L’obscurité totale ne me dérangeait pas. C’était certes perturbant de ne pas savoir vers qui ou quoi on se dirigeait dans la salle commune mais je m’étais employé à essayer de visiter un peu la pièce et tous ses recoins en attendant que la lumière ne réapparaisse. Je n’avais pas fait de blessés ; je n’avais dérangé personne. Je m’étais faufilé doucement entre les présences que je sentais à ma droite ou à ma gauche, dans la pénombre. Une fois la lumière revenue, il était temps de rejoindre la cellule qui allait faire office de chambre commune pour moi durant cette semaine de case prison. J’avais cru comprendre que nous dormions par équipe, chaque équipe ayant sa propre cellule. Il me fait donc trouver les cellules – c’était pas gagné – et qui plus est, la mienne. Je m’étonnai de trouver mon chemin sans trop de mal, si bien que je fus le premier à arriver dans la pièce qui nous était dédiée. Austère, pas très accueillant. Le but était définitivement de ne pas nous faire sentir chez nous. C’était raté. Je m’avançai dans la cellule et me laissa tomber sur un lit du fond de la pièce, étage du bas. J’avais mon lit, je me sentais maintenant chez moi. Un chez moi rempli d’autres candidats, certes, mais ce n’était pas ça qui empêcherait le Jyoti de dormir comme un loir. J’étouffai un bâillement tandis que la charmante créature que j’avais cataloguée à la mention cheftaine dans ma caboche fit irruption dans notre ravissante demeure. Je lui adressai sourire tandis qu’elle se borna à un signe de tête avant de s’approprier le lit en face du mien, étage du haut quant à elle. Les autres membres de mon équipe arrivèrent petit à petit, hormis une présélectionnée que l’on n’avait pas encore réussi à trouver. Notre cheftaine s’employa à faire un petit discours d’arrivée que je trouvai sobre mais efficace. Un sourire se dessina en coin sur mon visage à l’entente de sa question. « Je comptais dormir en calbut sans vous en demander la permission, donc je t’en prie, mets-toi à l’aise. » Je n’allais pas l’empêcher de nous montrer ses courbes, il faudrait être fou pour faire ça. Disons que la vue de ces longues jambes pourra embellir l’ambiance peu réconfortante de cette cellule. Enlevant mes pompes, je m’allongeai sur mon plumard, pieds croisés et mains derrière la nuque. « Je suis le seul à être en chien de ne pas pouvoir fumer ? » je demandai à l’assemblée, commençant à être frustré par le fait que mon briquet ainsi que mon tabac aient été confisqués. Si ça se trouve, j’étais le seul fumeur de l’équipe. Je cherchais désespérément quelqu’un avec qui partager mon mal-être. Si les lieux ne me rendaient pas fou contrairement à d'autres, la semaine allait clairement me sembler longue en étant privé de ma drogue. Adhik, où étais-tu ?

Si j’ai bien suivi, je suis censé dormir avec des membres de ma team dans une cellule. La jaune qui est la couleur d’Alix. Jusqu’à là, tout va bien. Sauf qu’il faut que je la trouve encore cette piaule. Et autant dire que dans le noir, c’est pas facile. Heureusement, la lumière ne tarde pas à revenir. Je ne sais pas comment ça se fait et ça m’est égal. J’aurai également pu m’en passer pour la nuit. Peu importe. J’en profite donc pour explorer les lieux rapidement et aller remplir mon estomac avec le reste de gelée verdâtre avant de prendre place dans la cellule qui m’y appartient. Il y a déjà quelques personnes. J’observe rapidement leur tête avant de scruter davantage les lieux et les inscriptions sur les murs. Ça me fait ni chaud ni froid. J’me dis que si ça trouve c’est juste de faux tags venant de la production. Et puis si c’est des écritures de prisonniers, peu importe. Ils ne sont plus là après tout. Ou peut-être que si. Peut-être qu’il y a des anciens détenus parmi les candidats. Va savoir. J’écoute celle qui a été désignée comme chef d’équipe et avec qui j’ai confondu Khadija. Enfin de compte, elles ne se ressemblent pas vraiment. Mais elles restent jolies toutes les deux. « Salvador. » Que je me contente de répondre presque chaleureusement en sa direction sans pour autant tendre ma main ou m’approcher d’elle. Je jette un vif coup d’œil à un de mecs dont le prénom restera un mystère. Tant pis. Puis je m’installe délicatement sur un des lits du bas non loin de la porte. J’me dis que ça sera pratique pour aller boire un coup ou pisser. Lorena reprend ensuite la parole pour nous demander si ça nous gêne qu’elle dorme en sous-vêtement. J’esquisse alors un fin sourire qui veut en dire long sans pour autant y répondre. C’est pas moi que ça gênera après tout. « Chacun fait ce qu’il veut. » Je me contente de rajouter sur un ton neutre suite aux propos du garçon. Un même garçon qui semble vouloir fumer. Je ne réponds pas n’étant pas accro à la nicotine. C’est une chose futile et j’suis suffisamment fort pour m’en passer. Plus que l’alcool déjà. Je tourne la tête ensuite vers le mur puis je sors de ma poche le couteau qu’était associé à la gelée. Je l’ai chouré. Je me suis dit que ça pourrait m’être pratique. Je grave alors mon nom dans la pierre, symbolique de mon passage entre ces murs. « Tu t’es fait coffrer pour quoi ? » Je lance soudainement à la chef histoire de tester son imagination et de combler le silence qui devenait presque pesant.

La lumière était revenue, enfin ! Je m'étais pris je ne sais combien de personne, sans retenir aucun des prénoms. Sans même demander quelques prénoms que ce soit, en fait. Ca avait été bien chiant, encore une fois, merci Cupidon. Franchement, je ne comprenais pas. On était là depuis peu de temps, mais entre la prison et la coupure pseudo-involontaire de courant, c'était comme si le petit ange nous avait déjà bien en grippe. Personnellement, je n'avais rien fait, après, ce n'était peut être pas le cas de tout le monde, qui sait… Tout le monde se dispersait au retour de la lumière, et pour cause. Tout le monde devait déjà en avoir ras le bol de cette salle grise dégueulasse. Pas étonnant, et je suivais le mouvement pour aller me promener, voir une peu du pays, enfin, c'était vite dit. C'était surtout histoire de voir où, ou plutôt dans quoi est-ce que j'allais dormir. Si j'avais bien compris, on avait des cellules par équipe. Encore fallait-il voir la tronche des cellules. Et justement, j'étais arrivé dans le fameux couloir où se trouvait les différentes cellules. J'entrais donc dans la mienne, celle de la Team Alix, qui était décoré d'un jaune moutarde absolument ignoble ! « Entre le orange des tenues, et ce jaune absolument de mauvais goût, leur but c'est de nous rendre aveugle, c'est ça ? » dis-je plus ou moins à l'attention de mes colocataires de chambres, ou plutôt des autres membres de mon équipe. Quand j'arrivais, il y avait déjà notre chef d'équipe Lorena, et deux autres mecs à qui je n'avais pas vraiment eu l'occasion de parler, enfin, de qui je ne connaissais pas les prénoms surtout. Je me dirigeai vers le fond de la cellule, étant donné que tous les lits du bas étaient déjà pris. « Je peux ? » dis-je en m'adressant au blondinet allongé sur son lit (@Jyoti), histoire de savoir si le lit du dessus était pris ou non, mais sans vraiment attendre sa réponse, je montais, et m'installais. Je me retrouvais du coup en face de notre chef d'équipe. Elle se présenta d'ailleurs, bonne initiative de sa part. Elle avait l'air sympa, je doute qu'elle puisse être mon pire cauchemar ici… Le blondinet ne se présentait pas, mais le barbu dit se nommait Salvatore, si j'avais bien compris. « Moi c'est Chris. » ajoutais-je en tout simplicité. Notre douce chef d'équipe nous demandait si ça dérangeait si elle dormait en sous-vêtement, vu sa plastique, même avec la tenue orange, non, ça ne me dérangeait pas du tout. « Pareil que le blondinet en dessous, je dors en calbut donc bon… Pas dérangeant du tout. » Le blondinet en question, d'ailleurs, évoqua son manque quant à la nicotine, un problème auquel je n'étais pas franchement exposé, puisque que je ne fumais qu'occasionnellement. « Perso, ça me concerne pas, mais bon… T'as plus qu'à prendre ton mal en patience, on dirait, vu le manque de bonté de Cupidon... » Je disais cela en m'asseyant sur mon lit, contre le mur, en ramenant mes genoux contre mon torse plus ou moins. Puis, le barbu demanda à Lorena pourquoi elle s'était faite coffré. Un espèce de jeu de rôle pour faire la conversation, après tout pourquoi pas, on avait le lieu et les tenues donc bon...