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 les bourgeois - 28 janvier, 3h17

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Syssoï
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MessageSujet: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptySam 28 Jan 2012 - 18:04

GABRIELLE

« Gaby… » Je chuchote, presque à son oreille. « Gaby… » Un revers d’index passe sur sa joue. Je suis accroupi à côté du lit, afin d’être au niveau de la rousse endormie. Elle a les lèvres entrouvertes, la respiration lente et chaude, j’ai presque eu des scrupules à la réveiller. Presque. « Prinntsèssa… ». Ses paupières tressaillent, je le perçois malgré l’obscurité quasi-totale. Je reprends, un poil plus fort, un poil plus brusque « Gabrielle ! » J’insiste sur chaque syllabe, même le « r » qui prend des airs impatient dans ma bouche. Elle ouvre les yeux, certainement surprise de découvrir mon visage à quelques centimètres du sien. « Tiens, habille-toi. » Mon ton est brusque, encore une fois, tandis que dans un raclement de gorge je dépose une boule de vêtements contre son cou, les vêtements que je lui ai préparé, ou plutôt les vêtements que j’ai pioché à l’aveugle dans son placard. Je me relève, et je recule, mes yeux balayant les lits dans lesquels on devine des masses profondément endormie. J’ai vérifié, je suis le seul encore éveillé. Et il y a Gabrielle, aussi, maintenant. Elle est entrain de boutonner son jean quand je pense à me retourner pour lui offrir un peu d’intimité. Bon, c’est trop tard maintenant, mais c’est le geste qui compte, non ? Dos à elle, mon talon martelant le sol montre des signes d’impatience. Je ne suis pas pressé, c’est juste que je ne veux pas attirer l’attention des autres et risquer qu’un petit curieux nous suive. Je jette un coup d’œil derrière moi, elle a terminé mais ne semble pas vraiment très réactive. Elle dort à moitié, ou peine à se réveiller. Je l’attrape par la main et l’entraine avec moi. Je pourrais la porter sur mon dos, mais Cupidon y verrait certainement une ébauche de préliminaires… Dans le couloir, il fait noir aussi. Je marche doucement, cadenassant les doigts de Gabrielle pour qu’elle ne chute pas. J’ai pas de problème à voir dans le noir, mais il parait que pour le commun des mortels, c’est différent. Finalement, sa façon de marcher à l’égyptienne, de profil tractée par ma main puissante, me porte sur les nerfs. Je l’attrape par la taille, la soulève et la colle contre moi. Je ne sais s’il s’agit d’un reflexe typiquement féminin, mais ses jambes s’enroulent autour de mon bassin, et j’ai l’impression qu’elle achève sa nuit sur mon épaule, façon koala. Comme ça on va beaucoup plus vite, et dans le silence ambiant, les lattes de plancher craquent à peine sous mes foulées. J’ai choisi la pièce la plus éloignée des chambres, histoire de ne pas attirer l’attention. Je pousse la porte, et la referme soigneusement derrière nous, une main protectrice plaquée dans le dos de ma partenaire, j’ai l’impression de transporter un enfant. Je la dépose sur un canapé, contre le mur, et la laisse découvrir la salle de musique. Je ne sais pas si elle connaît déjà, si elle est déjà venue. J’ai rangé tous les instruments et poussé le piano dans un coin, je me suis aménagé mon espace. Les plafonniers sont éteints, ici également, mais quelques lampes diffusent la faible lueur typique des ampoules à économie d’énergie. Mon CD est déjà dans la hifi high tech qui trône à l’angle de la pièce, je n’ai plus qu’à lancer la machine et le reste suivra, mais d’abord, je cherche à me rassurer dans le regard de l’endormie-éveillée. J’espère ne pas faire une connerie. Tout est histoire de confiance.
Gabrielle

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MessageSujet: Re: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptySam 28 Jan 2012 - 18:26

Gabrielle s'était endormie rapidement, comme un bébé. Elle s'était bien dépensée la journée, elle n'avait même pas entendu Syssoï se joindre à elle. La rousse n'était pas sûre qu'il était venu la rejoindre, peut-être pendant son sommeil. Elle ne s'était pas posée la question, et s'était laissée aller, s'enfonçant dans les bras Morphée.
Elle entendit une voix, qui l'appellait, Gabrielle rêvait encore, se demandait si elle hallucinait ou autre, elle ne voulait pas bouger. Elle n'ouvrit pas les yeux, restait immobile, se contentant d'inspirer lentement l'air. Puis la voix rententit encore, la rousse s'apprétait à grogner, vu l'heure qui était c'était légitime. Elle ouvrit lentement les yeux, et tomba sur Syssoï à quelques centimètres d'elle, elle n'avait même pas la force d'esquisser un mouvement de recul. « Syssoï.. » se contenta t-elle de gémir doucement, d'une voix rauque, avant qu'il lui donne ses vêtements. Apparement, il fallait qu'elle s'habille. Sans poser de question, la rousse se leva péniblement, enfila son jean, le boutonnant avec une certaine lenteur, elle était crevée. Syssoï se retourna, pas la peine, il l'avait déjà vue en sous-vetements. Gabrielle finissa péniblement de s'habiller, son partenaire la prit par la main, l'entrainant dans le couloir. La rousse le suivit sans grande résistance, marchant lentement, avant que Syssoï l'attrappe par la taille. Gabrielle entoura son bassin de ses fines jambes, et posa sa tête sur son épaule, une main sur son torse, les yeux ouverts, mais l'esprit embrumé, elle se demandait ce qu'il se passait, où l'emmenait-il ? Il semblait déterminé et savait où la mener, ils entrèrent dans une pièce, qu'elle n'avait jamais vu, elle remarqua juste que la pièce était très très bien rangée. Il la posa sur un canapé, la rouquine eut d'abord du mal à se détacher du corps de son partenaire, mais elle lâcha prise, tout en douceur. Puis elle comprit toute la situation en voyant la chaine hifi, Gabrielle se frota énergiquement les yeux, pour bien se réveiller. Ramenant ses jambes à sa poitrine, les entourant de ses deux bras, la rousse hocha timidement la tête, pour lui montrer qu'elle était prête. Ses yeux ne quittaient pas ceux de son partenaire.
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Syssoï
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MessageSujet: Re: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptySam 28 Jan 2012 - 19:39

Je jette un coup d’œil aux caméras. Je sais que beaucoup sont dissimulées, mais j’ai quand même le réflexe de zieuter celles qui ne le sont pas, pour me rassurer. Si elles ne suivent pas mes mouvements, j’ose espérer qu’elles ne me filment pas. C’est d’une naïveté à pleurer, j’en ai conscience, mais je me raccroche à ce que je peux. Gabrielle me fait face, je me demande si elle a conscience que, d’ordinaire, les gens payent 140€ pour être moins bien placée qu’elle ne l’est. Elle hoche de la tête comme pour me donner son autorisation ou me signifier que je ne me plante pas en lui accordant ça. Mais je ne suis pas encore prêt. J’enfonce les mains dans les poches du pantalon large et fluide que je porte, et j’avance vers elle. « Tout d’abord, j’aimerais que tu m’éclaires sur quelque chose. » J’avance encore jusqu’au fauteuil stylisé qui lui fait face, et je m’y laisse tomber, chaussons noirs à la main. « Sans réfléchir, quand je te dis « danse classique », dis-moi ce que tu vois, ce que tu entends. » Je connais déjà sa réponse, elle va me répondre des tutus, des pointes, des filles qui se tordent dans tous les sens à grand renfort de gestes précieux ridicules, elle va me dire qu’elle entend Mozart, Stravinsky, et autres vieux « morceaux » poussiéreux, sur quoi donc pourrait-on danser, hein ? Je connais déjà sa réponse, mais elle me convient parce que, justement, il sera encore plus facile de lui montrer son erreur. Un pied après l’autre, que je ramène sur l’assise du fauteuil, je chausse le cuir souple qui favorise la flexibilité des mes pointes, plantes, talons, orteils… Je n’ai pas besoin de m’échauffer, je l’ai déjà fait avant d’aller la chercher, mais chauffe mes pieds tout de même, les pliant et les dépliant contre le sol pour les faire aux chaussons. Les mains dans les poches, attentif à sa réponse, je reviens vers le centre de la vaste pièce. J’ai tout poussé, je vais avoir besoin d’espace, d’énormément d’espace. J’ai noté la hauteur sous plafond aussi, heureusement elle est parfaite. Je jette un dernier coup d’œil aux caméras. Je ne veux pas qu’on filme ça, parce que ça, c’est à moi. Puis je me retourne vers Gabrielle, elle a terminé sa description. Ça va être à moi de jouer.
Gabrielle

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MessageSujet: Re: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptySam 28 Jan 2012 - 22:32

Gabrielle avait encore la tête dans le seau, elle s'était fait réveiller à l'arrache. Heureusement qu'il lui avait laissé le temps de se changer, sinon, elle aurait fait une crise. Lorsque Gabrielle se sentait faible, elle partait vite en vrille. Et là, elle se sentait vraiment très faible, vulnérable, avec ses yeux mal réveillés et sa tête endormie.
La rouquine s'appuya sur le dossier du canapé, respirant longuement, en tentant d'immerger. Ses yeux se fermaient de temps en temps, elle luttait de toutes ses forces pour ne pas replonger dans un profond sommeil, mais Syssoï avait su capter son attention. La jolie française reporta toute son attention sur son partenaire, qui l'intriguait. Son partenaire lui demanda à quoi elle pensait lorsqu'il lui parlait de la danse. « Tu vas penser que se sont des clichés. » commenta t-elle doucement avec l'esquisse d'un sourire timide. Elle n'en savait pas grand chose sur la danse classique, parler-lui de street dance ou même de salsa, elle pouvait vous dire des tonnes de choses, mais là, Gabrielle ne pouvait rien dire. Rien d'intérressant. « Je dirai le Lac des Cignes, Casse Noisette ou Giselle. Je dirai grâce et souplesse. Sauts, grands écarts, battements, arabesques, et pointes.» signala t-elle. Elle sortait le seul vocabulaire qu'elle connaissait et qu'elle associait à la danse classique. Gabrielle laissa son regard dérivé, observant la pièce avec prudence, puis elle tomba sur les pieds de Syssoï qu'il bougeait, pliait et dépliait.
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Syssoï
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MessageSujet: Re: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptyDim 29 Jan 2012 - 2:04

Tu vas penser que ce sont des clichés, me dit-elle. Non, je sais que ce sont des clichés, car c’est l’un des fléaux de notre société, normaliser ce qui est beau, le discréditer à coup de clichés et d’idées reçues, le rendre désuet à l’extrême pour mieux légitimer son massacre, son extinction et son remplacement par quelque chose de plus simple, plus populaire, plus commun, quelque chose d’accessible pour une majorité, et plus seulement pour une élite... Quelque chose de quelconque, moins beau, un camaïeu de gris et de noir, une utopie puisqu’une fois encore, des ficelles tirées par une élite autoproclamée. Alors, ce qu’elle connait de la danse classique ? Ce qu’on a bien voulu lui montrer, des morceaux indigestes qui datent de l’ère de la télé en noir et blanc, ou d’autres, qu’on passe en pleine nuit sur Arte, où des mecs sous cocaïnes gesticulent comme pris de convulsion. Pour la danse classique, soit on prend l’initiative de voir par soi-même, si tant est qu’on soit apte à dépasser les clichés, soit on reste hermétique, figé dans des idées reçues édictées par les «bien pensants». Ou alors, option 3, on croise un danseur qui décide de vous convaincre, pour une raison inconnue, même de lui, que la danse classique n’a rien de soporifique, ni d’intellectuel. C’est viscéral, c’est charnel, c’est bassement instinctif, c’est l’art primal mit en exergue. Et c’est drôle aussi. Sauts, grands écarts, battements, arabesques, et pointes. Elle a le vocabulaire, mais dans sa bouche ça sonne péjoratif. Je vais lui montrer les sauts, les grands écarts, les battements, les arabesques, mais je vais lui montrer à ma manière, à la manière de ce qu’est le prodige de la danse aujourd’hui. «Il est temps de changer de millénaire.» je glisse dans un sourire rapide, en me plaçant au centre de la pièce. Je sors de ma poche arrière la télécommande de la hifi, que je lance en direction de Gabrielle. «Quand t’es prête.» Comme si c’était à elle d’être prête. Mais moi je le suis, je le suis toujours lorsqu’il s’agit de danser. Danser pour quelqu’un, c’est différent, d’habitude je danse sur scène, la salle est plongée dans le noir, et je m’imagine seul au monde. Là, il ne s’agit pas de 2000 spectateurs, mais d’une seule, une seule en pleine lumière. Je la vois, et c’est peut être ça qui me dérange. Mais je suis prêt. Je me dis que j’agis dans un but pédagogique, c’est ça, je suis un putain de prof. Ça passe. Je jette un dernier coup d’oeil à la caméra immobile, puis je tourne le dos à Gabrielle, main dans les poches. Il ne lui faut pas trente secondes pour lancer la machine de guerre. C’est la voix de Brel qui se répand dans la vaste salle, et qui me pousse, me porte, m’anime. Je me retourne et déambule. Ça n’a l’air de rien, on me le dit souvent, «ça à l’air si simple, Syssoï.» Oui, ça à l’air. Ça a seulement l’air. La chorégraphie commence doucement, l’air de rien, plus dans la comédie que dans la danse. Du moins, c’est ce qu’on imagine, et puis j’enchaine quelques mouvements me demandant à peine si elle a conscience que nous ne sommes que 3 sur Terre, apte à réaliser cette figure, et je poursuis. Je ne la vois plus, je ne vois plus rien, juste la voix de Brel qui m’apparaît comme une partition sur laquelle serait dessiné des pas. C’est comme ça que fonctionne mon cerveau... Chaque fibre de mon corps vibre, réceptive à la symphonie. Je la connais par coeur, et j’attends avec impatience les 2 minutes 45, afin que mon être impatient puisse lâcher tout ce qu’il a, et assouvir ce besoin d'élévation. «ça semble si simple, Syssoï.» résonne une voix féminine dans ma tête, alors que je suis à un mètre au-dessus du sol, jambes en équerre, décrivant un 180° en une fraction de seconde, avant d’enchainer avec un autre, puis un autre. A 2 minutes 55, je suis à genoux au sol, une cigarette à la main, la respiration saccadée, le front en sueur... apaisé comme un junkie après sa première prise depuis des jours. Je baisse la tête, j’ai besoin d’un temps d’adaptation, ou de réadaptation au monde qui m’entoure. Je ne dois pas exploser la bulle trop vite. Je ferme les yeux un instant, puis relève la tête. C’est seulement à ce moment-là que je réalise que j’attends une réaction, en fait, une réaction de la part de cette personne dont j’avais presque oublié la présence. J’ai dansé les Bourgeois pour elle, un choix voulu car aux antipodes de ce qu’elle imaginait de la danse classique. Ce n’est pas ma chorégraphie préférée, pas celle qui me caractérise vraiment, même si les chorégraphes ont toujours insisté pour me voir danser celle-ci, mais je ne suis pas encore prêt à lui montrer MA chorégraphie, ni à elle, ni à personne. Je me relève, et reste les mains dans les poches, au milieu de la pièce. J’ai l’air du con. Je me sens con. Alors c’est ça, l’impression d’être à poil ? J’aime pas du tout.

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MessageSujet: Re: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptyDim 29 Jan 2012 - 13:58

Oui, la tête de la rousse était bourrée de clichés, et de stéréotypes, mais elle s'y faisait. Selon Syssoï, ce qu'elle pensait de la danse classique n'était pas fidèle à la réalité. «Il est temps de changer de millénaire.» Cette remarque arracha un sourire endormi à la jeune femme qui gardait ses prunelles vrillées sur celui de son partenaire. Gabrielle se frota une nouvelle fois les yeux, observant son partenaire, attendant de voir ce qu'il allait lui proposer. Syssoï lui lança la télécommande, avec sa maladresse légendaire, la rouquine ne put pas la rattrappa et la télécommande tomba lourdement sur le canapé. La rousse la saisit rapidement, faisant comme si rien ne s'était passé, non, elle n'était pas maladroite au point de ne pas pouvoir attrapper un objet en vol. En même temps, elle était crevée, c'était son excuse. Quelques secondes plus tard, elle appuya sur le bouton play, et lança la musique, les premières notes se firent rapidement entendre, elles résonnaient dans la pièce. Syssoï commença. Gabrielle suivait, et srutait le moindre de ses mouvements, observant admirative les figures qu'il réalisait avec tant d'aiséance, c'en était impressionnant. Oui, c'était le mot. Gabrielle était admirative et impressionnée. Deux minutes plus tard, Syssoi était à genoux sur le sol, une cigarette à la bout. « Impressionant. Différent. Beau. » énuméra t-elle doucement, sans élever la voix, elle avait brusquement l'impression d'être en trop dans cette pièce. Vu tout le stratagème qu'avait monté Syssoï pour danser devant elle, à l'abri des caméras...Comme si danser devant les autres représentaient une épreuve, ou comme si il livrait une part de lui. « Tu regrettes ? » lui demanda t-elle, en se mordillant nerveusement la lèvre inférieur. Regrettait t-il d'avoir dansé devant elle ? D'avoir dansé pour elle ?
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Syssoï
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MessageSujet: Re: les bourgeois - 28 janvier, 3h17   les bourgeois - 28 janvier, 3h17 EmptyDim 29 Jan 2012 - 18:47

Je suis essoufflé, mais pas encore éreinté. Il me faudrait tellement plus pour l’être. Le poids que je sens sur mes épaules et sur mes muscles, ce n’est pas le poids de la fatigue, mais celui du désoeuvrement. Pendant cinq jours j’ai eu cette idée, cette mission en tête, celle de lui montrer à elle que sa street dance n’était que la version populaire d’un art qu’on ne se donnait même plus la peine d’observer réellement. C’était comme préférer Leader Price à Chanel. Alors, évidemment que j’avais danser Casse-Noisette, Coppelia, Swan Lake et Giselle, mais ce n’était qu’une partie de mon travail, la partie qui nous permet de poursuivre et prolonger notre art de la manière que l’on souhaite. Le public, les quinquagénaires obtus payent pour voir des tutus et des pointes, mais quand au détour d’un Gala parisien, je leur présente les Bourgeois, c’est toute la salle qui est debout pour applaudir la différence et le contre-emploi. Des bourgeois debout pour applaudir un hymne anti-bourgeois, le comble n'effleure même pas leurs esprits, à présent ouvert. C’est ça mon travail, en fait. Je reprends mon souffle en me relevant, à peine conscient des adjectifs qui glissent d’entre ses lèvres. Je m’approche du canapé, et viens m’asseoir à côté d’elle tandis qu’elle me demande si je regrette. Malgré moi, je jette un nouveau coup d’oeil aux caméras, vérifiant leur immobilité. «Pas encore...» Je réponds à voix basse. C’est dans ma nature d’être méfiant, c’est dans ma nature d’appréhender la déception inévitable que les gens m’inspireront forcément. Je suis d’un autre monde, j’ai des exigences particulières, poussées et parfois jugées «vieillottes», mais rien ne me fera m’assouplir. Alors je ne peux pas lui répondre un «non» catégorique, simplement parce que je sais qu’elle va me décevoir à un moment ou à un autre. C’est inévitable. «Tu veux que je te ramène au lit ?» je lui demande en observant ses yeux rouges de sommeil, ses gestes lents et sa tête lourde. Est-ce que je m’en veux de l’avoir tiré du lit en plein milieu de la nuit ? Non. Je n’avais pas d’autres choix.

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