Si elle est là, c'est parce qu'on lui a conseillé d'aller là-bas. Comme elle est du genre à écouter les autres, Ismène n'a pas hésité à foncer. Elle l'aurait bien fait avec quelqu'un, mais n'ayant pas osé importuné quelqu'un pour le faire avec elle, elle est là toute seule. Mais être seule, ne veut pas dire s'emmerder. Au contraire, elle peut s'amuser comme une folle toute en étant seule. Elle le fait depuis un moment déjà. Une fois arrivée, elle affronte l'épreuve du tapis roulant, tout en se tenant sa jupe : pour ne pas tomber et pour ne pas que celle-ci en montre trop en se soulevant. Après, elle passe le moment de la piscine. Cette fois, elle se moque de savoir si les caméras filment sa culotte et ses fesses. Après un moment, elle sort de là et c'est là que les difficultés commencent... Un labyrinthe en verre. C'est toujours une crainte de se perdre, qu'elle a en elle dans un labyrinthe. Pourtant, emportée par optimisme, elle sait qu'elle ne pourra rester coincée ici pour toujours. Non seulement parce que si elle ne trouve pas la sortie, on ira bien l'aider grâce aux caméras, mais aussi parce que ce ne doit pas être bien compliqué. Une fois, elle a entendu dire qui fallait parcourir un labyrinthe sans réfléchir à quel chemin prendre. Qu'il fallait laisser le hasard faire les choses et qu'il fallait foncer. C'est ce qu'elle fait. Elle traverse le labyrinthe sans penser, en se dépêchant, à petite foulée, mais rapides. Elle lâche parfois de petits rires quand, de justesse, elle évite des murs transparent. Elle fait une seule pause, pour reprendre son souffle, avant de reprendre. Finalement, au bout de quelques minutes, elle aperçois quelqu'un au loin. Elle lui fait un signe, tout en courant dans sa direction, mais un bruit sourd se fait entendre. « AAAAAAHahah ! » Un cri relativement aiguë et enfantin se fait entendre. Il émane de la bouche d'Ismène, qui vient de taper si fort contre une parois qu'elle en tombe en arrière. Boum ! Sur les fesses. Elle est sonnée sur le coup et elle s'allonge instinctivement sur le sol... Avant de finalement laisser échapper un rire. La honte, elle voulait le rejoindre, mais elle n'a absolument pas remarqué la paroi les séparant...

AVEC SIGVARD

Je suis assis au milieu du labyrinthe de verre, complètement paumé mais pas angoissé. Puis un cri strident et une fille par terre, assommée. Ok, une vingtaine de minutes plus tôt… D'un coup de tête, je quitte le dortoir Coppola où je faisais une sieste parce que le décalage horaire, c'est pas évident pour moi. Et je me retrouve là, au palais du rire. Je pars seul parce que de toutes façons, il y a pas vraiment d'intimité ici. Il y a des candidats partout, à chaque endroit. Je pars peut-être seul mais je sais que je vais forcément croiser quelqu'un ici. Là, je vois le labyrinthe de verre. Il y a une voix intérieure qui me dit de pas y aller mais ma curiosité est toujours plus forte qu'elle. Je m'aventure donc dans le labyrinthe et ce truc va finir par me rendre fou. J'avance sans savoir où je vais, je suis perdu, je retourne sur mes pas mais les chemins semblent s'être modifiés. Puis la seule chose que je vois sur les parois, c'est ma tête de paumé de la vie qui se reflète sur le verre. Pour une fois, je crois que j'aurai bien fait d'écouter la petite voix dans ma tête. Au bout d'un moment, je hausse les épaules et décide de faire une pause. Je m'assois par terre, me demandant comment je vais faire pour sortir d'ici et quand je repense à cette situation cocasse, j'éclate de rire. Je mets du temps à comprendre que quelqu'un court dans ma direction. Je la regarde faire sans rien dire, essayant de comprendre pour elle court si rapidement alors qu'une vitre nous sépare. « AAAAAAHahah ! » Son cri répond à ma question, elle n'avait pas vu la vitre. Les fesses à terre, elle semble tellement sonnée que je peux même voir les petites étoiles tourner autour de sa tête. Elle rigole et je rigole aussi, avant de me lever et de faire le tour pour la rejoindre. « Ca va ? Tu t'es pas fait trop mal, j'espère. » dis-je en l'aidant à se relever.

Parfois elle ne réfléchit pas et se hâte trop. Elle est tellement contente de voir quelqu'un, qu'elle fonce. Sans vraiment se demander si l'illusion d'une cloison vide était réelle ou pas. Evidemment que non, la paroi de verre est bien là. En plus, il lui suffisait de contourner cette paroi pour le rejoindre. Non elle court, elle crie, elle tombe. Elle se demande ce qui lui a fait le plus mal : se prendre la vitre ou tomber violemment sur ses fesses. En tout cas, plus de peur que de mal, parce qu'elle ne peut s'empêcher de rire. C'est toujours comme ça avec elle : elle rit très souvent. Même quand c'est elle qui est ridicule : après tout, le ridicule ne tue pas. Sur le coup, elle ne fait plus attention au garçon qu'elle avait tenté de rejoindre. Elle le relègue au second plan pour quelques minutes. Pourtant son rire l'atteint, ce qui la fait sourire de plus belle. De une il n'a pas été indifférent à elle, de deux il n'est pas du genre à paniquer pour si peu. Elle n'ont plus, quoiqu'elle aurait rejoint plus rapidement la personne. En tout cas il arrive et elle ouvre enfin les yeux. « Ca va ? Tu t'es pas fait trop mal, j'espère. » Il est mignon ce garçon. L'idée de penser la fait légèrement rougir, alors elle fait diversion. « Ouh ! C'est beau ce petit amas de cheveux que t'as l'a... » Elle lève sa main en l'air pour désigner ses cheveux. Elle sourit. Elle n'est pas dans les vapes, ni rien, c'est vrai, elle aime simplement les trucs un peu excentrique. Comme une coiffure comme celle-ci. Finalement elle se frotte un peu la tête. « Mais non je crois que c'est bon, j'ai rien de cassé ! J'ai même presque rien sentit, quoique un peu à mon nez et un peu à mes fesses, mais ça va super ! » Ca l'a boosté n'empêche. Elle se laisse relever. « Merci... » Ajoute-t-elle à son attention, c'est vraiment gentil. Elle passe ses mains sur sa robe pour en enlever les possibles poussières. « Et j'ai le droit de connaître le nom de mon sauveur? » Bon, il ne l'a pas vraiment sauvé, mais c'est bien l'occasion de savoir comment ce jeune homme s'appelle.

Debout près d'elle, je la regarde attentivement. Histoire de vérifier qu'elle a rien de cassé. Sa chute a plutôt été violente, faut le reconnaitre. Elle fait que sourire. Peut être qu'elle est un peu sonnée. Ses yeux regardent mes cheveux. Ok, je devine que c'est ce qui l'impressionne. « Ouh ! C'est beau ce petit amas de cheveux que t'as l'a... » Je la regarde en souriant, passant une main dans mes fameux cheveux. « Oui on me le dit souvent, merci. » Sa main se lève vers mes cheveux, comme si elle voulait les toucher mais elle ne le fait pas. C'est étrange de voir comment cette partie de moi fascine. Mais bon, ça fait toujours plaisir de recevoir des compliments sur le sujet. Il y a bien des jours où je suis tenté de tout couper. « Tu es sûre que tu vas bien ? » C'est vrai, j'insiste parce qu'elle a pas répondu à ma question, trop occupée à regarder mes cheveux. Bien que ça me flatte, c'est quand même plus important qu'elle se concentre sur elle. C'est la merde si elle s'est cassée quelque chose. « Mais non je crois que c'est bon, j'ai rien de cassé ! J'ai même presque rien sentit, quoique un peu à mon nez et un peu à mes fesses, mais ça va super ! » Bonne nouvelle. Je l'aide à se relever lentement, faudrait pas qu'elle fasse un faux mouvement. « Merci... » Elle arrange sa robe après sa chute et je secoue la tête en souriant. « De rien, c'est normal. C'est un peu ma faute. C'est moi que tu venais voir. » Et oui, c'est ça l'histoire à la base, non ? Elle courait dans ma direction. Je me serais senti bien trop coupable si elle s'était fait mal. « Et j'ai le droit de connaître le nom de mon sauveur? » En rigolant, je prends une pose de sergent, avec ma main contre mon front, me tenant très droit. « Sigvard pour te servir. Et toi, belle demoiselle en détresse ? » Je reprends ma position initiale. Maintenant, j'en ai un peu marre de ce labyrinthe. Je veux sortir. Ah mais oui, je suis bloqué ici, je me souviens plus du chemin. Génial. Je me tourne vers la petite rouquine, en souriant. « Tu sais, ça tombe bien que tu sois là. A ton tour de m'aider. Je suis perdu. »

« Oui on me le dit souvent, merci. » C'est vrai qu'il a des beaux cheveux. Elle est sûre qu'elle n'est absolument pas la seule à vouloir les toucher et en ressentir peut-être leur douceur. Oui, on dirait un un amas de coton, ou un nuage tout doux. Non pas qu'elle a déjà été sur un nuage, évidemment, elle ne fait qu'imaginer. Il a l'air de s'inquiéter pour elle, c'est mignon, mais elle le rassure. Tout va bien. C'est que ça a été un peu brutal et qu'elle ne l'a pas sentit venir. Elle aurait pu se casser le nez, ou se faire très mal aux fesses, mais rien de tout cela. Apparemment, elle est costaud la jeune fille. Il prend la responsabilité sur lui et elle trouve ça encore plus mignon, mais non, ce n'est absolument pas de sa faute. Si elle regardait plus loin que le bout de son nez parfois, elle l'aurait bien vu cette paroi transparente. Ou elle aurait fait attention de courir avec ses mains devant. Quand elle lui demande son prénom, il prend un rôle de militaire, qui la fait rire. Elle pose sa main devant sa bouche, un air amusé. « Sigvard pour te servir. Et toi, belle demoiselle en détresse ? » Elle mordille un peu sa lèvre. Belle quand même pas et pas si en détresse que ça. Elle met ses mains derrière son dos. « Ismène ! » Répond-t-elle joyeusement. Sigvard, c'est un prénom pas du tout commode, enfin, très peu vu. Elle ne l'a même jamais entendu. Elle ne veut pas pour autant l'importuner en lui demandant d'où il vient : elle le fait quasiment avec tout le monde donc ça devient lassant. « Tu sais, ça tombe bien que tu sois là. A ton tour de m'aider. Je suis perdu. » Ismène fait une petite moue suivi d'une petite grimace. Elle ne sait pas si son aide sera précieuse. « Oh tu sais... » Elle commence, cherchant une petite excuse pour ne pas lui donner de faux espoirs, mais finalement une idée traversa son esprit. « Oh mais ! J'ai vu un truc à la télé une fois, ils disaient comment sortir d'un labyrinthe sans se perdre ! Mais j'sais pas trop si je devrais te le dire... » Elle rit. Quand même, il est gentil avec elle, elle ne va pas le laisser moisir ici. « Ils disent qu'il faut toujours garder sa main droite sur la paroi de droite. Et normalement en suivant le mur, tu trouves la sortie ! » Elle hausse les épaules. Facile, mais elle n'a jamais essayé. Alors elle pose sa main droite contre la paroi et commence à marcher. Qui ne tente rien n'a rien...