La piscine à la con au milieu du jardin genre « grande pataugeoire à débiles », c'était vu et revu, Fake Lover avait fait mieux: la piscine souterraine. Clément avait attendu le lendemain de son arrivée au château pour la découvrir. De bonne heure, sa serviette sur l'épaule, il descendit les marches de la cave et dévora des yeux l'immense piscine sous la terre. Tout était de pierre brute et chaude, l'eau d'un vert lagon turquoise, une lumière douce et faible éclairait l'atmosphère. Ravi que l'endroit fut désert, il posa à terre sa serviette, prit son élan, et sauta dans l'eau. Chaude. Il s'accouda au rebord tiède du bassin. Se reposer dès le matin n'avait pas grand intérêt, aussi comptait-il se mettre à nager énergiquement pour se réveiller, quand une immense rousse aux cheveux interminables descendit les marches et apparut dans son champ de vision. Ses taches de rousseurs parsemaient entièrement son visage, mais ses yeux bleus et ses lèvres charnues étaient clairement visibles au cœur de ces taches de son. Elle retira sa serviette, découvrant un corps digne du mannequinat, rien en trop, rien en moins. Songeant qu'elle ne comprenait certainement pas son français natal, il lâcha un petit « frais » en l'observant, avant qu'elle ne se déplace jusqu'à l'eau et croise son regard. Toujours accoudé, son visage arrivait à hauteur de ses chevilles, si bien qu'il devait lever le minois pour soutenir la conversation visuelle. Il passa à l'anglais, sait-on jamais. « Tu penses que tu fais partie de quel pourcentage de rousses sexy? » Il haussa un sourcil, sourire aux lèvres.
« Si tu veux savoir, c'est 0,001%. »

La rouquine voulait à tout prix se baigner. Elle s'était silencieusement éclipsée de son lit, évitant de réveillant son partenaire dès plus étrange, dont elle ne connaissait pas encore le nom, la situation était bizarre. Enfin. Gaby enfila son maillot de bain, un bikini noir et simple avant d'aller se chercher une serviette et de descendre à la piscine. Enfin techniquement elle était déjà allée dans la piscine puisse que hier soir Evey lui avait gentillement poussée dans celle-ci, alors qu'elle était habillée. La rouquie s'y rendit en moins d'une minute, elle pouvait être rapide lorsqu'elle était motivée. Apparament elle n'était pas la seule à avoir eut cette idée, puisse qu'un autre candidat était déjà immergé. Enlevant sa serviette qu'elle posa non loin, elle l'entendit, la rousse tourna la tête, tiens ils étaient plusieurs français apparement. « Qu'est-ce qui est 'frais' ? » lui répondit-elle innocement, en français, en posant ses yeux sur lui. Gabrielle s'avança un peu dans l'eau, progressivement, celle-ci était bonne. « Cela ne fait pas beaucoup. » répondit-elle, un sourire amusé sur son joli minois. « J'suis presque unique.. » répondit-elle rêveuse. « Tu t'appelles comment ? » lui demanda doucement la jeune femme avant d'entrer réellement dans l'eau cette fois.

Personne n'avait visiblement appris à Clément la suave des discrétion des mâles dignes de ce nom. La rouquine n'avait pas l'air d'une pauvre petite chose fragile et timide, aussi ne détourna-t-il pas le regard tandis qu'elle ôtait sa serviette, et la suivit-il du regard alors qu'elle se glissait dans l'eau. Qu'est-ce qui est frais?! Ses yeux s'écarquillère à l'entente de sa langue natale. Il n'avait pas prévu cette compréhension. Sourire confus mais toutefois amusé. « Rien. » Il se tourna dans l'eau pour la suivre du regard. « En France, en tout cas, tu l'es. » Si les irlandaises avaient tendances à être rousses, on pouvait en rencontrer de jolies, voire de très jolies, les rousses de France l'avaient souvent laissé perplexe. Peut-être qu'elles n'étaient pas assez nombreuses pour créer la diversité, toujours est-il qu'elles étaient moches, point barre. Elle entama une longueur, et Clément se tourna, s'appuyant de ses bras sur le rebord, afin de ne pas la perdre de vue. « Clément. Et toi? » Les vaguelettes émises par la jeune femme vinrent jouer contre son torse et l'incitèrent à se glisser dans l'eau à son tour pour nager. « Ça se passe bien, ton début ici? »

Le regard confus de Clément n'échappa à la rousse, évidemment il ne s'était pas attendu à ce qu'elle comprenne le français, malheureusement pour lui, c'était le cas, il était mal tombé. « Si tu le dis. » répondit-elle avec un sourire amusé, elle ne ferait comme si elle n'avait rien entendu, vallait mieux. « C'est vrai que les rousses ne courent pas les rues. » murmura t-elle en souriant, quelques secondes. En tout cas, la jeune femme avait tendance à se faire remarquer -involontaire- à cause de ses cheveux couleur feu. « Tu es d'où ? » demanda t-elle brusquemen, piquée d'une certaine curiosité et puis comme ça, Gabrielle relançait la conversation. Oui, elle était comme ça, curieuse. La rousse entra dans l'eau, et commença à nager. Elle entama une traversé, dans une brasse gracieux, et lente. Gabrielle entendit le prénom de son camarade, Clément. « Moi c'est Gabrielle.. » annonça t-elle. « Pour l'instant tout va bien, mais ce n'est que le début, sauf peut-être déjà quelques candidats qui me dérangent. » répondit-elle en une moue adorable. « Et toi ? » lui retourna t-elle enfin. Gabrielle venait de finir sa traversée depuis quelques secondes déjà, elle s'appuyant sur le rebord, et regardant Clément qui venait vers elle.

Gabrielle. Si ses souvenirs étaient bons, ça voulait dire force de dieu. Et, en effet, quand on voyait Gabrielle faire tournoyer son corps de rêve dans l'eau turquoise, on ne pouvait qu'approuver, dieu avait vraiment bien calculé son coup. Il observa ses yeux bleus qui contrastaient avec le vert de la piscine. « Ouais, le plus souvent ce sont simplement des blondes, jamais des couleurs aussi...  » Il cherchait le bon mot, son regard parcourant sa chevelure de feu. « … chatoyantes. Ton coiffeur doit avoir envie de te faire l'amour  », ajouta-t-il avec un sourire. À présent qu'il était près d'elle, il pouvait distinguer chacune des taches de rousseur qu'un ange artiste avait déposée sur son front, le long de son nez, sur chaque partie de son corps qui ne brillait pas soit d'un bleu éclatant, soit d'un rose charnu. Soudain, il cessa de l'observer. Cela pouvait finir par devenir gênant, à la longue, et Gabrielle était tellement gentille qu'on voyait dès les premières secondes qu'elle n'était pas responsable de l'attraction qu'elle pouvait susciter chez la plupart des gens. Détournant son regard, il répondit en reprenant sa nage. « Je suis de Paris, de la banlieue. Et toi?  » Elle avait une tête à venir de partout et de nulle part, si bien qu'on n'aurait su lui donner de région, ni même de pays. « Sauf peut-être déjà quelques candidats qui me dérangent. » Il haussa ses sourcils blonds et, cette fois, se tourna vers elle. « Vraiment?  » Il nagea vers elle avec un sourire timide. « Je te dérange pas, moi?  »

La jeune femme se mouvait avec une certaine aiséance sans l'eau, on avait presque l'impression qu'elle glissait à la surface de l'eau. On pouvait presque appercevoir les tatouages de la belle à la surface de l'eau, un à chaque poignet, un sur le bras, sur les côtes. « Un jour les blondes disparaîtront de la surface de la Terre, j'ai lu ça.. » déclara t-elle pensivement, les yeux dans le vague. « Et là, il restera que les brunes. » compléta la rousse, comme s'il s'agissait d'une fatalité, ce qui était le cas, pour la jeune femme. La remarque à propos du coiffeur fit sourire la jeune femme. « Pas à ce point là, mais il est amoureux de mes cheveux. » déclara t-elle en hochant la tête, sérieux, pour approuver ses propos. D'ailleurs, il était vraiment louche son coiffeur lorsqu'elle y pensait. Elle pouvait sentir le regard de Clément, cela ne la dérangeait pas, la rousse avait tendance à faire de même, à dévisager, à fixer, pendant de longues minutes, elle faisait souvent. La belle aimait observer. Une lueur émerveillée éclaira les prunelles claires de la jeune femme qui rêvait d'aller à Paris, mais elle ne prenait jamais le temps de le faire malheureusement. « Je viens de Quimper.» déclara t-elle simplement, en croisant le regard de Clément. « Oui, certains m'ont assez choquée. » répliqua t-elle son visage changea en une expression un peu plus dure -rien que d'y repenser- avant qu'un sourire vint adoucir le tout, et la face de la belle redevint adorable. « Non pas du tout, toi c'est différent. » répliqua Gabrielle avec sincérité.

Ses yeux s'ouvrirent grand à son annonce apocalyptique, l'air de ne pas y croire. « Non! » La fin des blondes, c'était la fin de tout, ou presque. Oui, il serait mort d'ici là, mais là n'était pas la question. Un air malin se dessina sur son visage tandis que ses yeux se plissaient. « Mais il restera encore de jolies rousses, rassure-moi? » Il nagea autour d'elle en l'écoutant parler. L'Irlande masculine dans son ensemble devait être en train de le maudire, songea-t-il avec un sourire. « Oh, Bretagne. Ma tante vit à Quimper, mais je t'avoue qu'à part les crêpes, je n'ai pas retenu grand chose de cet endroit... » avoua-t-il d'un air songeur. Sa dernière visite de la ville commençait à dater: il avait dix ans lorsqu'ils s'y étaient rendus pour le mariage de sa tante, et dieu sait qu'à cet âge, on a rarement un goût prononcé pour l'architecture. Il faudra qu'il rende visite à sa tante, ce serait l'occasion de demander à Gabrielle de lui faire visiter la ville. « Oui, certains m'ont assez choquée. » Il nageait à présent face à elle, s'étendant sur le dos paresseusement, et il sourit à sa remarque en se redressant. « C'est que tout le monde n'a pas d'aussi jolis moyens de se faire remarquer... » dit-il en la désignant d'un signe de tête. Il remarqua alors le tatouage qu'elle portait au creux du bras, côté intérieur. Le frôlant du bout du doigt, instaurant un contact entre eux deux qu'il espérait dans les limites de la décence, il la regarda. « J'ai le droit de savoir ce qu'il représente? »

La jeune femme hocha la tête à l'exclamation de Clément. Et oui, cela allait arriver à un moment, mais dans très logntemps. Gabrielle ne souvenait plus où elle avait lu ça, mais cela lui avait paru assez sérieux comme étude. Enfin, ce n'était que son avis. « J'espère, sinon, je sais pas où le monde va! » déclara t-elle avec un sourire amusé au bout des lèvres. Tiens, il avait de la famille à Quimper, Gabrielle n'aimait pas trop sa ville natale, on en tout cas, elle n'était pas une fan du temps là-bas. Elle avait besoin de soleil, comme une plante, et ça, c'était plutôt rare à Quimper. « Je préfererai vivre à Paris, j'ai toujours rêvé d'y aller. » annonça t-elle un brin songeuse. « C'est que tout le monde n'a pas d'aussi jolis moyens de se faire remarquer... » Cette remarque arracha un sourire à la jolie rousse. « Pourtant j'ai l'impression que cette année, y a que des mannequins, homme comme femme. » murmura t-elle en posant son regard couleur ciel sur Clément. Oui, homme comme femme, effectivement. Il s'approcha d'elle, frolant de ses doigts le tatouage que la jeune femme avait au niveau du bras. « L'horizon sur la mer, encadré de pétales de fleur. » annonça t-elle doucement. « Je l'ai fais quand je suis allée la première fois au Brésil. » compléta t-elle. Un grand moment, ce pays était devenu son endroit favori, elle s'y rendait tous les ans, sans aucune exception.