william

Même si ce n'est pas le genre de cadre dans lequel j'aime forcément trainer ou même évoluer, je dois dire que ce village regorge de ressources toutes plus intéressantes les unes que les autres. Les vins, quoi que les alcools en général, les décorations d'antan qui sont restées, comme les cadre accrochés au mur. Je dois dire que, parfois, je me dis qu'on est quand même vachement intrusifs dans la vie des gens, et ce même s'ils n'habitent plus ici et qu'il sont déjà probablement morts. C'est triste, mais j'imagine que c'est la vie ? Je ne voudrai pas mourir ici. Ou du moins dans un village comme celui-ci. Parce que si ce serait le cas, tout le monde aurait accès à ma vie, mes documents, mes photos. Tout, et ça, c'est un truc que je déteste. Non, je ne suis pas introverti, j'aime juste garder une part de mystère. C'est tout. Bref. Cependant, et parce que je n'ai pas eu le choix - ma curiosité un peu trop dosée, j'imagine -, je me surprends à fouiller dans quelques affaires dans les habitations abandonnées. Je soulève des objets, puis d'autres, en balance quelques uns et, alors que j'allais retourner dans l'auberge, ou dans mon lit - j'aime bien dormir - je trouve un skate. Un skate, my god, un skate. Ca fait un bail que je n'en ai plus fait. Avant, j'étais trop fort à ça, je me cassais jamais la gueule. Oui pour moi, ne pas tomber voulait dire être fort. Bah ouais, que voulez vous, hm. Soit. J'attrape la planche et puis je me barre en direction du nid d'amour, du moins, des bâtiments principaux. J'arrive sur la place. Tiens, j'y passe tous les jours, mais jamais je n'y reste. Je crois qu'au fond, personne ne reste là. J'imagine que c'est l'endroit parfait pour m'entrainer. Je me fous sur la planche, et puis, avançant toujours l'objet sous mes pieds, je contourne la fontaine et aperçois un homme. Surpris, je tombe en arrière. Putain ! je m'y attendais pas du tout. « Outchhhhhhh !! » fiou.

Sacré William, quand même. C'est comme ça qu'on salue les gens ? En leur faisant peur ? Pff, il est méchant. Okay, il est beau gosse, mais il est méchant. Le pire, je crois, c'est le fait que l'on ne se connaisse pas. Pas encore, du moins, parce que oui, après cet incident, je vais devoir aller l'engueuler, oui. Non, je blague, c'est tellement pas moi ce genre de choses, soit. Je crie limite au secours ; je crois que je saigne. Je crois que je suis tout éraflé, partout. Surtout au bras droit, sur lequel je pose ma main gauche, sur l'endroit où j'ai mal. Au niveau du coude, en fait. Je jette un rapide coup d'oeil, oui, je saigne. Mais bon, ça va passer, je crois. Je sais en tout cas que je ne suis pas hémophile, alors j'ai franchement pas à m'inquiéter, si ? bref. Le fauteur de troubles s'approche de moi et me demande si je vais bien. Boh, écoute, tu m'as juste fait tomber mais sinon, ça va. Et toi ? pffff. « J'ai juste un peu mal au niveau du coude, » je lui montre ma blessure de guerre, « mais sinon ça ira. » boh, je vais survivre. Et puis au fond, je ne lui en veux pas, à William. Pour deux raisons. Parce que, de un, c'est ne pas vraiment de sa faute, et de deux, parce que je suis incapable d'en vouloir à quelqu'un. Même à quelqu'un que je ne connais pas, soit. Par contre, s'il continue à me sortir des répliques comme la sienne, je vais me lever d'un coup, me jeter sur lui et le bouffer, littéralement. « Haaaaaaan naaaaaan ! » fis-je, rigolant à moitié. « Nan mais attends j'rêve pas tu t'la pètes là ! nan mais j'y crois pas ! haaaaan ! » bon, okay, il a de quoi se la péter. Mais voilà, quoi, ça se fait pas d'agir ainsi devant des plus démunis. J'parle de ma blessure, là, oui. J'attrape sa main pour me relever et, une fois cela fait, je frotte mon jean quelques secondes histoire de retirer des particules presque invisibles. « Merci. » c'est la moindre des choses. « Tu sais en faire, toi, du skate ? » si c'est le cas je lui demande de m'apprendre un peu. Non, je n'abandonne jamais. Jamais.