J'imagine que ma mère se doute que j'ai une vie sexuelle active, je ne lui ai jamais caché. Alors je ne suis pas plus traumatisée que cela en imaginant ce qu'elle aurait pu croire en regardant sa télé. Néanmoins, je préfère me préserver d'une mauvaise réputation, pour l'instant. Je n'oublie pas qu'à Sarcelles, il suffit d'un rien pour se faire traiter de pute. Cooper me précise que sa mère n'est plus à cela de près désormais. Je souris mais me pince les lèvres aussitôt, peut-être que ce n'est pas un sourire que l'on devrait esquisser face à ce genre de remarque. Il n'a pas l'air plus affecté que cela. « Oh, en plus d'être un tombeur, tu es un voyou? » Je demande, une légère pointe d'ironie dans ma question, tout en dépliant mes jambes. Il s'interroge sur mon attitude. Je m'approche alors de lui, ma main glisse sur sa cuisse et s'arrête sur son genoux alors que je me penche un peu pour lui faire face, le dos cambré. Peut-être devrais-je y aller mollo, je l'allume un peu non? Soit. « Pas sur tous les mecs, idiot. Enfin... Disons que je me fais violence parce qu'avec tous les spécimens qui trainent ici... Tu m'es juste tombé sous la main au moment où j'allais craquer, estime-toi chanceux. » Je réponds avec malice tout en remontant un peu mes doigts sur le tissu de son jean. Je veux le voir mourir de frustration sous mes yeux. « Je plaisante... Pour te répondre honnêtement, non je ne saute pas sur les mecs ainsi, seulement sur ceux qui me plaisent vraiment. Du genre beau brun et taillé comme un dieu. » Je glisse ma paume sur sa joue et dépose mes lèvres sur les siennes, plus chastement que précédemment. « Et techniquement, je n'ai fais que t'embrasser, c'est toi qui m'a sauté dessus comme un animal... »

« Oh, en plus d'être un tombeur, tu es un voyou? »  « Tu ne crois pas si bien dire » répliquais je sans la moindre pointe d'ironie. Peut être plaisantait elle, mais hélas, c'était la stricte vérité. Pas en ce qui concernait le côté tombeur bien évidemment – même si ça pouvait l'être aussi - mais plutôt à propos de la partie voyou. Alors que je l'interroge sur son comportement suspect, voilà que la demoiselle se permet de glisser sa main sur ma cuisse. Mouais, elle avait pas intérêt à aller plus haut la vilaine. Elle déclara alors que tout ceci n'était qu'un heureux concours de circonstances. Genre n'importe quel autre candidat aurait passer le seuil de cette porte, le résultat aurait été le même. Comme si j'étais n'importe qui, non mais oh. De toute manière, je me doutais bien que c'était faux. A moins qu'elle n'ai réellement très bien cachée son jeu, et qu'en fait elle soit une Shioma en puissance. Blondinette qui m'avait quand même proposé un plan cul dans les toilettes à notre première rencontre. Bref. Madeleine ne semblait pas en avoir fini avec sa main baladeuse, voilà qu'elle continuait sa remontée. Que cherchait elle à faire ? Elle prenait plaisir à me torturer, c'est ça ? Je posai ma main sur la sienne, histoire de l'arrêter et de dire : non non non, tu n'iras pas plus loin. « Je plaisante... Pour te répondre honnêtement, non je ne saute pas sur les mecs ainsi, seulement sur ceux qui me plaisent vraiment. Du genre beau brun et taillé comme un dieu. » Ma parfaite description (a). Ainsi je lui plaisais. C'était toujours agréable à entendre. Voilà qu'elle déposait un nouveau baiser sur mes lèvres, avant de m'accuser de lui avoir sauté dessus. On aura tout entendu. Bon techniquement c'était un peu la vérité, mais quand même.  « C'est ça... Le coup de l'innocente ne marche plus avec moi maintenant » Et d'ailleurs, depuis tout à l'heure, ne cherchait elle pas à me chauffer ?  « Alors je te plais vraiment hein ? Je savais bien que tu n'avais pas atterris dans mon lit par hasard l'autre soir » répliquais je en plaisantant. Je faisais bien évidemment référence à la soirée où mademoiselle avait abusé de la bouteille.

Je le regarde avec plus d'insistance alors qu'il admet être un voyou, plus ou moins frappée par cette révélation. Au fond, je m'en doutais, il ne l'a jamais caché. Je me demande néanmoins ce que le jeune homme a bien pu commettre de si mal pour se considérer comme tel. Il me semble joyeux, enjôleur, jovial. Bien loin d'une image de caïd qui ferait des misères aux passants dans les rues, comme on en voit très souvent en bas de mon immeuble. Il m'apparait simplement comme un homme, un homme qu'on voit beaucoup, avec de l'humour, un égo sur-dimensionné et une spontanéité sans limites. Je me rends compte qu'au final, même au bout de trois semaines, je ne connais pas grand chose de ce Cooper. Ce n'était finalement pas une si mauvaise idée de nous arrêter avant l'irréparable. Je m'abstiens de lui préciser ma pensée néanmoins, tout comme je me retiens de lui poser des questions sur son passé. Vaut mieux pas, on a tout le temps pour cela. « Il faut croire que j'en cache des choses pour une pseudo-innocente. » Je fais sans le regarder, stratégiquement. Alors que je l'embrasse doucement, sans attendre de réponse particulière à ce baiser, il me demande si mes propos précédents étaient vrais. Je fais mine de réfléchir, fronce les sourcils, me gratte le menton d'un air pensif. « Si tu me plais vraiment? J'ai dis ça? Je devrais faire gaffe à mon langage, tu vas te faire des films et me courir après... » Je dis tout en me mordant les joues pour retenir ce fichu rictus narquois qui menace de déformer mon visage. Je dégage ma main de sa cuisse, de sous sa paume, et ramène celle-ci entre mes genoux. Je vois bien qu'il est gêné. Il a fait une référence à notre première rencontre en "tête à tête", d'ailleurs. L'idiot. « C'est faux. Je ne t'avais même pas encore remarqué à l'époque, à vrai dire j'étais vraiment persuadée de tomber dans mon lit... ou à la limite dans celui de Sonny. Il est pas mal Sonny non? » Et là j'affiche une mine plus que sérieuse.

« Il faut croire que j'en cache des choses pour une pseudo-innocente. » Je n'en doutais pas. Vu la quantité de choses que personne ne connaissait à mon sujet. La réciproque devait être vraie. Bien que ce qu'elle ignorait n'étaient pas forcément des secrets. Je ne parlais pas de mon passé, mais si on venait à me poser des questions, j'y répondrais probablement franchement. Ou pas. Tout dépendait de mon humeur et de la personne en question. En tout cas une chose était certaine : Madeleine ne connaissait quasiment rien de moi. Et si on s'était connu dans la vraie vie, je doutais qu'elle se serait intéressée à moi. « Si tu me plais vraiment? J'ai dis ça? Je devrais faire gaffe à mon langage, tu vas te faire des films et me courir après... » Oh ça ne risquait pas. Si il y avait bien une chose sur laquelle j'avais été très clair en entrant dans cette émission : les sentiments ce n'était pas pour moi. L'amour tout ça. Eurk. De toute manière, en règle générale, les relations de couple n'étaient pas faîtes pour moi. J'esquissai un sourire.  « Non mais c'est déjà trop tard. Mon cœur a été frappé par la flèche de Cupidon. Je ne vais plus te lâcher maintenant. » Venant de moi, cela sonnait complètement faux, à juste titre. La demoiselle déclara que ce que j'avais dis été complètement faux, avant cette fameuse soirée elle ne m'avait pas remarqué. Pour tout vous dire la réciproque était vraie.  [...]Il est pas mal Sonny non?  Ce qu'elle était drôle.  « Ce crétin ? Je ne sais pas, j'imagine que oui. » Elle pourrait quand même avoir meilleur goût que ce type... Mais physiquement oui, probablement. Qu'est ce que j'en savais ?  «Pourquoi ? Il arrive en suivant dans ta liste d'hommes à essayer ? » demandais je en plaisantant.

Il me provoque, mais je ne le crois pas. Si tôt sorti de cette pièce qu'il aura déjà oublié mon existence. Je souris très franchement tout en me redressant du canapé, réajustant un peu mes vêtements froissés. « Ce n'est pas ton cœur qui m'importe, de toute manière. » Je lui précise avec indifférence, au cas où il se ferait des idées quant à l'intérêt que je lui porte. Je l'ai très bien précisé, je crois en l'amour mais ne suis pas venue le chercher entre ces murs. Il me pose alors une question sur Sonny à laquelle je choisis de ne pas répondre sur l'instant. Très honnêtement? Sonny est pas mal, mais ce n'est pas du tout mon style de mec. Néanmoins ça me fait marrer intérieurement qu'il s'intéresse à ce détail, lui qui se dit au dessus de tout cela. Pas si sûr. Je glisse une main dans mes longs cheveux, me recoiffe un peu. Bon. « C'était toi le suivant, à dire vrai. » Je lui fais un clin d’œil. Qu'il pense ce qu'il veut, désormais. La Madeleine que je suis à l'instant m'étouffe, j'ai besoin de sortir et de réfléchir à cet échange au calme. Il commence à faire très chaud dans cette pièce, trop chaud peut-être. Je m'avance vers la porte, me retourne. « Eh bien se fût très agréable, monsieur Cooper... »