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 now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)

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Lawrence

Lawrence
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MessageSujet: now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)   now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen) EmptyLun 11 Jan 2016 - 2:39

@NAVEEN & LAWRENCE
00:37 ~ 12/01, tuesday

D'un œil un peu dubitatif il observait les traces de bleus sur l'une de ses épaules et au niveau de son sternum ; Il y en avait aussi un juste sous le tatouage qu'il arborait sous le muscle pectoral droit et plus aubergine que légèrement mauve c'était le seul qui lui faisait un peu mal. Vestiges de la soirée paintball, quoi d'autre, mais ce n'était pas de ne pas savoir d'où ils venaient qui laissait Lawrence songeur. Il avait l'impression de marquer plus facilement que lorsqu'il était plus jeune, et il se demandait si c'était une conséquence de ... ça. Une autre, dont il ne se serait pas rendu compte immédiatement. Déglutissant tout en fuyant son propre regard dans le miroir, il avait attrapé son tee-shirt et l'avait enfilé après avoir boutonné son jean ; Il avait remis de "vrais" vêtements plutôt que de se préparer à aller au lit, parce qu'il avait mal dormi la nuit précédente et qu'il redoutait maintenant un peu le moment d'aller se coucher, sans savoir si cette nuit serait du même calibre que la précédente. L'activité paintball, bien qu'elle lui ait permis de briller un peu plus que l'activité proposée au prime précédent, l'avait plus perturbé qu'il ne voulait bien se l'avouer et il s'agaçait de devoir l'admettre. A lui-même, cela va sans dire, puisqu'il y avait fort peu de chance qu'il l'avoue à qui que ce soit d'autre, d'autant plus que tous les murs ici avaient des oreilles jusqu'à l'extérieur du nid. Dévalant l'escalier au pas de course il avait rejoint la cuisine pour se faire un thé, résistant non sans un certain mal à l'appel du whisky qui semblait se réapprovisionner de manière perpétuelle dans le bar de la bibliothèque, suivant avec une précision presque scientifique les gestes qu'il avait observé chez Naveen lors de leur première semaine de jeu, et grâce auxquels il était depuis capable de se préparer convenablement un thé tout seul, sans avoir besoin de demander à quelqu'un de s'en charger. Probablement que cette bonne habitude lui passerait une fois de nouveau dehors, où il n'aurait qu'à sonner le room service, mais enfin pour l'heure il savait se débrouiller tout seul et y trouvait même un certain attrait, contre toute attente. C'était à Naveen qu'il pensait d'ailleurs, tandis qu'il rajoutait de la cannelle au thé aux agrumes qu'il avait choisi parmi ceux entamés dans le cellier. Il pensait à leur discussion dans le bus deux semaines plus tôt, il pensait à son air penaud le jour de Noël aussi, et surtout il pensait à ce qu'il avait entendu à l'occasion de la rubrique d'Akela hier soir, à cette conversation entre l'indien et Lloyd notamment, et il se demandait s'il n'avait véritablement rien vu ou bien s'il n'avait simplement pas voulu voir. Déposant la théière sur un plateau avec deux tasses - en se rappelant que la semaine précédente il n'en avait pris qu'une seule et était tombé à l'improviste sur Enola en n'ayant rien d'autre à lui proposer que de partager la même tasse - il avait pris la direction du salon en respirant les effluves de thé qui arrivaient jusqu'à ses narines. Délaissant le canapé il était allé s'installer sur l'épais tapis qui trônait devant la cheminée désespérément éteinte, comme il avait l'habitude de le faire petit devant la grande cheminée du salon, elle aussi désespérément éteinte puisqu'en Californie les occasions de faire un feu de cheminée étaient peu nombreuses. Dans la pénombre, puisqu'il n'avait pas jugé utile d'allumer la lumière, il observait les quelques étoiles qu'on pouvait voir briller à travers la baie vitrée, pas une once de fatigue dans l'organisme et les yeux désespérément grands ouverts. « Tu n'arrives pas à dormir ? » Dans l'encablure de la porte il avait vu la silhouette de Naveen se dessiner, quand il avait relevé les yeux, et sans qu'il sache si c'était un signe ou si le hasard avait un humour particulier il n'était en tout cas pas entièrement surpris de le trouver là. « J'ai fait du thé. Il n'est pas aussi réussi que les tiens, mais je crois que je m'améliore. » Léger sourire, qu'il n'était pas certain que Naveen capte dans la pénombre puisqu'il peinait déjà lui-même à distinguer ses traits avec précision. Il lui avait malgré tout fait signe de venir s'asseoir, comme s'il craignait de le voir tourner les talons le cas échéant, et après avoir gardé le silence un long moment il avait fini par reprendre, d'un ton plus doux ... d'une voix moins assurée, aussi. « J'ai l'impression de ne jamais savoir ce que tu as dans la tête. » Ce n'était pas un reproche, d'ailleurs le ton ne s'y prêtait pas, il s'agissait simplement d'une constatation. « Et c'est un peu paradoxal parce que quelque chose me dit que tu te dis exactement la même chose à mon sujet. » C'était comme si à trop s'attacher et fonder des espoirs l'un sur l'autre ils finissaient par avoir peur de bousiller quelque chose s'ils ne filtraient pas ce qui passait ou non la barrière de leurs lèvres « Dis-moi. » Ce qu'il avait envie de lui dire, ce qu'il voulait lui demander, n'importe quoi. Y'avait bien que lui ici dont il se sentait le cœur à demander un peu d'honnêteté, parce que la sienne comptait probablement un peu plus que celle des autres.
Naveen

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MessageSujet: Re: now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)   now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen) EmptyLun 11 Jan 2016 - 6:21


L'indien avait pris plus d'une habitude, ici. Et l'une d'elles consistait à gagner l'extérieur chaque fois qu'il avait besoin de réfléchir, de s'évader, ou plus généralement de prendre un peu de recul, quelles que soient les choses susceptibles de le tracasser. Mais c'était le soir que ces balades étaient les plus apaisantes, parce qu'au milieu d'une nuit noire, tout lui semblait toujours plus clair, plus facile. Il pouvait avancer sans parfois savoir dans quelle direction, faire un pas sans être certain qu'il ne le déséquilibrerait pas, mais ces détails n'avaient pas d'importance quand il laissait une obscurité bienveillante lui ôter ses doutes, ses craintes, et tout ce qui pouvait le tourmenter, comme cette semaine. Sa nomination, notamment, et ce qu'il aurait peut être pu faire pour l'éviter. Les derniers jours qu'il passait peut être en ces lieux, tandis que dans une semaine, à cette heure-là, c'est peut être dans son salon qu'il ferait les cents pas, et non plus dans ce vaste jardin. A Lawrence, aussi, et à ce sentiment étrange qu'il avait depuis que la rubrique d'Akela avait été diffusée, celui d'avoir passé des semaines à se rapprocher de quelqu'un dont il ne savait finalement pas grand chose. Et à ses propres aveux, eux aussi diffusés, qui le partageaient entre l'envie d'enfouir ses sentiments tout au fond de lui, et celle d'en faire état, fièrement, comme pour se prouver quelque chose à lui-même. Une certaine confusion régnait alors dans son esprit, tandis que par crainte d'éterniser une balade qui aurait vite fait de devenir déraisonnable, il avait finalement regagné l'intérieur, frissonnant légèrement lorsque de la fraîcheur du jardin, il passa bientôt à la douceur du salon, dans lequel il n'entra toutefois pas totalement. Car ses yeux y trouvèrent une silhouette, assise à même le tapis, dans une pénombre qui lui valut de mettre quelques secondes à reconnaître Lawrence, justement, à la vue duquel ses lèvres ne purent qu'esquisser un sourire. L'américain nota lui aussi sa présence, et c'est un Naveen un peu hésitant qui accueillit sa question. « Je ne suis pas encore monté, à vrai dire. J'ai passé un petit moment dehors. » Il souffla, avec l'envie d'être pleinement honnête, autant parce qu'il n'avait rien à cacher, que parce qu'à Lawrence, il pourrait mentir encore moins qu'aux autres. « Est-ce que c'est ton cas ? » Il reprit cependant, d'un ton soucieux, parce qu'en l'espace de quelques semaines, il avait observé certaines des habitudes de son camarade, et notamment le fait qu'il se couche toujours relativement tôt pour pouvoir se lever aux aurores. Ainsi supposait-il que la présence de Lawrence, à cette heure-ci, était due au fait qu'il subisse peut être une insomnie, comme ça lui était si souvent arrivé, à lui. Lorsque la voix de l'américain s'éleva à nouveau, en tout cas, le sourire qui avait gagné ses lèvres s'étendit un peu plus. « Et si je me fie à ce que je sens, tu as utilisé un peu de cannelle. » Il lui semblait reconnaître la senteur de cette épice qu'il ne connaissait que trop bien, et qu'il avait lui-même utilisé la fois où il avait préparé un thé à Lawrence. « Je pensais que tu attendais quelqu'un. » L'indien ajouta toutefois, en s'approchant, parce qu'il lui avait bien semblé apercevoir deux tasses, l'instant d'avant. Lawrence aurait pu les avoir préparé en prévision d'une rencontre nocturne, moins fortuite que la leur. Mais croyant deviner qu'il l'invitait à se joindre à lui, c'est sans plus attendre qu'il s'assit à ses cotés, la mine toujours souriante, quoi qu'un peu moins lorsque l'américain reprit la parole. « Mais tu sais toujours quand quelque chose me tracasse, car ça n'est pas la première fois que tu t'en inquiètes. » Pour preuve, il s'en était déjà inquiété dans la salle de détente, un certain vingt-cinq décembre, et à nouveau dans le bus, l'autre jour. Et ça ne pouvait que le toucher, bien sûr, que son camarade cherche chaque fois à savoir ce qui pouvait le tourmenter. « C'est vrai. » Il reprit ensuite, d'un ton peut être un peu moins chaleureux, mais sans vraiment s'en apercevoir, quand Lawrence supposa que lui aussi pouvait se faire ce genre de réflexions à son sujet. « Sans doute parce que tu passes délibérément beaucoup de choses sous silence. » Et à travers ces quelques mots, il ne cherchait pas tant à lui faire un reproche qu'à manifester toute son incompréhension face à un Lawrence décidément un peu trop secret pour lui. Soupirant finalement, il posa les yeux sur la tasse la plus proche de lui, avant d'oser livrer ce qu'il avait sur le cœur, un peu fébrilement. « J'ai l'impression que je ne te connaîtrai jamais réellement. » Il lâcha alors, un peu maladroitement, parce que c'était en effet ce qu'il tendait à penser, depuis dimanche. « Qu'il y aura toujours une chose à ton sujet que j'apprendrai par le biais d'une rubrique, ou complètement par hasard, parce que tu n'auras pas pensé légitime de m'en parler directement. » Les yeux toujours baissés, il hésita à développer le fond de sa pensée, puis pensa que c'était peut être l'occasion de mettre certaines choses au clair. « Tu ne m'avais pas dit pour ton père et ton frère, et je pensais que c'était parce qu'il s'agissait d'un sujet difficile pour toi. Mais l'autre jour, dans le bus, je … j'ai compris qu'il y avait d'autres choses dont tu ne m'avais pas parlé. Et j'en ai eu la confirmation lorsqu'Akela a diffusé votre échange, à Khadija et à toi. » Car c'est à ce moment-là qu'il avait compris que Lawrence s'était gardé d'évoquer auprès de lui un certain nombre de choses, qui pourtant avaient du le marquer, et influer sur celui qu'il était, aujourd'hui. Des choses importantes, donc. « J'aurais voulu que tu me dises que tu avais connu deux femmes. Que tu me parles d'elles, de ta situation de l'époque, sans avoir peur d'évoquer les meilleurs moments, comme les plus mauvais. » Osant finalement relever son regard pour croiser le sien, il s'interrompit quelques instants avant de reprendre. « Car je sais qu'il y en a eu Lawrence, je ne suis pas idiot. Je le sais depuis que tu m'as dit que tu étais divorcé, et que tu ne t'étais marié que par convenance. Et depuis que j'ai compris que tu ne voyais pas ta fille autant que tu le voudrais. » Ça faisait partie des rares choses que Lawrence avait concédé à lui dire, plus ou moins directement. Le reste, c'était comme un flou qui s'estompait chaque fois que d'une façon ou d'une autre, il était amené à apprendre certains détails de son passé. « J'aurais voulu que tu m'expliques ce qu'il en était réellement, parce qu'on aura beau passer des semaines ensemble, je n'aurai jamais totalement l'impression de te connaître si tu ne me confies rien. » Ce qui le désolait, finalement, c'était d'avoir à lui arracher ce genre de confessions, comme si Lawrence ne lui faisait pas suffisamment conscience pour les évoquer de lui-même. « Est-ce qu'il y a autre chose que je devrais savoir ? » Il demanda finalement, d'un ton qui se voulait presque suppliant, parce qu'il n'y avait que comme ça que Lawrence accepterait certainement de lever le mystère sur des choses qui n'avaient pourtant aucune raison de rester secrètes, tout du moins quand comme eux, on n'en était plus vraiment à faire connaissance ou à tenter de se cerner.
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MessageSujet: Re: now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)   now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen) EmptyMar 12 Jan 2016 - 0:55

Le silence de la nuit n'avait pas la même saveur que le silence de la journée, et Lawrence avait une nette préférence pour le premier. La journée le silence était inhabituel, il sous-entendait que quelque chose clochait ou ne se déroulait pas comme prévu, et pour peu que l'on ait un animal ou un enfant en bas âge c'était même souvent synonyme de bêtise ... Le silence de la nuit en revanche, était reposant, paisible. Et il fallait bien cela pour que Lawrence relativise un peu l'angoisse qui lui serrait la gorge et lui nouait l'estomac, tandis qu'il repensait à la nuit qu'il venait de passer et redoutait d'en passer une seconde du même acabit. Preuve en tout cas que contrairement au dicton ce qui rentrait par une oreille ne ressortait pas forcément par l'autre chez Lawrence, il s'était d'ailleurs retrouvé à suivre les conseils avisés de Naveen et à rajouter de la cannelle dans son thé, puisque l'indien lui avait assuré lors de l'une de leurs premières conversations qu'elle avait des propriétés relaxantes. Et il avait désespérément besoin de se relaxer, puisque l'heure passée dans la piscine avant qu'il ne remonte se changer n'avait rien changé à ses muscles noués et à son air soucieux. La cannelle lui chatouillait les narines et ses pensées dérivaient vers Naveen, soucieux, perturbé par diverses phrases ou conversations qu'il avait pu voir relatées dans la rubrique d'Akela. Il lui avait fallu du coup quelques instants pour déterminer si la silhouette qu'il remarquait dans l'encablure de la porte était véritablement celle de Naveen ou bien simplement le fruit de son imagination ; Il revenait d'un tour dehors, à priori. « Un peu, oui. » Il avait été tenté de lui répondre que non, qu'il n'était simplement pas suffisamment fatigué, mais il ne se voyait pas manquer d'honnêteté en songeant à ce qu'il hésitait à lui dire ensuite. Pour l'heure il s'était contenté de lui parler de son thé, presque comme un môme fier d'avoir réussi quelque chose que ses parents lui auraient enseigné. Il avait acquiescé pour la cannelle, et secoué la tête lorsque Naveen avait avancé le fait qu'il attendait quelqu'un « Pas vraiment, c'était juste au cas où ... en cas de rencontre hasardeuse. » Esquissant un léger sourire il lui avait fait signe de le rejoindre, si le cœur lui en disait, le suivant des yeux tandis qu'il s'avançait et venait s'asseoir à son tour sur le tapis. Il avait versé le thé, suffisamment infusé, dans les deux tasses pour laisser passer quelques secondes de silence. Les mots butaient un peu contre ses lèvres, avec hésitation, et ça ne l'étonnait pas au fond que Naveen ait toujours l'air plus à l'aise avec les mots lorsqu'il lui répondait. Il arrivait à savoir lorsque quelque chose le tracassait, c'est vrai, mais il n'osait pas toujours creuser ou ne se sentait pas légitime de le faire, ce qui ne l'avançait donc pas beaucoup plus. Il n'osait pas demander, pas plus qu'il n'osait se confier ... Mais ce n'était pas délibéré, contrairement à ce qu'avançait Naveen. Plutôt que de lui avancer ce fait pourtant il avait gardé le silence, laissant à son camarade le loisir de décharger ce qu'il avait sur le cœur puisqu'il semblait décidé à le faire. Il écoutait attentivement, comptant sur la pénombre pour camoufler un peu des émotions qui devaient passer sur son visage, tantôt perplexe, penaud, parfois avec une pointe de tristesse quand il sentait le reproche dans la voix de l'indien. « Je ne sais pas ... » Il avait pincé ses lèvres l'une contre l'autre, hésitant. « Qu'est-ce que tu aimerais savoir ? » Il avait déjà posé cette même question la semaine précédente, à Jade, qui lui reprochait elle aussi à demi-mot le fait qu'elle ne savait presque rien à son sujet. L'ennui c'est qu'il ne savait pas faire ça, parler de lui sans but précis, il lâchait une information lorsqu'il la pensait pertinente, dans la conversation ou de part la situation, mais jamais sans raison, jamais simplement par envie. « C'est pas que je ne pense pas légitime de te dire certaines choses, Naveen, ou que je ne te fais pas confiance. » Puisque cela semblait être l'impression du candidat, ce qu'il lui reprochait sans oser mettre les bons mots dessus. « C'est juste moins facile de te parler à toi parce que c'est toi que j'ai le plus peur de froisser ... ou de décevoir. » Et que Naveen semblait toujours tellement vouloir voir le bon chez tout le monde, que Lawrence avait peur de finir par le lui faire regretter à force de casseroles qu'il dévoilait petit à petit, au fil de certaines discussions qu'il pouvait avoir dans le nid, et qu'Akela se faisait un plaisir de rapporter par la suite. « T'as cette vision tellement idéalisée du mariage, et tellement pure du sentiment amoureux ... T'as vraiment envie de m'écouter dire que moi je n'y crois pas, et d'entendre la façon dont j'ai pu piétiner ces choses en lesquelles tu crois par le passé ? » Il pourrait, tenter de lui expliquer, lui parler de la manière dont le vague sentiment d'affection qui les avait d'abord liés son épouse et lui s'était finalement mué en profonde indifférence, puis finalement en haine à force que ce mariage ne les empêche de vivre la vie qu'ils auraient aimé avoir. Et c'était tellement précieux, à l'époque dans laquelle il vivait, cette capacité de Naveen à continuer à croire en ce genre de choses contre vents et marées ... Lawrence n'avait pas envie de lui donner tort, de briser ses illusions par des paroles remplies du cynisme qui le caractérisait. « Et puis mon ex-femme, et la mère de Rosie, c'est deux échecs. C'est pas les deux seuls, mais c'est les deux plus cuisants ... et les échecs c'est pas ce que tu as envie de partager en priorité. » Par pudeur, par fierté aussi, un peu. Il n'y en avait pas eu que du côté des femmes, des échecs, d'ailleurs ... Mais là encore, c'était compliqué pour lui de se livrer, d'écorner cette espèce d'image idéalisée que Naveen semblait s'être fait à son sujet et qui lui faisait le regarder comme peu de gens l'avaient déjà regardé. C'était un peu égoïste, au fond. « Le truc c'est que ... toi tu as le cœur sur les lèvres, tu dis les choses comme elles te viennent, tu te livres comme si c'était facile ... mais ça l'est pas. » Pas pour lui, en tout cas. Ça ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas essayer de faire des efforts, qu'il ne voulait pas répondre aux questions de Naveen s'il en avait ... mais c'était compliqué. Le regard de Naveen était intimidant, plus qu'il n'en avait probablement conscience.
Naveen

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MessageSujet: Re: now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)   now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen) EmptyMar 12 Jan 2016 - 19:10

Cette balade nocturne lui avait fait du bien, comme toutes les autres avant elle. Pour autant, si l'indien était à présent quelques peu apaisé, il n'envisageait pas nécessairement de gagner sa chambre, tout du moins pas dans l'immédiat. Cette semaine était peut être la dernière qu'il passait au sein du nid, et s'il y avait bien une chose qu'il s'était promise, c'est de profiter un maximum de ses hypothétiques derniers moments dans l'aventure, raison pour laquelle il n'était jamais tellement pressé de se coucher, car chaque heure qu'il passait dans son lit et non auprès d'un de ses camarades, par exemple, était en quelques sortes une heure de perdue. Ainsi ne fut-il pas mécontent de trouver une silhouette à l'intérieur du salon, lorsqu'il s'apprêta à y entrer, et encore moins lorsqu'après quelques secondes, ses yeux s'habituèrent suffisamment à la pénombre de l'endroit pour reconnaître Lawrence, alors assis sur le tapis, un plateau face à lui. C'est donc un sourire teinté d'enthousiasme qui gagna ses lèvres, tandis que son camarade lui demanda s'il n'était pas parvenu à trouver le sommeil, ce à quoi l'indien répondit qu'il avait en fait passé un petit moment dehors. Lui retournant la question, il crut comprendre que du coté de l'américain, il était plus ou moins question d'une insomnie, bien que la tenue de Lawrence et le fait qu'il lui semble distinguer deux tasses de thé tendait à lui laisser penser que ça n'était pas si simple. « Mais tout va bien ? » Il demanda alors, toujours facilement inquiet quand il était question de Lawrence, parce qu'il n'était pas certain que dans l'hypothèse où il n'irait pas bien, il le dirait spontanément. S'intéressant ensuite aux fameuses tasses de thé qu'il distingua un peu mieux au moment de s'approcher, l'indien crut reconnaître l'odeur de la cannelle, avant que Lawrence ne lui confirme en avoir utilisé, puis supposa que son camarade aurait pu attendre quelqu'un, mais à tort semble-t-il. « Alors c'est pour ça que j'ai ressenti le besoin de rentrer. » Il souffla, au moment de s’asseoir près de lui, ses lèvres dessinant un sourire particulier, teinté d'un peu de malice. « Le hasard n'y est pour rien, je crois qu'on était destinés à boire ce thé ensemble. » D'accord, peut être que pour une fois il se moquait de ses propres convictions, et en l'occurrence du fait qu'il croit au destin et aux événements écrits à l'avance. Mais il fallait bien avouer que c'était un heureux hasard, de tomber sur Lawrence au moment précis où il était en possession de deux tasses de thé. C'est un Naveen toutefois un peu moins à l'aise qui confirma à l'américain qu'il était effectivement tracassé, comme chaque fois qu'il semblait lire ses tourments sur son visage, car Lawrence s'était déjà inquiété de ce genre de choses à plusieurs reprises. Lawrence qui de son coté gardait beaucoup de choses pour lui, l'indien n'en était qu'un peu plus certain depuis dimanche soir, depuis que certaines images lui avaient appris des choses sur son compte que l'américain n'avait pas évoqué de lui-même. Et ça lui faisait mal, c'est vrai, d'avoir à nouveau l'impression qu'il ne le connaîtrait jamais réellement. Alors oui, il se demandait si c'était conscient de sa part, s'il n'avait simplement pas envie de parler de lui, de son passé, ou bien si c'était autre chose. Dans l'immédiat, il avait surtout l'impression que Lawrence voulait rester cet homme secret qui enrobe sa vie de mystère. Ainsi en vint-il à se demander s'il y avait d'autres choses qu'il devait savoir, sur son compte. Et à la question de l'américain, il haussa doucement les épaules. « Ce qui pourrait m'aider à te comprendre. Parce que j'ai beau essayer, ça m'est difficile si tu ne me facilites pas la tâche. » Peut être que ces mots sonneraient comme des reproches, tout comme ceux qu'il avait énoncé avant avaient peut être donné l'impression qu'il lui en voulait, mais il en serait bien incapable. Il tentait simplement de lui faire comprendre qu'il avait besoin d'en savoir plus à son sujet, pour que leur relation ait un véritable sens. « Tu es comme un puzzle que j'essaierais de reconstituer, mais dont je n'aurais pas toutes les pièces. » Et ça le désolait, oui, qu'il soit encore une sorte de mystère pour lui après toutes ces semaines. Il savait depuis le départ que Lawrence était quelqu'un qui ne s’épanchait pas facilement sur sa vie, mais il aimait penser qu'aujourd'hui ils étaient suffisamment proches pour que ce genre de choses lui semblent plus naturelles. L'écoutant lorsqu'il le rassura quant au fait que ce ne soit pas une question de confiance, l'indien baissa doucement la tête quand l'américain poursuivit. « Parce que tu continues de penser que ce que tu pourrais me révéler sur toi, ou sur ton passé, pourrait me décevoir ? » Il resta un instant sans plus relever la tête, parce que même si dans le fond ça le touchait que Lawrence ait cette peur constante d'être une déception pour lui, ça n'en était pas moins déstabilisant à ce stade de leur relation. « Je vais être honnête, oui j'ai été déçu. Mais pas d'apprendre que ta fille était née d'une aventure extra-conjugale. » Car c'était ce qu'il avait cru comprendre, à travers les mots que Lawrence avait formulé auprès de Khadija. « J'ai été déçu de l'apprendre de cette façon, comme si je devais toujours compter sur Akela pour m'apprendre des choses à ton sujet. C'est peut être son rôle, mais ça n'est pas mon ami, ni quelqu'un dont je me suis rapproché pendant six semaines. Ce n'est pas par son biais que j'ai envie de te découvrir. » Mais par celui de Lawrence, de qui il aimerait obtenir ce genre de confessions, de temps en temps, parce que ça aurait un sens bien différent. Son regard à présent vrillé au sien, il le laissa poursuivre et acquiesça doucement lorsqu'il lui parla de sa vision idéalisée du mariage, dont il avait conscience, d'autant plus depuis qu'il était ici. « Ça ne doit pas importer, ce dont j'ai ou non envie. Parce que je ne veux pas que tu te sentes obligé de me dire les choses que j'ai envie d'entendre, ou que tu te prives d'évoquer certaines d'entre elles parce que tu sais qu'elles ne me plairont pas. » C'est vrai, il risquait d'être perturbé par certaines confessions, comme plusieurs détails de sa vie ou de celles de ses camarades avaient déjà pu le mettre mal à l'aise. Mais c'était ça, aussi, de se lier aux autres. Et en l'occurrence, il accepterait d'entendre n'importe quoi si ça pouvait lui permettre de se sentir d'autant plus proche de Lawrence. « C'est vrai, j'idéalise le mariage depuis toujours, et la notion d'amour en règle générale, mais ça n'est pas pour autant que tu dois te sentir obligé de me protéger. Il y a des choses que je suis en âge t'entendre. » Il savait déjà qu'il avait eu une maîtresse, que son mariage n'avait pas été une réussite, et ça n'est pas pour autant qu'il en avait perdu toutes ses illusions. « J'ai trente ans, n'oublie pas. » Ses lèvres dessinèrent un doux sourire, tandis qu'il couva Lawrence d'un regard tendre. Il évoquait ses « échecs », et ça lui rappelait leur discussion dans le bus, et le fatalisme dont Lawrence avait déjà fait preuve. C'était une chose que l'indien comprenait car il savait depuis les premiers jours que l'américain était échaudé, mais c'était certainement ce qui lui faisait le plus de peine. « Parce que tu en as fait un tabou, pourtant ce sont de nos échecs dont nous tirons le plus de leçons. Et nos échecs qui nous permettent de croire que le meilleur reste à venir. » Peut être que son optimisme n'était pas celui de tout le monde, et encore moins celui de Lawrence, mais c'était comme une mission qu'il s'était donné, de l'aider à voir les choses d'une façon plus positive. « Il faut vraiment que tu parviennes à faire la paix avec ton passé. Souviens-toi de la citation de Khalil Gibran. » Celle qu'il lui avait soufflé l'autre jour, dans le bus, et à laquelle il fallait vraiment qu'il accorde un certain crédit. Pas pour faire plaisir à l'indien, mais parce qu'elle pourrait véritablement l'aider à dépasser ces choses qui l'avaient rendu si fataliste. « Ma relation avec mon père est mon plus gros échec. » Il finit par reprendre, après quelques instants, décidé à montrer l'exemple, en quelques sortes, en évoquant lui-même un point qui le faisait souffrir, depuis des années. « Parce que je ne me souviens même pas de la dernière fois où il a semblé content de me voir. Parce que je l'ai déçu, plus d'une fois, en faisant des choix qu'il n'a pas compris. Parce qu'à ses yeux je n'ai jamais été que l'idéaliste de la famille, le seul à qui il n'a jamais appris à tenir son épicerie, ou à conduire sa camionnette. » Parce que son père ne l'avait jamais pensé digne de prendre sa succession - ou de faire quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs - chose dont il n'avait finalement plus à se préoccuper aujourd'hui, étant donné qu'il avait perdu son travail. « Un gamin qui manquait d'ambition et qui pouvait bien rater certains jours d'école pour vendre des fruits sur les marchés, puisque de toute façon il s’instruisait à sa façon, en lisant des bouquins remplis de bêtises et réservés aux romantiques incorrigibles. » Son père n'avait jamais compris qu'il ait besoin de s'évader dans toutes ces lectures, tout comme il n'avait jamais compris qu'il développe un tel sentimentalisme, un coté fleur bleue. Parce que là où l'indien était rêveur, son père était terre-à-terre, en plus d'être assez négatif, lui aussi, dans son genre. « Je ne m'en vante pas, c'est vrai, mais je n'en fais pas un secret non plus. Et surtout, je n'ai jamais laissé cette relation m'empêcher de me lier aux autres. » Il aurait pu, s'il était parti du principe qu'en ayant toujours été privé de la reconnaissance de son père, il ne pourrait jamais compter sur celle de qui que ce soit. Mais la vérité, c'est qu'il n'avait toujours pas abandonné l'idée de lui apparaître autrement, un jour. La voix de Lawrence s'éleva à nouveau et les doutes qu'il crut déceler derrière ses propos valurent à l'indien d'afficher une mine attristée, tandis qu'il se décala doucement pour se rapprocher de lui. « Lawrence. » Il souffla, en tournant son buste vers le sien et en l'observant, silencieusement, pendant quelques secondes. Il ne le voyait peut être pas très bien dans cette pénombre, mais il pouvait distinguer son regard un brin perdu, et c'était déjà trop quand on sait que la dernière chose qu'il voulait, en prenant la parole tout à l'heure, c'était de le perturber. Alors, il se rapprocha encore un peu plus, et laissa ses bras l'étreindre avec douceur, se refermer autour de sa nuque dans un geste d'une tendresse particulière. Cette étreinte-là était un peu différente de celle de la semaine passée, mais elle n'en était pas moins symbolique. « Je ne veux pas que tu t'imagines que je t'en veux, ou que j'attends de toi que tu changes, parce que ça n'est pas le cas. » Il reprit, à voix basse, sa tête maintenant posée sur l'épaule de l'américain. « Je veux juste pouvoir dire que tu es mon ami et que tu n'as pas de secret pour moi. » Un ami, Lawrence n'en était pourtant plus un à ses yeux, depuis déjà quelques temps, mais ça n'était certainement pas le moment de jouer sur les mots. Ainsi reprit-il aussitôt. « Et que tu sois certain de pouvoir tout me dire, tout me confier, sans jamais craindre de perdre mon respect ou mon affection. » Et comme pour le lui prouver, il se détacha lentement de lui et laissa sa main s'emparer de la sienne, avant de la ramener contre lui, contre son cœur, et de l'y presser avec délicatesse. « Tu es entré là-dedans il y a près de six semaines, et tu t'y fais chaque jour une place un peu plus importante. Jamais tu ne le quitteras. » Laissant le silence rependre possession des lieux pendant quelques instants, il garda la main de Lawrence sous la sienne et remonta son regard jusqu'au sien. « Tu sens ? » Sa voix se faisait un peu plus hésitante, tandis qu'il cherchait à amener Lawrence à se concentrer sur ce cœur qui pour lui battait toujours un peu plus fort, un peu plus vite. Sur ce cœur dont une certaine fébrilité s'emparait chaque fois que l'américain était tout près, qu'il sentait son regard posé sur lui ou le poids de ses mots l'atteindre. Sur ce cœur qui n'avait pas seulement adopté Lawrence, mais qui en avait aussi fait son moteur.
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MessageSujet: Re: now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)   now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen) EmptyJeu 14 Jan 2016 - 23:20

Ce n'était pas inhabituel au sens où on pouvait l'entendre, le fait que Lawrence souffre de temps à autres de quelques insomnies. Aujourd'hui du moins il savait n'en faire plus que des contrariétés sporadiques, qui se soignaient très bien par une bonne nuit de sommeil pour compenser, voir un cacheton de temps à autres si cela venait à durer un peu plus longtemps que le raisonnable le permettait. L'ennui venait surtout de la crainte lantente que ce ne soit pas que ça, qu'il y ait plus, comme avant, et c'était cette inquiétude finalement qui le tenait éveillé, tel un cercle vicieux dont il se sortait généralement en parvenant à canaliser son esprit sur autre chose. La présence de Naveen, par exemple, à qui il avait fait signe de venir s'asseoir un peu parce qu'il avait le sentiment d'avoir des choses à lui dire, et un peu parce qu'elles étaient peu ici, les personnes qui dégageaient une aura apaisante, et que l'indien se plaçait sans hésitation en tête de liste. « J'ai juste un peu de peine à trouver le sommeil, c'est tout. » Ce qui en soit n'était pas réellement un mensonge. Mais puisqu'il peinait déjà mentalement à mettre des mots sur ce qui le tracassait, inutile d'espérer parvenir à les partager à voix haute. Ce n'était pas très important, et surtout ce n'était pas de cela dont il avait envie de parler, actuellement. Parce qu'il avait préparé son thé sa arrière-pensée, amené deux tasses sans intention aucune, mais lorsqu'il avait vu la silhouette de son camarade se dessiner dans l'embrasure de la porte il avait compris qu'il avait eu une bonne idée, sans trop savoir s'il était malgré tout raisonnable de parler d'intuition. Naveen, lui, pariait carrément sur le destin, une notion qui sans vraiment convaincre Lawrence le laissait parfois songeur. Parce que la notion de destinée sous-entendait qu'on ne pouvait pas lutter contre lnordre établi et que Lawrence n'était pas à l'aise avec l'idée que ses actions ne changeraient rien au destin préalablement tracé pour lui. C'était un choix de sa part qui l'avait mené ici, et c'était de ce choix que découlaient toutes les actions, les émotions et les événements qu'il expérimentait depuis qu'il était dans le nid. Laissant là les divagations que lui inspiraient les paroles de Naveen il s'était en tout cas contenté d'un sourire, versant le thé dans les tasses tandis que lui venait la question qui, la première, lui brûlait les lèvres concernant Naveen. La rubrique d'Akela diffusée la veille lui avait donné la sensation de ne voir que ce qu'il voulait bien voir, et de ne comprendre que ce qu'on voulait bien le laisser comprendre. Et le plus paradoxal c'était qu'il soupçonnait Naveen de penser exactement la même chose à son sujet, comme si quelque part et sans qu'ils n'en aient conscience leur situation s'était telescopée. L'indien disait avoir l'impression de ne pas le connaître, de toujours apprendre les choses plus tard qu'il ne l'aurait souhaité, ou par des chemins détournés, et sans chercher à le nier Lawrence ne savait pourtant pas comment inverser la tendance, parce qu'il n'avait aucune idée de ce qui aux yeux de Naveen avait de la valeur ou non. Qu'il ait perdu père et frère semblait primordial au brun mais était bien plus secondaire aux yeux du principal intéressé. Il le comparait à un puzzle, à quelque chose qui s'évertuait à vouloir rester passablement compliqué aux yeux des autres, et sans doute n'avait-il pas entièrement tort. Naveen était déçu, et l'aveu alourdissait les épaules de Lawrence bien qu'il n'en soit pas particulièrement étonné, et pourtant en écoutant Naveen continuer il réalisait qu'il n'y était toujours pas, qu'il n'avait pas compris. « Dis pas ça. » C'était un murmure, et un ton qui s'il n'était pas suppliant témoignait résolument du fait que Lawrence n'avait pas envie de l'écouter dire des choses qu'il ne serait jamais entièrement certain de pouvoir honorer. Et ce n'était même pas une question d'âge, quand bien même Naveen donnait parfois l'impression de découvrir le monde avec des yeux d'enfants, et quand bien même sa réflexion avait arraché à Lawrence un vague sourire, à moitié balayé par son air soucieux. « Tu gagnes ta vie sur l'espoir de faire des mariages heureux, et moi je suis juste un des pires exemples de mariage qui soit. T'as grandi avec presque rien, et moi comme un môme pourri gâté à qui on filait tout ce qu'il voulait simplement pour avoir la paix et ne pas avoir à s'en occuper. Tu prônes la non-violence et moi j'ai passé dix ans avec une arme à la main à faire de la guerre un métier. » Est-ce que ça ne faisait pas beaucoup ? C'était comme si tout chez eux était résolument opposé, comme si ce qui était blanc chez l'un était forcément noir chez l'autre. « C'est comme si l'intégralité de mon mode de vie depuis trente-cinq ans était un affront à tout ce en quoi tu crois, et je comprends pas ... je comprends pas comment tu arrives à passer outre tout ça. » Il ne comprenait pas comment il parvenait à vouloir s'en faire un ami, là où il aurait tout aussi bien pu le trouver méprisable, sans même avoir besoin que Lawrence en dise plus. C'était le mystère qui entourait Naveen, au même titre que cet optimisme exacerbé dont on ne savait pas comment il parvenait à le conserver. Selon lui les échecs étaient utiles, ils aidaient à avancer, et le visage de Lawrence s'était fendu d'un sourire amer tandis qu'il prenait sa tasse de thé et la portait à ses lèvres, parce que cette phrase il l'avait déjà entendue des dizaines de fois, et pourtant il n'était toujours pas convaincu. Il ne voyait pas le positif dans son divorce, quand on savait les circonstances dans lesquelles il avait eu lieu, tout comme il le voyait pas le positif dans sa relation avec Maureen ; Elle l'empêchait seulement de voir Rosie, c'était ça la réalité, et ce n'était pas positif. Naveen avait repris la parole, évoquant son père et laissant Lawrence attentif, mais troublé, parce que la manière dont l'indien en parlait était tristement touchante, et parce que c'était peut-être la première fois que le barbu avait la sensation de partager un léger point commun avec son camarade. Il n'osait rien dire pourtant, partagé entre la crainte de ne pas trouver les bons mots et la sensation que Naveen n'acceptait de lever ce pan d'information que pour tenter de le pousser à en faire de même. Et ce n'était pas aussi facile pour eux deux, ce qui semblait d'une simplicité enfantine pour Naveen demandait à Lawrence de prendre beaucoup plus sur lui. Il avait relevé la tête en entendant son prénom, restant interdit les quelques instants où il ne savait pas ce que l'indien s'apprêtait à dire ou à faire, et ne parvenant à se décrisper qu'après plusieurs secondes tant son épiderme semblait vouloir lui rappeler que d'ordinaire il n'aimait pas être ainsi étreint, parce que cela avait un côté infantilisant, et que Lawrence estimait ne pas avoir besoin d'être "consolé" comme un môme. Pourtant il n'avait pas bronché, pas plus quand Naveen avait saisi sa main et qu'il avait senti son coeur cogner contre ses doigts avant qu'il ne les referme sur le tissu froissé de son vêtement. « Et toi ? » Il avait murmuré à son tour, et senti le souffle de l'indien contre son épaule se couper momentanément comme s'il attendait la suite de sa phrase. « Tu es certain de pouvoir tout me dire ? » Lentement il s'était défait de l'étreinte de Naveen, pas pour le chasser mais parce qu'il estimait la conversation assez sérieuse pour préférer lui parler en le regardant dans les yeux. Il n'avait pas envie de le froisser, ou d'aborder la chose de manière maladroite, et retirant sa main du torse du brun il avait laissé leurs doigts liés les uns aux autres comme pour lui montrer qu'il n'essayait pas de le chasser. « Parce que de toute évidence Lloyd est plus perspicace que moi concernant certaines choses ... et je suppose que ça c'est moi qui aurait aimé l'apprendre autrement que par la rubrique d'Akela. » Ce n'était pas un reproche, d'ailleurs son ton était trop doux pour que cela puisse en être un, mais Lawrence apparaissait comme soucieux quant à ce que Naveen aurait à dire à ce sujet-là. « J'essaye pas de te mettre mal à l'aise, Naveen, j'espère que tu le sais, mais ... qu'est-ce que tu attends de moi ? » Le même type de déclaration que Grey avait pu lui faire le premier de l'an ? Ça n'avait rien à voir, ce n'était pas de cette manière là qu'il voyait Naveen, ce n'était pas une attraction physique qu'il avait à son égard. Ce genre d'envie était tellement triviale aux yeux de Lawrence, et ça n'était tellement pas un gage de l'intérêt et de l'importance qu'il pouvait donner à quelqu'un. « Je t'ai pas donné ça par hasard. » De sa main qui ne tenait pas celle de Naveen il avait attrapé la chaine dont l'extrémité brillait sous le col de l'indien et au bout de laquelle se balançait sa plaque. « Celle que j'avais avec les deux miennes, en haut, elle appartient à quelqu'un que j'ai rencontré il y a longtemps. J'aurais sacrifié ma vie sans la moindre hésitation si c'était pour sauver la sienne, et je sais qu'il aurait fait exactement la même chose pour moi. Et dieu sait que dans un métier comme le nôtre c'était pas quelque chose que tu disais à la légère. » Et ça Naveen le comprendrait, sans doute. « Ça a longtemps été la personne la plus importante de mon existence, et je pèse mes mots en disant ça. C'était quelqu'un en qui j'avais une confiance aveugle, et pour qui j'avais un respect immense, c'était une meilleure personne que moi je ne le serai jamais. Tu l'aurais beaucoup aimé. » Lâchant la plaque il avait laissé sa main rejoindre celle qui tenait toujours Naveen, et c'est maintenant de ses deux mains qu'il gardait les doigts de l'indien entre les siens, leurs regards ne se lâchant plus eux non plus. « Vous n'avez pas grand-chose à voir tous les deux, mais j'ai eu la même impression à ton sujet qu'au sien, quand on s'est rencontrés. Et plus les semaines passent plus je sais que mon pressentiment était fondé, et que l'importance que tu es en train de prendre à mes yeux ici c'est qu'une infime partie de celle que tu pourrais prendre à l'extérieur ensuite. » Et c'était aussi pour ça, que cela ne lui semblait pas indispensable actuellement, de tout dire à Naveen, parce qu'il aurait probablement l'occasion de le faire plus tard. Ils auraient tout le temps qu'ils voudraient, pour apprendre à connaître l'autre, pour découvrir ce qui était avouable et ce qui l'était moins, ceux des souvenirs qui étaient heureux, et ceux qui l'étaient moins. « Mais si c'est pas ce que tu ce que tu espères ... si c'est d'autres attentes que tu as, je ... je préfère le savoir maintenant. » Si tout ce qu'il espérait c'était qu'il lui répète les mots de Grey, si c'était tout ce qui l'intéressait. Lawrence estimait accorder à Naveen une importance bien différente de celle que pouvait lui témoigner Grey, ce n'était pas la même chose, ce n'était même pas comparable ... "Tu me plais" ça ne voulait strictement rien dire pour Lawrence, il avait eu des tas d'aventures avec des femmes qui lui plaisaient, et pourtant il ne lui serait jamais venu à l'esprit de leur confier la moindre information même anodine à son sujet. Parce qu'elles ne comptaient pas, et qu'il n'avait pas plus envie d'en apprendre sur elle que les laisser en apprendre sur lui.
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MessageSujet: Re: now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen)   now and again we try, 00:37 - 12/01 (naveen) EmptyVen 15 Jan 2016 - 21:38

Que Lawrence lui confirme qu'il avait du mal à trouver le sommeil, ça ne le rassurait pas – parce qu'il était bien placé pour savoir qu'une insomnie n'arrivait jamais sans raison – mais ça ne l'étonnait pas non plus particulièrement. D'abord parce qu'il l'avait trouvé au beau milieu de salon, assis à même le tapis, et qu'il avait instantanément noté que l'américain portait une tenue de jour, et non quelque chose qui lui aurait laissé penser qu'il songeait à se mettre bientôt au lit. Ensuite parce qu'il avait cru distinguer un plateau et deux tasses, preuve qu'il prévoyait de rester là au moins le temps de boire ce qui lui semblait être du thé. Et enfin, parce que maintenant qu'il se concentrait sur la mine que l'américain arborait – du moins de ce qu'il pouvait en voir à travers cette pénombre – il lui semblait remarquer que Lawrence était un peu soucieux. Et tandis qu'il se repassait le fil du prime – car c'était bien souvent ce qui tendait à tracasser les candidats – il se demanda un court instant si ça n'avait pas un rapport avec ce qui avait pu être révélé par le biais de la rubrique d'Akela. Il n'eut cependant pas le temps d'y penser davantage, car tandis qu'il se contenta d'esquisser un sourire concerné, il se surprit bientôt à spéculer sur le fait que cette rencontre nocturne ne soit pas due au hasard, des propos qui auraient été empreints de sérieux dans d'autres circonstances mais qui ici sonnaient comme une sorte d'auto-dérision. Il n'avait pas honte de croire en certaines choses, mais il savait que Lawrence avait un esprit hautement plus rationnel que le sien, et la dernière chose qu'il voulait, d'autant plus dans l'immédiat, c'était de lui apparaître comme un illuminé. Après s'être approché de son camarade, il s'assit alors à ses cotés, et c'est après quelques instants – et après que Lawrence ait supposé qu'il puisse avoir le sentiment de ne pas totalement le cerner – que l'indien osa mettre des mots sur ce qui le peinait depuis dimanche, depuis qu'il avait compris que Lawrence passait décidément beaucoup de choses sous silence, et n'estimait pas forcément légitime de se confier à lui. Il avait été déçu d'apprendre certains détails de sa vie par le biais du On a vu, mais dans le fond ce qui le désespérait le plus, c'était que Lawrence semble vouloir lui épargner certaines désillusions, alors que l'indien, lui, donnerait cher pour se sentir encore un peu plus proche de lui. Qu'il veuille le ménager était honorable, mais qu'il semble le voir comme un gamin à qui il valait mieux cacher des choses de peur de le traumatiser, ça ne lui convenait pas. Parce qu'il avait trente ans, quoi qu'on en dise, et qu'il était en âge d'entendre certaines choses. Lawrence ne semblait toutefois pas d'accord, et c'est un Naveen un peu anxieux qui attendit la suite, avant que les prochaines paroles de l'américain ne lui valent d'afficher un sourire, un peu plus doux, un peu moins triste. Il l'était pourtant dans un sens, mais à cet instant il pensait surtout à le rassurer. « Et moi je ne comprends pas comment tu peux penser que ces détails ont la moindre importance. » Il souffla alors, les yeux rivés vers les siens, tandis qu'il mouva doucement la tête, pour marquer son désaccord. « Ce que tu as pu faire, le milieu dans lequel tu as grandi, les raisons de ton mariage et celles de ton divorce … Ça ne te définit pas. » Ça ne définissait personne, du moins aux yeux de l'indien. Quelle importance qu'ils semblent être des opposé sur tous ces points ? Ça n'en avait aucune, parce que ça ne changeait rien. « Et le fait que nous soyons si différents, et que sans doute jamais nos routes ne se seraient croisées sans cette émission, pour moi ça rend les choses encore plus précieuses. » Peut être n'était-ce pas l'avis de Lawrence, peut être qu'il voyait tout ça comme une erreur de partition, un imprévu dont il cherchait toujours à connaître la cause, mais c'était celui de l'indien en revanche. « Tu as le droit de porter des jugements sur ton passé, de te reprocher toutes sortes de choses, mais … tu n'as pas le droit de m'inciter à faire de même. » Son ton se voulait un peu plus catégorique, car sans être agacé il est vrai qu'il ne comprenait pas que Lawrence puisse penser, même après tout ce temps, que l'indien risque un beau matin de se réveiller avec l'idée qu'il n'était finalement pas digne de son affection. « Parce que tu ne serais pas Lawrence sans toutes ces choses qui d'après toi devraient me rebuter, et que je ne voudrais pas que le Lawrence que je connais soit différent. » Et le regard empreint de douceur qu'il posa bientôt sur l'américain tendit à lui demander de ne plus se mettre de pareilles idées en tête, et de prendre enfin conscience qu'il n'y avait rien, absolument rien en lui qui puisse un jour faire regretter à l'indien de s'être autant attaché. Quant aux échecs qui semblaient avoir eu raison de l'optimisme de Lawrence, il aimait croire qu'ils n'étaient que des embûches sur le chemin qui le mènerait un jour jusqu'au bonheur, et qu'il lui suffirait de faire la paix avec son passé pour s'affranchir de toutes ces choses qui avaient nourri un certain cynisme chez lui, un cynisme qu'il pouvait toutefois encore soigner. Évoquant la relation qu'il partageait avec son père, il tenta de lui faire comprendre qu'un échec – aussi pesant soit-il – ne devait pas signifier qu'il faille se résigner. Et lorsqu'il cru déceler une certaine fébrilité dans les propos de Lawrence, par la suite, c'est un Naveen un peu ébranlé à l'idée de l'avoir peut être perturbé qui s'approcha de son camarade, et qui vint l'étreindre, doucement. Ses bras autour de sa nuque, sa tête posée sur son épaule, il entama un discours qui visait à le rassurer, aussi bien sur le fait qu'il ne lui en veuille pas et n'attende pas de lui qu'il se métamorphose en quelqu'un de totalement différent, que sur la place qu'il avait pris dans son cœur. Parce qu'il n'y avait que comme ça que Lawrence comprendrait que rien chez lui ne changera jamais l'affection qu'il lui portait. Ainsi s'empara-t-il de sa main avec douceur, pour venir la poser sous la sienne, tout contre son cœur. Est-ce qu'il sentait ses battements vifs, haletants ? Est-ce qu'il sentait combien son cœur pouvait s'emballer en sa présence ? Probablement. Mais Lawrence ne dit rien, pendant plusieurs secondes, avant que sa voix ne s'élève finalement et le prenne de court. L'indien resta silencieux, dans l'angoisse de ce qu'il pourrait ensuite ajouter. Et puis l'américain reprit, et Naveen fut amené à se redresser, lentement, avant que ses yeux ne fuient légèrement les siens, et se posent plutôt sur leurs mains toujours liées. Lawrence fit référence à la rubrique d'Akela, et à ce qu'elle lui avait appris. Perdu et hésitant, il fut comme incapable d’articuler le moindre mot. Parce qu'il y avait des choses qu'il aimerait lui dire, bien sûr, pour autant il n'était pas certain que Lawrence soit prêt à les entendre. Alors il le laissa poursuivre, et ses yeux suivirent avec attention le trajet de sa main, lorsqu'elle vint se saisir de l'extrémité de sa chaîne, celle que l'américain lui avait offerte. Lawrence évoqua une personne qui avait infiniment compté pour lui, et le cœur de l'indien s'emballa. Il ne doutait pas de sa capacité à aimer, à s'attacher sincèrement aux autres, mais c'était troublant pour lui de l'entendre parler de quelqu'un en ces termes, peut être parce que jusqu'ici il lui avait surtout donné l'impression d'être un peu amer vis à vos de plusieurs de ses relations. Mais c'est ce que Lawrence insinua ensuite, quant à l'importance qu'il pourrait prendre pour lui à l'extérieur, qui lui coupa un instant la respiration, avant qu'il ne la retrouve au moment où sa seconde main s'empara de la sienne. Peut être ne s'en doutait-il pas, mais il n'aurait rien pu lui dire de plus précieux. « Est-ce que ... tu l'as perdu, lui aussi ? » Il se décida finalement à lui demander, incapable de reprendre la parole avant ça, parce qu'il croyait deviner que cet homme dont Lawrence parlait était sorti de sa vie, depuis. Que lui était-il arrivé ? S'étaient-ils seulement perdus de vue ? Ce n'était pas une perspective réjouissante, mais ça restait celle qu'il lui souhaitait, car il ne voudrait pas apprendre qu'il ait vécu un autre deuil, et surtout pas maintenant qu'il savait combien cet homme avait pu compter pour lui. « Je pense que tu as aussi une petite idée de l'importance que tu peux prendre à mes yeux. » Ses lèvres soufflèrent ensuite, tandis que Lawrence semblait à nouveau désireux de l'entendre s'expliquer sur certaines choses, et notamment sur des propos qui peut être avaient pu porter à confusion, à certains niveaux. Alors l'indien inspira profondément, la tête légèrement baissée, et se décida à livrer sur ce qu'il avait sur le cœur. Et dieu sait qu'il y en avait, des choses à dire. « Je voulais t'en parler, t'expliquer ce qu'il en était vraiment. J'ai pensé le faire à plus d'une reprise, mais … je n'ai jamais osé. » Il commença alors, pensant qu'il lui devait d'abord des explications quant à la raison pour laquelle il ne lui en avait pas parlé directement. Lawrence avait raison, c'était des choses qu'il était en droit d'apprendre de sa bouche, et il ne voudrait pas que son discours de tout à l'heure soit du coup teinté d'une certaine mauvaise foi. « La semaine dernière, j'ai passé un moment absolument merveilleux. Tu t'es montré généreux avec moi, et pas seulement parce que tu m'as offert cette chaîne … Je me suis senti important, et chanceux. Alors je crois que j'aurais eu peur de tout gâcher. » En vérité, il était ce matin-là un peu trop déconnecté de la réalité pour envisager d'avoir ce genre de discussions avec Lawrence, mais il est certain qu'il aurait évité de prendre ce genre de risques. « Et ce soir, j'ai repensé à notre conversation dans le bus, à ce que tu m'as confié ce jour-là … et je crois que j'ai pris peur. Parce que je sais que faire une place à quelqu'un dans ta vie est la dernière chose dont tu te penses capable. La dernière chose que tu souhaites, aussi. » Il avait alors craint de lui avouer des choses qui amèneraient Lawrence à lui répéter ce qu'il lui avait déjà dit, des choses qui la première fois avaient déjà profondément attristé l'indien, mais qui ce soir l'auraient sûrement d'autant plus bouleversé. « Il me faudrait probablement des heures pour t'expliquer à quel point tu peux compter pour moi. » Relevant finalement la tête, il laissa son regard s'attarder sur ce qui se trouvait face à lui. La cheminée éteinte, qu'un feu aurait réchauffé au même titre qu'il aurait sûrement réchauffé son cœur. Après quelques secondes, il reposa les yeux sur Lawrence. « Et à quel point tout ça est infiniment plus complexe et précieux qu'une histoire d'attirance. Peu importe ce que mes réponses à Lloyd-Snö et au détecteur de mensonges ont pu laisser penser, je ne sais peut être pas très bien l'exprimer, mais … je sais ce que tu m'inspires, et c'est autrement plus particulier. » Et infiniment plus symbolique qu'une attraction physique, ce qui expliquait que certains termes qu'on ait pu utiliser pour l'interroger sur son affection à l'égard de Lawrence aient pu le laisser perplexe, quelques semaines plus tôt ou plus récemment. « Tu me troubles depuis le départ. Depuis ce jour, dans la serre, où mon métier t'a laissé sceptique et où j'ai compris que j'avais à faire à quelqu'un de désabusé, à un homme à qui la vie avait ôté ses illusions. » Ses lèvres dessinèrent un sourire un peu plus tendre, quoi que teinté d'une certaine mélancolie, tandis qu'il reprit. « Ça m'a attristé autant que ça m'a donné envie d'être là, d'être présent pour te prouver qu'il peut aussi t'arriver de belles choses. Et c'est une envie qui ne m'a plus jamais quitté depuis. » Parce qu'à mesure qu'ils avaient passé du temps ensemble, qu'il avait tenté de le comprendre et de l'apprivoiser, il avait été un peu plus certain d'avoir envie de lui redonner un semblant d'espoir, parce que c'était bien la chose à laquelle il s'accrochait, lui. « S'il y a une seule chose que je peux me vanter de savoir faire, c'est bien aimer. » Sa mine s'attrista cette fois légèrement, mais son regard ne quitta pas le sien. « Mes parents, mes frères, mes sœurs … Je leur porte à tous un amour inconditionnel. Et toute personne qui entre de ma vie finit par y prendre une place importante. » Parce qu'il avait énormément d'amour à donner, et un cœur prêt à accueillir tous ceux qui pourraient vouloir s'y faire une place, sans avoir besoin que le temps mette ses sentiments à l'épreuve. « Mon associé, Sunil, pense que je suis dépendant affectif. Je ne sais pas si c'est vrai, mais je sais que j'ai cette peur constante de me retrouver seul, et ce besoin permanent de donner autant d'affection que j'ai sans doute besoin d'en recevoir. » Ça pourrait sembler triste pour certains, mais lui ça lui convenait. Donner de l'amour, démontrer son affection, c'était des choses qu'il faisait toujours avec plaisir et qui le rendaient heureux à partir du moment où ça contribuerait à rendre les autres heureux. Laissant s'écouler quelques secondes, l'indien refoula l'émotion grandissante qui s'était emparée de lui, et inspira à nouveau. « C'est ce rôle-là que je veux jouer auprès de toi. » Il souffla, les yeux toujours rivés vers ceux de Lawrence, tandis qu'il brillait au fond de son regard une lueur un peu triste, bien différente de celle qu'on avait pu y voir la semaine passée, dans la chambre. « T'aimer comme peu de gens t'ont sûrement déjà aimé. Te dire que tu es quelqu'un de bien, que tu es un bon père, te rassurer sur la personne que tu es, aujourd'hui. T'aider à t'affranchir de ton passé, de tes erreurs, de tes échecs. » Mais peut être était-ce ce genre de choses que Lawrence n'était pas prêt à entendre. Car peut être ne comprendrait-il pas qu'il puisse vouloir jouer un tel rôle, auprès de lui, soit parce qu'il resterait convaincu de ne pas mériter ce genre d'attentions, soit parce qu'il s'étonnerait que l'indien ressente l'envie et le besoin de les lui destiner. Alors son cœur s'emplit finalement de mélancolie, et son regard s'embua quant à lui légèrement. « J'aime croire que je suis la clé de ton bonheur, et que tu es la clé du mien. » Et ça lui apparaîtrait peut être comme une déclaration ridicule, dénuée de sens ou de logique, mais il ne pouvait pas être plus sincère qu'à cet instant. Il lui livrait tout ce qu'il avait sur le cœur, et tâchait de faire abstraction du reste, des caméras, et de la possible réaction de Lawrence. « Alors je n'attends pas de toi que … que tu me trouves attirant. Je ne le suis pas, et quoi que j'ai pu dire à Grey, je n'ai jamais eu la prétention de penser que je pouvais te plaire. » Comme il n'avait pas la prétention de penser qu'il puisse plaire à qui que ce soit, parce que sans doute le voyait-on comme sa mère l'avait toujours vu, comme un enfant enfermé dans un corps d'adulte. « Toi, tu me plais, c'est vrai. Parce que tu es séduisant, plein d'assurance, et que tu n'as rien de comparable avec les hommes que j'ai toujours vu … Et le fait que tu possèdes finalement tout ce que je n'aurai jamais, j'imagine que ça me plaît aussi. Mais ce n'est jamais qu'une infime partie de l'intérêt que je peux te porter. » Il ne pourrait pas prétendre qu'il ne lui arrivait pas de poser son regard sur lui, que ce soit sur un prime ou lorsqu'ils se trouvaient dans une même pièce, et de rester plusieurs secondes à simplement l'admirer, pour autant ce serait incroyablement réducteur de s'arrêter à ça. « Si … si tu me dis que tu veux bien me garder auprès de toi malgré tout, une fois l'aventure terminée … » Sa voix était à présent un peu plus fébrile, et chaque mot qu'il prononçait donnait cette impression déroutante qu'il retenait des pleurs qui ne demandaient qu'à se faire entendre. « ... Que tu acceptes de me présenter Rosie, tes employés, et toutes les personnes qui importent à tes yeux. Et de me faire découvrir ton univers, tes passions, les choses qui comptent pour toi... » Un simple clignement d'yeux suffit finalement à libérer un léger flot de larmes, fines et silencieuses, tandis qu'il délivra doucement sa main de l'emprise de celles de Lawrence, vers qui il releva les yeux. « … Et qu'il y a une chance même infime pour qu'un jour je t'inspire les mêmes sentiments que ceux que toi tu peux m'inspirer ...  » Sans qu'il soit question de désir, ou d'une attraction physique qu'il savait de toute façon compromise. Ce qu'il espérait, c'était compter pour lui un jour autant qu'il pouvait compter pour l'indien, faire naître dans son cœur une affection semblable à celle qu'il lui inspirait depuis déjà quelques temps. « … Alors ça me suffit. C'est tout ce que j'attends de toi, et c'est tout ce que j'attends de nous. » Et tandis qu'il tourna un instant la tête pour se cacher de son regard, et qu'il vint essuyer ses joues humidifiées par la mélancolie qui l'avait gagné à mesure qu'il avait tenté de se montrer honnête, c'est dans un geste d'une douceur inouïe que la main qu'il avait précédemment libérée vint trouver la joue de l'américain, et la caresser du bout de son pouce. « Lawrence. » Il reprit d'un ton peut être un peu moins attristé, mais toujours teinté d'une vive émotion. « Je ne te le dirai pas ce soir, mais je te le dirai un jour. » Ses yeux détaillèrent les siens un court instant, comme pour lui faire comprendre à travers un regard ce qu'il voulait insinuer, et quelle était la chose qu'il parlait de lui dire. « Je te dirai ce que je ressens, et ça tiendra en quelques syllabes. Ici ou dehors, peu importe où je le ferai. Ce jour-là, j'espère juste que tu sauras combien ces mots peuvent être sincères, et combien tu peux les mériter. » Il lui dirait une chose que ses lèvres ne délivraient jamais si son cœur n'en décidait pas. Une chose à laquelle Lawrence n'était sans doute pas habitué, et dont il serait peut être tenté de sous-estimer le sens. L'indien, pourtant, ne faisait jamais ce genre d'aveux sur un coup de tête, sans en avoir l'irrémédiable besoin, ou l'irrésistible envie, ainsi il le lui ferait avec la même sincérité qu'il avait pu si souvent le faire à ses proches. A ceci près qu'à l'égard de Lawrence, le sens de ces quelques mots serait encore un peu plus particulier.

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