Cela faisait un bon moment que j'étais dans cette aventure, je ne m'en lassais pas pour autant et constatai d'ailleurs que je m'étais rendue très peu souvent à la cabane en bois où se trouvait le fameux buzzeur que je n'avais d'ailleurs jamais effleuré. J'avais donc eu envie de m'y rendre, et puis cet endroit devait être l'un des moins fréquentés de la maison à cette heure tardive. Entraînant une couverture avec moi, je comptais même y dormir en fait. Oui, j'allais y dormir. J'avais besoin d'un peu de calme, le prime d'hier m'avait fatiguée et j'avais besoin de m'en remettre. Lorsque j'arrivais enfin devant la porte de la cabane après quelque minutes et que j'ouvrais celle-ci, je pu voir Vadim tranquillement installé sur le siège sans bouger. « Qu'est-ce que tu fous là en pleine nuit ? » j’arquai un sourcil interrogateur tandis que je refermais la porte derrière moi. La seule fois où j'avais parlé à Vadim, on ne peut pas dire que l'on s'était entendus comme des meilleurs amis. D'ailleurs nous ne l'étions clairement pas et ne cherchions aucunement à le devenir. Mais ce soir, il était là et j'étais là et je n'avais aucunement envie de re-partir ou de lui demander de dégager. Non, il était tard et je n'étais pas la fille la plus en forme de la maison.

Pour Vadim

Les secrets intriguaient beaucoup le russe, prêt à tout pour en découvrir au moins un seul. Et ce, même s'il avait préalablement eu quarante mille indices. Jusqu'ici, il n'en avait pas encore découvert, même s'il avait des idées sur plusieurs candidats. Des micro idées qui pouvaient, qui sait, aboutir sur des idées concrètes qu'il se ferait un plaisir de buzzer. Après avoir passé une soirée dans le salon, en compagnie de quelques candidats, il se leva et se dirigea vers la cabane en bois, là où se situait la petit bouton rouge, objet phare de cette aventure. Loin de lui l'idée de dormir là-bas pour rester près du buzzeur, il voulait y aller quand même, au cas où une fringale du buzzeur se fasse ressentir en pleine nuit. Il y pénétra donc et s'installa sur des coussins. Il s'y sentait bien, et, s'il pouvait y dormir, ce n'était pas une mauvaise idée. Cependant, une personne, plus communément appelée Skyler avait décidé de le déranger, et, à peine arrivée, elle lui parlait mal. Déjà. « Je vais découvrir un secret. » Il n'avait pas réellement répondu à sa question, mais à peine lui avait-il répondu qu'il ferma les yeux et se laissa emporter par le bruit du vent sur le bois de la cabane.

Sa réponse n'était pas celle que j'attendais, mais elle me convenait. Bien qu'elle sous-entendait que je le gênais non ? « Je suppose que tu préférerais que je te laisse seul en compagnie du buzzeur dans ce cas ... »La nui dans la cabane en bois sur le toit n'était donc pas pour ce soir. Il me faudrait trouver une meilleure idée. Les toilettes étaient déjà occupées par Savannah, il me restait donc le cellier, la salon ou même le balcon. C'était une bonne idée le balcon non ? Quoi qu'il en soit, je patientais, attendant calmement la réponse du blondinet quand mon regard se posa sur celui-ci. Me rappelant au passage notre "première discussion", j'avais été glaciale cette fois là, le trouvant mal élevé. Et il vrai que Vadim ne respectait pas grand chose, mais bon. « J'ai été glaciale la première fois qu'on a discuté hein ... Désolée. » J'hochais bêtement les épaules tandis que je continuais de fixer celui-ci. Avait-il eu lui aussi l'idée de dormir ici, ou bien je me faisais des films ?

Il écouta, sans grande attention, ce que la petite brune avait à dire. Elle voulait le laisser ? Tant mieux ! Puis, elle admit qu'elle avait été froide, voire même glaciale, comme le terme qu'elle avait employé, lors de leur première discussion qui n'avait pas été franchement folichon. Il était vrai que leur rencontre ne s'était pas très bien passée et qu'elle avait joué l'antipathique à souhaits. Vadim jugeait souvent au premier regard, à la première discussion, et l'impression qu'il avait quant à Skyler était mauvaise. Très mauvaise. Ce n'était qu'une question de temps pour qu'elle reçoive le courroux du blond. Finalement, il planta son regard glacial dans celui de sa camarade avant de répondre, sèchement. « Nous sommes d'accord. » Inutile de préciser qu'il se voulait méprisant à souhaits et qu'il comptait bien se venger de ce matin là, où il avait essayé d'être gentil, sympathique avec la jeune femme alors qu'elle l'avait lâchement méprisé. Et c'était une chose qu'il détestait par dessus tout, que les gens croient qu'ils soient supérieurs à lui, à son tempérament merdique mais rien n'en était. Ils étaient tous aussi pathétiques que cette émission.

Il semblait vouloir me rendre la monnaie de ma pièce comme on dit puisque cette fois c'est lui qui installait l'ambiance glaciale entres nous deux. Il était donc rancunier. Son attitude me permettait un peu de comprendre ce qu'il avait pu ressentir face à moi, et je culpabilisais d'avantages. Après tout, il ne s'était pas montré si méchant que ça avec moi à la base et j'avais tout de suite agressé. Autant dire, que je ne pense pas être invité à son anniversaire l'année prochaine, ni même à son mariage dans dix ans. Tant pis. On peut pas forcer les gens à nous aimer jusqu'à preuve du contraire. « Tu m'en veux ... je comprends. » J'étais sincère dans mes paroles envers le blond. Je concevais qu'il puisse m'en vouloir avec ce que je lui avais fait subir ce matin là. J'avais même jouer la gosse capricieuse en lui en voulant de m'avoir embrassé pour gagner de l'argent. Tout le monde ne possède pas mes moyens et certains sont réellement ici pour l'argent alors bien entendu qu'ils sont prêt à embrasser toute la maison. Je ne partais pas encore, attendant de voir si Vadim allait y redire quelque chose ou non. Si jamais ce n'était pas le cas, je tournerai vite fait les talons pour fuir cet ambiance de glace.

Vadim se leva alors que la jeune femme parlait encore. Il était vrai qu'il ne l'appréciait pas plus que ça depuis le fameux épisode des escaliers, mais, au final, ils ne se connaissaient pas. Mais que Skyler détesta la cigarette et ceux qui la fument importait peu le russe qui vivait sa vie comme bon lui semblait, et il n'allait pas changer ses habitudes pour des candidats de télé-réalités aussi abruti les uns que les autres. Il se posta devant elle et l'observa, droit dans les yeux. « Embrasse-moi. » Il lâchait cette phrase, d'une voix presque caressante, arborant un sourire de compétition. Il se doutait qu'elle voulait en savoir plus, pourquoi il avait dit ça. C'était clair, pourtant. « Embrasse-moi, pour te faire pardonner. » Il était sérieux et il mettait au défi sa camarade. Il était clair qu'elle ne voudrait peut-être pas, vu la réaction qu'elle arborait lorsqu'il l'avait embrassée pour de l'argent mais, après tout, elle était là pour jouer, non ?

Alors que j'attendais une réaction du blond afin de savoir si je devais le fuir ou non, celui-ci se mit debout et me demanda un baiser. J'arquais un sourcil à cause de toute cette incompréhension qui m'envahissait. A quoi jouait-il au juste ? « Un baiser et tu me pardonne ? Vraiment ? Ce serait trop facile tu ne trouve pas ? » Mais si celui-ci croyait que je n'en étais pas capable, il se trompait. Carrément. Je n'avais pas peur de l'embrasser et avait bien décidé de relever ce "défi". Je m'avançais donc d'avantage vers celui-ci et l'attrapais par la nuque pour venir déposer mes lèvres sur les siennes dans un baiser plutôt doux et sensuel. Rapidement ma langue alla danser avec la sienne. Finalement, je décidai de mettre fin à ce baiser, il avait eu ce qu'il voulait non !? Je reculais donc légèrement fixant le blond sans prononcer un mot. Que pouvais-je dire après tout ? Je n'allais certainement pas lui dire "voilà, c'est fini. Content !? " Cela faisait trop écolière dans la cours de son école.

Le russe aimait les défis, il aimait montrer ses grandes capacités, parfois, il était capable de faire des trucs dangereux seulement pour prouver qu'il n'était pas une flipette. Et, ce soir, il espérait vraiment que Skyler ait aussi un gout prononcé pour les défis, et il venait de lui en proposer un. L'embrasser. Ce n'était pas désagréable. S'il lui avait demandé, c'était parce qu'il croyait qu'elle était un peu trop coincée et aussi car, lorsqu'il l'avait embrassée dans les escaliers, elle s'était mise, presque, en colère, jugeant ne pas aimer son haleine de fumeur. Mais le russe s'en fichait royalement. Puis, pensant le contraire, elle l'embrassait, langoureusement, alors que leurs deux langues valsaient l'une avec l'autre. Se détachant d'elle, il esquissait un léger, fin, sourire, presque étonné parce qui venait de se passer. Mais il n'allait pas la lâcher, pas maintenant, c'était sa marionnette à présent. « Je suis d'accord. Plutôt deux baisers. » Finalement, c'était à son tour d'approcher sa tête et de violer ses lèvres, priant, presque, pour ne pas qu'elle le repousse.