ft. zayne

Son jazz en main, Quinn venait de terminer le bol de céréales qu'il s'était servit à pas d'heure. Grignoter tout un bol de céréales à dix-sept heures, c'était bien une des habitudes qu'il ne pouvait avoir pris que dans le nid d'amour. Bien qu'il n'ait jamais raté une occasion de désobéir à sa mère lorsqu'il était gosse, en mangeant tout ce qu'il pouvait trouver à n'importe quel moment de la journée, il avait finit par prendre l'habitude de ne manger qu'aux repas. Bref, il faisait tourner son chapeau entre ses doigts en se dirigeant vers le deuxième étage. C'était sans raison particulière qu'il grimpait les escaliers, et, de fait, une fois arrivé dans le couloir, il n'était pas plus inspiré par une quelconque occupation qu'à l'intérieur de la maison. En se promenant, et en balayant les différentes pièces des yeux, il aperçut, dans la suite Juliette, un homme assis sur le lit, dos à lui, un homme qu'il reconnut comme étant Zayne. Il ne lui avait jamais réellement parlé, en deux mois de jeu, ce qui était plutôt incroyable. Deux-trois vannes par-ci, par-là, rien de plus. Sans se poser plus de questions, donc, il se dirigea vers lui sur la pointe des pieds. « Me voilà, mon amour. Je n'ai pas été trop longue, j'espère ? » glissa-t-il à l'oreille de Zayne en s'asseyant à côté de lui. Il n'était jamais trop tard pour faire connaissance, pas vrai ? « Désolé si t'attendais quelqu'un d'autre, mais il va falloir que tu me tiennes compagnie. » Grand sourire.

La maison se faisait de plus en plus vide. En l'espace d'un prime nous avions perdu 3 candidats. Catalina, Yasmeen et Shannon. Trois filles que j'aimais beaucoup. Je sentais que la semaine allait être trèeeeeees longue. Les activités dans cette maison étaient réduites – j'en avais fait le tour depuis bien longtemps – et la compagnie laissait désirer parfois. Moins de candidats, plus de chance de tomber sur Micah, Caleb ou Vadim. Trois personnes qui ne me portaient pas dans leur cœur, et franchement j'en avais marre de me prendre la tête avec eux. Enfin c'était surtout eux qui cherchaient les embrouilles m'enfin. Ne sachant que faire, je déambulai telle une âme en peine dans l'hôtel. Jusqu'à ce que je m'arrête dans la chambre Juliette. Allez savoir pourquoi...Je m'assis sur le lit, avant de me rappeler que certaines choses pas très catholiques avaient du se produire en ces lieux. Je m'apprêtais à repartir lorsque la voix d'un homme raisonna à mes oreilles, ce qui me prit par surprise. Quinn. Je ne l'avais guère entendu arriver, probablement fait exprès. J'allais apparemment devoir me coltiner sa compagnie. Qui en réalité ne me dérangeait pas le moins du monde. Bien que nous n'ayons eu guère l'occasion de parler réellement, j'aimais bien le jeune homme. Il était doté d'un humour, que forcément je ne pouvais qu'apprécier.  « Mais je n'attendais que toi ma chérie, tu en as mis du temps ! Je commençais à m'impatienter. » répondis je sur le même ton que Quinn.  « Qu'est ce qui t'a prit autant de temps ? J'espère que tu n'étais pas en train de me faire des infidélités ! »

En entendant Zayne lui répondre, Quinn ne put s'empêcher de sourire. Il avait constaté la veille, tandis qu'il tentait de s'endormir, que si on refaisait un petit tour de son aventure, le nombre de liens qu'il avait tissé au fil des semaines penchait nettement du côté des filles. Bien sûr, dès le début, il y avait eu un déficit en testostérone, mais lui qui, pourtant, avait tendance à traîner plus avec des hommes dans sa vie de tous les jours, ne s'était pas fait de réels amis mâles au sein du nid. Il y avait eu, quoi ? ou plutôt, qui ? Il s'était bien entendu avec Skyden, avec qui ça avait tout de suite collé, Félix, et Lennon. Et encore, il ne pouvait qualifier aucun des trois d'ami. Peut-être disons Skyden. C'est tout. Donc, il ne pouvait nier qu'une compagnie masculine, pour changer, était assez rafraichissante. Pour répondre à Zayne, le jeune anglais eu un regard à la fois larmoyant et séducteur. « Mais enfin, comment peux-tu penser une chose pareille ? C'est cette Skyler qui essayait de me faire des tresses ! Aucun savoir-vivre celle-là. Une vrai dévergondée. Tu sais que je ne laisserais personne me toucher à part toi... » Et il battit des paupières, la tête légèrement penchée sur le côté.

Étrangement comme Quinn, au sein de l'hôtel je m'étais lié beaucoup plus facilement avec les filles. Andréa, Lylou, Shannon, Shane, Yasmeen ou même Skyler ou Hivana. Et chez les garçons ? Euh... Bah j'avais beau chercher je ne trouvais pas. A la limite au début je m'entendais bien avec Micah, puis il avait prit le parti de son frère...Et du coup par défaut Vadim aussi ne m'aimait guère. Alors qu'à l'extérieur, pas du tout, je m'entendais très bien avec les mecs, je sortais souvent avec ma bande de potes. Pas de soucis. Alors je ne saurais pas trop expliquer pourquoi ici ce n'était pas le cas. Mais en tout cas je comptais bien rattraper cette erreur avec Quinn. Bon sauf que là on faisait plus viril, puisqu'il jouait la femme amoureuse. A voir son petit air minaudé, j'eus beaucoup de mal à retenir un fou rire. Cependant je tins bon, et joua même le mec en colère. « Non je ne le sais pas ! Je ne le sais plus ! Et cette Skyler...Je m'en doutais ! Sous ses airs innocents se cache une vraie démone. Je n'en reviens pas qu'elle ai essayer de faire une chose pareille ! Des tresses ! » Genre c'était un acte horrible. « Il n'y a que moi qui ai le droit de t'en faire. De toute manière elle a toujours été jalouse de notre bonheur. Mais ooooh non, elle n'arrivera pas à nous séparer.»

Contrairement à beaucoup d'autres qui auraient simplement traité Quinn de gamin, con, débile, attardé du bulbe, dérangé mental, Zayne, lui, jouait le jeu. Certes, ce n'était pas particulièrement mature comme discussion, mais après tout, qui s'en souciait ? Savoir jouer les immatures pour se détendre, lorsque la situation l'imposait, pouvait être une preuve de maturité. « Je... J'étais trop effrayée, je n'ai pas pu m'enfuir... » Pendant un instant, il s'imagina, terrorisé, aux prises de son amie, qui, un rire diabolique s'échappant de ses lèvres, le menaçant de lui faire encore plus de tresses s'il essayait de s'échapper. La véracité de cette scènette mentale faillit le faire éclater de rire. Finalement, son visage se décomposa, avant de prendre un air sérieux. Il se pencha vers Zayne. « Mon amour, je... Je dois t'avouer quelque chose ! Je n'en peux plus ! Je suis désolée, mon amour mais je... Je suis un homme ! la sorcière m'a transformé ! voilà ! c'est dit ! » S'il avait voulut en rajouter encore plus dans l'exagération, il se serait jeté à plat ventre sur le lit, et aurait commencé à hurler en taper des mains et des pieds. Mais quand même. Faut pas exagérer non plus, s'il vous plait.