♦ Pour AMBROSIA

Réveiller de bon matin comme il était très rare de ma part. J'avais pris un petit-déjeuner rapide avant de me prélasser un instant sur la terrasse en buvant mon café quotidien. Perdu dans mes pensées, je constatais que je n'avais pas fait d'exercices depuis mon arrivée et pour tout vous avouer un peu de sport ne me ferait pas de mal, surtout que cela me manquait légèrement. Retournant dans la maison, je me vêtis d'un short et d'un débardeur pour remplacer ce caleçon que je portais la nuit. J'entrais dans la salle de sport et observais Ambrosia - l'ennemi de la semaine - dans la pièce. Je la saluais avant de prendre place sur un vélo d'appartement et de commencer à pédaler. « L'ennemi s'entraîne, aujourd'hui ? » Lui demandais-je avec humour.

La jolie espagnole avait prit l'habitude de faire une heure de sport le matin, la seule façon pour elle de vraiment se défouler, de bouger, et de courir. Elle s'était levée tôt, et avait enfiler ses vêtements de sport, c'est à dire un short, et un débardeur noir, tout simplement. Puis elle prit la direction de la salle de sport, et s'installa sur un tapis de course, et commença. Une demi-heure plus tard, elle vit Hermès arriver. « Tous le jours voyons. » répondit-elle avec un fin sourire. « Parcontre toi, c'est la première fois que je te vois ici. » répondit-elle amusée.

Je pédalais à une vitesse constante, ne forçant pas trop pour commencer. J'étais peut-être impulsif à certains moment mais je n'étais pas suicidaire pour autant. Je regardais Ambrosia lorsque celle-ci me répondit. Elle s'entraînait donc tous les jours. Peut-être devrais-je en prendre de la graine au lieu de lézarder au soleil. Cela ne pourrait pas me faire de mal. Il fallait que j'entretienne ce corps, ces pectoraux, ces abdominaux et ces biceps pour toujours plaire autant. C'était un devoir pour moi-même que je devais accomplir. « Oui, c'est bien la première. Je me suis dit qu'il ne fallait pas que je me ramollisse même ici bien que ça soit trop tentant. » J'accélérais légèrement la cadence. « J'ai tout de même ce corps aussi parfait soit-il à entretenir, non ? »

La jolie brune continuait toujours à courir à un rythme régulier sur le tapis de course, veillant à ne pas ralentir lorsqu'elle s'adressait à Hermès. Donc elle avait bien eu raison, c'était la première fois qu'Hermès venait ici, vaut mieux tard que jamais. D'ailleurs, la plupart des habitants risquaient de prendre du poids s'ils ne faisaient pas d'activités. « Bien sûr. Ton corps parfait? » répéta t-elle amusée -levant les yeux au ciel-, avant de lancer un regard critique sur le jeune candidat, bon c'est vrai qu'il n'avait rien à envier aux autres candidats. «C'est fou comme tu t'aimes. » dit-elle d'un ton railleur.

Oui, oui et je le répèterais autant de fois que possible pour que la jeune femme comprenne : mon corps était parfait sous toutes les coutures. Je n'avais rien à envier des petits jeunes de vingt ans. Ambrosia fit alors un commentaire qui m'amusa et qui me correspondait complètement. Je m'aime... Que pouvais-je dire de plus ? « Oui, je m'aime et les autres passent après. Je ne l'ai jamais caché depuis mon arrivée et surtout je ne le cache pas dans ma vie de tous les jours. On m'apprécie ainsi ou on me fout la paix. Je ne suis pas bien difficile... Enfin, je le crois ? » Je regardais toujours la jeune femme alors que j'accélérais encore un peu ma cadence.

C'est vrai qu'il était public qu'Hermès s'aimait, et la plupart des candidats étaient au courant, enfin peut importe. La jeune femme stoppa son tapis de course et descendit. Se mettant face à Hermès, elle put lui répondre. « C'est bien de s'aimer, sinon personne ne le fera. Et tu n'es pas si difficile que cela, enfin de compte. » répondit-elle avec un léger sourire. La jeune femme se planta devant lui, le regardant galerer sur son vélo avec un malin plaisir, bref c'était sadique. « C'est beau un homme qui fit du sport. » déclara t-elle assez moqueuse en plantant ses prunelles dans celles d'Hermès qui continuait son effort.

Je m'aimais. Ce n'était un secret pour personne et j'aimais que l'on m'aime. Jusque là, ce n'était pas nouveau. Je n'avais jamais caché mon narcissisme et mon égocentrisme. Je vivais avec tout comme mes proches le faisaient. De toute manière, ils n'avaient pas le choix pour se faire accepter de moi. Ambrosia se positionna alors face à moi. Je la regardais avec un grand sourire qui s'accentua finalement pour rire légèrement à la remarque de la jeune femme. « C'est encore plus beau lorsqu'il le fait torse nu... » Tout en continuant de pédaler, je lâchais le guidon pour retirer mon débardeur noir que je balançais devant moi. Il tomba au pied de la demoiselle.

Le jeune homme n'hésita pas à balancer son t-shirt aux pieds de la jeune femme qui siffla, amusé par Hermès. « Oh mon dieu, quel corps! » lâcha t-elle moqueuse tout en détaillant Hermès, d'un air espiègle. Hermès continuait touours son petit sport, nullement déconcentré par les réponses qu'il était obligé de fournir à la jeune femme, et donc qui pouvait le faire ralentir. Un sportif dans l'âme -ou pas-. « Il manque juste les fans hystériques, qui ne seraient là que pour adimirer ton corps. » ajouta t-elle en souriant.

Continuant de pédaler, ce n'était pas parce que j'étais torse nu que j'allais m'arrêter. Je fixais la jeune femme avant de reprendre le guidon en main. Elle fit commentaire des plus moqueurs. Je n'en avais pas grand chose à faire. Je savais que j'avais un corps magnifique. Pas besoin de ses faux compliments pour me le dire ou m'en dissuader vu le ton qu'elle avait employé. « Tu es pourtant juste devant moi comme l'une d'elle. Je te laisse donc jouer ce rôle. Je suis même sûr que tu pourrais m'impressionner. »