ft. cooper

La tête enfouie dans la capuche de ma doudoune, je traverse le jardin visage baissé afin de m'isoler dans la cabane en bois en contre-bas. Je n'y suis jamais allée auparavant, et c'est prise d'une bien curieuse pulsion que j'ai décidé de m'y rendre aujourd'hui. Tâter le buzz dans un coup de folie? Me confier au caméra? J'ai besoin d'extérioriser d'une manière ou d'une autre les émotions qui m'habitent. Loin de moi l'envie de me défouler sur le sac de sable de la salle de sport. Les mains dans les poches, j'approche à grand pas de la porte, combattant froid et tempête de neige pour pouvoir atteindre mon but. Eux sont tous confinés dans la maison, le moment est idéal. J'abaisse la poignet gelée et me retrouve en face à face avec Cooper qui s'apprête à sortir. Je pose mes deux mains sur son ventre, le pousse à l'intérieur sans un mot, et ferme le verrou derrière moi sans comprendre ce qui me prend soudainement. Lui non plus ne semble pas comprendre, je lui souris avec une innocence que je simule cette fois-ci, n'osant pas m'avancer vers lui pour autant. « Laisse-moi te dire que je te préférais en femme. » Je le fixe avec insistance.

En cette après-midi, pour une curieuse raison, j'avais décidé d'aller faire un tour dans la cabane en bois. Bizarrement, c'était la première fois depuis mon arrivée dans ce château qui j'y mettais les pieds. Je n'avais pas la moindre idée de secret pour buzzer, et je n'étais définitivement pas du genre à me confier face à une caméra. Mais la curiosité, et peut être l'envie de m'isoler, m'avait poussé à m'y rendre. L'intérieur de la cabane était bien plus cosy qu'on ne pourrait le croire. Installé sur le canapé rouge, en position allongée, les bras sous ma tête, je contemplais le plafond. Un flot de pensées envahissait mon esprit. Peut être bien que j'aurais besoin de faire passer un message. Je me redressai alors, assis, et regardai la caméra. Après seulement trois paroles prononcées, je me rendis compte que c'était complètement con. Qu'est ce qui me prenait ? Je me levai alors, pour sortir de la pièce. Mais en ouvrant la porte, je tombai nez à nez sur Maddie, qui me repoussa immédiatement à l’intérieur, pour fermer à clé derrière elle. Quésaco ? A quoi jouait elle ? Elle avait l'intention de me violer ou bien ? Je trouvais curieux qu'elle verrouille la porte. « Laisse-moi te dire que je te préférais en femme. » Haha.  « Cela peut toujours s'arranger tu sais, j'ai gardé la perruque... » Mais qu'est ce que je racontais ? Chuuut. c'était avec des conneries pareilles qu'à la base je m'étais retrouvé en travelo lors du prime.  « Tu veux de l'aide pour quelque chose ou bien... ? » Que me voulait elle ?

Cooper et son humour, Cooper et sa bêtise. Cooper et son sourire, aussi. Je lève les yeux au plafond et me décolle du mur contre lequel je suis restée jusqu'à maintenant. « Laisse. » Je lui fais tout en faisant deux pas. Seulement deux pas, mais déjà la distance entre nous est considérablement entamée. J'hésite un instant, me suspend dans mon action, termine de m'avancer vers lui pour le faire reculer un peu contre la cloison derrière. Il me demande ce que je veux. Il ne comprend pas mes intentions, ou peut-être fait-il semblant de ne pas comprendre, mon regard est éloquent et mes œillades le sont tout autant. « Non, je ne veux pas de ton aide. Du moins... j'aimerais que ceci reste entre nous. » Nos corps se frôlent. Je prends ses mains que je ramène dans son dos, de façon à l'empêcher de faire le moindre geste qui risquerait de nous faire dépasser les limites. Mes iris dans les siennes, combat entre le chaud et le froid, je lui intime de ne rien dire. Je fixe ses lèvres. Oui, j'en ai envie, il m'a suffit de le voir ici pour en prendre conscience. Alors, dans un geste lent, peut-être parce que j'ai peur, aussi parce que je calcule ce moment où nos bouches vont se rencontrer, j'approche mon visage du sien. Je glisse mes mains sur ses joues, mon pouce sur sa lèvre inférieure. « Chut. » J'embrasse sa mâchoire. Je me hisse sur la pointe des pieds, baise la commissure de ses lèvres avec douceur, les ailes de son nez avec une tendresse qu'il ne doit sûrement pas me connaitre, son menton avec une sensualité que peut-être il ne soupçonnait pas dans cette enveloppe juvénile et innocente. Dans une dernière hésitation, je lie mes lèvres aux siennes.

Non je ne comprenais pas ses intentions. Bien sur, j'aurais bien une petite idée, mais venant de Madeleine, cela me semblait hautement improbable. N'importe qui d'autre je dis pas, mais elle ? Si innocente, si... Et pourtant. Le regard qu'elle me lançait était des plus éloquents. Sans m'en rendre compte, elle me fit reculer de quelques pas, vers la cloison. Non, je ne veux pas de ton aide. Du moins... j'aimerais que ceci reste entre nous. Elle comptait donc qu'il se passe quelque chose. Pour preuve, elle s'était rapprochée considérablement de ma personne, nos corps se frôlant. Si je pouvais encore avoir un doute quant à ses intentions, là, c'était plutôt clair. Je ne comprenais pas bien ce qu'il se passait, ce qui lui prenait pour se conduire ainsi aussi soudainement. Cela ne ressemblait pas à la jeune femme. Du moins pas à celle que je connaissais de ces dernières semaines. Et au vu de son haleine, elle semblait parfaitement sobre. Mais à vrai dire, à l'heure actuelle, je me fichais bien de ce qui la poussait à agir ainsi. Je serais bien fou de vouloir prendre la parole ou de la bombarder de questions. Alors j'obéis, je gardais le silence. Mon regard passait de ses yeux à sa bouche. Lentement, elle réduisait la distance qui nous séparait. Je voudrais qu'elle s'active, que ça aille plus vite, ses lèvres m'appelant désespérément, pour autant je la laissais prendre tout son temps. Ses baisers glissaient sur mon visage, parcourant ma mâchoire, mon menton... Elle savait comment y faire. Finalement, elle s'arrêta de tourner autours pour s'emparer de mes lèvres. Mais là, pas question de rester passif. Je passai une main dans ses cheveux et l'autre dans son dos, collant un peu plus son corps au mien. Notre baiser était d'abord tendre, avant de lui donner plus d'intensité. Sans me détacher de ses lèvres, je la soulevai sans difficulté et l'allongeai sur le canapé.

Je n'ai aucun scrupule, aucun remord. J'ai tout balayé dans un coin désert de mon esprit, celui qui s'éclaire le soir au moment de se coucher, qui fait renaitre la culpabilité de sa couche de poussière. Je savoure ce baiser, je ne pense plus à rien, je veux seulement goûter ses lèvres et m'en délecter jusqu'à plus faim. Je le sens se tendre un peu contre moi, ses bras puissants entourent mon corps et me collent à lui, étroitement. Sa main est dans mes cheveux, la mienne s'agrippe à sa nuque tandis que l'autre caresse doucement son visage. C'était évident depuis notre première rencontre, que ce baiser arriverait. Il le veut, autant que moi, et je ne pouvais pas nous laisser plus insatisfait l'un de l'autre. Je le devine plus entreprenant, excité aussi, ce qui me fait un peu peur. Mes pieds se détachent du sol tandis que Cooper me soulève et m'allonge sur le canapé. Sous le poids de son corps je sens une alarme marteler ma poitrine, mes mains se perdent sur ses fesses. C'est trop tôt. Pourtant sans réfléchir, je passe mes doigts sous son pull, découvre enfin contre ma peau ce torse que je n'ai pu toucher qu'avec les yeux à mainte reprise. Je réponds à son baiser avec intensité, me dégage pour embrasser son cou, avant de murmurer à son oreille dans un soupir un « Attends... » qui risque de le frustrer plus que de raison. Je m'arrête dans mon action, les mains sur ses flancs plus ou moins découvert.

Un vrai gentleman aurait probablement repoussé ses avances. Ou se serait au moins assuré qu'elle sache ce qu'elle faisait. Mais oh, il s'agissait de moi là. Cooper. Il ne fallait pas trop m'en demander. En même temps, si ce qu'elle recherchait était un mec gentleman et pleins de considérations pour elle, ce n'était certainement pas vers moi qu'elle serait aller. Et puis dans le fond, qui étais je pour la repousser ? Je ne pouvais décemment pas lui faire une chose pareille. Cela pourrait la froisser, vous comprenez. Je la soulevai avec aisance, pour l'allonger sur le canapé – délicatement, c'était déjà pas mal. Je faisais même attention à ne pas l'écraser sous mon poids. Mais je n'étais pas le seul à être entreprenant. Ses mains se faisaient baladeuses, tandis qu'elle répondait avec tout autant d'intensité à mon baiser. Finalement, elle détacha ses lèvres des miennes, pour m'embrasser dans le cou, avant de s'approcher de mon oreille. Et malheureusement, ce n'était pas pour me glisser des mots doux. « Attends... » Et voilà. Bien sur. Évidemment. Cela devait arriver. Ne pouvait elle pas passer par l'étape de la culpabilité un peu plus tard ? Et juste profiter de l'instant présent ? Enfin...Je stoppai donc net à toute activité. Oui, je n'étais pas un crevard non plus. Je plongeai mon regard dans le sien. « Tu veux que j'arrête ? » Elle n'avait qu'un mot à dire et je le ferais. La balle était dans son camp. C'était sa chance de prendre la fuite.

Je suis étonnée que Cooper s'arrête à son tour aussi rapidement. C'en est déconcertant, je le fixe un instant de mes grands yeux bleus avant de baisser le regard vers nos bassins plaqués l'un contre l'autre. Je souris. Non bien sûr que non, j'aimerai qu'il continu jusqu'au bout et même plus loin. Je glisse mon doigt sur la ligne que forme ses abdominaux, m'arrêtant sous son nombril, ne voulant pas l'exciter plus que de raison en aventurant mon index trop loin. Mon autre main caresse doucement son bras, je reste pensive un bref instant, au détriment du garçon qui ne semble plus pouvoir se tenir. « Dans d'autres circonstances, je pense que je t'aurais déjà déshabillé avec les dents... » Je commence dans un murmure, partagée entre la plaisanterie et le sérieux détonnant de ma phrase. Car c'était vrai, et que je n'aurais peut-être même pas attendu deux semaines pour le faire. « Mais Cooper, est-ce que tu as conscience qu'une caméra est braquée sur ta braguette? » Je lui demande d'un air malicieux tout en désignant l'objet à un mètre de nous d'un mouvement du menton. En effet, plus que celle cachée dans un angle mort, une autre caméra d'autant plus imposante nous fait littéralement face puisque nous sommes allongés sur le canapé où se déroulent les confessions des candidats. Glorieux. Je n'ai pas envie de faire l'amour avec l'irlandais ici. Pas sous le regard de ma famille, des techniciens, des autres candidats. Pas aussi tôt. Ce moment devrait rester intime, ou tout du moins partagé sous une couette, surtout s'il est désiré mutuellement. Je l'embrasse à nouveau, gourmande, et passe une main dans ses cheveux bruns. « Ça ne te dérange pas toi? »

Je m'étonnais moi même d'avoir réussi à freiner mes ardeurs aussi rapidement. Et pourtant, me voilà, prêt à écouter ses états d'âmes. « Dans d'autres circonstances, je pense que je t'aurais déjà déshabillé avec les dents... » Elle venait peut être de murmurer sa phrase, mais j'avais une très bonne ouïe, donc je compris très bien ce qu'elle racontait. Sa remarque m'arracha un sourire. C'était bon à savoir. Coquine la Madeleine. Une facette de sa personnalité que je découvrais, et qui n'était pas pour me déplaire. « Mais Cooper, est-ce que tu as conscience qu'une caméra est braquée sur ta braguette? » C'était donc ça qui la gênait. Instantanément je jetais un coup d’œil vers l'objet en question. Et merde. Pourquoi fallait il qu'elle le mentionne ? J'en avais complètement oublié leur présence. Il fallait dire que sur le moment je ne pensais strictement à rien. Elle subtilisa mes lèvres pour un nouveau baiser, avant de me demander si ça ne me dérangeait pas.  « Pourquoi ? Cela ne te dit pas une sexe tape ? » Bien évidemment cela ne me disait rien à moi. Du moins pas pour qu'elle soit diffusée dans toute l'Irlande. Je poussai finalement un soupire.  « Mais j'imagine que si, ça me dérange » Genre, j'en étais même pas convaincu. La vérité, c'est qu'elle ne l'aurait pas mentionné, je n'en aurais eu cure, et ça ne m'aurait pas arrêté. Mais maintenant...la caméra semblait me fixer exprès. Saleté. Une chose était sure à présent : il ne se passera rien de plus dans cette cabane en bois. Et ce, même si Maddie se mettait soudainement à dire : au diable les caméras. Elle m'avait brutalement ramené à la réalité. Il y avait des paires d'yeux innocents, comme ceux de ma mère, entres autres, que je voulais épargner. Je me penchai, pour l'embrasser une nouvelle fois. Et puis finalement, à contre cœur, je me détachai d'elle. Je laissai échapper un léger grognement, du style frustré, avant de me redresser, de lui pousser les jambes, et m’asseoir ainsi à ses côtés.  « T'as le chic pour casser l'ambiance »

Une sex tape? Ce que j'ai osé faire est déjà au dessus de toute espérance, surtout venant de ma part. Peut-être demain n'aurais-je même plus le courage de le croiser dans les couloirs sans rougir de honte, alors une sex tape... Je me contente de rouler des yeux afin de souligner habilement la stupidité de ses paroles, ce avant d'afficher un petit rictus espiègle en coin. Cooper a certains principes auxquels il se tient, c'est évident, et ce n'est pas le fait qu'il ne se douche qu'en boxer qui me l'a suggéré. Il avoue que la situation l'incommode, désormais. J'hausse les épaules. « Alors tu devrais peut-être te... » Je n'ai le temps de finir ma phrase qu'il m'embrasse une nouvelle fois. L'attention me fait sourire, la façon dont il bouge mes jambes un peu moins. Adieu douceur, je ne proteste pas pour autant. Je tire la moue avant d'éclater de rire, laissant mes mains se claquer contre mes cuisses pour qu'elles viennent finalement se nouer entre ces dernières. Il semble frustré. Je le suis un peu aussi, et baisse la tête alors qu'il me reproche d'avoir cassé l'ambiance. Je tique, fronce les sourcils et me tourne vers lui. « Désolée de vouloir préserver la conscience de nos parents respectifs. » Je lui dis tout en arquant un sourcil. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et l'observe en silence. Il est tordant à faire la tronche ainsi. Maudites caméras.

« Désolée de vouloir préserver la conscience de nos parents respectifs. » Mais oui elle faisait bien de l'être.  « Mouais. Enfin cela fait longtemps que j'ai souillé celle de ma mère... » Oui mère, parce que le père on s'en foutait complet, il ne faisait pas parti de l'équation. Ma madre m'avait malheureusement déjà surprit au lit avec une fille. Et m'avait aussi vu dans tout un tas de circonstances pas très glorieuses. Aaah je lui en avais fais voir de toutes les couleurs à ma mère. Beaucoup trop. Et si je ne l'avais dis à personne, elle était une des principales raisons de ma présence en ces lieux. Pour lui donner une vie meilleure, celle qu'elle méritait.  « Bon...Maintenant dis moi. Cela te prend souvent de sauter sur les mecs ainsi ? Non pas que ce nouvel aspect de ta personnalité me déplaise hein, mais je voudrais comprendre. » Cela ne m'intéressait pas vraiment de savoir ce qui se passait dans sa petite caboche 5 minutes plus tôt, mais bon maintenant...Vu qu'on avait que ça à faire malheureusement. Parler. Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'oeil aux caméras. Les maudissant intérieurement.