♦ Pour Lennon

Cela faisait maintenant quelques jours que j'étais dans la maison et que je pensais aux couples que je devais former. Je n'en avais pour le moment aucune idée et je préférais profiter du jacuzzi que faire autre chose en ce début de soirée. J'avais enfilé mon maillot de bain deux pièces et m'étais dirigé sur le toit avec une serviette autour de moi. Je la retirais une fois face à l'eau bouillonnante et entrais délicatement dedans. C'était tellement bon que j'en laissais échapper un léger gémissement de plaisir avant de m'asseoir et de m'immerger complètement jusqu'au cou. Je posais ma tête contre le bord du jacuzzi et fermais les yeux un instant. Je me sentais bien. J'étais heureuse d'être dans le nid. Lorsque, soudain, j'entendis un bruit. Je relevais mon visage et ne voyais personne. « Y'a quelqu'un ? » A croire que je devenais parano. Je n'étais pas folle pourtant.

Je n’avais pas encore visité le dessus de l’hôtel, enfin tout ce qu’il y avait au dessus des chambres, depuis que j’étais arrivé. Grave erreur peut être surtout que l’on m’avait dit qu’il y avait un jacuzzi, en fait je l’avais aperçu lorsque je m’étais rendu dans la cabane en bois pour m’entretenir avec cupidon en compagnie d’Alys et Maelys. J’avais donc décidé d’aller y faire un petit tour et enfilai mon maillot de bain par-dessous mon pantalon et un t-shirt. Je montai alors sur le toit et vit qu’une jeune femme était déjà dans l’eau bouillonnante, de dos. Elle se redressa alors et demanda si il y avait quelqu’un. Je ne répondis pas, ôta mes vêtements afin de me retrouver en maillot et m’avança jusqu'à ce qu’elle me voie, j’entrai alors dans l’eau. « Oui moi, au dernières nouvelles je n’ai mangé personne. » déclarais-je.

Aucune réponse à ma question. J'allais donc me reposer lorsque je vis un jeune homme me passer à côté pour pénétrer lui aussi dans le jacuzzi. Je le regardais faire et écoutais ce qu'il me dit. Sa réponse me fit sourire. « J'espère bien que tu n'as jamais mangé personne ! Je ne veux pas d'un cannibale avec moi. Quoi que... Ça pourrait m'être utile pour perdre les quelques kilos en trop que j'ai depuis ma dernière grossesse. » Je rigolais. Je n'avais rien à perdre. Pour ma part, je me sentais bien dans ma peau et dans mon corps. En aucun cas, je n'aurais recours à ces moyens pour être comme ces mannequins en couverture de magazine. De plus, j'avais bien d'autres choses importantes à penser que cela. « Je suis Robyn. » Lui dis-je en le fixant avant de porter mon regard sur le soleil qui commençait à se coucher.

D’entrée elle me fit rire, depuis que j’étais ici je me sentais déjà devenir plus ouvert, enfin plus enclin à la conversation qu’en temps normal. « Tu as été enceinte ?! » j’en revenais pas, enfin je ne voyais pas tout son corps mais… On était tous jeune ici non ? Et avoir un enfant avant la trentaine c’était pour moi inconcevable… Peut être que je pensais ça a cause du fait que je sois un homme… « Lennon, j’aime ton prénom. » dis-je en souriant, je m’enfonçai ensuite un peu plus dans l’eau et soupirai d’aise. C’était bon, de plus le soleil était très présent et j’avais besoin de l’astre lumineux pour vivre, en hiver je me sentais toujours un peu moins bien qu’en été.

Lennon semblait surpris par ce que je venais de lui dire. Oui j'avais été enceinte. Deux fois même. Je pensais avoir trouvé l'homme de ma vie et nous n'avions pas attendu une décennie pour fonder notre famille. C'était tout à fait normal bien qu'aujourd'hui tout ceci ne me paraissait plus vraiment normal. « Oui, j'ai même deux filles, Violet et Cassandra. » Il me révéla alors son prénom affirmant qu'il aimait le mien. Je lui souris. Mes parents me l'avaient donné car ils avaient espéré avoir un garçon. Par manque de chance, une fille leur était tombé dans les bras. D'où mon prénom : Robyn avec un "y". « Maintenant que je t'ai raconté une partie de ma vie, j'espère que tu feras de même te concernant, non ? Surprends-moi comme je t'ai surpris ! Il doit bien y avoir quelque chose qui sorte de l'ordinaire ? Une petite anecdote ou autre ? »

J’étais vraiment étonné d’apprendre que Robyn avait deux enfants, enfin je veux dire… Elle paraissait vraiment jeune quoi ! « Puis-je te demander… Ton âge ? Je suis vraiment surpris… Tu parais vraiment jeune pour avoir déjà deux enfants ! Ou alors elle sont très jeune ? » j’étais intrigué, plus par la nature humaine et surtout féminine dans ce cas que par la femme en question qui était Robyn, je me demandais comment on pouvait vouloir stopper si vite sa liberté. Et puis la reconquérir en faisant cette émission. « Mes parents sont ce qu’on peut qualifier de pauvre et mon grand père est riche. Querelle de famille. » dis-je en grimaçant légèrement.

Oui, j'avais deux enfants et je n'avais pas encore 30 ans. Ce n'était pas des plus courants pour une femme de nos jours mais je ne regrettais en rien la vie que j'avais eu et les enfants que j'avais porté neuf mois dans mon ventre. Cela restera l'une des plus belles expériences que j'ai vécu. « J'ai 27 ans. Et j'ai eu mon premier enfant à la fin de mes études donc à 22 ans. La première a 5 ans et la deuxième en a 3. » S'en suivit l'anecdote de Lennon. Elle était plutôt triste. Je posais mon regard sur lui et le voyais grimacer. Cela ne devait pas être facile pour lui. Je l'arrosais alors pour lui changer les idées et recommençais trois fois de suite jusqu'à ce qu'il réagisse.

Je souris, je n’aimais pas les enfants, vraiment pas. Un peu comme une allergie. Je n’aimais déjà pas vraiment les gens, enfin non j’aimais bien les gens, je me fichais juste d’eux. Ils ne sont pas intéressant pour moi, tout simplement. Mais l’histoire de Robyn me fit sourire, c’était presque mignon « Ca doit être dure de les quitter… » dis-je simplement avant qu’elle ne me lance de l’eau dessus, je fis alors de même et éclatai de rire, surement la première fois depuis mon entrée dans ce jeu « Depuis quand on fait des batailles d’eau dans un jacuzzi ? » demandais-je en riant encore à moitié.

Difficile à un point qu'il ne pouvait imaginer. Devoir quitter mes filles pour une durée indéterminée était plus dure que je ne l'aurais imaginé car je ne savais pas quand est-ce que je les reverrais. J'avais soudain un petit coup de blues qui partit rapidement lorsque j'arrosais Lennon. Je rigolais. « Depuis que je l'ai décidé. N'est-ce pas une excellente raison ? » Lui demandais-je en continuant de l'éclabousser. J'étais joueuse et Micah l'avait très bien compris. c'était maintenant au tour de cet homme d'en faire les frais. « Je peux continuer, tu sais... Et ce n'est pas parce que tu te plains que je vais arrêter. » Continuais-je en rigolant et en l'arrosant toujours et de plus en plus.