Le matin, j'avais un rythme très strict, déjà je n'étais que rarement debout avant treize heures, de par mon job qui s'effectuer en majeure partie la nuit. Je me levais, et j'allumais la musique directement, des vieux tubes majoritairement, bien meilleur selon moi que la merde en boîte qu'il nous balance dorénavant. Ce n'était qu'après avoir pris un bonne dose de musique qui contribuait à plus de quatre vingt pour cent à ma bonne humeur. Les vingt restant étant beaucoup trop aléatoire pour en tenir compte. Ainsi, parce que je savais faire preuve d'un minimum de civisme et surtout parce que trente quatre candidats en colère me paraissait dur à gérer, j'avais choisit en ce jeudi matin, d'utiliser la salle de musique pour mon réveil total. Sans avoir prit la peine d'enfiler quoi que ce soit de plus que ce que je portais déjà pour dormir, c'est à dire un boxer moulant, j'étais passé par la cuisine afin de profiter du calme du nid pour dérober une viennoiserie toute chaude avant de me rendre dans la dite pièce. Mon croissant dans la bouche, j'entrais dans la pièce vide. Une aubaine. La peinture orange qui recouvrait les murs fut une attaque des plus brutales pour mes iris encore anesthésié par le sommeil, si bien qu'un juron sorti tout droit de ma bouche. Les yeux totalement obstrué par le brouillard invisible formaté par mon esprit je me dirigeais vers la pile de cd jusqu'à ce qu'une petite voix ce fit entendre. « Putain de merde, j'ai faillit faire une attaque, t'es censé nous éliminer un à un en nous faisait claquer ou quoi ?! » Hurlais-je lorsque je vis une silhouette arrondie de la jeune femme qui était supposé nous accueillir le soir du prime. Un membre de la production à ce qu'il paraissait.

La musique avait un effet bénéfique sur les grossesses et ça m'aidait particulièrement. L'anxiété, le stress ne cesse de se poser parce que le jour de l'accouchement approche. C'est dans deux mois et demi, certes mais maintenant que je suis présente dans l'aventure, le stress était bien là. Ceci dit, mon inquiétude n'était pas tellement présente. En faite, ça arrive lorsque je ressens des petites contractions. Tu es là et tu te dis : " Mince, non, pas maintenant, c'est impossible..." et les contractions peuvent signifier qu'il faut ralentir et se reposer. Bref, ce matin, je m'avançais avec des écouteurs posés sur mon ventre d'où de la musique douce en sortait. Le bébé n'avait pas cessé de me donner des coups et même si je suis ravie qu'il en fait, la douleur était là aussi. Ensuite, je les retirais pour chantonner une petite chanson au foetus. Il entend ma voix et hop un petit coup venait. Ca me donnait le sourire. J'entrais dans la salle de musique qui était un vrai refuge. Mais, à peine entrer qu'un jeune homme se mit à hurler. J'ai eu peur, bien évidemment. Je posais ma main contre mon coeur en soupirant. « Tu veux provoquer la perte des eaux? » J'ai failli y passer sur le coup. Mon coeur battait à cent à l'heure. Je reprenais une respiration normale. « Zen... Le zen sera ton meilleur allié dans cette aventure. » Et je m'y connaissais. Je me dirigeai vers un petit endroit d'où je m'installais en douceur. « Je m'appelle Shannon. Ta nuit s'est passée sans embûche?»

J'avouais que j'avais sûrement hurlé un peu fort, mais c'est qu'elle m'avait fait flipper la nana enceinte, d'ailleurs, je me demandais par quel miracle j'avais fait pour ne pas la voir. Elle était quand même imposante comme fille, son énorme bidon y était pour beaucoup à vrai dire. « Non, j'ai pas envie d'attiser la colère des femmes enceintes de la terre, de ta famille, du père du mioche et de la production. » Lançais-je à la jeune femme qui venait de m'accuser d'avoir faillit provoquer son accouchement dans l'émission. Sa réplique suivante m'aurait sûrement fait sortir de mes gonds si elle n'était pas enceinte. « Tu plaisante j'espère, c'est parce que tu m'as fait peur que j'ai hurlé comme ça. J'suis très calme comme type. » Enfin seulement si on ne me cherchait pas, autrement je pouvais devenir complètement dingue mais là n'était pas la question. Je l'observais s'installer et je la suivis m'installant sur le fauteuil d'à côté, tout en me souvenant que j'avais un croissant en main. « T'en veux un ? J'crois qu'il en reste dans la cuisine. » Demandais-je poliment, je me voyais mal manger devant une femme enceinte, peut être qu'au fond, j'avais peur qu'elle me saute dessus sauvagement. « Connor, enchanté. Oui ça peut aller, merci et toi, ça va ? Ils t'ont filé une chambre j'espère ? » Même si à bien y réfléchir, je n'avais vu aucune chambre hormis les notre, à moins qu'il s'agissait de l'une de ces pièces à laquelle nous n'avions pas accès.

J'avais eu toujours peur lorsqu'un homme se mettait à hurler. Quand j'étais petite, combien de fois mon père avait hurlé contre le chien de la voisine car ce dernier n'arrêtait pas d'aboyer à tout bout de champ. Mon coeur reprenait un rythme plus régulier. « C'est rassurant. Mon dieu.» Je rangeais les écouteurs en les déposant à l'intérieur de ma main. Ensuite, je tournais mon regard vers le jeune homme et j'esquissais un sourire. « Je ne demande qu'à te croire, vraiment.» Je me suis installée dans un petit fauteuil en faisant attention de ne pas me laisser tomber comme un sac de pommes de terre. Je lui souriais, c'était gentil de sa part. « Non merci. Je me suis bien rassasiée ce matin.» Je commençais par caresser mon ventre légèrement et en douceur. Je ressentais une petite douleur anodin mais c'était douloureux malgré tout. « De même. Très bien. Pas du tout. Je dors, dans le jardin, à la belle étoile. Ca me plait bien. » J'eus un sourire amusé. C'était, bien entendue, faux mais j'admets que j'ai toujours aimé l'humour. « Tu aimes beaucoup la musique? Ou tu es venu ici pour découvrir un nouveau lieu?»