Il était tard. Ou tôt. Tout dépendait de la vision de chacun.. Pour Adam, c’était juste habituel. Il se réveillait toutes les nuits, et se levait quand il n’arrivait vraiment pas à se rendormir. Et cette nuit, c’était le cas. Impossible de se rendormir. Alors pour ne pas gêner sa partenaire, il se leva du lit et enfilant vite-fait un jean et un t-shirt - sait-on jamais -, il sortit de la chambre en silence et se dirigea directement dans une salle bien particulière. Une salle qu’il n’avait pas encore bien pus examiner. La bibliothèque. Une fois arrivée devant, il y entra, alluma la lumière et alla directement aux étagères qui concernaient les livres, en l’occurrence les romans de style classique. Il en cherchait un en particulier. Après plusieurs minutes de recherche, il fit la moue.
« C’est pas possible qu’ils aient pas mon livre préféré..! »
Comment pouvait-on ne pas avoir un tel classique dans sa bibliothèque ?

Je n'avais aucune envie d'aller me coucher. C'était à croire que le manque d'activité dans la maison agissait sur mon cycle du sommeil, ne me fatiguant pas suffisamment pour me pousser jusque dans les retranchements cotonneux de mon lit. Ainsi, tout en repensant à l'échange que j'avais eu quelques heures plus tôt avec Hermès, que j'espérais d'ailleurs ne pas recroiser de si tôt à une heure aussi tardive de la nuit, je voguai dans le nid d'amour sans réel but précis. Mes pas me conduisirent ainsi à la bibliothèque, irrémédiablement attiré par la lumière qui s'en dégageait. Pénétrant dans la pièce en silence, je fis face au dos moyennement charpenté, voir même plutôt maigrichon, de ce gamin d'Adam. Je fronçai les sourcils. Il n'était pas celui que j'espérais croiser le plus à l'instant, j'étais quelque peu contrarié de m'être frité durant le prime pour sa cause. Même si celle-ci me paraissait juste, je n'étais pas venu pour me révolter ainsi, exprimer mes sentiments ne faisant pas parti de ma tactique de jeu. Me posant sur un fauteuil de la pièce en silence, je l'observais du coin de l'oeil, il ne semblait pas m'avoir remarqué. Je levai alors ma jambe, lui donnant un coup de pied aux fesses qui le fit vaciller contre une étagère à l'impact. « Qu'est-ce que tu cherches avec tant d'intérêt mon agneau? »

« Raaah mais c’est pas vraiiii ! Il est oùùù ?! »
Cette bibliothèque était nulle. Un point c’est tout. Ils n’avaient pas son livre favoris, alors c’était nul, voilà. Mais alors qu’il râlait tout seul, il sentit quelque chose lui donner un coup aux fesses et le pousser contre les étagères. Sa tête s’y écrasa magistralement, alors qu’il manqua de tomber.
« AAIIEEUH ! »
Oui bon, il avait vraiment eu mal quand même. Il se releva et se retourna, faisant face à son ennemi, qui s’avérait être un candidat qu’il connaissait sans vraiment le connaitre. Loup. Celui qu’il avait d’abord mal jugé, avant qu’il ne le défende pendant le prime contre le méchant Roark enragé.
« Je cherchais Le Petit Prince. Ce livre me fait rêver à chaque fois que je le lis ! »
Tout ceux qui pensaient que le livre de Saint-Exupéry était un simple livre pour enfants avaient tord. Tellement tord. Adam observa un moment le candidat avant de s’asseoir par terre contre l’étagère.
« Apparemment la production Fake Lover ne connait pas bien ses classiques. »
Il haussa les épaules, puis finalement, il osa.
« Au fait, merci de m’avoir défendus au prime.. »

Le petit prince? Je n'avais pas lu ce livre depuis des lustres, je me demandais bien d'ailleurs si la production s'en était appropriée puisqu'il était un classique français avant tout, et que l'émission elle, était d'origine anglophone. Peut-être avait-il mal regardé, je ne fis pourtant rien pour l'aider, je n'avais pas que cela à faire non plus, et j'étais loin d'avoir l'envie de me lever de mon siège pour me risquer à un mal de dos en retournant l'étagère de fond en comble. Je répondis néanmoins avec un petit sourire tout en jaugeant sa réaction. « Ce ne serait pas un livre pour enfant ça? » C'était à croire qu'Adam se refusait à grandir, ce qui était amusant comme très intriguant. La suite de l'échange me surprit puisqu'il me remercia sans que je ne m'y attende, pour avoir pris position vendredi soir. Arquant un sourcil, je ne dis rien sur l'instant, stoïque face à cette petite attention, avant de finalement me lever pour venir m'appuyer contre l'étagère à ses côtés. « Ce n'est rien, s'il doit y avoir un grand méchant loup dans cette maison, c'est moi. Il était hors de question que je laisse ce triple-idiot s'attaquer à plus faible que lui. » Et, sans que je ne puisse contrôler ce geste, ma main vint se perdre dans ses cheveux, avant que je n'écarquille finalement les yeux en tirant sur l'une de ses boucles. « C'est ton coiffeur qui t'a fait cette permanente immonde mon agneau? » J'étais parfaitement sérieux et me fichais pas mal de la façon dont il pourrait prendre ma remarque.