S’il existe bien un lieu fait pour Anouchka, c’est bien la bibliothèque. La rouquine adore lire, se perdre des heures entre les pages d’une histoire d’amour ou d’aventure, parfois même érotique. Elle n’en avait pas pris pour venir dans le nid de peur d’être surprise ou que l’on se moque d’elle. Tête en l’air, elle avait oublié que ses livres étaient tous en russe ou biélorusse et que la possibilité qu’un autre candidat puisse lire le russe, et encore moins le biélorusse, soit infime. Elle avait donc pris une pile de classique, russe évidemment, mais également français et anglais. Tous traduit. Alors depuis qu’ils étaient en jeu, elle avait entamé avec plaisir Anna Karénine de Tolstoï et en était déjà à plus de la moitié. Ce n’est pas un roman des plus prenant et à la fois, tellement passionnant. Qu’elle serait capable de le lire en marchant dans les couloirs somptueux de ce Palais mis à leur disposition. Mais Anouchka est polie. Elle ne pourrait ignorer volontairement les autres pour son bon plaisir. Non, si elle passe à côté de ses camarades sans leur décrocher un mot, ce n’est que parce qu’elle est plongée dans ses pensées. Parce qu’elle pense à des choses et d’autres. Parce qu’elle observe la beauté des lieux. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle passe à côté de Maze sans prêter attention à elle. La rouquine, les yeux levés au ciel pour admirer les détails du plafond, n’avait pas du tout vu la brunette. Alors elle passe sans lui décrocher un sourire ni un bonjour, encore moins lorsque les yeux clairs de la biélorusse se posent sur une double porte au fond de la pièce. Curieuse, elle se déplace lentement jusqu’à elle. Tout aussi délicatement elle ouvre la porte, pour tomber sur une grande bibliothèque. Le rêve. Elle pose rapidement ses mains devant sa bouche ébahie et presque émue d’autant d’ouvrages dans lesquels elle pourra se plonger. Des bruits de pas derrière elle la fait se retourner doucement. Et Anouchka découvre la bouille de Maze. « Oh bonjour Maze… C’est bien cela ton prénom j’espère ? J’ai toujours peur de… » Elle laisse sa phrase en suspens, réfléchissant aux mots qu’elle pourrait employer. Quelque secondes passent, avant que la rouquine ne penche un peu la tête. « ... peur de me tromper. Mais je sais que tu es la fille qui lit les astres ! » Qu’elle souffle, se souvenant de son Instragram. Dans sa chambre d’hôtel, Anouchka avait eu le temps de retenir quasiment toutes les descriptions !

@Anouchka

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