Alors ainsi, aux yeux de Gael, il n’est pas aussi confortable que la peluche offerte par Pablo. N’importe quoi. Il est très confortable, c’est justement son manque de musculature qui fait qu’il est moelleux, pas sûre qu’elle apprécierait de dormir contre un brique tel que Lawrence ou Achille. Elle ne réalise juste pas la chance qu’elle a de partager son lit. Elle se cache derrière l’excuse de leur rythme de vie décalé, mais il ne va pas toujours se coucher quand elle, elle se lève. Parfois, oui, mais ce n’est pas une généralité. Légèrement vexé qu’une peluche soit considérée comme plus agréable que lui, il compte bien tenir sa revanche sur celle-ci et en gagner une à son tour pour que celle de super Pablito finisse à la poubelle. Il a un statut de super partenaire à tenir, sans quoi Gael ne lui fera plus de cookies, ni de massages et ne prendra plus la peine de lui apporter son petit-déjeuner au lit. Certes, c’était pour des occasions particulières, mais si celles-ci se reproduisent – la nomination d’office, à tout hasard – il ne pourra rien obtenir de la jeune femme s’il ne se montre pas un minimum appréciable. Une peluche, ça fera l’affaire. Faut juste qu’il en gagne une meilleure que celle de Pablo, mais ça ne devrait pas être difficile. Ceci dit, il n’est pas motivé à se rendre jusqu’à l’attrape-peluches uniquement pour les beaux yeux de Gael – et heureusement – mais aussi et surtout parce qu’il s’emmerde, en fait. Il aime bien être ici malgré ce que l’on peut penser, mais il commence un peu à s’ennuyer, c’est un fait. Arrivant à destination, il aperçoit une silhouette reconnaissable, celle de Bollywood, quoi qu’actuellement le surnom l’attrape-cœurs serait plus justifié, hm. « Tu veux attraper une peluche pour qui ? » Il questionne son camarade tandis qu’il arrive à son niveau. « Grey, Lawrence, Khadija… Enola ? » Ça en fait du choix. Colin est attentif aux rubriques, il a donc pu prendre connaissance du succès rencontré par Naveen. Certainement le charme occidental, un truc dans le genre. Objectivement, il n’est pas moche le Na’vi. « Salvador, pour te faire pardonner ? » C’est bien à cause de l’indien que l’ours s’est chopé une nomination d’office, et vu le caractère du premier, nul doute qu’il doit cogiter depuis dimanche et se torturer inutilement. « T’as pas à le faire, si tu veux mon avis. » Il ne lui a pas demandé son opinion, mais du point de vue de Colin, c’est le jeu. Salvador se retrouve nominé, c’est dommage mais ça arrive. Naveen ne savait pas ce qu’il adviendrait de ses choix. L’américain, au contraire, sait pertinemment ce qui attend les candidats qu’il a cités auprès de Cupidon quelques jours auparavant. C’est le jeu, c’est tout.

Si l'indien se tenait devant l'attrape-peluches depuis maintenant un petit moment, subissant par la même occasion les regards en coin que lui lançait la gérante, il ne s'était pour autant pas encore décidé à tenter sa chance. Il la connaissait bien, pourtant, cette machine. Il s'y était déjà essayé, avec plus ou moins de succès, et il pouvait même se vanter d'en connaître le principe, ce qui au départ n'était pas gagné. Mais son échange avec Grey, survenu dans la nuit, résonnait encore dans un coin de sa tête, tandis que c'était certainement lui qui, inconsciemment, l'avait mené jusqu'ici. Sans doute parce que l'indien avait dans un premier temps pensé à lui rendre la peluche qu'il lui avait donné, pour ensuite retenter sa chance et tenter d'en gagner une autre, histoire de l'offrir à sa sœur, quand bien même ça n'était pas celle qu'il voulait au départ. Mais il n'en avait rien fait, et dans l'immédiat c'était plutôt pour lui qu'il pensait jouer, à lui qu'il comptait penser pour une fois. Perdu dans ses réflexions, il mit en tout cas quelques instants à noter l'arrivée de Colin, dont la voix l'accosta d'une façon plutôt inattendue, ce qui lui valut d'afficher une mine étonnée. Grey, Lawrence, Khadija, Enola. Oh, il croyait voir où il voulait en venir. « Vous vous êtes tous donnés le mot, cette semaine ? » Il commenta alors, dans un sourire, et en vrillant son regard au sien. Lloyd-Snö aussi lui avait indirectement parlé de ses liens dans le jeu, et si sur le moment ça lui avait semblé être une simple forme de curiosité, ici c'était un peu différent. « D'après toi, à qui est-ce que ça ferait le plus plaisir ? » Son sourire se fit plus amusé, car il ne lui posait pas la question très sérieusement, souhaitant simplement lui laisser une occasion de l'étonner, comme il savait si bien le faire d'habitude. Au sujet de Salvador, en tout cas, l'indien haussa tristement les épaules. « Je ne le connais pas encore très bien, mais … je pense qu'il faudra un peu plus qu'un ours en peluche pour qu'il me pardonne de l'avoir nominé. » Parce qu'à ses yeux, c'était bien la pire chose qu'on puisse faire à quelqu'un, dans le cadre du jeu. Mettre sa place en danger, lui faire prendre le risque de quitter l'aventure … Et c'était encore pire lorsque comme lui on avait été amené à le faire par le biais d'une question perturbante, à laquelle il aurait préféré ne jamais avoir à répondre. « Je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Il doit m'en vouloir, et c'est bien normal. » Alors oui, peut être que tout le monde ne culpabiliserait pas autant à sa place, puisqu'après tout Salvador était loin d'être le candidat qu'il connaissait le mieux, mais l'indien n'y pouvait rien, sa conscience ne lui laissait aucun répit. « C'est pour moi que je veux attraper une peluche. » Il finit en tout cas par lui confier, en affichant une moue un peu timide. « Je dors assez mal depuis quelques nuits, et lorsque j'étais petit, je … je serrais quelque chose contre moi, dans ces cas-là, et ça m'aidait. » Un vêtement appartenant à sa mère, le plus souvent. Alors oui, aujourd'hui, il n'était plus en âge de fonctionner de cette manière. Mais serrer l'une de ces adorables peluches, ça aurait forcément un coté rassurant, apaisant. Parce que ça lui donnerait l'impression de ne pas être aussi loin des siens, sans doute. Et il avait beau savoir que cette confession avait toutes les chances d'amuser son camarade, qui n'était pas tellement connu pour son sentimentalisme légendaire, à cet instant il préférait penser qu'il essaierait de le comprendre, comme l'indien essayait de le faire avec lui. Il reporta finalement son attention sur Colin, intrigué. « Tu ne culpabilises pas, toi, d'avoir du décider du sort de certains d'entre nous ? » Colin ne lui donnait pas tellement l'impression d'avoir la conscience qui le travaillait, et il lui semblait même l'avoir vu se réjouir du rôle qui était le sien sur son twitter. Pour autant, l'indien restait persuadé qu'il ne montrait pas tout, ou seulement ce qui l'arrangeait. Ce genre de choses, ça ne pouvait laisser personne indifférent, si ?

Il n’est pas tant surpris de tomber sur Naveen ici, l’attrape-peluches lui semble être un lieu que l’indien doit régulièrement fréquenter, il l’imagine bien passer un après-midi entier à essayer d’attraper une ou deux peluches pour agrandir sa collection, ou simplement pour les offrir aux candidats, pour le plaisir de partager, puisque cela semble être une de ses devises. L’attrape-peluches est un endroit accueillant et mignon, à l’image du candidat, il peine à imaginer celui-ci préférer un endroit tel que le train fantôme. Il n’y a qu’à songer au prime de dimanche et à la difficulté avec laquelle l’indien a répondu à la question lui étant adressée, il n’est pas fait pour supporter des émotions aussi fortes, un tour en train fantôme serait donc une très mauvaise idée le concernant. Qu’il s’en tienne à ce stand, il a bien raison. D’ailleurs, c’est quelque peu surpris que Colin constate qu’il ne s’acharne – quoi que ce terme doit être inconnu pour Naveen – pas contre la machine pour y attraper la peluche qu’il désire, au contraire, il est en retrait. Ce n’est pas en regardant cet engin qu’il va pouvoir agrandir sa collection, hm. À moins qu’il ait déjà réussi à déjouer les plans machiavéliques de la pince et de la gérante des lieux, mais aucune peluche hors de la machine n’est à signaler. Peut-être qu’il songe simplement à l’identité de la personne à qui il fera plaisir avant de choisir une peluche en conséquence. Ce n’est plus un secret que Naveen est courtisé, ou du moins apprécié, par une majorité de candidats, ni que de son côté il semble assez indifférent à toute cette attention autour de sa personne. À voir, il n’est pas le seul à chambrer le candidat sur ce que les différentes rubriques et détecteurs ont pu révéler. « Ouais, celui qui te fait craquer et cracher le morceau sur ton préféré gagne. Bon, on a pas encore décidé quoi par contre, des idées ? » Il précise, très sérieux, comme s’il y avait effectivement un concours de la sorte qui se joue dans le dos de Bollywood. À vrai dire, Colin ignore l’identité de ceux qui ont pu lui faire une remarque similaire, mais il faut qu’il le découvre, il y a matière à faire des paris et à s’amuser, hm. « J’dirais Lawrence, j’imagine que lors de son entrainement militaire on se servait de peluches comme cibles, ça a dû le marquer. Il doit encore faire des cauchemars où il voit des nounours torturés, la ouate à vif… Faut arranger ça. » Et peut-être que ça lui permettra de décrocher un sourire, tiens, ce serait pas de trop. « Mais pas Khadija en tout cas, j’suppose qu’elle a déjà Lino pour la couvrir de peluches, faut que tu vises plus haut avec elle. » Genre, un dîner aux chandelles, la privatisation de la roue et l’arrangement de celle-ci en endroit romantique avec jolies guirlandes et multitudes de bougies, ou un massage privé au spa. Mais clairement pas une peluche. Mais peut-être qu’il ne s’agit d’aucune des quatre possibilités envisagées par l’américain, et tout simplement un moyen pour Bollywood d’obtenir le pardon de Salvador après l’avoir nominé d’office. « J’crois que Bella doit bientôt mettre bas, offre-lui une chèvre, il sera content. » Il pourra la dévorer comme l’ours qu’il est. Ou en faire un animal de compagnie, aussi, accessoirement. « Et alors ? T’as pas à te confondre en excuses, c’est le jeu, lui il a immunisé Jade et Khadija, mais il aurait très bien pu les nominer et j’suis pas sûr qu’il serait allé s’excuser à plat ventre. » Bon sang Naveen, tu vas te faire manger tout cru. C’est l’objectif de Colin désormais ; endurcir un peu l’indien, parce qu’il en a cruellement besoin. « Alix m’a nominé d’office et tu crois qu’il s’est excusé ? Nan, que dalle, nada, nothing, et ça va, j’le vis bien. » En même temps, il n’est pas certain que s’énerver contre un membre de la production serait très bien perçu. Bollywood finit par lui avouer les raisons de sa venue ici, c’est donc pour lui qu’il souhaite attraper une peluche. « T’as pas envie de serrer Cody ? » Il demande avec un léger sourire, sans double-sens… Ou presque, en fait. « La méditation, c’est pas censé t’aider à mieux dormir ? » Question qui ne se veut pas moqueuse, mais si la réponse est non, il n’aura encore moins envie de s’y mettre.  « T’as conscience que ça marche mieux si t’es aux commandes ? »Probablement, mais ce n’est pas inutile de lui le rappeler puisqu’il est mal barré pour attraper la moindre peluche dans ce cas-là. Prenant les devants, Colin finit par enclencher le bouton tandis qu’il s’affaire à attraper une peluche en dirigeant la pince. « Nope, c’est le jeu. » Il répond par la suite, à sa question, concentré, tandis qu’il finit par se retourner vers le candidat après son essai. « On est là pour ça, après tout. Et puis, même si j’étais du genre à culpabiliser ça aurait rien changé, j’devais le faire, j’l’ai fait, il y avait pas d’autres choix. Si j’avais pas déjà été nominé j’aurais pas pris le risque de l’être en refusant le rôle que la roulette a choisi pour moi. » Et il n’aurait pas été inconscient au point de se mettre lui-même sur le banc des nominés pour le principe. « C’est pas contre toi, la nomination. » Il finit toutefois par ajouter, tandis que ses prunelles se déposent à nouveau sur les peluches. Il ne va pas faire dans les grandes déclarations, mais Bollywood est du genre anxieux et à choisir, ce n’est pas le premier qu’il aurait envie de priver de sommeil, autant qu’il s’enlève une inquiétude de la tête, le fait qu'il soit nominé n'est pas particulièrement dirigé contre lui.

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'ATTRAPE-PELUCHES' :

Ce n'était pas la première fois, cette semaine, que quelqu'un faisait référence aux liens qu'il avait pu développé dans le jeu, et les noms évoqués par Colin étaient effectivement ceux de candidats dont il se sentait proche. A des degrés plus ou moins différents peut être, mais bel et bien proche. L'autre jour, Lloyd-Snö avait voulu lui faire prendre conscience de l'effet qu'il pouvait faire aux personnes qui l'entourent, mais ici, il semblait s'agir d'autre chose. Le ton employé par le jeune candidat ne semblait pas critique, mais il ne lui donnait pas non plus l'impression d'être sincèrement intéressé par la réponse qu'il lui donnerait. Avec Colin, de toute façon, il était toujours assez difficile de savoir à quoi s'attendre. Et l'indien le constata une fois de plus, lorsque la remarque du jeune homme lui valut d'afficher une mine interloquée. « Tu veux dire qu'il s'agit d'une sorte … de pari ? » Il le questionna, aussi stupéfait qu'anxieux, sans envisager un seul instant que son camarade puisse le faire marcher, peut être parce que de sa part, cette histoire ne l'étonnerait pas nécessairement. « Mais ... qui y a pris part, exactement ? Parce que moi, c'est avec Lloyd-Snö que j'en ai discuté. » Et il aimerait autant que cet hypothétique pari ne concerne que les deux candidats, parce qu'il risquerait d'avoir le tournis si Colin lui confiait que la moitié du nid spéculait sur son compte. « Quant à la récompense, je ne crois pas avoir déjà fait l'objet d'un pari, mais je doute qu'on demande l'avis de la personne concernée dans ces cas-là. » Il haussa les épaules, sans être en mesure d'affirmer ni d'infirmer cette idée, parce qu'effectivement il ne lui semblait pas qu'il ait déjà été la cible d'un pari, ou en tout cas ça n'était jamais remonté jusqu'à ses oreilles – et sans doute n'était-ce pas plus mal. Encore un peu perturbé par les paroles de Colin, l'indien chercha à savoir qui d'après lui, parmi les candidats qu'il avait cité, apprécierait le plus qu'il lui offre une peluche. Et la façon qu'il eut d'évoquer Lawrence, et ses entraînements militaires, l'amena cette fois à froncer les sourcils, subitement soucieux. « Tu … tu crois que je devrais en parler avec lui ? » Colin semblait dire que ça pouvait être un traumatisme pour l'américain, alors peut être avait-il besoin de se confier. A moins que … « Oh attends, tu me fais marcher, c'est ça ? » Il reprit subitement, dans un rire nerveux, parce que maintenant qu'il y réfléchissait, ça l'étonnerait quand même un peu que la Navy use d'ours en peluche lors de ses entraînements. Au sujet de Khadija, il haussa doucement les épaules. « J'ai cru comprendre que Khadija voulait une peluche bien particulière, et malheureusement ce n'est pas moi qui la possède, mais Achille. » L'échange des deux candidats avait été diffusé par le biais du On a vu, et il lui avait semblé que la peluche que désirait la candidate était celle qui avait été remportée par Achille, à l'issue de la soirée de Noël. Colin supposa par la suite que l'indien puisse finalement vouloir se racheter auprès de Salvador, qu'il avait nominé d'office dimanche soir, en lui offrant l'une de ces peluches. Et à l'idée évoquée par le jeune homme, la mine attristée de l'indien se détendit légèrement. « Je crois qu'il me trouve bien assez étrange comme ça. » Il avait conscience de ne pas avoir fait une très bonne impression à Salvador, notamment lorsqu'il avait parlé de recueillir l'une de ses mèches de cheveux, alors il ne prendrait pas le risque de lui faire don d'une chèvre – ce qui de toute façon ne lui aurait pas traversé l'esprit. « Peut être, mais … ça m'embêterait qu'il s'imagine que je l'ai désigné à cause de notre discussion de la dernière fois. C'est vrai que ça m'a mis un peu mal à l'aise, mais dimanche je n'ai cité son nom que parce que je ne me voyais pas citer ceux des autres candidats qu'on m'a proposé. » Il se justifia par la suite, lorsque Colin tenta de lui faire comprendre qu'il n'avait pas à culpabiliser comme il le faisait, avant d'ajouter. « Y compris le tien. » Il lui adressa un fin sourire, loin d'imaginer qu'il puisse se sentir touché par cette confession, mais souhaitant qu'il sache que ça l'aurait embêté, sincèrement, de le désigner lui. Parce qu'il aurait eu l'impression de le condamner pour son comportement, alors qu'au contraire il avait toujours cette même envie de le comprendre et de le cerner. Finissant en tout cas par confesser que c'était pour lui qu'il espérait gagner une peluche, et ce parce qu'il peinait à s'endormir le soir, Naveen esquissa un sourire doucement amusé à la remarque de son camarade. « Non, je ne veux pas l'embêter avec mes histoires. » Colin était peut être son partenaire, pour autant il n'avait aucune intention de troubler son sommeil sous prétexte que le sien était compliqué. « Certaines formes de méditation facilitent l'endormissement, oui. Mais quand je ne suis pas dans de bonnes dispositions pour faire le vide intérieur, je préfère éviter. » C'était un peu paradoxal, puisque la méditation aidait initialement à se détendre, mais il est vrai qu'elle avait rarement les effets escomptés lorsqu'on n'était pas dans un état qui facilitait ses bienfaits. L'indien, en l'occurrence, savait qu'une séance ne lui aurait pas fait suffisamment de bien. « Oui. » Il reprit en tout cas, dans un sourire timide, lorsque Colin lui fit remarquer qu'il aurait plus de chances d'attraper une peluche s'il se mettait aux commandes de la machine. Le laissant alors s'installer face à elle, il observa distraitement ses gestes, avant d'être tenté de lui demander comment il vivait, de son coté, le fait d'avoir du décider du sort de certains d'entre eux. En l'occurrence, Naveen était l'un des candidats que le jeune homme avait nominé, et s'il espérait évidemment qu'il ne culpabilisait pas vis à vis de ça, il imaginait cependant que ce genre de choses pesaient facilement sur la conscience. Mais dans le fond, sa réponse ne l'étonna pas vraiment. Le fait qu'il lui dise que sa nomination n'était pas contre lui, par contre, un peu plus. « Oh, oui, je … j'imagine que tu avais tes raisons pour choisir de nous nominer, Cody et moi. » Il ne prétendait pas savoir lesquelles, et dans le fond Colin n'avait aucun compte à lui rendre, mais il le croyait quand il lui disait que ça n'était pas personnel. « Je ne t'en veux pas, et j'ai conscience que ça ne doit pas être un rôle évident à tenir, quoi que tu en dises. Et je sais que pour rien au monde, je n'aurais voulu me retrouver à ta place. » Se connaissant, il aurait été incapable de prendre une décision, et si comme Colin semblait le dire, la production se serait chargée de le lui faire regretter, il était décidément bien content que ce ne soit pas tombé sur lui. Constant finalement que son camarade avait raté son coup, il s'approcha à son tour de la machine. « Oh, attends, je vais essayer. » Attendant qu'il lui cède la place, il se plaça à son tour aux commandes de l'attrape-peluches, souhaitant peut être indirectement lui prouver qu'il était un peu plus dégourdi qu'il en avait l'air. Appuyant sur le bouton puis manipulant la pince, une question lui traversa l'esprit. « Toi, tu ne m'a pas dit pourquoi tu espérais gagner une peluche. » Il laissa alors entendre, en tournant un instant son visage vers le sien. « A moins que tu ais l'intention de nous en offrir une à Pablo, Cody et moi, pour te faire pardonner ? Parce que dans ce cas, je peux faire comme si je ne savais rien, et jouer les surpris quand tu me l'apporteras. » Ses lèvres s'étendirent en un petit sourire, partiellement amusé, bien qu'il tente de garder une mine globalement sérieuse, tout en se concentrant à nouveau sur ce qu'il faisait. « Le petit dinosaure, c'est celui qui me plaît le plus. » Il termina, faisant mine de croire sérieusement à l'idée que Colin puisse avoir l'intention de s'excuser auprès de lui, comme auprès des autres candidats qu'il avait nominé, en allant même jusqu'à lui confier qu'il avait ses préférences, parmi les peluches qui leur faisaient face. Sait-on jamais que ça lui donne des idées … Bon d'accord, c'était peu probable.

Spoiler:

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'ATTRAPE-PELUCHES' :

Le souci avec Naveen, c’est qu’il donne l’impression d’évoluer dans un autre monde, dans lequel tout le monde est beau et gentil, il est donc tentant de le bousculer un peu et c’est exactement ce que Colin cherche à faire. Naveen lui semble être une personne incapable de sortir de sa zone de confort, agissant toujours de la même façon avec les autres, en restant toujours ce type bien élevé et aux sentiments à profusion. En parlant de ceux-ci, Colin ne peut s’empêcher de mettre sur le tapis ses rapports avec certains candidats – merci Akela, t’as l’œil pour un bridé –  tout en évoquant une sombre histoire de pari, puisqu’a priori il n’est pas le seul à avoir fait une remarque sur les liens de l’indien. Fausse l’histoire, évidemment, mais ça Naveen ne le sait pas et il n’est pas obligé de le savoir, puisque justement ça l’oblige à imaginer un cas de figure auquel il doit rarement être confronté ; celui de faire des paris dans le dos des gens. Et en voyant la réaction mi-interloquée, mi-inquiète de Naveen, il semblerait que l’américain ait misé juste. « Yep, exactement. On peut en faire plein sur toi, d’ailleurs, t’es une source d’inspiration inépuisable. » Qui réussira à lui décrocher un baiser – bon, Khadija a de l’avance de ce côté-là, mais un baiser initié par l’indien, s’entend –, qui fera de lui un homme – et ce serait le moment, on le traite de gamin mais il doit avoir dix fois plus d’expérience que l’indien –, qui sera le premier à provoquer sa colère, sentiment dont semble être dépourvu Naveen… Une pépite, le type. Tiens, maintenant qu’il y pense, il pourrait effectivement se lancer dans les paris concernant Naveen, dommage qu’on ne mise pas du fric ou des clopes ici, ça n’a pas grand-intérêt sans cela. Il apprend par la suite que Lloyd est donc celui qui a déjà évoqué ses relations. « Bah tu crois que c’est qui qui a lancé l’idée ? Bon, ok, c’était moi, mais il a suivi, tu sais. » Il ne va pas totalement rejeter la faute sur Lloyd, ce serait dommage que la relation entre les deux soit compromise par la faute de l’américain. Il s’en voudrait tellement, hm. « Là j’travaille Lawrence pour qu’il se joigne à nous, j’le tiens presque. Il sera ma taupe comme il est proche de toi, mais chut, continue d’agir normalement quand il est dans les parages. » Il lance, avec un large sourire sur les lèvres. C’est beaucoup trop facile avec Naveen qui tombe dans le piège comme un débutant. Certes, il se moque de lui, mais ça reste gentillet, c’est beaucoup moins agressif qu’avec un Cody ou un Salvador. « Oui, bah moi j’bouscule les codes. » Il lui demande donc son avis sur la question, n’est-ce pas appréciable de sa part ? Quant à savoir lequel de ses grands amis serait le plus susceptible d’apprécier le cadeau, il mise sur Lawrence pour des raisons très crédibles. Du moins, aux yeux de Naveen. « Oui, assurément. » Il confirme d’un ton décidé, les sourcils froncés, avant que son camarade réalise enfin la crédibilité qu’il doit apporter à ses propos, c’est-à-dire aucune. « Hé, mais c’est bien, tu t’améliores. On est sur le bon chemin. » C’est le bon moment pour lui annoncer que le Père Noël n’existe pas, n’est-ce pas ? À défaut, Colin se contente de lever le pouce en l’air et d’afficher un grand sourire pour lui faire comprendre qu’effectivement, il le faisait marcher. Il faut que quelqu’un lui apprenne à se méfier de ce que les autres disent et, dans sa grande bonté d’âme, il va se dévouer pour tenir ce rôle. Il évoque ensuite Khadija et il doute que la jeune femme soit en mesure d’apprécier une simple peluche du genre, surtout depuis qu’elle est courtisée, si Naveen veut marquer le coup, il lui faut viser plus haut. Beaucoup plus haut. Enfin, aussi haut que Fake Lover le permette, en fait. « Oh, mais ça se règle ça, t’attends qu’il dorme, tu la lui piques et hop, tu dis à Khadija que tu l’as gagnée ici, problème réglé. » Réalisant que la possibilité de commettre un vol doit probablement provoquer des sueurs froides à l’indien, Colin reprend rapidement la parole.  « En plus, il y tient même pas à sa peluche, il m’a proposé de l’avoir la semaine dernière, donc il remarquera même pas qu’elle est plus là. Tu lui rendrais service, en fait. » Pour les beaux yeux de Khadija et donc pour la bonne cause. Dernière possibilité : Salvador, afin de se faire pardonner le terrible affront – enfin, ça c’est la vision des choses de Naveen – de l’avoir nominé lors du prime. Ceci dit, de l’avis de l’américain, une chèvre ferait bien plus plaisir à Salvador qu’une simple peluche. « Franchement, après lui avoir demandé une mèche de cheveux, j’pense pas que tu puisses avoir l’air plus étrange à ses yeux que tu l’es déjà. » Si ça peut le rassurer. Mais il faut toutefois admettre que la proposition de Bollywood était particulièrement étrange, il veut bien que sa culture soit différente de celle qui prédomine ici, mais tout de même, une mèche de cheveux ? C’est digne d’un sorcier qui prépare un drôle de rituel, pas étonnant que le sauvage se soit offusqué. Reprenant finalement son sérieux l’espace de quelques instants, Colin laisse entendre à son colocataire qu’il n’a pas à s’en vouloir d’avoir nominé l’ours de la bande, sachant que c’était inévitable puisque s’il ne l’avait pas fait, Jade s’en serait chargée. Le destin le veut dehors, voilà tout. « Awww Nanichou j’suis trop touché. » Il laisse entendre après que Naveen ait admis qu’il ne se voyait pas citer les prénoms des autres, y compris le sien. Portant ses deux mains à son cœur, il esquisse une mine émue l’espace de quelques instants pour donner du crédit à ses propos, avant de reprendre son air blasé habituel. Ça lui fait plaisir, oui, mais ça ne change rien à sa vie. Comme dirait un célèbre philosophe (hm), ça lui en touche une sans faire bouger l’autre. « Mais j’crois que tu t’mens un peu à toi-même quand-même, tu l’aurais pas forcément désigné si vous n’aviez pas eu cette conversation désagréable. Si tout s’était bien passé entre vous, j’suis pas sûr que ce soit son prénom que tu aurais donné, tu vois. » Bon, ok, peut-être que Naveen est sincère, Colin n’est pas dans son esprit après tout, mais il voit les choses ainsi. Si la conversation entre les deux candidats s’était déroulée pour le mieux, Salvador n’aurait peut-être pas été son premier choix, car Naveen lui aurait porté plus d’estime qu’à l’heure actuelle. Apprenant finalement par Bollywood qu’il ne souhaite pas attraper une peluche pour quiconque mais bien pour lui, il n’est pas étonné d’entendre les raisons de cette envie. Naveen lui apparait comme quelqu’un de sensible – un peu trop d’ailleurs – et affectueux, ce n’est pas difficile de l’imaginer serrer une peluche contre lui pour s’endormir. À défaut de Cody, donc, qu’il ne veut pas embêter avec ses histoires. « Bon alors, Lawrence ou Khadi du coup ? C’est pas des vrais potes si tu peux pas leur raconter tes histoires. » Laisse-t-il entendre, en esquissant un léger sourire. Peu probable que ça sème le doute sur la nature de ses relations avec les deux candidats, mais ça valait le coup d’essayer. Ceci dit, il est un peu surpris de savoir que Naveen est tracassé et que personne ne lui vient en aide. Du moins, c’est la déduction qu’en fait Colin, et comme il ne s’intéresse pas vraiment aux autres excepté lors de la rubrique d’Akela, il ne serait pas surpris d’être dans le faux. « Donc t’as pas médité aujourd’hui ? Et ça va ? Tu vas pas nous péter une durite ? » Il le questionne, peu sérieux, en lui tapant sur l’épaule comme s’il s’agissait d’un vieux pote. « Bon, en tout cas c’est définitivement pas pour moi, j’crois. » Si même Naveen le pro de la méditation est incapable de s’y mettre parce qu’il est légèrement tracassé, Colin peut réellement faire une croix dessus. Pas qu’il était motivé à retenter l’expérience, mais quand même. Faisant ensuite remarquer qu’il aurait plus de chance d’attraper une peluche en essayant – c’est un peu la base, quand même – Colin prend toutefois les devants pour maitriser la pince, sans succès pour son premier essai. Mais il est persévérant, il compte bien s’y essayer encore quelques fois. Enfin, deux ou trois avant que ça ne l’énerve. Quand Bollywood met le sujet des nominations sur le tapis, Colin prend la peine de préciser que celle-ci n’a rien de personnelle, surtout pas envers lui, comme il compte l’expliquer. « Ouais une : j’aime pas ton partenaire. » Voilà, c’est aussi simple que ça. Il ne déteste pas Cody, mais il le supporte pas, c’est un fait. Naveen n’est qu’un dommage collatéral. Ce dernier ne lui en veut pas, et ça n’aurait pas changé grand-chose pour Colin si ça avait été le cas. Il n’est pas vraiment touché par ses décisions, les autres peuvent l’accepter ou non, mais ça ne relève plus de lui maintenant. C’est le jeu, il reste focalisé sur celui-ci, que ça plaise ou non. « Bah tiens, imaginons un instant que ce soit toi avec les pleins pouvoirs, tu mettrais qui dans le sas ? Et pas de « je sais pas », se dérober est pas une option avec moi. » Il veut une réponse, et il l’obtiendra. Du moins, il l’espère. « Faut qu’on t’endurcisse un peu Naveen, alors j’veux une réponse. » Il faudrait qu’il lui pose un ultimatum pour obtenir celle-ci à la rigueur, mais il avisera si son camarade se fait peu réceptif. Ratant son coup avec la pince, il cède sa place à Naveen tandis qu’il lui retourne la question quant à savoir pourquoi il souhaite remporter une peluche. Son camarade a d’ailleurs une hypothèse sur la question. Fausse, évidemment. « Ok, j’note, je vais donc essayer de choper la girafe pour toi. » Faudrait pas qu’il soit trop gentil non plus. « Mais oui, tu m’as percé à jour, j’peux pas vivre avec ça sur la conscience, donc c’était soit une peluche soit un petit-déjeuner au lit, mais me connaissant la tentation de vous renverser le café brûlant sur la gueule aurait été bien trop grande, donc... » Il se rabat sur les peluches, c’est moins dangereux. « Vu que Gael semble plus apprécier les peluches que ma douce personne, autant qu’elle dorme avec une que j’lui ai offerte. Pour l’instant c’est celle de Pablo qui squatte le lit et c’est quand même être infidèle sous mon nez, j’suis tellement outré si tu savais. » Il faut donc qu’il répare ça. « Sans parler du fait que j’suis un partenaire exceptionnel et aux petits soins, il faut donc que j’fasse honneur à ma réputation. » Tout le monde le sait qu’il est le partenaire idéal, hm. Reprenant la place de Naveen après l’échec de celui-ci, il ne tarde pas à essayer à nouveau de dompter la pince. « Bon on y croit. » Il se murmure à lui-même. C’est le moment pour Naveen d’ouvrir ses chakras, de faire venir la chance, bref, de faire son truc mystique.

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'ATTRAPE-PELUCHES' :