26.01, 14H26 w/ SIXTINE

Besoin d'évacuer toute cette nouveauté, deux remèdes, la musique ou le sport. Aujourd'hui il s'avérait que Lhoas avait choisi le sport, muni de son sac de sport il se rendait vers la salle de sport, la mine sereine et l'esprit ailleurs. Il chantonnait tout en se rendant dans la salle aux machines, et il emprunta la voie vers les vestiaires pour se changer en tenue de sport, histoire d'être plus à l'aise pour faire ses mouvements sur les engins ou sur le tapis roulant. Arrivé dans les vestiaires, il se dévêtit complètement jusqu'à se retrouver complètement nu - il n'était point prude - et enfila un marcel blanc, même s'il trouvait ça affreux, ainsi qu'un pantalon ample et doux pour savoir courir sur le tapis roulant. Il vérifia que sa bouteille d'eau était dans son sac et le reprit pour se rendre vers la salle de sport. Il y arriva, et tout en regardant vers quelle machine il allait se tourner pour son premier exercice, il remarqua qu'une fille, une candidate donc, était déjà occupée à s'étirer les muscles à côté d'une machine, dos tourné à lui. Il reconnut - vague souvenir du prime - la partenaire du dénommé Milan qui l'avait traité de gay. Hanhan. Il se dirigea vers la machine voisine, à coté de la fille, et posa son sac avant de monter sur le tapis roulant et de commencer à suer. Une fois qu'il en eut l'occasion de lui adresser un mot, il placa discrètement : « Alors toi aussi tu vois des homos partout ? » tout en se focalisant sur sa course, sans regarder la dénommée Sixtine, la belle blonde.

Le sport était une chose à laquelle j'accordais toujours une case de mon emploi du temps de ministre. Il était essentiel pour mon bien être, et je ne pouvais pas m'en passer. Quoi de mieux pour se défouler, même si crier dans une manifestation était parfois aussi fatiguant. J'étais totalement concentrée, les yeux fermés, sereine. Ainsi absorbée par ma série d'étirements, je ne remarquais l'intrus venu se glisser dans la salle de sport qu'au son de sa voix. « Hein, quoi, qui ? » Tournant mon visage vers le questionneur, je fronçai les sourcils afin de comprendre cette interrogation aussi soudaine qu’inattendue. « Non pourquoi, on t’a demandé si tu étais un homosexuel toi aussi ? » Décidément, cela semblait être une préoccupation dominante dans le château. Le ‘‘toi aussi’’ ne faisait pas référence à ma pauvre personne mais au jeune et étrange Franckie . . . remarque, n’étaient-ils pas en couple tous les deux ? Si l’on doutait de la sexualité de l’un, ce n’était pas vraiment étonnant de se renseigner sur l’autre, après tout. Ce qui piquait davantage ma curiosité était son ‘‘toi aussi’’ . Je me tournai complètement vers lui, gardant mes jambes croisées et étirant mes bras dans les airs afin de continuer mes exercices, lui offrant la vue de mon nombril exposé par un haut muni d’un dos nageur s’arrêtant juste en dessous de ma poitrine. Bah, ce ne serait pas le premier à lorgner sur cette partie de mon anatomie relativement étrange au regard de la moyenne nationale. Oui parce que voyez-vous, le pauvre petit avait le malheur de ressortir, et non de former un trou béant comme la plupart de ses congénères. Enfin passons, il ne le remarquerait probablement pas. Reportant mon regard azuré sur sa silhouette, je le détaillai des pieds à la tête de façon exagérée. « Mais j’avoue qu’avec le marcel blanc . . . dans une salle de sport . . . ce n’est pas la situation la plus adéquate pour défendre ta sexualité » laissai-je échapper dans un sourire mutin. Parce qu’à cet instant précis, il représentait la caricature du gay dans toute sa splendeur, jusque dans le petit sac de sport. Ce qui serait, avouez-le, particulièrement dommage. J’étendis ma jambe gauche sur le sol en poursuivant. « Enfin tu sais, moi je ne juge pas. » Je pris un air parfaitement innocent, un demi-sourire au coin des lèvres et une lueur de malice dans les yeux. Après quoi je penchai mon buste sur ma jambe tendue, attrapant mon pied de mes dix doigts comme si de rien n’était.