J'étais dans ma chambre. J'y étais montée pour chercher je ne sais quoi. A vrai dire, je ne m'en souvenais plus. J'avais une mémoire de poisson, sur le coup, soit j'étais complement débile, à voir. Bon je n'allais pas rester assise sur mon lit, toute seule, les bras ballants, en essayant de me souvenir ce que j'étais venue chercher. J'empruntais l'escalier pour rejoindre quelques candidats qui étaient restés au salon, quand je vins à louper une marche, à cause de mes pitoyables ballerines, chaussures qui n'étaient pas de glisser -tous sols confondus bien sûr- et je n'avais même pas vu la blonde qui montait, je l'entrainai sans le vouloir dans ma longue chute. Nous étions en bas des escaliers, les fesses sur le sol. J'avais mal sur le moment, il fallait bien l'avouer. Je regardais d'un air désolé la blonde assise -si on pouvait le dire- à côté de moi. « Tout va bien ?» demandais-je.




ft Andrea

Alors qu’elle venait de terminer la vaisselle du midi pour ceux qui avaient déjeunés avec elle, elle décida de remonter pour chercher un bouquin, ou quelqu’un avec qui parler sur le chemin. N’importe quelle activité en quelque sorte. Elle trouva assez rapidement de quoi s’occuper, pas comme elle l’aurait souhaité cependant. Alors qu’elle montait tranquillement l’escalier de son côté, elle eut à peine le temps de relever la tête avant d’être entrainé dans la chute d’une petite blonde. Une fois au sol, elle respira doucement et essaya de se calmer. Inutile de s’en prendre à la jeune femme, elle n’avait bien entendu pas offert une chute volontaire. Se redressant doucement, elle se palpa un peu partout pour s’assurer qu’elle n’avait rien. Elle avait entendu dire que l’adrénaline annihilait parfois la douleur et que l’on pouvait rester de nombreuses minutes avec un membre cassé sans en ressentir la douleur. Mais que c’était pire après, bien entendu. « J’ai connu mieux ! » Elle adressa un léger sourire à la jeune femme pour lui montrer qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur et se releva prestement. « Ça va ? Je ne saigne nulle part, rassure moi ! » Elle tourna sur elle-même pour laisser la jeune femme l’observer sous toutes les coutures. « Et toi, rien de cassé ? »

La blonde que j'avais emportée dans ma tornade se releva doucement, c'était Andrea. La jeune femme se tourna sur elle-même pour que je puisse l'examiner. « C'est bon..tu es parfaite ..» me hasardais-je, je voulais juste lui dire qu'elle saignait pas, c'est tout, qu'elle n'interprête pas autrement mes paroles. Une fois Andrea rassurée, je me levai enfin, en me frotant les cuisses, j'avais mal, je pouvais parie que d'ici quelques jours de beaux bleus allaient venir marquer ma cuisse, c'en était presque certain. « Non c'est bon, ça aurait pu être pire » dis-je en faisant la moue. Puis je retirais mes ballerines, les vraies responsables de cet accident, en les tenant à la main.

En entendant Savannah dire qu’elle était parfaite, elle sentit le rouge lui monter aux joues et se recoiffa vaguement pour tenter de le cacher, sans grand succès, bien évidemment. Surtout vu les bredouillements qui suivirent en guise de remerciements. « Hum. Euh. Et bien merci beaucoup. » Andrea décida se s’assoir sur les marches pour reprendre ses esprits et s’assurer que rien n’allait se manifester avec retard. En voyant Savannah sortir ses chaussures, elle éclata tout simplement de rire. Elle aurait comprit qu’elle soit tombée avec des talons aiguilles mais des ballerines ! Ça faisait de la petite blonde une vraie miss catastrophe, du moins pour elle. « Je n’imagine même pas ce que tu peux donner avec des chaussures à talons ! » Elle secoua la tête, un sourire aux lèvres avant d’ajouter. « On contera les bleus demain d’accord. Et pour chaque trace bleutée je réclame un gâteau ! Je en suis pas difficile j’aime tout ! » Bien sur, elle rigolait, bien qu’elle n’aurait su dire non à un gâteau, gourmande qu’elle était.

La blondinette se recoiffa vaguement, j'étais trop occupée par mes mollets douloureux. Andrea s'assist sur les marches de l'escaliers, et éclata rapidement de rire quand je retirais mes ballerines. Je lui jetais un regard surpris. Je ne voyais pas vraiment se qui avait pu déclencher son hilarité, mais je compris bien vite. Moi en tallon ? Jamais. J'avais essayé d'en porter, cela avit été douloureux, j'avais banni ce type de chaussures de mon dressing, je n'étais adepte du 'pour être belle faut souffrir' loin de là. « Moi en tallon ? C'est vraiment le mauvais plan. » lui répondis-je en souriant avant de m'asseoir à côté d'elle sur la marche. Okay, je pense qu'Andrea allait avoir pas mal de bleus, moi aussi d'abord. « Tu prèferes pas plutôt des crèpes à la place des gateaux. Maelys en fait des délicieuses. » dis-je en plaisantant.

Si les premiers temps Andrea avait eu du mal à se faire aux chaussures à talons, elle était désormais complètement à l’aise dedans et si par malheur il lui arrivait de tomber, ce n’était surement pas à cause de ses chaussures mais d’un manque d’adresse certain. Bien entendu, elle savait qu’il n’en allait pas de même pour tout le monde et comprenait aisément que l’on préfère les chaussures plates. Elle-même si elle le pouvait ne porterait pas de chaussures, et n’en avait d’ailleurs pas aux pieds en cet instant précis. « Le jour où tu en mets je préfère que tu me préviennes quand tu prends les escaliers ! » Elle ramena ses jambes vers elle et palpa son mollet à l’endroit où elle s’était prit la dernière marche. « Tricheuse va ! Mais maintenant que je le sais, je vais repérer cette charmante demoiselle pour y gouter moi aussi. C’est la rousse c’est ça ? » Elle était quasiment certaine de l’identité de la fameuse Maelys mais n’était pas à l’abri d’un échec. « Tu ne sais pas cuisinier ? »

« Si jamais j'en porte, ce qui n'arrivera jamais, je te préviendrai, et j'éviterai de prendre les escaliers, pour m'assurer de la sécurité de tous..» dis-je en souriant. Vallait mieux que j'évite d'en porter, histoire de ne pas tuer accidentellement un candidat, bien que cela ferait une personne en moins dans le jeu, personne ne méritait un tel sort. Andréa semblait avoir mal au mollet, je pris une moue inquiète pendant quelques secondes, avant de l'entre continuer. Il y avait deux rousses dans la maison, mais Andrea et moi parlions bien de la même. « Oui, c'est la rouquine. En tout cas elle cuisine superbement bien » dis-je, elle ne savait pas ce qu'elle avait ratée. « Non pas vraiment, sauf si ta définition de cuisiner c'est savoir faire réchauffer un plat surgelé » lui répondis-je en haussant les épaules.

Il était certain que pour éviter toute sorte d’accident, il faudrait tenir les talons aiguilles loin, très loin de Savannah. Elle n’était déjà pas certaine d’aller totalement bien alors de là à infliger cela à un autre habitant. Enfin à part peut-être Lylou mais même elle ne méritait pas une fin atroce provoqué par des ballerines. Il fallait avouer que dans le catalogue des fins ridicules celle devait bien se placer dans le top ten. Après le testeur de vitre qui passe à travers pour prouver sa résistance et le poseur de bombe qui se fait avoir par le décalage horaire. En tous les cas, cette histoire plus ou moins réglée, elle lui adressa un grand sourire et essaya de visualiser le visage de la dite rouquine au cas ou elle la verrait en train de cuisiner, ne sait-on jamais, c’est le genre de renseignements très utile lorsque l’on vit en communauté. Avoir un chef entre ses murs est toujours agréable, du moins ça le parait dans Melrose Place. La nouvelle génération avec le charmant Auggie. Enfin bref. Elle revint sur terre et se frotta vigoureusement la jambe. « Je retiens pour Maelys et effectivement, tu ne sais pas cuisiner ! Mais t’as grandi où ? Dans un palace avec dix huit domestiques ou quoi ?! »