feat. vadim

A la fin du prime, je m'étais vite éclipsée vers le nid. Je m'étais ça sous le compte de la fatigue mais, au contraire, je n'avais pas du tout envie d'aller me coucher. C'était seulement une bonne excuse pour aller m'asseoir seule dans un coin. C'est marrant, en arrivant ici, dans le jeu, je ne me doutais pas que voir les candidats quitter le nid un à un pourrait me faire un tant soit peu mal. Certainement parce-que, durant cette semaine, j'avais été plutôt confiante pour les nominations de Samuel, celui qui nous avait quitté quelques minutes auparavant et avec qui, je pense pouvoir dire, sans me tromper, je m'entendais plutôt bien. Enfin bref, tout ça pour résumer que le voir prendre la porte m'avait un peu, secouée va-t-on dire. J'étais assise dans les escaliers, encore vêtue de ma longue robe noire du prime, sans les hauts escarpins cependant, que j'avais du laisser quelque part dans l'entrée et je pensais. Et notamment au fait que, cette semaine, je ne devais pas prononcer un mot. J'allais certainement avoir beaucoup de mal avec ce semi défi que Cupidon m'avait proposé mais je ferai de mon mieux. Les candidats passaient un à un, ou deux à deux, à côté de moi, pour aller rejoindre les chambres j'imagine et je ne me décidais à les suivre que dans les environs de trois heures du matin, m'infiltrant dans la suite Casanova au lieu de la mienne. Je m'avançais jusqu'à un lit bien précis, puis essayais de voir dans le noir s'il était occupé ou non. D'après ce que j'avais un peu près vu, le lit n'était occupé qu'à moitié. J'en profitais donc pour y prendre place, me plongeant sous la couverture, près du candidat qui s'y trouvait déjà et qui y dormait, d'ailleurs. Ce candidat, c'était Vadim, et j'avais bien dans l'idée de le réveiller, là, maintenant, tout de suite. Prenant le risque de me faire clouer au mur si il le fallait. J'allais user de mes cordes vocales, j'allais le faire, mais je me rappelais aussitôt du dilemme qui m'empêchait de prononcer un mot jusqu'au prime prochain. A la place, je me contentais de caresser le bras du Russe du bout de mes doigts, ce qui restait donc un moyen plutôt doux de réveiller l'habitant, si jamais il daignait se réveiller un jour..

Vadim quitta la piscine après une entrevue avec Lullaby pour se permettre une bonne nuit bien revigorante, qui allait sans doutes le remettre d'aplomb pour la journée qui allait suivre. Le prime avait été long, les dilemmes interminables et les choix absurdes. Les autres candidats préféraient, par exemple, faire passer les autres avant leurs propres intérêts personnels. C'était complétement con, à croire qu'ils n'y avait que des bisounours dans ce nid. Vers deux heures, il se plongea dans son lit, alors que Robyn était absente, visiblement. Les draps et la couverture s'emparaient de la chaleur du russe qui se sentait bien et qui n'eut aucuns mal à se faire enlever par Morphée et ses bras ô combien confortables. Il avait rêvé de beaucoup de chose. Beaucoup de chose fortes intéressantes, comme une scène de sexe torride entre Yasmeen et Hivana, les deux femmes qui avaient été élues les plus sexys du nid. Mouais. Mais ce n'est que vers trois heures et quelques délicieuses brouettes que son rêve fut brisé et que quelqu'un avait osé le réveiller. Volontairement. Comme ça, plouf. Il avait d'abord cru à Robyn, et s'il aurait été vite, il l'aurait déjà étranglée et jetée du haut du toit, mais il s’avérait que ce n'était pas elle. La personne était assez grande, car les jambes des deux jeunes gens se touchaient et, visiblement, c'était des pieds de femmes. Son cerveau fit tilte tout de suite : Hivana. Même si c'était dans le noir, il l'avait déjà vue sous toutes ses coutures, comme lors de leur exquise entrevue sexuelle dans le cellier. Il l'aurait très certainement poussée par terre mais il n'avait pas assez de force, on venait de le réveiller, comme ça, sans ménagements. Quelle pétasse. Cependant, il resta silencieux, pour respecter le sommeil des autres - oui c'est bien de Vadim dont il est question - mais la compagnie de la brune ne le dérangeait pas forcément, et il se ferait une joie de remettre le couvert, là maintenant. Dans son lit. Et celui de Robyn, bien évidemment. Il se rappela très vite qu'elle ne pouvait pas sortir un seul mot de sa tendre bouche, ce qui eut le don de lui faire lâcher un petit rire discret mais qui voulait tout dire : il se moquait d'elle. Tant pis pour elle, après tout. Lui, il pouvait lâcher toutes les pires insultes qu'il souhaitait, et la jeune femme n'allait pas pouvoir le remballer. Ce n'était pas comme si la voix de sa camarade la gonflait plus qu'autre chose, pas vrai ?

Je savais que tenter de réveiller Vadim pourrait mener à une mort prématurée, ainsi qu'au réveil des autres candidats qui dormaient dans cette même chambre, mais honnêtement, je m'en foutais. Dans un sens, il le fallait, j'en avais.. besoin ? Un petit coup de moue, ça arrive à tout le monde, ça n'a rien d'exceptionnel, et chacun a sa façon de s'en débarrasser, la mienne actuellement, c'était le Russe. L'inconditionnel râleur, le blond vexant au caractère autant tordu que détestable, oui, c'était lui, mon remède. D'ailleurs, ma fameuse méthode pour le réveiller marcha à merveilles, et il ouvrit les yeux presque aussi immédiatement. Pendant deux minutes, j'ai cessé de bouger, si j'avais été trop brutale il m'aurait probablement envoyée à la rencontre du sol, et autant être franche, c'était pas ce qui me branchait le plus. J'attendais quelques instants, et me décidais à m'activer de nouveau. Je m'approchais un peu plus encore, allant jusqu'à me retrouver totalement contre lui. Je me débrouillais comme je le pouvais, mais les positions dans lesquelles nous étions n'étaient pas forcément pratique pour ce que j'étais venue chercher auprès du jeune homme. J'ignorais si il réalisait vraiment que je n'étais pas là pour renouveler notre partie de jambes en l'air du cellier, si il avait sentit que j'arriverais à ressentir cet espèce de besoin de l'avoir près de moi en ce moment même. Pour une raison que j'ignore, je passais une main sur son front, repoussant la mèche de cheveux blonds qui y tombait. Je cherchais un moyen de lui véhiculer ce dont j'avais envie, sans utiliser la parole comme convenu avec Cupidon. Après un moment de réflexion, j'en concluais que je n'allais rien lui faire comprendre, soit il le ressentirait et saurait ce que j'attends, soit le fait de venir le rejoindre aussi se révélera être une erreur complète, un acte stupide que je n'aurais jamais du faire. D'ailleurs si la deuxième option était la bonne, il me ferait certainement bientôt payer le fait de l'avoir réveillé et je ne tarderai pas à le regretter.

Quand une fille telle qu'Hivana vient s’immiscer dans votre lit, il n'y a qu'une chose. Une seule chose à laquelle vous pensez tout de suite et qui fait tilt dans votre cerveau. Une fille sexy, qui vient se coller le plus possible contre vous, allant jusqu'à serrer ses seins contre votre torse, passe un doigt gracieusement sur votre front, repoussant une mèche de cheveux et, surtout, muette. Elle voulait baiser. C'était indéniable et c'était complétement normal. A croire que le sexe de Vadim lui avait plu, et elle avait du en voir des tas, des sexes. Finalement, il plaça une main derrière son dos, comme pour resserrer l'étreinte, et, avec l'autre main, il glissa son index sur son ventre avant qu'il ne s'infiltre dans sa petite culotte. Inutile de décrire la suite, quiconque d'un minimum intelligent pouvait l'imaginé. Il sentait ses longs cheveux bruns couler sur ses épaules et, il comptait bien remettre le couvert, continuer un peu ce qu'ils avaient fait lors de leur torride entrevue dans le cellier, pièce où les murs on était marqués à vie. Le fait qu'elle soit silencieuse, voire muette était une chose qui ne dérangeait pas Vadim. Ça l'arrangeait même. Il la préférait silencieuse, plutôt qu'elle ne déblatère ses franches conneries qui avaient le don de l'énerver. Et quand elle avait l'occasion de fermer sa grande gueule, elle ne le faisait pas. Décidément. Le résultat de ce dilemme était un peu une revanche pour toutes ces conneries lâchées au fil de tout ce temps. Peu à peu, il abaissa sa culotte de quelques centimètres de son doigt expert avant de l'embrasser, nouant ainsi, encore un peu plus, le silence de la jeune femme. Il était chaud. Dans tous les sens du terme. Cachés sous la couette, il comptait bien lui faire ce qu'il comptait faire à Shane la semaine précédente : une nuit torride et, surtout, bestiale. Il espérait vraiment que ce soit qu'elle voulait, car si ce n'était pas le cas, faire face à un refus deux fois de suites aurait été une chose qu'il n'aurait pas supporté et, là, on verrait, enfin, le Vadim méchant. Oui oui, jusque là, il avait été entièrement gentil. Hm.

Précisons qu'en venant jusqu'ici, je n'avais, en aucuns cas, envie d'offrir une seconde visite de mon vagin au pénis de Vadim. Même si c'est ce qu'il avait l'air d'avoir compris. J'étais un peu bloquée, et j'eus vraiment un mal fou à réagir, un peu perdue. En quelques secondes à peine je m'étais retrouvée avec la main du Russe sous ma petite culotte, culotte qui commença rapidement à descendre, et les lèvres du blond vinrent à la rencontre des miennes, pour m'embrasser. Je m'éloignais un temps, décollant mon visage du siens avant d'attraper sa main avec la mienne, et lui faire faire le chemin du retour, délicatement, mais bien déterminée à lui faire comprendre que je n'étais clairement pas ici pour ça. Me doutant que ça ne lui plairait certainement pas que j'ose m'opposer à ce qu'il comptait faire, en gros mettre à jour notre partie de jambes en l'air du début de l'aventure, je m'empressais de le serrer dans mes bras avant qu'il ne râle. Ma réaction allait probablement lui sembler pathétique, vous savez, on parle tout de même de Vadim, d'ailleurs je m'estimais heureuse qu'il ne m'ait pas encore virée.. ça aurait très bien pu arriver. Je le tenais donc dans mes bras, lui faisant un câlin lorsque, à force de me retenir, mes larmes tombèrent d'une traite. Lançons les paris, trente secondes avant que le candidat ne me rejette en utilisant le fait que je pleure comme excuse, qui dit mieux ?

Les intentions du blond étaient complétement claires et, ce qu'il voulait, absolument, c'était un second tour. Il regrettait, presque, oui, presque, d'avoir refusé de faire l'amoru à Hivana sur le plan de travail, la dernière fois. Ils auraient pu jouer avec de la chantilly, qui sait... Bref. Il était clair qu'il voulait le faire tout de suite mais Hivana n'était, visiblement pas, d'humeur ce soir et, inutile de dire que ça mettait Vadim dans une situation embarrassante, again. Sans dire un mot, elle prit sa main et la replaça là où elle était tantôt. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi elle était là, pourquoi elle était venue si ce n'était pas pour ce qu'il pensait. Lui, il en avait envie, mais elle non, il fallait faire avec. Puis, sans ménagements, elle s'approcha de lui très vite et elle venait de créer une nouvelle étreinte. Avec hésitation, il passa ses mains dans son dos pour la resserer, si elle se sentait bien, c'était le principal. Il se surprenait lui même. Il devenait de plus en plus gentil au fils des jours et, ce soir, c'était avec Hivana. Son ennemie jurée. Il la détestait de toutes parts. C'était une salope, doublée d'une idiote, la seule chose qu'il aimait bien chez elle, c'était ses seins. Et son vagin, mais pour l'instant il avait été le seul à le voir. Avec Samuel mais il n'est plus des leurs pour en témoigner. Finalement, il sentit quelques gouttes couler sur son épaule. Elle pleurait. Pourquoi était la question qu'il voulait poser mais cela aurait été inutile puisqu'elle ne pourrait pas répondre, trop attachée à son dilemme. Ne sachant pas quoi faire, il fit la première chose qui lui vint en tête et lui adressa un baiser sur le front. Rien de plus, rien de moins.

Je comprenais que le fait de débarquer comme je l'avais fait dans le lit du Russe pouvait lui laisser penser que j'étais là pour autre chose que pour pleurnicher dans ses bras, surtout quand on sait combien nous sommes gentils l'un envers l'autre habituellement. Malheureusement pour lui, ce n'était pas le cas, pas cette fois du moins.. d'ailleurs, vu le vent monstrueux que je m'étais prise quelques semaines auparavant, pas sûre que je retente. Le coup de la glace dans le visage, ça fait marrer la première fois, mais je suis pas certaine d'apprécier un deuxième tour. Enfin bref ! Je ne m'écartais pas, sentir le corps de Vadim contre moi, me retrouver dans ses bras, me réconfortait va-t-on dire. Avant ça j'avais surtout appréhendé qu'il me rejette, et le fait qu'au contraire, il ne le fasse pas, et aille jusqu'à me déposer un baiser sur le front me.. touchait ? Venant de lui, je ne m'y attendais vraiment pas, une agréable surprise. Je me trouvais dans l'incapacité de lui dire ce que j'avais en tête à cet instant là, à cause de mon dilemme qui empêchait tout sons de s'évader de mes lèvres. Et puis, peut-être valait-il mieux que je me taise, finalement. D'une main, j'essuyais mes larmes, et me reculais un peu, observant le blond dans le noir, enfin, du peu que je pouvais le voir, puisque malgré le fait que ma vue se soit habitué à la luminosité pour le moins inexistante qui envahissait la pièce, nous étions, nous ainsi que tous les autres, plongés dans le noir. J'eus un faible sourire en le regardant, même si ma vue était réduite, je l'avais suffisamment vu pour savoir à quoi il ressemblait.

« Ne pleure pas, Hiva'. » Lui souffla-t-il alors qu'elle venait de se détacher de lui. Il n'avait pas trop compris pourquoi elle avait craqué, pourquoi maintenant, pourquoi elle l'avait rejoins dans son lit alors que les deux jeunes gens ne s'aimaient pas du tout. Mais, à croire que les gens sont surprenants, changent rapidement d'avis, et Hivana la première. Depuis le début de l'aventure, il ne l'aimait pas. Il ne la sentait pas, en quelques sortes. Il la trouvait lâche, pour avoir coucher avec lui, lui avoir donné son corps, lui avoir donné l'autorisation de faire ce qu'il voulait d'elle. Elle était une salope, enfin, c'était comme ça que le russe la percevait, car elle avait couché avec lui et, également, avec Samuel. Samuel. C'était peut-être ça, la cause de ses larmes. À vrai dire, Vadim était content que le jeune homme se soit fait éliminer. Il ne l'aimait pas. Pourquoi ? Le russe n'aimait personne, et, Samuel n'avait pas la sympathie du blond car sa tête ne lui revenait juste pas. Mais il avait appris à faire avec, à le voir tout les jours, même s'il avait constamment l'envie de lui casser la gueule. Entendant qu'elle essuyait ses larmes d'un revers de main, il attrapa l'une d'entre elle, et, avec ses deux mains, la serrant, gentiment, comme pour la câliner. Son regard changeait, à présent, et ce n'était peut-être pas plus mal comme ça. Ils s'étaient trop embrouillés, il fallait changer ça. Finalement, il longea ses bras avec ses mains, l'attrapant dans le dos et, à son tour, la serra contre lui. « Ne pleure pas. » Il esquissait un sourire, fin, dans le noir, elle ne pouvait pas le voir mais il se sentait bien dans ses bras et il espérait vraiment qu'elle aussi, elle se sente bien, mais, après tout, elle était venu ici pour ça, pour qu'il la réconforte, et c'était ce qu'il était en train de faire à présent, et ça ne le dérangeait pas du tout. Il passa l'une de ses mains dans sa longue chevelure brune, avant de souffler à son oreille. « Rapproche-toi encore un peu, tu vas dormir ici. Je pense que Robyn ne dira rien si on ne prend pas trop de place. » Elle était mal, il ne savait pas trop pour quoi, à cause du dilemme auquel elle devait faire face, mais il s'en fichait. La réconforter était son envie, son but premier et il comptait bien le faire, et dormir à côté d'une fille telle qu'Hivana n'était pas une chose que tous les hommes refuseraient.

J'ignorais que le Russe, que Vadim, pouvait se montrer si tendre, surtout face à moi. Je pensais que j'aurais rapidement regretter le fait d'être venue noyer mon chagrin dans ses bras, qu'il en aurait profité pour m'écraser encore un peu plus, mais plus le temps en sa compagnie défilait, plus cette idée se dissipait de mes pensées. Ne pleure pas, ses mots raisonnaient dans ma tête sans interruption, si l'on m'avait dit que le blond me parlerait de cette façon, avec tant de.. douceur, je ne l'aurais jamais cru. Qui l'aurait cru, de toutes façons ? D'un geste tout aussi délicat, il me rapprocha une nouvelle fois de lui, je sentais une seconde fois la chaleur de son corps contre le miens, ses bras autour de moi. Je me sentais mal, mais il atténuait tout ça, il éloignait tout ce qui me chagrinait. Peut-être était-ce la fatigue qui me jouait des tours, quoiqu'il en soit, j'allais vraiment mieux tant qu'il restait là, près de moi. Il m'invita, en quelques sortes, à passer la nuit, là, avec lui. Je pensais immédiatement à Robyn, qu'en penserait-elle ? Mais il exila rapidement la candidate de mon esprit, me rassurant qu'elle ne dirait probablement rien. Me collant encore un peu plus à lui, je me laissais emporter, ne luttant plus contre la fatigue en fermant mes yeux. Aucun Morphée à l'horizon ce soir, je le trompais avec Vadim, m'endormant dans ses bras peu de temps après.

topic terminé.