volonté de sa part de garder Tilda en dehors de ses ennuis, pour ne pas qu'elle finisse par en avoir aussi. Il entrainait dans sa chute tout ce qu'il touchait, c'était comme ça depuis le jour où il avait renoncé à dénoncer ses frères pour éviter un massacre, sans se douter que le massacre ne toucherait en définitive que les siens. Il n'avait pas envie qu'un jour Tilda aussi se retrouve entrainée dans sa chute. Mais à l'entendre il y avait des chances qu'il fasse de cela une habitude, et qu'il décide de régulièrement lui faire des frayeurs pareilles. Il n'était pas kamikaze, il avait conscience des risques inconsidérés qu'il avait pris, il n'avait aucune intention de les réitérer au gré de son humeur. « Qu'est ce qui était qu'une fois ? Ton voyage là bas ? Ou le fait que tu m'abandonne sans laisser de nouvelles ? » Les questions de Tilda claquaient avec acidité et Andreja se sentait maintenant assez attaqué pour qu'on devine sans mal que lui aussi se laissait doucement mais surement gagné par la colère, comme si celle de Tilda était contagieuse. Assez contagieuse déjà pour qu'Alma se soit remise à pleurer et ponctue leurs discussions de ses pleurs. Donc c'était vraiment ce que Tilda croyait, qu'il s'était cassé comme un voleur de gaité de cœur et qu'il n'en avait rien à foutre ? « Parce que tu crois je décidé ça par plaisir, de partir et de pas te dire ? Que je savais pas si il m'arriver quelque chose je allais jamais te revoir ? J'ai pensé presque que à ça quand je étais là-bas ! Et j'ai pas des mille autres raisons pour partir là-bas sans laisser des nouvelles, c'est juste ça, ce situation là qui me obliger. Mais j'ai que un seul père, alors c'est tout, je plus refaire ça. Et je pas des raisons de pas te dire te si c'est pour aller autre part que en Bosnie. » C'était la destination qui avait mené au mensonge, et rien d'autre. Quand Andreja quittait le territoire américain, et même les environs de Chicago, c'était exclusivement pour suivre la délégation consulaire dans ses déplacements officiels, tel le chien de garde qu'il avait accepté de devenir pour avoir une chance de voir autre chose qu'une cellule de trois mètres sur cinq pour les vingt ans à venir. Il n'avait aucune raison de mentir à Tilda sur ses autres déplacements, et d'ailleurs il ne l'avait encore jamais fait. Mais la Bosnie c'était différent, c'était des risques qu'elle estimerait inconsidérés et une situation qui la rendait complice maintenant qu'elle n'avait pas été maintenue dans l'ignorance. Elle était complice indirecte, et elle s'était inquiétée, deux choses qu'Andreja avait à tout prix voulu éviter et qui lui revenaient maintenant en pleine figure. « Comment t'as pu penser ça ? Sérieusement Andreja ? Je t'aime tu le sais ? Alors bien sûr que j'allais m'inquiéter, j'aurais retourné la terre entière pour savoir où t'étais passé. Tu sais qu'elle à été ma première pensée ? Qu'il t'étais arrivé quelque chose, je me préparais déjà à appeler tous les hôpitaux de la région ou à recevoir les flics chez moi m'annonçant une mauvaise nouvelle. Mais non, rien. Juste rien. » Il avait eu un premier pincement au cœur quand elle lui avait dit qu'elle l'aimait, parce que dans sa bouche cela semblait toujours couler de source, comme si c'était facile, alors que pour lui c'était toute une montagne. Et il avait eu un second pincement au cœur en imaginant ce qui se serait passé si les choses avaient mal tourné, et s'il avait été au bout de ce qu'il avait prévu de faire s'il se faisait attraper. Ça aurait pas été les flics, juste Emil, mais il lui aurait annoncé le même genre de nouvelle et elle ne lui aurait probablement jamais pardonné la lâcheté de son acte. « Andreja, je veux pas me réveiller un jour et savoir que tu n'es plus là. Je veux pas te laisser m'abandonner, ni moi, ni la petite. Alors ... » Alors quoi ? Elle n'avait pas encore compris qu'il ne pouvait pas ? Tellement de fois il se disait qu'elle avait fait une erreur en le suivant jusqu'ici et qu'elle finirait par s'en apercevoir,et que s'il était un peu moins égoïste il la laisserait repartir. Sauf qu'il avait besoin d'elle, de sa manière un peu gauche et pas toujours facile à décrypter, mais il avait besoin d'elle, et probablement plus qu'elle n'avait besoin de lui. « Si tu me fais pas assez confiance pour me parler de ce genre de choses, si tu préfère te taire je sais bien qu'un jour tu ne reviendras pas. Je te laisse l'occasion de me dire au revoir maintenant. » Il était resté silencieux plusieurs secondes, tandis qu'il déchiffrait et prenait la mesure de ce qu'elle venait de lui dire. La petite avait cessé de pleurer et il n'y avait plus qu'un silence pesant qu'il avait fini par briser en demandant d'une voix banche « C'est ça ce que tu veux ? » Qu'il s'en aille ? Pourtant c'était ce qu'elle lui reprochait il y a deux minutes. A moins qu'il s'agisse d'un moyen détourné pour elle de lui faire comprendre qu'il n'aurait simplement pas du revenir. « Parce que c'est pas ça que moi je veux. Sinon je juste rester en Bosnie et attendre jusqu'à quand on vienne pour m’arrêter. Je suis pas chez moi ici, et ça rester comme ça tout le temps, maintenant c'est juste toi qui fait je pas devenir fou de rester dans cette ville. » Il n'avait jamais cherché à le nier, il avait le mal du pays et il n'était pas totalement heureux dans cette ville, parce que c'était à des années lumières de son mode de vie et de ce qui lui était familier. Mais depuis qu'il y avait Tilda il supportait un peu mieux, il arrivait parfois à se dire qu'il pourrait passer outre et essayer de profiter du fait d’être heureux avec elle en tentant d'oublier qu'il n'était pas là où il voudrait être. Il était avec qui il voulait etre, et c'était déjà beaucoup plus qu'il ne se sentait en droit d'espérer. « Mais tu voulais je dise quoi, Tilda ? Je sais même pas moi pourquoi je été là-bas. Je sais mon père il mérite pas, que lui il est pas venu pour ses autres fils et que si ça été moi il serait pas venu non plus. Lui c'était un ivrogne et un lâche, et il pas mérité je prendre autant des risques pour lui, plus le risque de pas te revoir ... Mais j'avais besoin de y aller. Parce que je suis le seul dans ses enfants qui est vivant, et si moi j'étais pas là il y avoir personne d'autre. » Il ne savait même pas pourquoi il tentait de justifier sa décision, au fond il n'y avait pas vraiment de justification. Il avait simplement été conditionné, même mort et même des années après son père parvenait encore à avoir ce pouvoir malsain sur lui et à faire de lui une marionnette, et ça il aurait simplement souhaité que Tilda ne soit jamais au courant. « C'est pas je te fais pas confiance, Tilda, mais juste ... des fois je crois tu pas réaliser comment je peux être. Mauvais. » Depuis le début il attendait cela comme un couperet à vrai dire, le jour où elle lui annoncerait qu'il était plus coupable et mauvais qu'elle ne l'avait cru au départ, et qu'elle n'était plus certaine de vouloir être de son coté. « Je pas voulu te dire pour mon père parce que lui était pas une bonne personne, et que si je suis triste de sa mort tu penses ça veut dire je prends sa défense et je suis de son coté ... » Parce que ce n'était pas le cas, Andreja avait toujours entièrement conscience des travers de l'homme, de sa lâcheté, et de sa responsabilité dans l'hécatombe qui s'était abattue sur leur famille ... mais ça restait son père, malgré tout. C'était un sentiment inexplicable et viscéral qu'il ne parvenait pas à expliquer, et si lui pensait que cela faisait de lui une mauvaise personne il ne voyait pas comment Tilda ne pourrait pas voir les choses de cette façon elle aussi. « Mais tu peux pas dire je m'en fiche de ça, de nous. Parce que tu sais toi aussi, que je t'aime, même si je sais pas le dire beaucoup ... Je jamais eu envie de te abandonner. Ou elle. » Puisqu'elle avait inclus Alma à l'équation et que justement Andreja l'incluait à la sienne aussi. Même s'il n'avait en théorie aucun droit de le faire, et même si cela ressemblait à une idée affreusement mauvaise compte tenu de ses difficultés de communications actuelles avec sa mère.
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MessageSujet: Re: miles away from us, chicago, illinois (andreja)   miles away from us, chicago, illinois (andreja) EmptyVen 13 Nov 2015 - 2:58

Je n'étais pas dans de bonnes conditions pour recevoir Andreja. Je ne souhaitais pas dire des choses sur le coup de la colère. Mais maintenant qu'il était là autant ne pas aller par quatre chemins et directement voir cette conversation qu'il souhaitait avoir. J'aurais du me douter que de ne pas répondre à ses messages et appels n'allait pas me donner l'espace dont j'avais besoin pour gérer tout ça. D'ailleurs, je croyais que j'avais besoin de cet espace, mais à vrai dire je commence à me dire qu'une confrontation c'est pas mal aussi. Je n'étais pas amicale, j'étais froide. Même si dans un sens j'étais contente de le voir. Mais je me devais d'adopter une attitude clair et j'avais donc opté par la froideur, au moins il allait comprendre que ça n'allait pas passer comme une lettre à la poste cette histoire. Le truc c'est qu'il arrive assez rapidement à me mettre hors de moi. Je modère au départ, parce que j'ai la petite entre les bras et que je veux pas crier alors qu'elle est là. Mais quand même, encore une fois c'est lui qui décide. Il décide pour moi que je ne dois pas être au courant du lieu où il se trouve, il décide pour moi de quand on va avoir cette dispute... Il décide tout, j'aurais bien aimé au moins avoir le droit de décider pour le moment de la dispute quand même, j'aurais fait en sorte de faire garder la petite et de tenir un couteau à la place. Bien entendu on en vient à parler d'Emil. Il n'a rien fait de mal, il a eut au moins le courage de me dire la vérité tout en sachant qu'Andreja ne serait certainement pas très content d'apprendre qu'il n'avait pas suivit le plan. Il a bien fait. Mais ce n'est pas mon allier dans l'histoire, je ne veux pas d'allier. Parce que toute cette histoire aurait put être évité s'il m'avait donné assez de crédit pour me parler de la mort de son père. Je dois dire que l'entendre de la bouche d'Emil... Je sais qu'il est pas « proche » de son père dans le sens classique du terme. Mais qu'il le veuille ou non, il a fait parti de sa vie. Il n'arrange pas son cas en n'arrêtant pas de dire qu'il pensait que je n'allais jamais savoir la vérité. Même si Emil avait suivit le plan établie j'aurais su qu'il mentait. J'en suis sûre, parce que je lui aurais fait les gras yeux et il aurait frissonné de la narine à un moment et bim je l'aurais pris en flag. Et même si disons que je serais tombé dans le panneau, Andreja lui n'aurait pas pu passer au travers de mon détecteur. Et je crois que ça aurait été encore pire que maintenant, toute cette situation. Ah c'était ça le plan de base, me dire qu'il était partie pour le travail en Croatie et qu'il avait oublié son téléphone. Ouais bon j'avoue que j'aurais pu croire cette version de la part d'Emil, mais juste de sa part à lui. « T'es pas croyable, t'arrive vraiment à justifier ce mensonge. T'arrive vraiment à te dire que c'était la meilleur chose à faire. » Je  balance acide, parce que ça me peine vraiment qu'il n'ait même pas pensé une seule seconde à ma dire la vérité. Après tout je crois que j'aurais plus facilement accepté le mensonge si c'était juste pour me préserver de l'inquiétude et qu'en rentrant il avait eut l'intention de tout me raconter. Mais non, pas une seule seconde il a pensé qu'il me devait la vérité. Il n'avait pas l'intention de partager ça avec moi, alors que c'est un moment clef de sa vie. Il sait aussi bien que moi, que la mort de son père c'est important. Il s'excuse, bien sûr qu'il s'excuse. Mais c'est pas suffisant, parce que si je n'avais pas appris la vérité de la bouche d'Emil, il m'aurait laissé dans le noir. Et je trouve ça totalement déloyale. On parle pas d'un petit mensonge, c'est pas comme s'il avait décidé de partir en viré avec ses potes à Atlantic City et qu'il avait décidé de me le cacher parce qu'il y allait avoir un troupeau de strip-teaseuse. Non c'est sérieux tout ça. Et il me balance que ce n'était que l'histoire d'une fois, comme s'il était arrivé en retard à un rendez-vous romantique. Il hausse le ton à son tour et avec Alma qui se met à pleurer c'est l'anarchie. « Mais je comprends pourquoi t'es allé là bas Andreja ! Je suis en colère parce que tu t'es tout de suite dis que je n'allais pas comprendre que j'allais être contre. C'est vrai que j'aurais peut être tenté au départ de te dissuader, mais j'aurais vite compris que c'était important pour toi ! » Pourquoi il veut pas comprendre ça que je l'aurais soutenu malgré tout, malgré la crainte et la peur. Pourquoi il veut absolument que je soi son ennemi dans cette décision ? Alors oui c'est vrai que si ça avait mal tourné ça aurait fait de moi sa « complice » mais je crois qu'il me connaît bien assez pour savoir que j'en ai rien à foutre de ça. Je crois qu'il n'arrive pas à comprendre à quel point cette semaine à été stressante pour moi. Je pense que s'il m'avait préparé à tout ça, que si on en avait parlé avant, je pense que je l'aurais vécu d'une autre façon. Rien que de savoir que la dernière chose que je lui ai dit avant qu'il parte n'aurait pas été une banalité navrante. De savoir que je lui aurais embrassé comme il se doit et que j'aurais certainement fais une blague débile du style « tu m'envoies une carte postale ? ». On aurait vécu les choses ensemble au lieu de se torturer à des millier kilomètres l'un de l'autre. Lui a se demander s'il allait me revoir un jour. Moi à le maudire pour m'avoir caché un si gros secret. S'il continu de vouloir prendre des décisions pour moi et ne pas m'accorder assez de crédits pour me parler des choses importantes, j'ai comme l'impression qu'on va droit au mur. Et je dois me préserver, moi et ma fille. Je veux pas qu'elle grandisse et vive son premier abandon. Parce que tout ça ça me fait flipper x1000. Je suis hors de ma zone de sécurité. Je me suis toujours senti en sécurité entre ses bras, avec lui. Mais là pour la première fois j'ai réellement peur qu'il me brise le cœur. Et déjà que je suis la mère de l'année, alors si j'ai le cœur brisé je risque d'être pathétique. Je dois me préserver, je veux pas que notre histoire s'arrête. Mais si je peux lui faire comprendre les choses... Je sais pas, je fais peut être l'erreur de ma vie en le mettant devant le faite accompli ? Il ne dit rien, je ne dis plus rien non plus. Je crois que la petite a compris que le moment était important, alors elle a pas décidé de recommencer à pleurer. J'ai le cœur qui se serre, j'ai envie de pleurer. Mais je me dois de rester forte, parce que s'il m'annonce là tout de suite que c'est trop de boulot d'être avec moi et qu'il préfère partir.... autant que je reste forte quoi. D'ailleurs je crois que je panique un peu intérieurement, parce que c'était inévitable non ? J'étais enceinte quand on a commencé cette histoire, mais ça se voyait pas trop alors il devait pas encore se rendre compte de la porté de tout ça. J'ai toujours su que ce bébé allait me porté la poisse. Okay, j'extrapole. Est-ce que c'est ce que je souhaite ? Bien entendu que non. Je dis rien, je bronche pas. C'est à lui de me dire ce qu'il veut. J'ai peur qu'il ne comprenne pas et qu'il pense que je le pousse vers le sortie. Moi ce que je veux c'est qu'il se rende compte que j'ai peur qu'il me laisse tomber un de ces quatre, que je l'aime et qu'il a pas intérêt à me briser le cœur sinon je lui coupe les couilles et tout ce qui va avec. Je suis soulagée quand il me dit que c'est pas ce qu'il veut, mais je le montre pas. Même si j'ai du mal à ne pas sourire quand il me dit que je suis la raison pour laquelle il est revenu finalement, que c'est grâce à moi qu'il est pas devenu fou ici. « Je voulais que tu me dises ça, juste ça. » Je dis d'une voix posé. J'aurais compris que c'était important pour lui. J'avais juste besoin qu'il m'en parle, j'accepte pas le faite qu'il voulait me laisser dans l'ignorance d'un fait aussi important dans sa vie. C'est même pas le mensonge sur le « voyage » qui me fait de la peine. C'est plus le faite qu'il ne souhaitait pas partager  cette épreuve avec moi. Je lève les yeux au ciel. « Je sais exactement qui tu es Andreja, je connais tes erreurs, tes parts d'ombres. Le problème c'est que t'arrive pas à comprendre que je t’accepte entièrement, ton passé et l'homme que tu es maintenant. Tu peux tout me dire, je pensais que tu savais. » Il devrait le savoir, il devrait l'avoir comprit depuis le temps. « Tu n'es pas ton père. Je sais faire la différence. Est-ce que lui se serait déplacé pour toi ? Non, c'est la preuve même que t'es un homme bien. Tu vois pas ? C'est pas parce que tu a fait quelque chose de mal dans ta vie que tu es une mauvaise personne. » Je ne l'ai jamais jugé pour ce qu'il a fait, ce n'est pas maintenant que ça va commencer. Au contraire, cette action ne fait que me conforter dans l'idée que je suis tombée amoureuse d'un type bien. Mais ça il n'a pas voulu le voir, il n'a pas voulu me l'entendre dire. Tellement persuadé que j'allais le juger. Je comprends... je comprends qu'il avait tout simplement peur que je commence à la voir comme une mauvaise personne, que je commence à me dire que j'avais fais une erreur en le suivant ici. Je crois que mon cœur s'emballe quand il me dit qu'il m'aime et qu'il veut pas m'abandonner ou même Alma. J'ai le cœur lourd et les yeux humides. Je sais qu'il est sincère. Mais j'arrive à m'enlever tous ces doutes comme ça. J'ai cultivé tout ça bien gentiment pendant toute cette semaine où il n'était pas là. Je me suis auto-convaincu que c'était prémonitoire et qu'il allait finir par me laisser tomber. Je commence à jouer avec mes cheveux, comme à chaque fois que je veux cacher ce que je ressens. Mais bon là je j'ai pas tellement de volonté alors je pleures, tant pis. « Tu me le promets ? » Je lui demande d'une petite voix pas très sûre d'elle. Je sais que je suis une femme qui a toujours l'air bien dans ses pompes, complètement sûre d'elle. Mais j'ai mes insécurités et j'ai tellement la poisse en amour. « Parce qu'on veut pas tu t'en ailles. » J'ajoute en chassant fièrement mes larmes.
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MessageSujet: Re: miles away from us, chicago, illinois (andreja)   miles away from us, chicago, illinois (andreja) EmptyMer 18 Nov 2015 - 5:29

Ça ne lui était même pas venu à l'esprit à lui, que le silence radio qu'elle lui avait imposé depuis le premier coup de fil qu'il avait passé pouvait signifier qu'elle avait envie qu'il la laisse tranquille, qu'il lui laisse digérer sa colère dans son coin sans non plus savoir si cela ne ferait pas que l'empirer. Mais c'était juste impensable pour lui de rester au consulat à tourner comme un lion en cage, en attendant qu'elle lui donne un signe de vie. Il se disait que s'il ne prenait pas les devants elle s'imaginerait qu'il n'en avait rien à foutre, ou qu'il estimait n'avoir rien fait qui mérite qu'elle l'ignore de cette façon ... mais il savait qu'il était en tort. Et il avait la sensation que plus il tarderait à le reconnaître plus la situation serait difficile à rattraper, hors parfois leur couple tout entier lui semblait ne tenir que par un équilibre précaire qu'ils tentaient tous les deux de préserver. Ce n'était pas qu'ils ne s'aimaient pas assez, simplement qu'ils ne s'aimaient pas de la même manière, ou plutôt pas selon les mêmes codes. D'un côté il y avait Tilda et sa fougue, sa façon d'aimer entière et démonstrative malgré l'indépendance qu'elle cultivait, et de l'autre il y avait Andreja et son incapacité à exprimer ou à formuler des idées ou des émotions, parce qu'on l'avait élevé en lui expliquant que pour ne pas se faire écraser dans la vie il fallait s'endurcir à tout déferlement superflu de sentiments. Il essayait, parce que Tilda méritait qu'il fasse des efforts et tente de s'ouvrir un peu, mais ce n'était n'était pas naturel chez lui, et parfois justement le naturel revenait au galop et lui faisait faire des conneries. Et aujourd'hui, de toute évidence, il concourait à la palme de la connerie monumentale. Il ne pensait pas à mal pourtant, il était foncièrement persuadé d'avoir agi pour le mieux, et c'était bien là que l'on remarquait à quel point son raisonnement et celui de Tilda étaient différents. « T'es pas croyable, t'arrives vraiment à justifier ce mensonge. T'arrives vraiment à te dire que c'était la meilleure chose à faire. » A ses yeux, oui. Ce n'était pas contre elle, ça n'avait rien à voir avec elle, c'était simplement comme ça qu'il gérait les situations de crise, tout seul, à l'ancienne. Ce n'était pas automatique pour lui, l'idée de confier ses ennuis à Tilda sous prétexte qu'ils étaient ensemble, en fait cela avait même plutôt tendance à créer l'effet inverse parce qu'il voulait lui laisser l'illusion qu'il n'avait pas plus d'ennuis ou de tracas qu'elle n'en était déjà au courant. Et parce qu'elle ne comprendrait pas, selon lui, parce qu'il avait lui-même conscience des risques insensés qu'il venait de prendre et des conséquences dramatiques qui auraient pu s'en suivre. « Mais je comprends pourquoi t'es allé là bas Andreja ! Je suis en colère parce que tu t'es tout de suite dis que je n'allais pas comprendre que j'allais être contre. C'est vrai que j'aurais peut être tenté au départ de te dissuader, mais j'aurais vite compris que c'était important pour toi ! » Ce n'était pas dans ses habitudes, il n'était pas du genre à se laisser impressionner et à écouter quelqu'un lui faire la morale parce qu'il avait la tête dure comme du bois et qu'il était plus têtu qu'un âne, mais là pourtant il s'était contenté de baisser les yeux d'un air penaud. « Je ... » Il ne savait même pas quoi dire. Il réalisait simplement que son incapacité chronique à faire confiance à autrui lui avait fait accorder à Tilda bien moins de crédit qu'elle n'en méritait. Il avait foi en elle pourtant, il savait qu'elle valait mieux que lui et au fond c'était presque le coeur du problème ; Il n'avait pas envie de lui faire subir les conséquences de sa tendance à attirer les ennuis, les mauvais choix, la mauvaise fortune. Il avait tenté d'expliquer, malgré tout, maintenant qu'il était au pied du mur et qu'il devait tenter de mettre des mots sur ses certitudes et ses croyances, pour essayer de montrer patte blanche. Chose on ne peut plus ironique dans le cas d'Andreja, loin d'être blanc comme neige pour quoi que ce soit ... et c'était ça au fond, sa hantise, qu'un jour Tilda en prenne vraiment la mesure. Qu'elle réalise l'homme qu'il était dans ses mauvais jours, et qu'elle prenne conscience que ce n'était pas de ce genre de personne dont elle avait besoin dans sa vie. Ça l'angoissait même d'autant plus qu'il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation auparavant ; Il n'était pas habitué à être dépendant de quelqu'un de cette manière, il se plaisait à dire qu'il n'avait besoin de personne et d'ordinaire c'était lui qui se lassait. C'était aussi nouveau qu'inattendu pour lui, cette angoisse latente que Tilda finisse par le laisser, par se lasser. Et pour cette raison la réaction de la jeune femme le perturbait chaque seconde un peu plus, parce qu'elle n'y était pas du tout et qu'elle n'avait rien compris ... Il n'avait aucune intention de la laisser, aucune envie qu'elle lui échappe. Il peinait à justifier les raisons pour lesquelles il s'était senti malgré tout obligé de prendre autant de risques pour ces quelques jours en Bosnie, parce qu'il savait que le jeu n'en valait sans doute pas la chandelle ... son père ne le méritait pas, et c'était bien la preuve que l'homme avait toujours cette ascendance sur son fils, pour qu'il soit prêt à sacrifier pour lui ce qu'il avait avec Tilda. Et ça comptait, ce qu'il avait avec Tilda, elle comptait, et ça sonnait un peu comme une grosse claque dans la figure, qu'elle lui propose aussi abruptement de prendre la porte et de lui "dire au revoir". Parce que ce n'était pas ce qu'il voulait, c'était tout sauf ce qu'il voulait, et il avait tenté de l'expliquer un peu maladroitement entre ses difficultés à faire des phrases avec du sens et ses difficultés à verbaliser ses sentiments et ses émotions. « Je voulais que tu me dises ça, juste ça. » Mais juste ça c'était une montagne pour lui, elle n'avait pas l'air de se rendre compte ... et puis cela lui semblait tellement couler de source, au fond il ne comprenait pas comment l'affaire d'une semaine pouvait peser plus lourd dans la balance de Tilda que le fait qu'ils étaient là tous les deux depuis pratiquement un an. « Je pensais que tu le savais. » avait-il finalement avoué à voix basse. Ce n'était pas un reproche, simplement une vérité, parce que si cela lui semblait clair dans sa tête il ne concevait pas forcément que tout ne soit pas aussi clair et évident pour Tilda. Il avait besoin d'elle parce qu'elle était sa seule source de bonheur, actuellement, et parce qu'à son contact il avait l'impression de devenir une meilleure personne ... ou du moins il essayait. Même si de son propre point de vue il avait encore une sacré marge, de ce point de vue là. « Je sais exactement qui tu es Andreja, je connais tes erreurs, tes parts d'ombres. Le problème c'est que t'arrive pas à comprendre que je t’accepte entièrement, ton passé et l'homme que tu es maintenant. Tu peux tout me dire, je pensais que tu savais. » Elle reprenait sa phrase, et cela devenait presque ironique de voir à quel point la communication avait du mal à passer autant d'un côté que de l'autre. « Tu n'es pas ton père. Je sais faire la différence. Est-ce que lui se serait déplacé pour toi ? Non, c'est la preuve même que t'es un homme bien. Tu vois pas ? C'est pas parce que tu a fait quelque chose de mal dans ta vie que tu es une mauvaise personne. » Il avait gardé le silence, et même ravalé les protestations qui avaient tenté de se frayer un chemin jusqu'à ses lèvres parce qu'une partie de lui avait envie d'y croire. A cela, au fait qu'il n'était pas une aussi mauvaise personne qu'il le pensait, que peut-être Tilda avait raison ... Pourtant ça ne durerait pas il savait bien que le naturel reviendrait tellement vite au galop que demain en se regardant dans un miroir il verrait de nouveau un type dont il ne savait pas quoi penser, et en conclurait que la vision que Tilda avait de lui manquait d'objectivité. Mais peut-être que c'était ça au fond, d'aimer quelqu'un, savoir trouver chez lui des qualités que personne d'autre n'était capable de voir ... Andreja avançait à tâtons dans ce domaine-là, il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait. Tout ce qu'il savait lui, c'était que Tilda n'y était pas du tout en s'imaginant qu'il cherchait une excuse ou une opportunité pour la laisser ... Il ne serait pas là, si c'était le cas. « Tu me le promets ? Parce qu'on veut pas tu t'en ailles. » Il avait pincé ses lèvres avec un peu de fébrilité. C'était peut-être les larmes de Tilda, c'était peut-être le on, c'était peut-être aussi le fait de réaliser pour la première fois que si lui avait désespérément besoin d'elle, elle avait peut-être besoin de lui, aussi. « Je promets. » Il avait marqué une pause à nouveau, faisant preuve d'hésitation et tentant finalement un pas dans la direction de la jeune femme, maintenant qu'il était un peu moins inquiet qu'elle lui jette un vase, un escarpin, une télécommande ou un reste de sandwich au visage. « Mais je ... » Cherchant ses mots sans trop savoir comment formuler ce qui lui trainait maintenant dans la tête, il avait repris « Quand tu as arrivé ici, on croire encore la situation allait se arranger avec moi ... que on peut-être pas resté ici pour toujours. Mais maintenant je ... peut-être je vais rester ici et jamais partir. Parce que ça faire un an presque, et la situation elle est pas arrangée, et elle pas se arranger encore bientôt parce que à New-York la dernière fois ça pas se passer très bien ... » Il ne lui avait jamais dit, jusqu'à présent. Elle devait bien se douter que les choses n'allaient pas dans le sens qu'espérait Andreja, parce qu'il était revenu de sa dernière audience à l'ONU avec une humeur de chien et en marmonnant sans plus de détails, mais il n'avait encore jamais avoué clairement que ouais, les choses n'allaient pas en s'arrangeant. « Mais moi je pas avoir un autre choix que rester ici, même si j'ai pas envie, alors que toi oui ... tu pas obligée rester ici, tu as le droit de aller rentrer en Italie, ou quelque part d'autre. » Elle pouvait aller où bon lui semblait, elle n'avait aucun boulet à la cheville et aucune obligation de rien contrairement à lui ... Et elle ne se rendait sans doute pas compte, d'à quel point Andreja pouvait parfois la jalouser en silence à ce sujet. « Et si un jour tu me détestes parce que tu es pas bien ici ? » C'était ses doutes à lui qui s'étalaient maintenant qu'il avait tenté de chassez ses doutes à elle. D'être bloqué ici c'était quelque chose qu'il ne devait qu'à lui-même et il n'y avait qu'à sa propre personne qu'il pouvait en vouloir, mais pour Tilda c'était différent ... Elle était venue ici pour lui, elle avait quitté l'Europe pour lui, peut-être avec des illusions sur le fait qu'une fois la situation d'Andreja réglée ils pourraient au moins retourner en Europe. Mais peut-être qu'il serait enchainé à cette ville toute sa vie finalement, peut-être qu'il ne quitterait jamais cette prison 2.0 dans laquelle il avait l'impression d'être enfermé, libre seulement de façon superficielle. « Faut que tu es sûre, aussi. » Parce que si elle changeait d'avis plus tard il tomberait en mille morceaux, lui. Parce que plus elle attendrait plus dure serait la chute si finalement elle jetait l'éponge ... Et il n'avait pas envie d'en arriver là. Il avait promis, mais quelque part en acceptant de promettre il avait besoin qu'elle le fasse aussi, comme pour se rassurer. « Et si tu es sûre ... je crois je un peu besoin de un câlin. » A nouveau l'air penaud et la voix un peu nouée. Pas pour tenter adroitement de terminer de l'attendrir, mais parce qu'il avait sérieusement besoin de se rassurer en la serrant dans ses bras pour se convaincre qu'elle n'était pas en train de lui échapper. Parce qu'il voulait balayer ces larmes arrivées sur ses joues à cause de lui. Parce que son père était mort et qu'en dépit de tout il avait un peu de mal à l'encaisser. Parce qu'il avait craint en passant les frontières de Bosnie de ne jamais revoir Tilda et qu'il avait passé une bonne partie de sa semaine à ça, prier silencieusement en pensant au moment où il rentrerait et chasserait cette angoisse une bonne fois pour toutes en enfouissant son visage dans le cou de la jeune femme et déposerait ses lèvres contre son épaule en respirant son parfum.

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