Anouchka adore lire et c’est pour ça que la bibliothèque est devenue sa deuxième chambre. Même si elle avoue facilement qu’elle lit moins depuis qu’elle est entrée dans le jeu : elle préfère se lier d’amitié avec des personnes en chair et en os que des personnages de fictions. Mais de temps en temps, ça fait du bien de se plonger dans un bon bouquin. Un grand classique surtout, Notre Dame de Paris. Elle en est à la première rencontrer entre l’affreux, mais en apparence très beaux Phoebus et la magnifique et innocente Esméralda. Elle comprend très bien que cette dernière puisse tomber éperdument amoureuse d’un aussi bel homme que ce capitaine de la garde, avec une fonction aussi envieuse et qui en plus, vient la sortir des griffes d’une créature aussi affreuse que Quasimodo. Mais si les apparences pouvaient avoir moins d’importance sur le jugement d’une personne, Esmeralda saurait à quel point le monstre de l’histoire n’est pas celui que l’on croit. Anouchka rêve d’un monde où l’apparence est mis de côté au profit de la personnalité, mais ce serait l’hôpital qui se fout de la charité. Elle ne juge personne c’est vrai, mais elle est la première à succomber aux charmes des hommes. Les hommes virils, souvent bien plus âgés qu’elle, avec du pouvoir, même s’ils se révèlent être aussi volage et insensible qu’un Poebus. La porte de la bibliothèque s’ouvre, la faisant lever la tête, elle qui est assise à terre dans un coin de cette dernière. La porte laissant place à la carrure de Ziyan. Étonnée de le voir ici, elle n’en oublie pas sa politesse. « Oh bonjour Ziyan ! » Qu’elle dit joyeusement dans un sourire. Elle referme son livre, n’oubliant pas de remettre son marque page. « Je ne pensais pas que tu savais lire… Aimais ! » La rouquine s’embrouille. Elle ouvre grand les yeux en se rendant compte de sa bêtise. « Que tu aimais lire ! Pardon. Je me doute que tu sais lire ! » Qu’elle dit dans un sourire mi-amusée mi-gênée.

Le prime approche et j’ai besoin de me détendre. Je n’aime pas réellement les primes, je ne saurai expliquer pourquoi mais paradoxalement à ma personnalité c’est quelque chose qui m’intimide. Le direct, le public, Brune aussi est intimidante. Alors il faut que je décompresse avant tout ça. Pour ça rien de mieux qu’une bonne lecture, d’autant plus qu’il faut que je reste à niveau pour mes études. L’ENA, c’est un classement final, et mon but n’est pas de terminer dernier pour me taper le poste que personne ne veut. Je vise les premières places, si ce n’est la première, c’est partout pareil. Ici aussi je vise la première place, mais pour le moment les côtes de popularité m’amènent plutôt à la dernière. Mais je vais faire mon bonhomme de chemin et on verra où cela me mènera. Désireux de travailler les finances publiques, mon choix de lecture porte donc sur un livre trouvé au hasard intitulé : politique de la compatibilité publique de Philipe Saunier. C’est pas évident ici de trouver les livres qu’il me faut, disons qu’on trouve plus des livres classiques que des livres spécialisés dans un domaine précis. Plongé dans ma lecture, je suis finalement ressorti de celle-ci à l’arrivée d’Anouchka. « Bonjour Anouchka, bien dormi ? » Il commence à être assez tard, mais je sais que généralement ici les gens se lèvent assez tard, je ne sais pas si c’est le cas pour la rousse, mais peu importe. Celle ci est étonnée car elle ne pensait pas que je savais lire, enfin aimer, elle se serait trompé de mot, mouais. « Je suis dans la plus haute et réputée des écoles française, évidemment que je sais lire. » dis-je tout en passant ma main dans mes cheveux. Non mais sérieux, comment a t-elle pu se tromper de terme ? « Et évidemment aussi que j’aime lire, je suis plus cultivé que j’en ai l’air. » Je sais qu’on m’associe parfois à un connard arrogant avec rien dans la crâne, mais c’est faux. J’aime me mettre en avant oui, mais je n’en reste pas moins instruit. Mon regard s’arrête alors sur son livre, notre dame de Paris, intéressant. « Je t’imaginais pas lire autre chose. » Je sais pas elle a une tête à aimer les genre de drame amoureux ou ce genre de trucs à la con, enfin j’éviterai tout de même de cracher sur Victor Hugo, j’ai pas le level. « Je l’ai jamais lu, il est bien ? » Pas que je risque de le lire un jour mais intéressons nous aux lectures du peuple, c’est important de connaître ses goûts pour savoir comment il pense. « Enfin j’ai vu le disney et Je trouve que je ressemble au beau gosse perso, le garde là, je suis sûr qu’ils se sont inspirés de moi pour le faire. » Petit sourire en coin, évidemment que j’ironise. Enfin peut-être que je le pense vraiment après.

Anouchka est en train de bouquiner tranquillement dans son coin, son coin favoris d’ailleurs, quand une présence l’interrompt. Pas forcément dans le mauvais sens non, elle adore parler. Alors spontanément elle met déjà de côté son livre pour se focaliser sur cette présence : Ziyan. Elle n’a pas encore eu vraiment l’occasion de parler avec lui pour autre chose finalement que cette histoire de minou de rousse. Ce qui était quand même grandement gênant avec le recul, quand bien même Anouchka n’a aucun soucis avec ça. Il lui demande si elle a bien dormi. Son sourire s’étire, dans le souvenir qu’elle avait passé l’une de ses meilleures nuits cette semaine et que depuis, elle dort comme un bébé. « Oui très bien. J’ai beaucoup dormi, jusque 6h30 ! Et toi ? » Qu’elle demande à son tour. Forcément qu’elle se lève à six heures du matin puisqu’elle se couche au plus tard à neuf heures et demis au soir. Et puis spontanément elle s’étonne que Ziyan aille dans la bibliothèque pour lire. Sa langue fourcha malencontreusement et non par méchanceté. La rouquine, c’est un ange. Jamais elle ne dirait quelque chose pour blesser alors lui dire qu’il ne sait pas lire. Vraiment, elle ne comprend pas ce qui avait bien pu se passer. Et elle avait complètement oublié qu’il était effectivement dans une grande école. « Mais oui que tu sais lire je n’en doute pas une seconde je suis terriblement confuse je… » Qu’elle dit en baissant et le regard et la tête devant le jeune homme. « Je ne peux pas te mentir je pensais que tu préférais passer du temps par exemple dans la salle de sport plutôt qu’à la bibliothèque mais c’est… » Elle se stoppe net en faisant une petite moue, déçue d’elle-même. « C’est une idée tellement ridicule parce que je te juge à ta couverture et pas à ce que tu es vraiment. Je n’aurais pas dû te juger comme je le fais là ! Pardonne moi… » Elle n’en fait absolument pas trop parce que tout ce qu’elle sort est purement sincère. Elle déteste juger les autres, surtout sans les connaitre vraiment. Elle fait une grimace contrite. Avant de dévier son regard sur la couverture de son livre, pour le coup pas traduite en russe. Elle fronce un peu ses sourcils à sa remarque. Avant de lui adresser un petit sourire. « Il est très bien, un peu long à lire, mais très bien. » Qu’elle commence, avant de continuer. « Le Disney n’est pas fidèle du tout au livre… Ce n’est pas un conte de fée mais bien un drame. » Elle l’a déjà lu, elle le sait déjà. Ca ne se termine certainement pas en happy end comme Disney l’a fait. « Et tu ressemble au Phoebus du dessin animé autant que moi à Esmeralda… » Dans le dessin animé il est quand même blond, alors que lui pas vraiment. À moins qu’il ne parle que au niveau caractère. « Et puis je te trouve plus beau que le dessin animé… » Qu’elle dit dans un sourire. Avant de tendre le cou. « Tu lis quoi toi ? »

« Donc toi aussi tu fais parti des lèves tôt du nid ? » Moi qui pensais être le seul, je me retrouve à rencontrer deux lève-tôt en moins d’une semaine, à savoir Léon et donc Anouchka. Puis dans le cas d’Anouchka c’est un réveil plutôt tôt qui est aujourd’hui plutôt intéressant puisqu’elle se retrouve à la bibliothèque en train de lire. Une activité un minimum productive donc. « J’ai dormi jusqu’à 7h environ, comme d’habitude. Tu m’as battu. » Il va donc falloir que je redouble d’efforts pour être le premier levé de l’émission. Pas qu’il y ait un quelconque intérêt mais j’aime être le premier dans tout ce que je fais. Je suis quelqu’un de sain, et pourtant Anouchka est tout de même étonnée de me voir ici dans une bibliothèque, apparemment elle m’imaginait plus que dans une salle de sport, du coup elle s’en veut d’avoir pensé ça et en fait des caisses. « Ca va, ca va arrête de chialer j’ai l’habitude de prendre bien pire que ça dans la gueule. » Je reviendrai pas sur les adjecvtifs que j’ai reçu au dernier prime par exemple, mais qu’on me dise que j’ai pas une tête à lire ça me va moi, c’est surement que je suis plutôt beau gosse, pour ça qu’elle me voyait dans une salle de sport. « Mais du sport ? Sérieusement ? t’as vu mon corps de lâche ? » Ca se voit quand même que je fais pas trop de sport. Ceci dit je prends soin de moi c’est vrai, mais plus du genre à bien me sapper, à bien me coiffer et à passer des heures dans la salle de bain. Mais le sport, oh non je vais pas suer pour avoir deux ou trois abdos. « Mais c’est vrai qu’il faut pas juger à la couverture, tu risques d’aller en enfer pour ça, fais gaffe. » Ouais je décide de m’amuser de la situation, moi si je peux la faire flipper un peu, ça fera ma journée. On en vient finalement au livre qu’elle est en train de lire, à savoir Notre de dame de Paris de Victor Hugo, je lui demande son avis et elle le trouve très bien. « J’essaierai de le lire alors à l’occasion, j'aime bien les dramas en plus. » Balivernes, j’ai d’autres choses à foutre, peut-être quand je serai à la retraite j’aurai éventuellement le temps pour les romans, mais pas avant. Mais apparemment elle trouve que je ne ressemble pas du tout à pheobus du dessin animé, elle me trouve en fait plus beau. « C’est gentil merci, toi aussi tu es plus belle qu’Esméralda. » Mouais pas sûr de ce que j’avance, je préfère généralement les brunes aux rousses. Pas pour rien que j’ai flashé sur Aly moi. Mais dans la vraie vie Esméralda est une gitane, et donc dans la vraie vie, Esméralda a certainement les chicos pourris. Par conséquent, Anouchka est bien plus belle. Finalement la rousse me retourne la question. « Euh.. un truc sur la comptabilité publique, un truc d’adulte responsable quoi, je sais pas si ça va t’intéresser. » dis-je en souriant légèrement. Ca va je la taquine Anouchka, je l’aime bien Anouchka au final.