C'est chaud et en même temps, c'est marrant d'être séparé. C'est bon quoi, ils ne se connaissent pas encore assez pour être triste de ne pas être avec untel ou untel. Mis à par s'ils ont fait connaissance sur le plateau, mais comme elle, Eibhlin, elle est entrée en dernière – vraiment toute dernière – et bien elle a pas le temps de sympathiser. Nan, limite ça été regardé, voilà la dernière, c'est bon, prime terminé. GENRE, elle a rien vu des autres à part la blonde qui a été appelé avec elle, c'est tout. Et en plus elle se retrouve de l'autre côté, alors ça craint à mort. Bon en fait pas vraiment, elle n'en a rien à branler l'irlandaise de tout ça. Doucement elle arrive dans ce hall quand même merveilleusement intrigant. Tout aussi intrigant de voir les autres essayé de se parler à travers alors qu'ils savent pertinemment que l'on ne s'entend pas. D'ailleurs c'est pas plus mal. Elle remarque une jeune femme appuyée sur cette parois, de l'autre côté. En temps normal, elle n'en aurait rien à faire, si seulement celle-ci ne l'intriguait pas comme tout le reste. Du coup elle s'approche. Elle regarde ce qu'elle fait... Elle dessine. Eibhlin ne sait pas dessiner. Ou de la merde quoi. Elle fait une moue. Genre, elle se met comme ça pour que tout le monde puisse la voir dessiner, c'est ça ? Genre, elle pouvait s'appuyer sur un mur, un vrai, ça aurait été pareil et ça n'aurait pas fait perdre du temps à la jeune fille. Parce que mine de rien, elle s'est arrêté et maintenant, elle va regarder avec attention ce qu'elle fabrique. Elle reste là, cinq, dix minutes, avec de souffler. Finalement, elle donne un coup de patin dans la vitre. C'est bon quoi, elle sait bien qu'elle contrôle sa force et que la vitre doit être assez résistante pour ne pas se briser sous le coup de pied d'une fillette. Ca doit faire sursauter l'autre demoiselle ou la faire même rater son dessin, mais bon, ça on s'en moque. La faute au mur de verre, c'est vrai quoi... Mais tant que la brune se décide à se retourner ça lui va. Et même si tout le monde dessinera toujours mieux qu'elle, une fois que le regard de l'inconnue – plutôt canon - croise le sien, Eibhlin ne peut s'empêcher de mettre deux doigts dans sa bouche pour faire semblant de vomir. Signification ? Ton dessin, c'est de la merde ! Et puis elle souffle sur la paroi pour faire un peu de buée sur celle-ci et lui marquer : C'est quoi ça ? En parlant de son dessin, évidemment.

Elle ne passe pas par quatre chemin, Eibhlin. Si elle aime, elle le dit. Si elle n'aime pas, elle le dit. Et là elle le dit, à sa manière, parce que de l'autre côté de la paroi, on ne l'entend pas. Alors elle se fait comprendre autrement. Ouai, elle trouvait ça à gerber. Non, en fait c'est ce qu'elle montrait avec ses mains. Elle trouvait ça juste moche. Pas à en gerber carrément, mais presque en fait. Bref, il semblerait que cette jeune femme prend au pied de la lettre ce qu'elle lui dit car, aussitôt dit, aussi arraché et balancé au loin. Eibhlin fronce les sourcils et puis finalement, elle sourit. Ca la fait marrer, ouai. Si son avis pouvait compter autant que ça, ça serait sérieusement fun. Vous imaginez. Qu'elle dise tu m'fais chier à quelqu'un et qu'au prime suivant, il se barre. Le pouvoir de ouf que ça serait ! Du coup, elle lui demande ce que c'est, parce que pour tout dire, elle ne comprenait pas bien. Elle a peut être du mal, mais franchement ce n'était pas évident. Pour peu qu'en vrai, la meuf elle sait pas du tout dessiner en fait et qu'elle fait genre. Elle dit que ce n'est rien d'important. Effectivement, mais ça elle s'en moque de l'importance ou non du truc que c'était censé représenter. Non, ce qu'elle voulait savoir, c'est justement ce que ça représentait. Elle griffonne encore sur son papier. Elle ne répond pas encore parfaitement, mais elle a une indication en plus. Son futur tatouage. Une meuf tatouer donc. Derrière sa vitre, Eibhlin espérait que son secret n'était du style « j'ai plus de cent tatouages » parce que ça craint. Pas d'avoir autant de tatou, mais d'avoir ça comme secret. Parce que sinon, elle aime bien les tatouages. Elle en a un, petit, parce qu'à la base ses parents étaient contre et qu'elle en a quand même fait un. Une vraie rebelle. Du coup Eibhlin souffle à nouveau sur la paroi pour écrire. C'est compliqué et elle galère un peu, mais au final ça fait un : « T'as bien fait de le jeter... C'était pas assez beau pour toi... » Qu'elle lui dit du coup, sincèrement. Non, cette fille est trop belle pour se faire tatouer la mocheté qu'elle vient de jeter. Elle change de place, pour venir ajouter : « Je te vois bien avec une sirène, plutôt »... Ouai, un truc un peu fantastique ou mystique.