Le lendemain du prime, Lulla s’était réveillée tôt, sans raison particulière, juste parce que Morphée en avait eu marre d’elle. Soit. Elle avait fait escale à la salle de bain avant d’échouer à la cuisine. Habituée à ne pas déjeuner, elle se força à avaler un jus. A ce qu’il parait on pouvait faire un malaise avec le ventre vide dès le matin et les conséquences sur l‘organisme n‘étaient pas négligeables. Bref, la demoiselle tourna un moment, inutilement dans la maison, ne sachant trop que faire. Néanmoins, apaisée par le calme ambiant, Lulla resta un moment assise sur le canapé, les yeux dans le vide, pensive. Les heures défilaient et elle demeurait. C’est bon non ? Passons. Elle n’avait pas bougé d’un cil, perturbant n’est-ce pas, ce qu’elle faisait ? Tenter de ce remémorer, perdue dans ses pensées, faisant une sorte de bilan. Pourquoi maintenant ? Telle était la question. Après quoi elle passa une main dans ses cheveux, et se leva, se dirigeant vers l’étage supérieur. La poupée blonde posa une main sur la rampe, loin d’elle l’idée de se vautrer dans les escaliers devant des milliers de téléspectateur, et monta les marches. Apercevant un tableau accroché au mur, elle s'arrêta un instant, levant les yeux et contemplant la chose. Qu'avait-elle de mieux à faire toute façon. « C'était mon pied » fit-elle remarquer quelque peu froidement au jeune homme qui venait de passer comme une flèche, ne se retournant même pas pour s'excuser ou quoique ce soit d'autres après lui avoir littéralement écraser le pied. Dans le même temps, une grimace vint déformer l'harmonie quasi-parfaite de ses fins traits, tenant fermement la rambarde pour éviter de basculer en arrière.

Son regard de glace se posa alors dans le dos du jeune homme, insistant presque, n’attendant qu’une seule chose qu’il se retourne et s’excuse. La moindre des choses selon elle. Bien qu’elle ne voulait pas créer de tension mais il y’avait un minimum à ne pas dépasser. « Excuses-moi blondie ! » dit-il ensuite. Sans avoir une grande expérience sociale, Lulla se doutait que c’était par pur politesse, loin d’être sincère. Et, la demoiselle haussa les épaules. « Blondie.. » répéta-t-elle ensuite dans un souffle, absente. Tentant de se rappeler… rappeler quelque chose…quelque chose de précis..mais quoi ? Puis elle cligna des yeux et secoua légèrement la tête. « T'es sûr que ça va ? Tu fais quoi là, plantée, au beau milieu des escaliers ? » demanda-t-il ensuite inquisiteur, presque suspicieux. La belle blonde vrillai ses prunelles émeraudes vers lui, forçant un sourire. « Je…oui, très bien » assura-t-elle ensuite maladroitement. Il lui aurait demandé l'heure, elle aurait répondu la même chose. Soit. « Je..eh bien..je trouvais les couleurs..belles » s’expliqua-t-elle de la même manière, avant d’esquisser un sourire comme gênée. « Et toi, pourquoi étais-tu si pressé ? … Surtout de..de bon matin » changea-t-elle de sujet, tentant de détourner la conversation sur autre chose que ces occupations pour le moins étranges.

« Hey détends toi ma jolie. Je t'intimide ou quoi ?! » demanda-t-il ensuite. Toujours plus facile à dire qu'à faire n'est-ce pas. Lulla déglutit, détourna un instant son regard de celui du jeune homme, tentant de reprendre contenance et confiance. En vain. A croire qu’elle n’était pas faite pour la vie sociale, et pourtant. Sa façon pouvait intriguer et même effrayer mais il fallait juste gagner sa confiance, l’apprivoiser en quelque sorte. Était-ce si difficile ? Ou, si étrange. Les gens s’étaient contentés d’une banalité monstre presque maladive que n’importe qu’elle infime différence les déconcertaient au point d‘en avoir peur. « Non » mentit-elle alors, ses prunelles émeraudes dardant celle du jeune homme. «  Euh.. bah j'allais chercher un tee-shirt. Il fait un peu trop froid pour se balader torse-nu. » répondit-il ensuite. Et, Lulla acquiesça d’un hochement de tête, laissant ses yeux se poser une demi-seconde à peine sur le torse imberbe du jeune homme avant de reculer sensiblement, montant une marche pour mettre de la distance.