Treize heures trente... L'heure à laquelle je sentais une grosse fringale et que je devais absolument le faire partir en mangeant. Je m'avançais vers la cuisine en ayant déjà une petite sucrerie dans la bouche. Lorsque je faisais partie de l'aventure, je m'amusais à préparer à manger pour l'ensemble des candidats. Maintenant, je ne devais pas me fatiguer pour un rien donc malheureusement, je ne chouchouterais pas les candidats avec de la nourriture. Quoiqu'il en soit, j'entrais dans la maison du bonheur et je restais debout devant la cuisine. J'hésitais. J'avais vraiment envie de faire à manger mais l'envie actuelle qui s'était emparée de moi était bien plus forte. J'haussais les épaules et j'attrapais une table de chocolat dans laquelle je mordais calmement. « Promis, tu recevras de la nourriture saine bientôt. » Disais-je à mon futur bébé avec un petit sourire tout bête sur les lèvres.

J'ai cédé à la tentation et je commençais par préparer de simples pâtes bolognaises avec une petite touche de ma personnalité. Il faut dire que faire à manger pour trente cinq candidats n'était pas du luxe donc je restais à la limite du raisonnable. Entre temps, je continuais de manger des carrés de chocolat jusqu'à ce qu'un candidat finisse par faire irruption dans la cuisine. « Hmmm... Pâtes bolognaises, ça te tente? » Demandais-je en avalant ce que j'avais en bouche.

feat Cooper.

Une heure passée. Je venais à peine de me réveiller en grosse marmotte que j'étais. A ma décharge, il fallait dire que je m'étais couché relativement tard, aux alentours de 4h du matin. De toute manière, autant en profiter non ? Ce n'était pas comme si on devait se lever, par obligation. Rien ni personne ne nous attendait, donc peut importait à quelle heure on émergeait. Et comme dans la vie de tous les jours, je n'avais pas vraiment l'occasion d'en faire, c'était le moment de se rattraper. Après avoir filé sous la douche, c'est tout naturellement que je me dirigeais ensuite vers la cuisine. Mon estomac criait famine. Et valait mieux écouter ses appels. Je fus accueilli par une jeune femme, enceinte jusqu'au coup. Je l'avais déjà aperçu lors du prime d'ouverture. En même temps, avec son bide énorme, comment ne pas la remarquer ? C'était clairement la première chose qu'on voyait en entrant dans cette pièce. Elle me proposa des pâtes.  « Cela dépend. Tu as l'intention de m’empoisonner ? » Valait mieux demander.  « A ta place j'irais mollo sur le chocolat, ou bientôt tu vas finir par exploser » Ne pus je m'empêcher d'ajouter. Bah quoi ?  « Tiens d'ailleurs je te le confisque, ça vaut mieux » Sur ce, je lui piquai sa tablette de chocolat. C'était pour la bonne cause, vous comprenez. Et puis fallait dire aussi qu'elle m'attirait irrésistiblement. Autant faire d'une pierre deux coups. Je croquai alors dedans. Hmm délicieux. Moi gourmand ? Jamais.

Tout de suite les grands mots et ça m'amusait. Ce n'était pas une remarque avec laquelle je risquais de m'emporter, aucunement, c'était assez amusant. J'haussais les épaules et fit mine de rien. « Peut être qui sait? Si tu te comportes bien avec moi, ta vie sera sauve. » Avais-je répondue tandis que je m'occupais d'égoutter les pâtes dans un grand panier. « Je vais déjà exploser. Un de plus ou un de moins. » Il ne faut pas penser que je prenais tout ça à la légère. Cette grossesse est toute ma vie et j'en prenais bien de soin. « Hey ! » C'est injuste quoi. Je le fusillais du regard. C'était comme si on venait de retirer le doudou d'un jeune enfant. « Je ne peux même plus me faire plaisir. » Je finissais par soupirer alors que je préparais quelques assiettes de pâtes avec de la sauce. J'en donnais une à Cooper puis je m'installais sur la chaise. « Tu es bien Cooper n'est ce pas? » Retenir trente cinq noms c'était d'un compliqué. J'enfournais une première bouchée de pâtes dans la bouche après avoir soufflé légèrement dessus.

La jeune femme me promit de me laisser la vie sauve, à condition que je me comporte bien. « J'ai intérêt à me tenir à carreau dans ce cas. » Ce qui n'était pas forcément une évidence.  « T'en a combien dans le tiroir ? » demandais je. Autrement dit combien elle attendait d'enfant. Non parce qu'avec un ventre aussi énorme, c'était obligé qu'elle en attende minimum deux. Évidemment lorsque je lui piquais son chocolat, elle protesta. C'était comme priver son jouet à son gosse. Halala les femmes enceintes.  « Boudes pas, c'est pour ton bien. Tu me remercieras plus tard. » Ou pas. En attendant, je ne me gênais pas pour profiter de ce chocolat devant elle. Elle finit par me servir une assiette de pâtes, du coup j'allais devoir abandonner mon chocolat.  « Merci » Ouais, je suis un minimum poli. N'empêches c'était le pied, à peine levé, hop, juste à mettre les pieds sous la table, et hop le repas arrivait. « Tu es bien Cooper n'est ce pas? » J'hochai la tête.  « Aaah je savais que je t'avais tapé dans l'oeil. » Ben ouais, si elle avait retenu mon prénom, c'était que je l'intéressais, logique.  « Par contre, je crains de ne pas connaître le tiens. D'ailleurs, qu'est ce que tu fais ici ? J'ai cru comprendre que tu faisais parti de la production. T'es quoi, la cuisinière ? »

J'ignorais s'il avait prit ma parole au sérieux mais sa réponse me satisfaisait bien et c'est tant mieux. Sa question fit en sorte que je pose mes yeux sur mon ventre. Effectivement, il était bien énorme mais j'étais certaine quant au nombre d'enfants qu'il pouvait contenir. « Un seul bébé. C'est bien suffisant. » Je ne tenais pas à ce qu'on me sorte que je pouvais en attendre deux. Si ça devait arriver, ça arrivera mais le médecin semblait être formel quant au nombre. Il n'avait jamais apprit qu'il ne fallait surtout pas contrarier une femme enceinte? Je ne le faisais pas exprès mais j'avais besoin de ma ration de chocolat. « Penses-tu? » Lançais-je à son égard avec un haussement d'un sourcil. Je finissais par oublier le chocolat pour m'atteler à manger l'assiette de pâtes que je venais de préparer. Je commençais par manger une première bouchée puis une deuxième et j'ai failli m'étouffer en débutant la troisième. « C'est une belle plaisanterie. » Il travaillait dans le monde des comiques? Il était bien amusant et il continuait sur cette lancée. « Je m'appelle Shannon et je suis chargée de votre bien être. » Répondais-je simplement et je continuais de manger alors qu'un petit silence venait de s'installer. Mais, je finissais par l'interrompre. « C'est une tâche bien draconienne. J'ai des candidats bien difficiles. » Et c'est le cas de le dire.

Elle n'attendait donc qu'un seul bébé. Ouais, ben je l'aurais pas dit. La pauvre, il allait peser 10 kilos à sa sortie.  « T'es sure ? Non parce qu'on dirait que t'es prête à nous en pondre trois maintenant » Comme si elle ne savait pas très bien combien de marmots elle attendait. Si elle était susceptible sur son poids, pas de bol. Je n'étais pas connu pour être la délicatesse incarnée.  « C'est ton premier ? » Je pris alors une première bouchée de ses pâtes. Mouais ça allait, c'était comestible. La jeune femme manqua alors de s'étouffer en entendant mes conneries.  « La vérité simplement » renchéris je. Bien sur je plaisantais, je me doutais bien qu'elle n'avait pas flashé sur moi. Du moins pas encore. Elle déclara alors être là pour notre bien être. Drôle d'idée. Je ne me sentis pas le moins du monde concerné par sa dernière phrase. J'étais un candidat plus qu'adorable, et absolument délicieux à vivre.  « Cela consiste en quoi exactement ? T'es là pour nous dorloter ? Répondre à nos désirs les plus fous ? Genre, si je veux un massage là, tu me le fais ? » Sait on jamais, l'espoir faisait vivre. Sérieusement, je n'arrivais pas à cerner en quoi elle allait être utile.  « Shannon...Shannon...Hey mais attends ! Tu serais pas cette femme qui a abandonné le jeu y'a une ou deux saisons juste avant la fin ? » En y regardant bien, son visage ne m'était pas totalement inconnu.

Lorsque j'étais arrivée dans la cuisine, mon humeur s'était attardé sur la nourriture et je voulais satisfaire mon appétit. J'avais débuté mon assiette depuis quelques minutes et je commençais par ne plus avoir faim. Je ne sais pas si c'était du au manque de délicatesse de ce jeune candidat. Je perdais le nord et il ne faisait qu'accentuer ce que je ressentais. « Tu as terminé? » Je déposais ma fourchette sur le bord de l'assiette et je croisais mes bras. « C'est mon premier et ce ne sera pas le dernier. » Du moins, c'est ce dont j'espérais. Je soupirais intérieurement. Le bébé entendait toutes les conneries qu'il sortait. J'espérais que les autres candidats ne soient pas aussi agaçants que ce dernier. Ensuite, j'eus un rire qui n'était pas dans un acte amusant, non, mais plus dans le sarcasme. « Je ne pense pas que ce que tu me dis convient à ma position actuelle. Ce serait plutôt à toi de faire un massage.» Imaginez un peu... Une femme grosse comme le monde en train de masser ou d'essayer de faire un massage. La galère. « Je vais gérer les tensions qui peuvent se créer. Je vais essentiellement gérer l'émotionnel. » Parce que le physique, ça ne me concernait pas. Mon prénom avait l'air de lui dire quelque chose. Je finissais par prendre une petite inspiration tandis que je me levais pour chercher une bouteille d'eau dans le frigo. « C'est ça. » Je n'ai eu aucun regret. Je me réinstallais et but une petite gorgée d'eau. « Bien. Qu'attends tu de cette aventure? Qu'as-tu à en y gagner? »

Si j''avais terminé ? Je ne savais pas bien si elle faisait allusion au fait que je l'embêtais un peu sur son poids, où si j'avais fini mon assiette.  « Non » répondis je simplement. Sur ce, je mangeai une autre bouchée de pattes. Ainsi donc c'était son premier enfant. « Je ne pense pas que ce que tu me dis convient à ma position actuelle. Ce serait plutôt à toi de faire un massage.» Elle venait de m’ôter les mots de la bouche. J'allais justement dire, que vu sa condition, c'était plutôt elle qui aurait besoin qu'on prenne soin d'elle. Sincèrement, il n'y avait que moi qui trouvait louche, qu'une femme enceinte, avec probablement les hormones en ébullitions, était chargée de gérer l'émotionnel ? Vous ne voyez pas un truc qui clochait là dedans ? J'en avais côtoyé des femmes enceintes, et je pouvais vous dire que c'était galère à gérer. Dans un constant ascenseur émotionnel. « Quand tu veux. » Hmm pourquoi venais je de répondre ça ? Manquerait plus qu'elle me prenne à la lettre tiens. Bah remarquez, ça ne serait pas non une énorme corvée s'il fallait que je lui prodigue un massage. D'autant plus qu'il paraîtrait que je sois doué de ce côté là.  « Ce n'est pas censé être mauvais pour le bébé le stress ? Parce qu'à mon avis tu vas galérer si tu dois gérer tous les états d'âmes des candidats. Et dis toi que je ne suis pas forcément le plus compliqué » Ooh parce qu'il y avait bien plus chiant que moi, et moins sympathique aussi. Si si c'était possible. Shannon me confirma alors, que oui, c'était bel et bien une ancienne candidate. Celle qui avait abandonné. Euh, et après elle était censée nous aider psychologiquement ? Quant elle même avait clairement défailli de ce côté là. On avait pas idée de se tirer deux semaines avant la fin. Et ne venait pas me dire que c'était sa grossesse la raison, puisqu'aujourd'hui elle était en face de moi.  « Ce qui veut dire...que le type dont je fais parti de l'équipe, Micah, c'est ton ex ? Le père de ton enfant ? Le mec qui s'est foutu de toi et s'est barré avec un autre mec ? » Je me renseignais. La brunette voulu ensuite savoir pourquoi j'étais ici.  « L'argent. La seule raison qui pourrait me pousser à m'enfermer avec 35 autres énergumènes, le tout sous l’œil des caméras. » Au moins c'était clair, et je l'avouais sans détour.