« Je comprends mieux maintenant, tout ce stratagème. » dit-elle en esquissant un sourire. « Tu sais, il suffisait de demander.. » continua t-elle en laissant échapper un petit rire.
Mais il n'y avait pas de bêtes ici? N'est-ce-pas ? Maintenant il avait reussis à lui faire peur, génial, il fallait vraiment qu'elle sorte rapidement d'ici avant de devenir oficiellement parano ou cinglée. Cassidy se leva et attrappa sa main, Ambrosia garda sa main dans la sienne, comme cela ils étaient liés.
« C'était un 'mon p'tit' affectueux, mon grand ça le fait moins tu vois.. » « Moi une naine? Je te signale que je suis plutôt grande pour une fille. » précisa t-elle, vallait mieux ne pas se comparer avec Cassidy, qui devait moins avoir une vingtaine de centimètres en plus, peut-être trente. Ambrosia ne préfèrait pas le savoir, ça la démoralisait déjà de se sentir petite, il ne fallait pas aller plus loin. « Je peux te suivre, ne t'inquiètes pas pour cela mais peut-être que plus tard, tu auras le grand et immense honneur de pouvoir me porter. » plaisanta t-elle en le regardant. Ambrosia regardea devant elle, elle ne savait pas où aller, tant pis, perdue pour perdue. « Aller, je te suis, tu mènes la danse. » déclara t-elle avec un petit sourire.

C'est vrai que cela aurait été bien plus simple et moins cruel s'il lui avait tout simplement quémandé un câlin. D'autant plus que lui faire peur afin d'obtenir une simple étreinte n'était pas très amusant, ni très malin. « J'avais tellement peur que tu me le refuses que je n'ai pas osé. » déplora l'anglais en une petite moue. Non, il était certain qu'elle ne pouvait rien lui refuser. Quoique, c'était plus Cassidy qui ne pouvait pas résister à lui donner ce qu'elle voulait. Bref.
Pour en revenir au fameux sujet de la taille du jeune homme. « Mon grand. Mon beau et fort Cassidy. Mon bel apollon. Je ne chipote pas sur les surnoms. » blagua-t-il. Ou pas, à vrai dire. Étrangement, il n'avait jamais été un grand fan des surnoms. Il préférait quand on l'appelait tout simplement par son prénom. Et certes, Ambrosia n'était pas si petite que cela. Pour une femme du moins, puisqu'il faisait facilement vingt centimètres de plus qu'elle. Cela dit, ce n'était qu'un petit détail qui importait peu, ce qu'il lui dit d'ailleurs, avant qu'elle ne parle du fait qu'elle devrait réussir à suivre le mouvement. « Avec un peu de chances, je n'aurais même pas besoin de te porter plus tard puisqu'on sera en train de dormir dans notre lit. » Pas qu'il refuserait de la porter, bien au contraire, mais être dans son lit était une option qu'il appréciait également. Elle lui proposa ensuite de prendre les commandes du navire et de décider de la direction à prendre. « Oh, donc, tu me laisses tout le plaisir de nous perdre encore plus, c'est gentil de ta part. » fit-il en lui lançant un regard malicieux. Il décida de prendre sur la droite et adviendra que pourra.

Mais bien sûr. Apparemment Cassidy avait réponse à tout, cela eut le don de faire apparaître un léger sourire sur les lèvres de la brune, qui leva les yeux au ciel, cela commeçait à devenir un tic, il fallait qu'elle fasse attention. « Comme si je t'avais déjà refusé quelquechose... » lâcha t-elle en le regardant, elle avait beau fouiller dans ses souvenirs, il lui semblait bien qu'elle n'avait presque jamais rien refusé à Cassidy, presque.
Cassidy déballa une tonne de surnoms, impressionnant, la brune n'en n'avait pas eu l'idée. « On va s'en tenir à mon p'tit, parce que je me vois mal t'appeller mon bel appolon. » répondit-elle, mutine.
« J'en rêve, de mon lit, même si je dois le partager avec Alix, il me manque cruellement là. Faut qu'on sorte rapidement de ce truc. » répondit-elle fermement, pour se donner du courage, car il allait leur en falloir. Cassidy avança, elle lui suivit rapidement, puisse qu'elle avait aggrippé sa main à la sienne, comme ça elle était sûre qu'il resterait avec elle. « C'est ça le principe, et puis je pourrai dire que c'est de ta faute. » déclara t-elle en un sourire.

C'est vrai qu'il n'avait pas à se plaindre de ce côté-là, elle lui avait accordé énormément de choses. Dire le contraire serait être ingrat, elle avait toujours été adorable, même quand lui avait été carrément pénible. Il acquiesça d'un petit « C'est vrai. » en affichant un mince sourire sur son visage. Il avait ensuite soulevé le point du surnom idiot. C'est bien pour cela qu'il n'appréciait que peu ces petits noms affectueux qu'on donnait, normalement à quelqu'un que l'on apprécie. Quand quelqu'un vient à vous appeler « ma petite étoile de mer », on peut s'interroger sur les liens qui vous lie réellement à cette personne. Cela ressemble plus à un moyen de torture qu'autre chose. Vous imaginez, vous êtes dans la rue et votre rencard qui est en retard vous interpelle d'un « je suis désolée mon étoile de mer, je suis en retard. Tu me pardonnes, mon gros bisounours? ». Ouais, c'est la honte totale, il savait ce que ça faisait. « Ou alors, tu m'appelles juste Cassidy. » proposa-t-il, amusé. Ouais, c'était simple, c'était court et c'était son prénom: sacré argument. Quant à aller dormir dans un lit douillet et bien chaud... « J'espère que quand tu dis qu'il te manque, tu parles de ton lit, sinon, je vais devenir jaloux. » lança l'anglais en une petite moue. Il avait bien compris qu'elle parlait de son lit et non pas de son partenaire, mais il avait le mauvais défaut d'être jaloux et non, il n'aimait pas qu'elle soit dans un lit avec quelqu'un d'autre, c'était comme ça. Cela dit, il s'entrainait à être subtil. A défaut donc, de partir sur ses grands chevaux pour pas grand chose, il prenait cela plus à la plaisanterie.
Ils étaient partis à la recherche de la sortie. Chose qui risquait fortement de ne pas être simple, à cause du peu de lumière, ce qui n'allait pas jouer en leur faveur. Déjà que retrouver son chemin, là-dedans, c'était quasiment impossible, mais une fois la nuit tombée, c'était carrément suicidaire. « Quelle bonne idée, tu pourras me crier dessus en insultant mon sens de l'orientation défaillant. Je vois, tu avais tout prévu en fait. » qu'il plaisanta, avant de détacher leurs mains afin de passer son bras autour des épaules de la belle. Habitude, habitude.

Cassidy concéda qu'elle avait raison, pour une fois il ne l'avait pas contredit. De toute façon il n'avait pas matière à le faire, ce n'est pas comme si Ambre était une égoïste qui lui refusait tout, non, c'était le contraire. Elle se contenta d'afficher un mince sourire, répondre ne servait à rien. Et surtout pour dire quoi ?
Cassidy lui sugéra de l'appeler par son prénom tout simplement, pourquoi se casser la tête. « C'est une idée, j'en prends note. » déclara t-elle. A vrai dire, elle non plus n'avait pas de surnom, heureusement, car elle n'en n'était pas très fan. A part Alix qui s'amusait à l'appeler Paella, mais la prochaine fois qu'il faisait cela, il allait se ramasser une gifle magistrale de la part de la jolie demoiselle. « Mais non t'as rien compris, je parlais d'Alix bien sûr. Pas de mon lit, ça me semblait évident non ? » le taquina t-elle gentillement, en levant les yeux vers lui. Elle le savait jaloux, et elle s'en amusait un peu.
Il faisait maintenant nuit, Ambre avait peur de tomber, ce qui risquait d'arriver d'ici peu s'ils continuaient à marcher sans vraiment savoir où ils allaient. Mais quelle idée d'aller se balader la nuit? Elle s'en donnerait des claques. « J'avoue avoir planifier tout cela. » répondit-elle. « Mais je sais que tu ne m'en veux pas. » compléta t-elle tout naturellement alors qu'il passait son bras autour de ses épaules, et elle passa son bras derrière le dos de Cassidy.

Quelle bonne idée, n'est-ce pas? L'appeler Cassidy, comme ça, c'est sûr que cela avait un potentiel étrange, c'est vrai, qui aurait l'idée de l'appeler Cassidy face à tant de surnoms cool? Mais elle envisageait la chose. Après tout, pourquoi pas? Pourquoi ne pas faire une pause avec les petits surnoms pour le qualifier de son prénom et de rien d'autre? Peu de personne arrive à comprendre ce choix, c'est sûr que ce n'est pas évident, mais il gardait espoir, qu'un jour, les gens auraient assez l'esprit ouvert pour accepter cette immense différence: il s'appelait Cassidy et n'aimait pas les surnoms. Enfin, breeeef.
Elle semblait adorer le fait de le voir jaloux. Soit ça, soit elle était sacrément sadique (ou masochiste, allez savoir). Sans même une hésitation, elle le reprit, lui signalant qu'elle parlait bien de son partenaire, Alix et non de son vulgaire lit. Il avait totalement compris que c'était pour le taquiner, c'est d'ailleurs pour cela qu'il répondit sur un même ton détendu. « Mais oui, bien sûr, après tout, c'est ton partenaire, je peux comprendre. » Cela dit, non, non, il ne pouvait pas comprendre, jaloux comme il était et si elle continuait sur cette voie-là, elle devait avoir une petite idée de comment cela allait finir. Un indice? C'est lorsque deux personnes se battent, verbalement bien sûr, afin de faire comprendre à l'autre personne son point de vue. Deuxième indice? Ils étaient de grands habitués à ce genre de choses. Si vous n'avez toujours pas trouvé, c'est que vous êtes nul.
Décidant de prendre le prochain virage à gauche alors qu'ils étaient presque aussi collés qu'une moule à son rocher, elle lui affirma avoir totalement préparer son coup. Ah la vilaine! D'autant plus qu'elle en profitait pour lui faire dire à quel point il ne pouvait jamais lui en vouloir. « C'est pas juste, je peux jamais t'en vouloir. » déclara l'anglais en riant légèrement. C'est vrai, il ne pouvait pas. Mais regardez cette petite bouille d'ange, comment pourrait-il lui en vouloir?

Ambre aimait le voir jaloux, lorsque cela n'allait pas bien loin bien sûr, même si des fois ça partait dans le n'importe quoi. Cassidy ne marchait pas, il avait dû comprendre le manège de la brunette, qui n'était pas des plus discrètes ni des plus subtiles fallait dire. « C'est plus qu'un partenaire tu sais. » tenta t-elle une dernière fois. Aucune réaction. La brunette haussa les épaules, avant de déclarer défaite. « Tu réagis pas, c'est nul. » déclara t-elle avec une petite moue, à voix basse. Ambre avait espéré une petite réaction tout de même, mais rien. Impresionnant. Tiens en parlant de jalousie et du reste, cela faisait longtemps que les deux ne s'étaient pas engueulés, un mois, peut-être plus. Cela relevait de l'exploit. C'était bien. Comme quoi, ils avaient prouvés qu'en un mois, ils pouvaient arrêter de se faire la gueule comme des enfants pour des choses plutôts futiles. Il y avait du progrès.
Cassidy tourna à gauche, et Ambrosia ne pouvait que le suivre, étant attachée -façon de parler- à lui. « J'aurais pas fais ça moi. » répondit-elle, plutôt taquine. « Si c'est très juste. C'est un super avantage pour moi. » ajouta t-elle avec un fin sourire.

Plus qu'un partenaire? Ouais, un ami quoi. Après tout, elle avait le droit d'avoir des amis... tant que c'était des amis qu'elle n'embrassait pas ou que c'était des femmes. D'accord, il exagérait... un peu. Non, mais après tout, c'est vrai qu'elle devait avoir des liens étroits avec Alix, c'était normal. Sa seule réaction se traduit par un léger mouvement des sourcils. Elle s'amusa alors de ce manque de réactivité. Elle se jouait de lui, totalement. Ou elle aimait le savoir jaloux. Au choix. « Tu aimes quand je suis jaloux ou je rêve? Le diagnostic se confirme, tu es totalement maso. » La pauvre, elle était bien atteinte.

Sous l'impulsion du jeune homme, ils s'étaient dirigés sur la gauche. Bien sûr, elle trouvait de quoi contester cette décision. Il laissa entendre un rire devant son comportement. « Laisse faire les hommes, ma belle. Je vais nous sortir de là en deux temps, trois mouvements. » Faux. Ou alors, ça serait une coïncidence pure et simple. Tant pis, s'il devait faire taire son égo de mâle afin de demander son chemin à Cupidon, il le ferait, si ça pouvait les empêcher de dormir dehors... Enfin, il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, de toute façon.
Oui, elle avait un sacré avantage. Elle pouvait lui faire tout ce qu'elle souhaitait. Il était sa chose. « Ne t'en vante pas trop, il me semble t'avoir déjà dit que le statut de privilégiée n'est pas toujours le meilleur. » sourit-il. Brève référence à leur première conversation, s'il se rappelait bien, lorsqu'elle s'était vantée d'être fière d'être privilégiée par ce fameux spectacle privé qui n'avait finalement jamais eu lieu et qu'il lui avait rétorqué que le privilège n'en était pas toujours un. Elle avait dû le comprendre durant toute cette aventure: elle avait été l'une des personnes qu'il appréciait le plus ici et pourtant, cela n'avait pas été sans mal, il suffisait de voir le nombre de disputes idiotes qu'ils avaient pu avoir.

Cassidy avait bien cerné le petit jeu de la brune. Elle devait surement avoir un grain la petit espagnole, d'ailleurs le candidat ne put s'empecher de le remarquer, à voix haute en plus. « Non tu rêves. » répondit-elle en composant une moue angélique. « Non j'avoue que t'es mignon quand t'es jaloux, enfin que quand tu es juste un p'tit peu jaloux, pas trop. » s'expliqua en riant avant de le regarder. « Et je dois être un peu maso je crois. » concéda t-elle d'un léger mouvement d'épaule, ce n'était pas nouveau, on savait tous qu'Ambrosia n'était pas saine d'esprit, elle était un peu délurée sur les bords, voir plus, mais cela personne n'avait besoin de le savoir.

Cassidy se vantait de pouvoir trouver le chemin, mais bien sûr, s'il savait où il allait il serait sortit depuis longtemps, et il n'aurait pas trouver la belle espagnole au sol, en plein désespoir. « J'attends de voir ça. » déclara t-elle avec un petit sourire, en même temps, la jeune femme n'était pas mieux, aussi perdue que lui, voir plus.
« Tiens, je ne m'en souviens plus. » déclara t-elle en parlant de son statut de privilégiée. « Pour l'instant je n'ai pas trop souffert de ce statut, ça va.. » ajouta t-elle en avançant au même pas que Cassidy. Bien qu'elle en avait un peu bavé avec lui, maintenant cela allait mieux, plus de disputes pour le moment. C'était le principal.

C'était mignon? En quoi ça pouvait être mignon? Quand il était jaloux, soit il lui criait dessus (ce qui était le scénario le plus courant), soit il lui en voulait silencieusement et attendait qu'elle comprenne que son manque de bavardage n'était pas un hasard pur et simple. Il fronça les sourcils et n'arriva pas à effacer son fidèle sourire, amusé. « Qu'est-ce qui peut y avoir de mignon là-dedans? » Il était curieux de le savoir. Peut-être était-elle juste folle, puisqu'il n'y avait rien d'adorable quand il s'énervait, vraiment rien. Elle accepta d'ailleurs plutôt bien sa réputation de masochiste. Il étira un peu plus ses lèvres, la serrant un peu plus contre lui pour seule réponse, comme pour lui faire comprendre qu'elle ne l'était pas et que même si elle l'était, il l'apprécierait tout de même. Un moyen de la rassurer à travers la blague, sûrement.

Elle ne semblait pas convaincue des talents d'orientation de Cassidy. C'est vrai qu'elle le connaissait trop bien. Au moins, elle savait à quoi s'attendre. Malgré tout, il tenta: « Ne me sous-estime pas, je te prie, je vais nous sortir de là, tu verras. » Ça serait une coïncidence et alors? Ils seraient quand même sortis de là, eh ouais. Elle lui avoua ensuite ne pas avoir trop souffert de ce petit statut de privilégié. Quelque peu étonné et particulièrement intéressé, il se stoppa dans sa marche, l'arrêtant par la même occasion, capturant son regard. « Vraiment? » qu'il demanda simplement. Elle ne regrettait rien? Rien du tout? Il avait tant pensé l'avoir blessé à de nombreuses reprises et il s'en était toujours mordu les doigts, parce qu'il voulait tout sauf lui faire du mal. L'entendre dire que cela n'avait pas été si terrible, quelque part, ça lui faisait plaisir.