Wendy & Billie
LE 25 SEPTEMBRE 2011 DANS LA MATINEE

Franchir le Labyrinthe. J'étais tentée par cette petite clochette depuis mon arrivée dans le nid d'amour, mais voilà, j'avais beau être curieuse, je préférais l'ignorance... Tant que l'endroit restait un mystère, je pouvais m'attendre à tout et n'importe quoi. Tant que je ne savais pas ce que cette clochette gardait, la pièce pouvait se changer et prendre diverse forme, alors que quand les portes de cet endroit mystérieux serait ouverte, il n'y aurait plus de magie, plus rien, ce serait simplement une pièce. Oh, j'étais certaine qu'elle comblerait mes désirs, mais ... Bon d'accord. J'étais bizarre. Je lançais un dernier regard à cette clochette, m'enfonçant dans les galerie du labyrinthe des merveilles comme j'aimais l’appeler depuis le tout premier rouge. Ces lieux m’hypnotisaient. Chaque fois que j'y entrais, j'avais l'impression d'endosser le rôle de quelqu'un d'autre. La semaine dernière, j'y avais rencontrer Manech qui jouait parfaitement le lièvre de Mars. Et cette semaine? Peut-être la reine rouge, puisque je n'étais plus elle. vêtue d'une jupe courte, fleurie et taille hautes qui revenait par dessus une blouse noir, je serais certainement une fleur pour cette fois. Une fleur du jardin des fleurs. Je laissais mes doigts effleurer doucement les parois de ce labyrinthe, un sourire distrait attaché à mes lippes. Et finalement une voix. Elle venait de devant, de derrière, de droite et de gauche. Sans perdre mon sourire, je tournais sur moi même, cherchant à qui appartenait cette voix. Boum. Collision. Mes paupières papillonnaient, mes orbes se posaient sur les boucles blondine de Wendy. J'ouvrais grandement les yeux, utilisant mes mains pour essuyer ses épaules comme si une poussière invisible les recouvrait. Désolée. Oui, il valait mieux s'excuser. Parce que si certains disait qu'elle avait simplement du caractère, d'autre précisait qu'il était plutôt mauvais. Moi? Je préférais me faire une idée par moi même... Tout en étant sur mes gardes, histoire qu'elle ne me saute pas dessus pour me mordre.

Wendy était réellement amoureuse de cette aventure, enfin surtout des lieux qu'elle contenait. Un labyrinthe. Personne n'aurait jamais eut l'idée d'incorporer un labyrinthe dans une villa. Sauf Cupidon, visiblement. Et ce n'était pas une mauvaise idée, non, c'était même une très bonne idée puisque la jeune femme avait décidé de s'aventurer un peu plus que la dernière fois à l'intérieur de ce labyrinthe qui l'intriguait tant. Un peu comme Alice, elle vagabondait entre les haies, chantonnant quelques petits airs qu'elle connaissait bien, espérant, quand même, tomber sur une personne, sur un autre candidat, l'un de ses colocataires pour traverser ce micmac. Ses mains caressaient les haies, ses pieds sautillaient presque. On aurait dit une enfant. Il ne manquait plus que les petites couettes, mais ça, c'était toujours possible d'en faire, même au beau milieu d'un labyrinthe. Ce qu'elle n'avait pas pensé, par contre, c'était le chemin du retour. Prise de panique folle, elle se mit à courir, dans tous les sens, aillant peur de ne plus retrouver la sortie. « Eh oooooh ! » Mince, quelle conne. Voilà qu'elle se mangeait quelqu'un. Une brune, la brune, c'te brune. Billie. D'abord sonnée de s'être percutée à une autre candidate, la belle se sentit très vite rassurée. Un mal pour un bien, en fait, puis-qu’au moins, elles allaient pouvoir faire la route ensemble. Enfin si elle s'en rappelait aussi, elle. Sinon ce serait ballot. Elles resteraient là, en train de se dessécher. Beurk. Elle regarda la jeune femme tout en haussant un sourcil. « Tu es bizarre. » fit-elle, avant de sourire comme une abrutie. Elle se tourna, par la suite, continuant alors la route du retour, beaucoup plus tranquillement qu'il y a quelques secondes. « Bon, tu me suis? » dit-elle à la jeune femme qui était située derrière elle. Elle ne la voyait pas, mais sentir une présence était quand même quelque chose de rassurant.

Tu es bizarre. Ce n'était pas la première fois que je l'entendais depuis que j'étais dans le nid d'amour. Ce n'était pas la première fois que je l'entendais tout court. Si cela me vexait? Hm. Non, en fait, non. Etre bizarre, ce n'était pas spécialement un mal en soi, ou du moins, cela ne l'était pas pour moi. Être bizarre, c'était surtout être différent et ma différence me plaisait. Bon, c'est vraie que j'avais conscience que certains de mes comportements n'étaient pas rationnels, je le savais, j'en avais consciences, mais cela faisait aussi partie de moi, c'était moi et je ne voulais pas que les choses soit différentes. Merci. Je le prenais pour un compliment. Elle voulait que je la suive. Boarf... Elle ne prenait pas le bon chemin... Pourquoi retournait-elle en arrière? Pourquoi retournait-elle vers l'entrée du labyrinthe. Une moue perplexe s'emparait de mes traits, je quittais ma position pour suivre la blondinette à travers les galeries. Elle devait savoir ce qu'elle faisait... Hm. Ou pas, elle prenait des chemins bizarre. Excuses moi mais... Tu sais ce que tu fais, où tu as simplement envie qu'on marche? Non parce que si c'était uniquement marcher, ça m'allait, mais si elle désirait me perdre et me tuer... C'était carrément autre chose. Puis rien qu'à l'idée d'être prise aux pièges dans ce labyrinthe, j'en avais le souffle court, j'en avais mal la tête. Quel horreur, prise au piège. Non, Wendy savait forcément ce qu'elle faisait... Du moins je l’espérais parce que l'on s'éloignait de plus en plus de l'entrée et le chemin m'était de moin sen moins familier.