Air, j’avais besoin d’air. Comment la production avait pu penser un instant que nous supporterions d’être ainsi enfermé si longtemps ? Le fait de devoir monter plusieurs étages avant de pouvoir avoir un peu d’air frais était franchement désagréable mais soit, ce n’est pas comme j’étais en mauvaise condition physique gros ou whatever. Je montai alors ces escaliers assez rapidement, trop rapidement en fait car une fois en haut j’allai tout de suite m’asseoir près des tables. Je restai là quelques instants à regarder les toits des maisons alentour avant que je n’entende quelqu’un arriver derrière moi, je me retournai et vit Quinn. Je lui souris « Salut. » dis-je.

Il était dans les dix-huit heures, et pourtant, le ciel était toujours aussi lumineux. C'était l'une des raisons pour lesquelles aimait cette période de l'année. En été - nous n'y étions pas encore, mais presque - il faisait clair très tôt jusqu'à très tard. C'était agréable, et ça lui ôtait quelque peu ce sentiment nul de perdre son temps. Lorsque la nuit est tombée, on a l'impression qu'il est l'heure d'aller dormir, sauf que lorsqu'il est à peine huit heures, on a plus qu'à aller faire un remake de l'américain moyen devant sa télévision. Le jeune homme, plutôt hyperactif, avait horreur de ça. Bref, il était sorti sur le toit pour profiter du bon temps. Assis à une table, un peu plus loin, il aperçu une tête brune, qui se tourna dans sa direction à son approche, un sourire aux lèvres. « Soirbon. » Lennon ne verrait aucun inconvénient à ce que Quinn se laisse tomber sur la chaise face à lui, n'est-ce pas ? Non, bien sûr. « Alors, il parait que c'est toi le plus riche de la maison ? Ça te dirait d'être mon meilleur ami ? » dit-il en souriant à son tour. À vrai dire, à part les informations données par le présentateur, Cupidon, et les rares fois où il l'avait entendu parler, l'anglais ne connaissait pas grand chose de Lennon.

Je vis le jeune homme s’asseoir en face de moi et je me retournai totalement face à lui puisque je ne m’étais pas mit droit sur ma chaise. Je posai mes coudes sur la table qui nous séparait et réalisa alors que Quinn avait raison, depuis le départ de Samuel j’étais à nouveau le plus riche de la maison et donc la cible numéro un, logiquement. « Ca dépend, t’es pas riche toi, pourquoi tu serais mon meilleur ami ? » lui demandais-je avec un petit sourire, je ne pensais pas que le jeune pourrait mal réagir, il me semblait sympathique, le genre à être sans cesse de bonne humeur en fait.

Quinn éclata de rire. C'est vrai, après tout. C'était quoi, 13 000 euros, comparé à 30 000 et de poussières ? Ben le tiers. Ouais, le jeune homme sait compter. Il ouvrit de grands yeux, faussement indigné, incrédule. « Je peux t'offrir, euh... » Il fit mine de réfléchir, regardant autour de lui, comme s'il cherchait un truc à lui refiler. Avant de retourner le regard vers lui, plantant ses yeux droit dans ceux de Lennon, en faisant un regard brillant d'enfant plein d'innocence. « De l'amour ! » Il resta comme ça un instant, avant d'afficher un sourire en coin, plus mystérieux. « Je suis sûr que tu rêves encore du doux touché de mes lèvres sur les tiennes... » susurra-t-il. Il se remémora vaguement la première semaine dans le nid, et cette fameuse partie géante de la bouteille. Ce fut drôle.

Lorsque le jeune homme déclara qu’il pouvait m’offrir de l’amour en échange, j’éclatai d’un grand rire franc, je n’avais pas pu me retenir, son air était tellement sérieux ! On pouvait dire qu’il jouait bien. Je repris rapidement mon sérieux et c’est lorsque Quinn aborda clairement le sujet que je compris qu’il faisait allusion au jeu de la bouteille que nous avions fait la première semaine. Je souris, toujours amusé. « J’y pense à chaque seconde tu n’imagines même pas. » répliquais-je sur le même ton que le jeune homme, me demandant comment il allait réagir à ça.