ZAYNE.



Dimanche matin. Levé assez facile, en fait. Je dormais bien ici, bien que je ne passais jamais la nuit dans le même lit. Non, détrompes-toi, je ne suis pas la relève de Shane ! Enfin, c'est pas le moment de balancer sur les candidats, hein. Il était aux environs de dix heures du matin. Je me dirigeais dans la cuisine, histoire de prendre un bon café après avoir prit une bonne douche. Dehors, le soleil. Je voulais donc en profiter. Après réflexion, étant donné que le balcon est à l'intérieur, ça allait être difficile pour profiter du soleil, mais de toute façon, si il y avait quelques nageurs, je pourrai admirer les corps de ces beaux jeunes hommes sans problèmes. Oui, j'ai un petit côté voyeuse, c'est vrai. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je remontais les marches, passais la porte fenêtre et vint m'installer à la rambarde. Malheureusement pour moi, il n'y avait personne dans cette fichue piscine. Haussant les épaules pour moi-même, une moue sur le visage, je portais la tasse de café à mes lèvres. Bien. Je devais à présent réfléchir: qui sera ma première victime ? J'avais l'intention de passer à l'attaque pour de bon ! J'avais juste un peu de temps pour me remettre dans le bain, mais autant vous dire que j'y suis bien trempée, là hein. Espérons seulement que je ne me noies, n'est-ce pas ?

Comme à mon habitude je fus debout de bonne heure. Je faisais toujours parti des derniers couchés, mais premiers levés. Dormir comme une marmotte très peu pour moi. 6 à 7h de sommeil par nuit me suffisaient amplement pour être en forme toute la journée. Et en plus de cela je n'étais même pas grincheux le matin. Pas besoin d'un café ou de prendre une douche pour être de bonne humeur. Évidemment se lever si tôt, voulait dire un peu de solitude dans la mesure où la plupart des habitants dormaient encore à points fermés. Mais ça ne me dérangeait pas un peu de calme. J'en profitais pour faire mon entrainement quotidien, ce n'était pas parce que j'étais enfermé dans cet hôtel que je devais me laisser aller. Une douche plus tard, alors que j'allais me rendre dans le salon, j'aperçus Charlie sur le balcon toute seule. N'ayant jamais vraiment eu l'occasion de lui parler, autant en profiter. C'est ainsi qu'en short, tshirt et tong je me pointai sur le balcon, et m'appuyai à la rambarde à ses côtés. Je regardai l'eau paisible juste en dessous de nous.  « T'as jamais eu envie de sauter ?  » demandais je le plus naturellement du monde. Le pire c'est que je paraissais tout ce qu'il y a de plus sérieux. Évidemment dans ma tête je ne pensais pas genre sauter pour se suicider, mais plutôt atterrir dans la piscine, mais il est vrai que mes paroles pouvaient porter à confusion.

Je tournais le visage vers le jeune homme qui venait de me rejoindre. Ben tiens, j'avais trouvé ma première victime (héhéhéhé). Je haussais légèrement les sourcils. Sauter ? Genre... Pour mourir ? Ou pour plonger dans cette magnifique piscine ? Quoi qu'il en soit, aucun des deux. J'étais du genre à avoir le vertige et je ne pourrais jamais faire ça. Evidemment, quand on est derrière la rambarde, en sécurité, on ne ressent pas la peur du vide. Mais si je devais sauter, jamais de la vie !

« Pas vraiment non. » lâchais-je, sceptique. Cet homme avait-il des tendances suicidaires ? Non, pourtant, Zayne (c'était son prénom, n'est-ce pas ?) ne semblait pas vouloir mourir lorsque je l'avais vu à la télévision. Hum. Je gardais le silence quelques secondes avant d'ajouter dans un sourire.

« Par contre, je suis pratiquement sûre que certains ou certaines meurent d'envie de me pousser. » Je marquais une pause, me tournant complètement vers lui, tasse en main et déclarais, l'air taquin:

« Pas toi ? »

Cette piscine me faisait de l'œil à chaque fois que je la voyais du haut du balcon. Mon côté casse cou avait terriblement envie d'enjamber la rambarde, et faire un magnifique plongeon dans l'eau. Bon évidemment il y avait aussi des chances que je m'écrase comme une crêpe sur le sol. Minimes tellement j'étais sur de pouvoir réussir mon cou. Après tout j'avais déjà fait bien pire et plus débile ! Sauter dans le vide ça me connaissait, j'en avais fait mon métier. Et vivre dans cet hôtel changeait radicalement mes habitudes quotidiennes, moi qui vivait pour l'adrénaline et les sensations fortes. Évidemment ma question laissa perplexe Charlie. A croire qu'il n'y avait que moi ayant l'idée saugrenue de faire un petit plongeon.  « Je suis persuadé qu'avec un peu concentration j'atteins la piscine sans problèmes » Pour finalement balayer cette idée d'un geste de la main et me concentrer pleinement sur Charlie. J'esquissai un sourire  « Pourquoi aurais je envie de pousser une magnifique jeune femme telle que toi ? » Avant de finalement lui demander.  « Tu comptes rester encore longtemps dans le Nid d'amour ? » Non pas que sa présence me dérangeait, j'étais simplement curieux.

Hum. Je restai perplexe face à cette déclaration. Et même si j'avais la fâcheuse habitude de mettre les gens au défi, je n'avais pas envie de courir le risque qu'il meurt, là, sous mes yeux, par ma faute.

« J'éviterai que tu nous fasses le saut de l'ange. » lançais-je dans un sourire. Oui, manquerait plus qu'un mort dans FL, tiens. Je ris légèrement à sa question. Ouais, ouais, c'est ça. Fais le lèche avec moi, petit con (c'est affectif, hein).

« J'en sais rien... Amour passionnel, quoi. »

Je marquais une pause, sourire aux lèvres, plantant mon regard dans le siens. Puis, me détournant, je reportais mon regard sur la pisicine. Sa question me fit rire, haussant les sourcls, je retournais vers lui, posais ma tasse sur la rambarde et croisais les bras.

« Ca veut dire quoi, ça ? Tu veux déjà me voir partir ?... J'te fais trop peur, c'pour ça ! »

 « Boooon très bien, je vais essayer de refréner mes ardeurs alors » dis je sur un ton du genre ça me coutait beaucoup de ne pas faire ce saut de l'ange. Mais bon je ne promettais pas que d'ici la fin de l'aventure je le fasse réellement. Pour l'instant la raison l'emportait c'était déjà ça. Quand je lui avouais n'avoir aucune raison de la pousser dans le vide, elle donna celle de l'amour passionnel. Haha.  « Aaah parce qu'on s'aime déjà passionnément. Tu vas vite en besogne dis moi.  Mais c'est une raison qui tient la route » concédais je un sourire aux lèvres. Avant qu'elle ne fasse mine de s'offusquer, arguant que je désirais la voir partir.  « Comment t'as fait pour deviner ? Moi qui pourtant croyait très bien cacher ma terreur ! Mais j'avoue, tu me fais tellement peur, que je suis à deux doigts de te pousser du balcon, par par amour passionnel, mais pour t'éviter de parler » répliquais je en plaisantant. En vérité elle ne me faisait pas peur le moins du monde, au contraire je trouvais ça sympa qu'elle soit là pour mettre les candidats en danger. Le risque ça me connaissait !