♦ Pour CASTIELL

Le lendemain de prime n'était jamais une grosse journée pour moi. Aujourd'hui, j'avais passé une bonne partie de l'après-midi à faire bronzette au soleil tout en écoutant de la musique. M'étant protégé au départ, je ne craignais donc rien à part prendre quelques couleurs. Après plus d'une heure à lézarder dehors sur un transat disposé près d'un palmier. Je me retrouvais à l'ombre de ce dernier. C'était rafraichissant. Je retirais alors mes écouteurs pour dévier mon regard vers l'un des candidats que venait de me rejoindre. Je baissais mes lunettes de soleil pour l'observer. « Il est peut-être un peu tard pour bronzer ici ? » L'interpellais-je alors. « Et si, par pur hasard, c'était le cas... Il faudrait peut-être retiré ce tee-shirt. » Je taquinais Castiell. Oui, j'étais d'humeur moqueuse en ce début de semaine et le jeune homme en faisait déjà les frais.

Le temps était particulièrement beau ces derniers temps, surtout pour un mois d'octobre. Même si Castiell était habitué à avoir le beau temps même dans les plus froides saisons, puisqu'il vivait dans un coin chaud de l'Europe, il s'était attendu à connaitre le sale temps de la région. Enfin bref, il lâcha le livre qu'il essayait de bouquiner - en vain - et décida d'aller prendre un peu le soleil, et pourquoi pas, roupiller un peu. A peine s'était-il posé qu'un candidat à ses cotés l'interpella. L'anglais redressa la tête et l'observa. C'était Hermès. Il ne le connaissait que de nom et parce qu'il était le partenaire d'Emrys, mais les deux jeunes hommes n'avaient pas réellement discuter depuis le début de l'aventure. Un sourire narquois étira les lèvres du trentenaire.

Je vois que tu ne m'as pas attendu pour ça en tout cas.

Castiell avait capté les notes taquines dans la voix d'Hermès, mais il n'était pas le genre d'homme qui faisait rire. De toute façon, pour le peu qu'il parle... Néanmoins, il avait essayé de garder le même ton malicieux que son camarade.

Désolé, mais je ne me déshabille pas avant le troisième rendez-vous.

Très bonne réponse de la part de Castiell : je n'attendais jamais personne pour faire les choses que je voulais. J'avais 34 ans, j'étais indépendant, narcissique et égocentrique. Le plus important, c'était moi. Mon interlocuteur reprit la parole et m'étira un léger sourire au bout des lèvres. « Le troisième rendez-vous ? C'est...surprenant. Je ne pensais pas que ce genre de mentalité existait toujours. » Je replaçais mes lunettes de soleil devant mes yeux avant de le dévisager. « Je n'ai jamais compris cette histoire de troisième rendez-vous... » Lui avouais-je enfin. « Pourquoi attendre aussi longtemps ? »