Habituellement, Colin traîne à l’issue du prime, estimant qu’il est généralement trop tôt pour rejoindre sa chambre et qu’un dimanche soir n’en est pas un s’il ne passe pas par le bar pour se faire un petit after, souvent accompagné par un camarade. Mais aujourd’hui fait exception à la règle puisqu’il est complètement mort. Le prime s’est avéré sportif, bien trop à son goût. Il n’a plus l’habitude de bouger autant et la pluie de tirs reçus durant la soirée n’a pas arrangé la situation. Heureusement qu’il avait une combinaison, sinon il n’aurait pas donné cher de sa peau. Il s’attend toutefois à voir apparaître un ou deux bleus, mais ce seront des blessures de guerre, alors il se fait à l’idée. Malgré tout, il s’en est plutôt bien sorti, son équipe se retrouvant immunisée (et après trois nominations c’est agréable d’être épargné deux semaines de suite) et lui remportant le titre de meilleur tireur de la soirée. Un titre dont il se réjouit, bien qu’il soit profondément déçu que Cupidon ne lui ait pas fait un petit diplôme. Il n’en fallait pas plus pour que Colin se montre particulièrement en confiance ce soir. Peut-être un peu trop, puisqu’après un passage par la douche pour se rafraîchir et un autre par le dressing pour avoir l’air présentable (du moins, autant qu’il peut l’être avec un t-shirt et un caleçon), il prend le chemin de la chambre caramel, qui n’est pas la sienne. Il a décidé de délaisser le clan Guimauve et plus particulièrement Gael pour la nuit. Ou du moins, il va essayer, car il n’est pas certain que son plan fonctionne. Au cours de son échange avec Salomée la semaine dernière, elle l’a plus ou moins (carrément, en fait) invité à rejoindre son lit. Et Colin étant très docile en plus d’être un brave garçon, il ne va pas lui faire faux bond, ce serait très impoli. Il doit aussi se vanter de sa victoire auprès de la blonde, sinon ce ne serait pas drôle. Il a écrasé les autres et elle plus particulièrement. Elle s’est bien rattrapée lors de la dernière manche, mais son score était toutefois bien inférieur à celui du jeune homme. Il lui a offert un headshot aussi, mais ça il ne s’en vantera pas vraiment puisqu’elle lui a rendu la monnaie de sa pièce. Débarquant dans la pièce, il repère le lit de la demoiselle puisqu’elle est posée dessus, et il saute sans ménagement à côté d’elle, ne tardant pas à lui piquer son coussin pour se faire un vrai petit nid. « Personne m’a félicité pour mon magnifique exploit sportif de ce soir, j’suis dégoûté. » Elle peut bien sacrifier son coussin pour le bonheur de l’américain. « Hé, j’te prends au mot, t’as dit que tu m’attendais. » Il juge utile de préciser quand il aperçoit son regard pas franchement ravi. « Première des votes, la stratégie fonctionne mieux pour toi que pour moi, c’est rageant. » C’est lui à la base de cette belle stratégie, pourquoi c’est elle qui est le plus récompensée ? N’importe quoi. « La concurrence est dingue cette semaine, en plus j’voudrais pas t’faire flipper mais y’aura deux éliminés, donc moi j’dis que c’est le moment de passer à l’étape suivante, faut tout donner cette semaine. » Il termine, en se mettant sur le côté, son sourire satisfait sur les lèvres. Sourire qui risque de disparaître aussitôt la main de Salomée sur sa joue, ce qui ne devrait pas trop tarder.

Je suis claquée. Le prime n’a pas été de tout repos, je n’ai jamais participé à un paintball aussi sportif. Pourtant pas novice dans le domaine je ne me suis pas montrée très brillante dans l’activité, disons que mon premier round chaotique a totalement flingué ma performance. Au final j’ai quand même réussi à rattraper le coup. Même si avec Grey nous étions loin d’être originalement des éléments clés de l’équipe, notre persévérance a payé et nos scores se sont affichés comme étant les meilleurs de la team. Ils auraient presque pu nous sauver si l’écart entre les verts et les jaunes n’était pas aussi… humiliant. La faute en partie à Colin qui s’est illustré comme le meilleur sniper d’entre nous tous et qui nous a mis à l’amende. Ca ne m’étonne même pas à vrai dire. Je suis quand même fière de moi, je lui ai bien résisté et j’ai même réussi à lui rendre son headshot. Après un démarrage catastrophique où il me mettait à mal c’est une très grande fierté. Il a plutôt intérêt à éviter le sujet d’ailleurs. Occupée à remettre en place quelques affaires personnelles sur ma table de nuit, je ne vois pas arriver Colin et c’est un cri de surprise qui s’évade de ma bouche lorsque le matelas bondit soudainement sous mes fesses dans un vacarme signé C. Une main portée au cœur je finis par rouler mes pupilles vers le plafond face au ridicule de la situation. Mon cœur s’emballe après une soirée pareille. « Tu fais quoi là ? » Le mec débarque à presque une heure du matin en tenue de nuit et s’approprie mon oreiller, je le sens mal là. Merde. Il me bloque je ne trouve rien à dire. Je ne pensais pas qu’il pousserait le vice jusque-là. « Oui mais pas ce soir en fait. » Je suis confuse face à son attitude. Il va partir non ? Pas question que je passe une nuit blanche parce qu’il a décidé d’être casse-couille alors que je peux d’habitude m’étendre à ma guise dans ce lit qui est mien depuis un mois déjà. Il revient sur les votes et, bien qu’ils étaient été annulés à cause de l’abandon de Lino, j’en suis fière. A vrai dire je pensais que ma place et celle de l’italien auraient été inversées. « Je te l’ai dit : tu as tout à apprendre. » Qu’il ne pense pas être le plus malin des deux, je suis la reine de la stratégie. Ou pas mais j’essaie de le lui faire croire. J’en suis pas non plus au point de passer à « l’étape suivante » à laquelle songe Colin. Merci je ne suis pas désespérée. J’affiche un air blasé face à son attitude de profiteur de base. Non mais regardez-le avec son caleçon moulant et son sourire de petit con. « Je te conseille d’arrêter ça tout de suite ça me dégoûte. » En plus de m’énerver mais ça il a dû le remarquer dans la sécheresse de ma voix. Encore une fois ma nomination est loin de me faire rire. J’attends quelques secondes mais il ne se bouge pas. Il est trop coriace… même en tentant de le pousser ça ne fonctionne pas. J’abandonne très rapidement, je n’ai plus aucune force en plus de ça. « Non mais sérieux Colin tu vas rester là ? J’ai vraiment envie de dormir… » Je le supplie mais je crois qu’il manque une précision si je veux qu’il comprenne où je veux en venir. « Bien dormir. » Voilà. Sans un petit Colin gesticulant à côté et sans étape supérieure surtout.

La majorité des candidats ayant pris le chemin de leur chambre respective après cette soirée particulièrement fatigante, il s’imagine être reçu d’une belle manière dans le dortoir caramel, supposant qu’il risque d’emmerder le monde et plus principalement Salomée, mais ça tombe bien, c’est le but. Il aurait peut-être dû prévoir son coup à un autre moment de la journée, peut-être en plein milieu d’un après-midi pour qu’elle soit plus réceptive et moins chiante qu’en temps normal, mais ce ne serait pas drôle si elle était adorable. Arrivé dans la chambre caramel, il constate que celle-ci s’avère plutôt vide, il ignore si c’est parce que les candidats n’ont pas encore tous rejoint l’étage ou si elle a simplement subi les foudres des éliminations. Il repère la silhouette de Salomée et il saute sans aucune délicatesse sur le matelas, et un sourire se dessine sur ses lèvres à l’entente du petit cri de la blonde. Bien évidemment, elle ignore ce qu’il fout là, Madame a la mémoire courte. Peut-être volontairement, peut-être pas, de son côté il opte pour la première option. Mais il compte lui rappeler ses obligations sans tarder, après tout c’est elle qui a formulé l’invitation la première, la moindre des choses serait qu’elle s’y tienne. Et elle le fera, mais pas ce soir. Il est forcément déçu, maintenant qu’il est bien calé il n’a pas vraiment envie de déménager. « J’vois, la prochaine fois sors-moi ton agenda que j’réserve un créneau. » Vu que Madame a des exigences. C’est fou ce qu’elle peut être difficile. Loin de se vexer – ou un petit peu – il n’en démord pas et n’esquisse pas le moindre mouvement laissant penser qu’il va déguerpir. Au contraire, il préfère mettre le sujet de son sauvetage sur le tapis, estimant que leur petite stratégie est toujours plus payante. « Mais j’demande que ça, d’apprendre. Mais bon, ma prof est d’une utilité discutable pour l’instant. » Très discutable, même. Beaucoup de paroles pour peu d’actions, au final il sait qu’il doit apprendre mais c’est toujours lui qui déduit les étapes de l’apprentissage. « J’pensais qu’il en fallait plus pour te dégoûter. » Petite nature. Mais il l’a déjà remarqué, ça. Elle essaie de le dégager et ça ne provoque qu’un soupire à Colin qui finit par s’écarter un peu, sans pour autant quitter le lit. Elle a vraiment envie de dormir. Si elle s’était arrêté à ça il aurait peut-être pris la décision de revenir l’emmerder plus tard, mais ce qu’elle ajoute par la suite le motive à changer d’avis. « J’aime pas le petit ton supérieur, là. » Il précise en fronçant les sourcils. « Demande à Gael, elle dort hyper bien à mes côtés. Le secret de son teint frais, c’est moi. » Probablement parce qu’elle le croise rarement dans leur lit, lui se couchant généralement après qu’elle se soit levée, mais ça elle n’a pas besoin de le savoir. « Donc cesse de chercher des excuses pour me dégager, j’y compte pas. » C’est limite vexant, d’ailleurs, car s’il s’est permis de squatter c’est uniquement parce qu’il a été invité à le faire. « Tu veux que j’te raconte une histoire pour t’aider à t’endormir ? » Il demande avec son sourire moqueur sur les lèvres. « Les malheurs de l’équipe numéro une au paintball, il était une fois… la nomination de Salomée, la grande aventure Fake Lover… Le choix est large. » Il se moque gentiment de sa nomination, mais il est évident qu'il souhaite une issue aussi favorable que celle de ce soir. Il ne lui donne que des idées, libre à elle d’en choisir une autre qu’elle juge plus intéressante, hm. Dormir ? C’est pour les faibles, il en a plus très envie maintenant.

Adieu ma nuit réparatrice après les éprouvantes parties de paintball. Il fallait que Colin choisisse ce soir pour venir squatter mon lit. Je ne m’attendais pas à ce qu’il aille jusque-là. A vrai dire je ne m’attendais pas à ce qu’il débarque sur mon lit tout court, cri à l’appui. Prise de court je ne prends même pas la blague, si tant est que c’en est une, avec le sourire. Je ne pense qu’à une chose : le dégager et dormir comme un loir. Ça semble mal engagé puisqu’il est déjà bien installé. Pire que de la vermine ces américains. Sans le savoir il lance une idée très intéressante. Quitte à rentrer dans son jeu je vais moi aussi le prendre au mot et monsieur devra dorénavant prendre ses rendez-vous avant de s’octroyer le plaisir de ma délicieuse compagnie. « Bien sûr. Tu veux quel horaire pour demain ? Ce soir je suis en congé. » A moins qu’il ne souhaite pas venir m’adresser la parole demain mais vu notre effectif réduit ça lui sera très difficile, d'autant plus qu’il ne pourra pas résister c’est évident. Sans moi l'ennui le transperce. Mon annonce n’a pas l’air de lui faire énormément d’effet. Il ne cille même pas. Génial, il est complètement insensible à mon manque de sommeil et semble même vouloir y participer. C'est vraiment un homme avec le coeur sur la main il n'y a pas à dire. En plus de ça il se permet de remettre en cause mes qualités de prof mais ça c'est parce qu'il n’a rien compris, il faut prendre le problème dans l’autre sens. « C’est parce que tu es un piètre élève. » Ne mélangeons pas tout. Il n’a pas compris ma technique voilà tout. Au vu de mes statistiques je dirais que je me débrouille même plutôt bien contrairement à ce que peux prétendre monsieur mauvaise foi. « Tu n’observes pas assez. Tu ne vois rien parce que t’es au centre de ma stratégie. » Et d’ici cinq minutes il va partir vexé en pensant que je me suis réellement foutue de sa gueule depuis le début. Non ? … non. Bon. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Tout comme ma tentative de le pousser hors du lit. Vaine. « Il est normal mon ton. » Je proteste sèchement parce que je n’estime pas avoir fait ma diva ou même ma bourgeoise pour une fois. On pourrait presque s’embrouiller pour ces broutilles. Chose impossible dans l’instant puisque l'éternelle modestie de Colin m'arrache un rire. « N’importe quoi. » En plus il utilise ça comme un argument pour rester dans le lit. Il est tellement coriace que je vais bientôt finir par abandonner, je le sens. Non en fait ça y est, j'abandonne. Je manque de forces ce soir, lui tenir tête me demande trop d'énergie. Et puis ça va ce n'est pas la mort non plus, il ne peut pas être chiant même dans son sommeil, il y a forcément un moment où il s’éteint pour recharger ses batteries. « Ok alors partons du principe que t’étais invité. » Je roule des billes en signe d’abdication puisque je ne peux de toute façon pas me débarrasser de lui et qu’il se lassera sûrement tout seul. A vrai dire il a mal choisi son soir, s’il était venu la veille l’accueil aurait été différent. Il se propose même de me raconter une histoire. Ce serait un bon point s’il n’y avait pas cet éternel sourire sur ses lèvres. Je plisse les yeux, méfiante. « Vas-y. » Il a forcément une idée derrière la tête. Bingo. « Rooooh tu m’saoules ! » Je le frappe faiblement histoire de le faire taire. Il est en position de faiblesse là, avachi sur l’oreiller, il n'a aucun intérêt à faire le malin. Sympa, je n’abuse pas de ma force et je fini par me coucher dans un petit bond en atterrissant sur le dos. Si le choix est large alors j’ai trouvé l’histoire qui me plait à défaut d'en choisir une énoncée par ses soins. C'est presque un cadeau de sa part de me donner le choix. « Raconte-moi l’histoire de Colin le faux mauvais garçon. » A la même hauteur que lui, mes yeux pétillants se logent dans les siens un sourire sur les lèvres. Il a voulu venir il faut assumer maintenant. Il me tarde d'entendre les explications que j'attends depuis la semaine dernière.

Il faudra qu’il pense à rédiger un guide du savoir-vivre qu’il transmettra à Salomée, car sa politesse laisse cruellement à désirer. Elle l’invite à occuper son lit, mais lorsqu’il se pointe elle ne se souvient pas avoir formulé une telle invitation et pire, elle le refuse. Malheureusement pour elle, si d’autres candidats se seraient empressés de faire demi-tour en voyant que leur présence n’est pas la bienvenue, Colin compte bien s’imposer. Et pas seulement en occupant la place vacante à côté de la jeune femme, mais en se faisant un véritable petit nid après lui avoir piqué son coussin. Elle lui doit bien ça après l’avoir oublié. Note pour lui-même : prendre rendez-vous à l’avance pour la prochaine fois. Ce soir elle est en congé parait-il, mais tant pis pour elle, il a décidé qu’elle ferait des heures supplémentaires. « Entre midi et deux, tu me feras à manger, t’es gentille. » Tout ce qu'il risque de manger c'est une baffe, mais il peut toujours essayer, ça ne lui coûte rien. Et Salomée doit se faire pardonner, il n’en démord pas. Même si elle semble se faire à sa présence, il n’oublie pas la fausse joie quand elle lui a fait comprendre qu’elle ne voulait pas de lui à la base. Mettant sur le tapis leur stratégie qui fonctionne toujours aussi bien (quoi que, il ne faudrait pas qu’ils se reposent sur leurs lauriers puisqu’ils n’ont pas eu leur moment de gloire en étant dans le pic d’audience), voire même mieux pour Salomée que pour lui, il estime toutefois qu’elle n’est pas une très bonne prof. Bien évidemment, sa réponse consiste à rejeter la faute sur lui. Classique. « J’pense pas, j’serais pas un prodige si j'étais un piètre élève. » Il précise, un sourire angélique sur les lèvres en supposant qu’elle comprendra la référence à leur confrontation. Ainsi, le qualifier de piètre élève ne fonctionne pas, il faut qu’elle trouve une autre excuse. « J’vois que toi, c’est pour ça. J’suis tellement plus sincère que toi, le public va m’adopter, ça va te retomber dessus j’ferais pas la maligne si j’étais toi. » Conseil d’ami. Elle veut se désolidariser, très bien. Mais il emporte le public avec lui, il est tellement plus sincère et son capital sympathie est bien plus élevé que celui de Salomée, c’est dans la poche. Il lui suffit de jouer à l’amoureux transi, ils vont forcément soutenir le pauvre type au cœur brisé. D’ici la fin de la semaine il ne faut pas qu’il oublie d’aller remporter une peluche afin de la serrer tristement contre lui, tout ça en veillant à être parfaitement dans l’angle d'une caméra. Salomée se fait un peu moins agréable par la suite, et Colin lui fait remarquer qu’il n’apprécie pas son petit ton supérieur, bien qu’il soit, selon elle, tout à fait normal. « Mouais, si tu le dis. » Il marmonne, préférant planter ses prunelles sur le plafond. Le guide du savoir-vivre, vraiment, il ne faut pas qu’il l’oublie celui-là. Ou peut-être que si, puisque sa réflexion sur le teint de Gael détend l’atmosphère, et heureusement parce qu’il aimerait autant éviter de s’embrouiller avec Salomée. Tout comme il ne voudrait pas dégager, donc se prendre la tête ne peut pas être au programme. « Tu verras demain matin. » Et elle se pointera la bouche en cœur pour lui dire à quel point il a sauvé son teint et qu’elle lui est redevable. Elle essaie de le pousser, mais c’est sans succès, alors elle semble prête à abdique. Bien. « Tu vois c’est pas si difficile. » Quand elle veut, elle peut. Il décide de faire un effort et de lui raconter une histoire, si ça se trouve ça l’aidera à « bien » dormir et elle regrettera de s’être plaint de sa venue. Il a quelques propositions si elle manque d’idées, qu’il ne tarde pas à énoncer. « Aiiie. C’est quoi cette manie de me frapper. » Pauvre petite chose. La blonde finit par s’allonger à ses côtés et un sourire satisfait s’affiche sur ses lèvres, supposant que sa présence est désormais acceptée. Son sourire disparaît toutefois quand elle lui demande une histoire qu’il n’a pas envie de raconter. « Naaaan, pas celle-ci, elle est trop chiante. » S’il n’avait pas mis autant d’énergie à s’imposer il serait presque tenté de faire demi-tour. « En plus elle est hyper courte, dans deux minutes elle est terminée. » Il n’y a rien à dire sur le sujet, encore moins en sachant qu’elle s’intéresse à son secret. « C’est l’histoire d’un garçon chiant, et un jour il le devient encore plus. Fin de l’histoire. » Il dit, le visage plus sérieux. Si elle n’aime pas les histoires trop longues et bourrées de détails, elle est servie. « Bon, si tu veux on peut passer à un chapitre qui t’intéresse. » Il concède toutefois après un bref silence. Il lui doit bien puisqu'elle ne l'a pas encore frappé au visage, hm. « Mais sinon raconte-moi celle de Salomée la difficile, j’suis sûr qu’elle est plus intéressante et qu’elle a une fin heureuse. » Le regard suppliant, elle ne peut que céder.

Ce soir n’est pas le bon moment, dans l’idéal j’aimerais que Colin s’éclipse pour succomber à mon sommeil avant qu’il ne déguerpisse. Qu’il prenne rendez-vous, c’est une très bonne idée. Et puisque Monsieur prend tout au pied de la lettre je me doutais qu’il le ferait. « J’ai pas dit que ça consistait à jouer ton larbin. » Encore une fois il mélange tout pour tourner la situation à son avantage. Il n’est pas chez ses parents là mais je me retiens de le lui mentionner pour éviter de relancer sur le tapis le sujet de la confrontation, chose qu’il fait tout seul. L’enfant prodige. Ca me ferait mal au cœur de devoir abandonner cette théorie qui me tient à cœur. Ca lui va bien et puis je suis certaine qu’il a des choses à cacher. La preuve, il n’a jamais parlé de lui. Personne ne sait vraiment qui se cache derrière ce merdeux. Un faux merdeux cependant, car je suis sûre qu’il est plus mignon que ça. La preuve, regardez-le avec son -mon- oreiller à ne pas vouloir bouger de là. Trop choupi. Enfin presque. « Ca n’a rien à voir, au contraire les génies sont en général pourris en relations sociales. Cliché mais avéré. Et arrête de m’embrouiller avec ça c’est déjà suffisamment le chaos ! » Je ne sais plus quoi en penser, déjà qu’il m’a mise dans le flou pendant toute la confrontation alors j’aimerais autant qu’il s’en contente. Sauf s’il veut m’en dire plus à ce sujet bien sûr. C’est sa spécialité de tout retourner à son avantage, même à propos de notre stratégie. Que ça me retombe dessus ? Aucun risque là-dessus, l’opinion publique prendra toujours la pitié pour une femme que d’un homme. C’est sexiste mais c’est comme ça, et pour une fois que ce genre d’apriori m’arrange autant m’en servir. « Tu vois c’est là que tu as tout faux. Tu ne te rends même pas compte de tous les efforts que je fais pour toi. Mais dès que j’avance tu sembles reculer, c’est déstabilisant. » J’opte pour mon regard de chien battu en tentant de l’embuer de larmes comme je peux. C’est trop facile de retourner la situation en jouant la victime, le problème c’est qu’il a aussi compris le truc. A ce rythme-là on n’a pas fini de se renvoyer la faute. Mais peu importe de toute façon puisque c’est moi la meilleure. Toutes les ados derrière leur télé prendront la défense d’une fille malmenée qui n’arrive pas à se faire remarquer par son crush, pas celle du mec trop arrogant pour le remarquer. Trop facile. Pour être efficace à 100% il faut que je change mon ton pour quelque chose de plus fragile puisqu’en plus l’actuel ne semble pas satisfaire monsieur. Quel susceptible, le pire c’est qu’il ne l’assume même pas. En fait je dirais même qu’il essaie de le cacher. Je laisse passer à sa réflexion, ça n’en vaut pas la peine, et puis de toute façon autant changer de sujet. Parlons des vertus qu’il divulgue. La blague. Mais, aller, je veux bien lui laisser une chance. « Si ça marche t’auras le droit de revenir. » En plus de l’accepter dans mon lit je lui offre la possibilité de se repointer, c’est cool hein. Enfin l’illusion puisque je doute des pouvoirs de Colin à ce sujet. Par contre je veux bien croire en ses talents de narrateur lorsqu’il se propose de me raconter une histoire. Je condamne ma naïveté en m’en prenant à lui. C’est ma façon d’exprimer ma frustration, je n’ai pas les mots qu’il faut alors j’adapte mes gestes. « Tu cherches. » Encore une fois c’est de sa faute. Abandonnant ma prise de hauteur je m’allonge à ses côtés, prête à écouter un extrait de son autobiographie. Il n’est visiblement pas de cet avis, comme c’est surprenant. « Alleeer ! » Je l’encourage en soutenant son regard de mes billes pétillantes. Je sens qu’il a plein de choses croustillantes à raconter. Même un résumé ça me va. « C’est pas grave, vas-y. » Je souris, toute contente et prête à boire ses paroles mais je me retrouve bien vite désillusionnée. Comment il arrive encore à me piéger sérieusement ? « Ca fait dix secondes, c’est trop court t’as oublié tous les détails ! Tu n’as pas dit pourquoi il était devenu plus chiant. » Fais un effort Colin je veux savoir ! Les mains calées en boule sous ma joue je l’observe pendant le laps de silence qui s’installe. Je soutiens mentalement sa réflexion. Cède ! Ce qu’il fait tandis qu’un grand sourire de satisfaction s’étend sur mes lèvres. « Coooool ! Je te suis toute ouïe. Mais pas d’arnaque cette fois ! » Je le préviens pour m’éviter une énième déception car cette fois-ci, comme les précédentes, j’y crois. En guise de compromis il veut en savoir plus sur ma vie. A l’inverse de lui qui joue le mystère, moi, je suis tout en transparence. Normal, il n’y a rien de fou. « Elle n’a pas grand-chose d’exaltant, pas de quoi en faire une histoire. Je suis une personne normale avec une famille, des amis, et des études à terminer. En fait je suis l’archétype de la fille qui va allumer sa télé en rentrant des cours et tomber sur Fake Lover avant de sortir. » J’hausse les épaules tellement ce que je raconte est lambda. Non pas que je m’ennuie dans ma vie mais il ne m’arrive rien d’hors du commun. « Mais si tu veux des détails t’as juste à demander, je n’ai rien à cacher. » Je souris malicieusement dans un propos totalement contradictoire au concept même du jeu avant de me redresser afin de m’immiscer sous la couette. Les inconvénients du petit short Oysho c’est que forcément on a vite froid. Me penchant sur le côté afin d’avoir vue sur mon interlocuteur je remonte la couette jusqu’à mon menton, un léger sourire sur les lèvres. Tout compte fait je suis contente de ne pas être seule à nouveau ce soir. Un peu de proximité, aussi infime soit-elle, fait du bien.

Quitte à devoir prendre rendez-vous pour avoir l’occasion de passer du temps avec Salomée, autant qu’il choisisse un créneau qui l’arrange, comme l’heure des repas, à tout hasard. Il est incapable de cuisiner ne serait-ce qu’un œuf au plat, il se nourrit presque exclusivement de chips et de biscuits, si Salomée peut l’aider à avoir une alimentation à peine plus saine, il n’est pas contre. Et la connaissant, elle est incapable de lui dire non. Quoi que. « T’as pas non plus dit que ça consistait pas à jouer ce rôle. » C’est trop tard pour poser un véto désormais, il a décidé du créneau qui serait le sien et de l’utilité de Salomée durant celui-ci, elle n’a désormais plus son mot à dire, c’est aussi simple que cela. Quant à son soi-disant statut de piètre élève, il est obligé de s’opposer à l’avis de la blonde, puisque ça ne colle pas à l’image qu’elle se fait de lui, à savoir celle d’un prodige. En tant que petit génie, n’importe quel apprentissage est d’une facilité déconcertante pour lui. Mais voilà qu’elle lui balance ses difficultés relationnelles dans la gueule, et il affiche une mine outrée. « Wow, moi qui pensais que j’étais hyper sociable et l’pote de tout le monde, j’tombe grave de haut là. » Genre, il est pourri en relations sociales ? N’importe quoi. Naveen a tout appris de lui, c’est le maître absolu dans le domaine. « J’aime bien t’embrouiller. » Sorry not sorry. S’il y en a une qui est susceptible de trouver son secret ici, c’est elle, alors il compte bien mettre une certaine énergie à brouiller les pistes. Il a déjà l’impression d’en avoir trop dit lors de la confrontation, il faut qu’il fasse attention. Là où il peut être tranquille, c’est quand il est question de leur stratégie, puisque le public se rangera automatiquement de son côté, après qu’il se soit fait briser le cœur par la vilaine Salomée. Il compte d’ailleurs tout faire pour qu’elle hérite de ce rôle, il est très doué quand il est question de manipuler la foule. « Quels efforts ?! » Il demande, surpris. Faut qu’elle lui explique là, c’est facile de se donner le beau rôle sans argumenter, hm. C’est un peu ce qu’il fait tout le temps, mais là c’est différent, évidemment. « Avoue quand même que ce serait moins drôle si on allait dans la même direction. » Il ajoute en esquissant une petite moue, reprenant son schéma. Il n’y aurait aucun intérêt si tout était facile. Son regard de chien battu ne fonctionne pas sur lui, elle peut bien penser que la stratégie l’avantage plus que lui, il sait que ce ne sera pas toujours le cas. Il n’est pas convaincu par le petit ton qu’elle emploie, mais elle comprend vite qu’elle doit se taire, c’est bien. Il sort ensuite son ultime argument pour qu’elle se fasse à sa présence, celle du teint frais made in Colin, bien plus efficace qu’une crème de nuit. Si elle n’est pas convaincue, elle n’a qu’à jeter un œil à Gael, ou simplement à s’observer dans le miroir demain matin. Efficacité garantie. « Dans ce cas prépare-toi à me faire une place au moins une fois par semaine. » Au minimum. Il ne veut pas abuser, mais autant en profiter. Il faut qu’il la travaille afin d’implanter l’idée dans son esprit. Ainsi, demain matin elle aura réellement l’impression d’avoir un teint merveilleux et il aura gagné. « Ça commence déjà à s’améliorer d’ailleurs, tu ressembles plus trop au déchet que t’étais à la fin du prime. » Il sait parler aux femmes, tout à fait. Pour sa défense, ils ressemblaient tous à des déchets à la fin de la partie de paintball, elle n’a pas à le prendre personnellement. Tentant de se montrer sympa, il veut bien lui raconter une histoire de son choix, mais comme à son habitude elle n’aime pas ses propositions, et comme à son habitude, elle profite de la première occasion pour le frapper. Faut que Cupidon fasse quelque chose, là, c’est plus possible, il croyait que la violence était prohibée, pas encouragée. « Bah, au pire continue, ça me fera une bonne excuse pour m’trouver une petite infirmière perso. » Il est déjà fragile, si Salomée continue de le rouer de coup il n’en sera que plus crédible dans le rôle du pauvre garçon qu’il faut chouchouter pour qu’il se sente mieux. Scarlett pourrait tenir ce rôle, il faut qu’il lui suggère l’idée. Quand elle demande une histoire qui le concerne, il est tout de suite moins confiant raison pour laquelle il essaie de la dissuader. Ce n’est pas une histoire intéressante, mais elle n’en démord pas et il se sent obligé de céder. Sous conditions, puisqu’il se contente d’un très bref résumé qui, bien évidemment, ne parvient pas à satisfaire Salomée. « Mais qui s’intéresse encore aux détails ? » C’est vrai ça, ça n’intéresse plus personne à l’heure actuelle, il faut directement entrer dans le vif du sujet. « Mais ça j’peux pas te le dire ! » Il proteste. S’il lui explique pourquoi le héros de l’histoire est devenu encore plus chiant, Cupidon va le jarter séance tenante. Il finit toutefois par céder, estimant qu’à défaut de raconter toute l’histoire, il peut passer à un chapitre qui risque de l’intéresser. Celui qu’elle a évoqué quelques instants plus tôt ne pouvant être dévoilé, il opte pour un équivalent susceptible de satisfaire la blonde. « Bon, j’avais bien un talent. Outre celui de faire tomber les filles comme des mouches, évidemment. » Elle voulait absolument savoir dans quel domaine il pouvait être doué lors de la confrontation, il concède à lui offrir la réponse. « Rigole pas, mais quand j’étais au lycée, j’étais hyper doué en sport. J’sais qu’on croirait pas comme ça, mais mon truc, c’était le basket. J’te jure, j’étais un champion et l’élément fort de l’équipe, ça m’a en partie permis d’avoir une bourse pour la fac. » Et c’était pas négligeable pour sa mère. « Ouais, parce qu’évidemment mes résultats ont aussi aidé, j’étais un bon élève, oui j’sais ça surprend. » Puisqu’a priori certains ici l’imaginent plus comme étant le cancre que le premier de la classe. Estimant qu’il en a assez dévoilé, il exige la même chose de Salomée qui n’émet pas la moindre opposition. « Sérieux, t’as des amis avec ce caractère ? Nan, tu mens, j’y crois pas. » Il se sent obligé d’ajouter, son sourire d’emmerdeur aux lèvres. S’il veut des détails, il n’a qu’à lui demander. Bien. Il réfléchit à ce qu’il pourrait lui demander tandis qu’elle se glisse sous la couette. « Des frères et sœurs ? Quoi comme études ? » Il aurait pu poser des questions sorties de nulle part comme il en a le secret, mais ce soir le sérieux l’emporte. Ce n’est pas dit qu’il en soit de même demain.

Colin arrive à tout retourner en sa faveur. Censé dégager du lit et prendre rendez-vous pour le lendemain il arrive à, déjà, ne pas bouger d’un poil, et à ensuite s’arranger pour que je lui prépare son déjeuner. Malgré ça je ne pense pas m’être fait avoir, non, je pense surtout qu’il va aller se faire foutre. De toute façon, lui, respecter des horaires ? Je n’y crois pas une seconde. « Ca ne consiste pas à jouer ce rôle. » Puisque je ne l’ai pas dit voilà qui est fait. Dommage ça c’est vraiment joué à pas grand-chose. Tout comme sa quasi perfection puisque si monsieur est génie -ou presque, bref ne partons pas dans ce débat- il ne l’est certainement pas en relations sociales. Il est mignon à se voiler la face. Surtout qu’il est toujours le premier à aller chercher des poux aux gens, c’est comique de le voir faire impasse là-dessus. « T’inquiète t’es mon pote c’est déjà très symbolique. » Si ça peut le rassurer après lui avoir certifié que c’était un associable. Je l’aime bien Colin. Pote c’est vite dit, certes, tout est erroné ici et on a vite fait de se trouver un compère avec qui tuer le temps mais c’est mon chouchou d’entre tous. Ça mérite de lui être précisé. Il fait référence à notre confrontation et je reste mauvaise à ce sujet, ce qui a l’air de bien l’amuser. « Sans blague. » Je ronchonne, un peu mauvaise malgré tout car j’aimerais vraiment lui voler sa cagnotte et éviter de perdre 5000 euros. C’est le jeu et j’aurais fait la même chose à sa place mais quand même. En parlant de jeu il est temps de faire le point sur notre super stratégie qui n’est absolument pas tenue secrète. Je fais ma victime et il joue le surpris. Colin s’il te plait, on ne me la fait pas à moi. « Des efforts de contact… de yeux de biche… de ronrons. » Successivement je lui caresse la mâchoire, je bats des cils exagérément et je roule mes « r » dans une sensualité à l’italienne. Et même s’il soutient que les choses seraient moins marrantes si on s’accordait à penser la même chose j’aimerais quand même lui préciser que je ne risque pas de tenir indéfiniment. « J’attends le jour où tu me faciliteras la tâche parce que tu m’épuises. » D’où mon besoin important en sommeil, tout est lié. D’ailleurs pour un mec que j’allais virer sans écouter les explications il arrive à s’en tirer en exigeant une nuit dans mon lit par semaines. Ça va, tranquille ? « Eh t’emballe pas on verra déjà comment ça se passe. » Je vais le mater le Colin. En réalité ça ne me dérangerait pas tant que ça s’il est pas gênant dans son sommeil. Je me sens un peu seule après huit semaines, je comprends mieux maintenant pourquoi les candidats des saisons précédentes prenaient toujours pour prétexte à leurs rapprochements le manque de contact physique. En n’étant pas assez proche des autres c’est tout le côté tactile qui est mis de côté et c’est parfois pesant. Enfin ne nous emballons pas, je ne vais pas en profiter pour tripoter Colin. « T’en as marre de Gael ? »  que j’ajoute avec un petit sourire. Monsieur préfère les blondes ? Je peux tout à fait comprendre. Par contre il va se calmer sur les qualifications. « Ouais ça m’a pris du temps à enlever la cartouche que tu m’as envoyée dans la gueule. » Just saying. Pour la peine il mérite bien que je le frappe et comme d’habitude il trouve quelque chose à en tirer. « Affamé. » Entre lui et Achille je suis entourée d’hommes à crocs. Ils en peuvent plus. Le sujet dérive sur quelque chose d’un peu plus sérieux et surtout de beaucoup plus intéressant : l’histoire de Colin. J’en veux un bouquin entier ! Mais il n’est visiblement pas de cet avis, j’ai simplement droit à un résumé. Une phrase. « Moi ! J’adore les détails. » Je lui laisse entendre les yeux pétillants remplis de curiosité, prête à recueillir ses propos. A vrai dire je ne suis pas la seule, une majorité de la gente féminine est friand des détails… comme les hommes en fait. Tout le monde aime les détails croustillants. A défaut d’un bouquin j’arrive quand même à obtenir l’accès à un chapitre intéressant. Et quelle info. Je suis choquée « Donc j’avais raison ! » Je m’agite, beaucoup trop emballée par l’idée. Soupirant un coup pour me calmer je reprends place, après m’être redressée dans l’excitation. Je lève tout de même les yeux au ciel lorsqu’il s’auto-complimente parce qu’on peut passer sur son talent de séduction je crois. « J’écoute. » L’invitant à continuer il me révèle son talent pour le basket. Pardon ? « Non ?! » Je le laisse continuer, redressée sur mon avant-bras et mes billes rondes le scrutant dans un choc total. Une bourse d’études carrément, c’est du sérieux. « C’est dingue. » je commente dans un souffle, un sourire imprimé sur les lèvres, sans tenter de l’interrompre. Il est vraiment doué ! A ses ordres je me retiens de rire puisqu’évidemment je ne l’imagine pas du tout en tant qu’étoile montante du basket, surtout que ça fait à peu près huit semaines que tout le monde se fou de sa gueule avec son physique de gringalet. Je le laisse continuer, il rajoute qu’il était un bon élève. Ah-ah ! « Alors ça non, ça ne me surprend pas. » Je le corrige ravie puisque moi je n’ai pas douté de ses capacités. D’ailleurs je suis ravie d’apprendre que j’avais un bon feeling le concernant, Monsieur le génie. « Tu caches bien ton jeu dis donc. Et ça te saoul pas que tout le monde se trompe à ton sujet et d’en prendre plein la gueule gratuitement ? » Parce que là ça m’intrigue quand même. J’y crois à son histoire, il n’a pas intérêt à me mentir. « Et pourquoi t’as pas plus de musculature ? Même si je constate que t’es pas si flasque.» Les yeux plissés j’analyse rapidement son corps qui n’a tout de même rien d’un Michael Jordan. « Et quelle université ? C’est bon, je peux poser des questions je sais que c’est pas en rapport avec ton secret. » Je me dédouane parce que je sens qu’il va m’envoyer chier en disant que je suis trop curieuse. En contrepartie je lui offre le droit de l’être à propos de moi, ce qui peut être d’une grande aide dans la recherche de secrets. Genre je n’ai pas d’amis. Je grimace, mimant un rire la lèvre supérieure relevée. « Je suis une vraie star t’as pas idée. » Alias une fille lambda qui a son groupe de potes et des connaissances rencontrées en soirée. C’est drôle c’est le premier à s’intéresser à mon frère, je ne l’ai que rarement évoqué pourquoi c’est une personne qui me tient à cœur, il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui. Notre lien n’est pas aussi fort que celui qui lie Jade et Scarlett mais il l’est à sa manière. « Un frère, il s’appelle Nathan. » Prononcé à la française bien sûr. « Et je fais des études de tourisme. Mais ce n’est pas intéressant. Au fait rend moi ça ! » J’empoigne l’oreiller qu’il s’est approprié pour le tirer vers moi et tant pis si ça me vaut un combat. Je suis prête, même si monsieur a fait du basket j’ai toujours plus de muscles que lui.