Lors de la première semaine d’aventure, j’avais avisé les pousse-pousse sans leur accorder une grande importance. J’ai monté sur l’un d’entre eux, avait trois mètres, et ça n’était pas allé plus loin. Mais là, coincé à l’extérieur, avec peu de moyens à ma disposition pour me distraire, j’étais bien forcée de faire avec. D’un naturel plutôt positif (ou tout du moins je m’y efforçais, combattant une nature qui, en réalité, aurait plutôt tendance à se montrer cynique et désabusée), je tâchais de voir cette exil forcée comme une bénédiction. J’avais une semaine pour profiter pleinement de tout ce que l’extérieur du nid avait à m’offrir, et il est probable qu’à l’issue de ces sept jours je sois la candidate qui connaisse le mieux le coin et tous les petits secret qu’il a à offrir. Et même si ce n’était pas le cas, m’en convaincre aurait au moins le bénéfice d’amoindrir les désagréments d’une vie en pleine air. Motivée, ou en tout cas persuadée de l’être, je grimpe sur un des pousse-pousse et commence mon petit voyage. L’exercice physique me fera du bien, je dois avouer que ça m’attriste d’être privée de la salle de sport pendant une semaine. Bon, après à choisir entre la salle de sport et la salle de bain, je vous cache pas que ce n’est pas la première qui recueillerait mes faveurs si Cupidon m’octroyait la possibilité d’un joker. Avisant @Penny tout d’un coup, je m’arrête à sa hauteur. « Hey, tu veux monter ? C’est gratuit. » Mine de rien je me sens isolée et loin de tout, je serais pas contre un peu de compagnie. Et un poids en plus, parce que l’exercice physique est pas colossal jusque là. « Je veux pas me vanter, mais il paraît que je suis une incroyable conductrice de pousse-pousse. Si j’étais toi, j’hésiterais même pas. » Je poursuis, au cas où elle avait besoin d’être convaincue.