Passer de la vie ‘normale’ disons à un monde préconçu était…déconcertant, d’autant plus lorsqu’on venait à peine de retrouver cette normalité perdue. Mais soit. Les gens qui m’entouraient étaient…non je n’avais aucun adjectif, c’était juste intimidant. Est-ce que j’évitai les conversations et les regroupement ? Loin de là, me fallait juste un temps pour m’y faire, me faire à l’idée que je partagerais mon quotidien avec des inconnus, mon lit également, et même certains événement privé de la vie. En parlant d’événement privé, j’étais dans la salle de bain, j’avais trouvé le moment où: certains en avait fini avec et d’autres ne comptaient pas y entrer. En d’autres termes, je me douchai parmi les derniers, quasiment sur au vu de l’heure tardive, et croisant les doigts pour qu’il reste de l’eau chaude. Je suspendais alors mon maillot de bain avant de retirer mon t-shirt, dégrafant mon sous-vêtement et m’en débarrassais plus ou moins maladroitement, au moment où quelqu’un entrait d’un pas vif dans la salle de bain. J’écarquillai les yeux et je pivotai sur les talons, faisant dos à la personne en plaquant mes bras sur ma poitrine. Immobile, prunelles rivés vers le sol un instant, je secouai la tête vers la négative, avant de passer une main dans mes cheveux blond, mon autre bras se chargeant de masquer le reste. « Tu… » commençai-je alors quelque peu gênée, toujours de dos, en pointant du doigt le haut de mon maillot suspendu quelques mètres plus loin. Je n‘étais pas exhibitionniste, c'était un fait. « S‘il te plait » ajoutai-je en espérant qu’il eut compris ma requête et que je puisse lui faire face un jour sans prendre une teinte rouge pivoine. Une rencontre qui resterait dans mes annales.

Je commençai presque à m’impatienter, cependant, je n’osai décaler mes pieds de quelques centimètres pour me diriger jusqu’à mon vêtement. Je n’étais pas à l’aise avec la nudité, c’était un fait, certains n’avaient aucun scrupule et acceptaient totalement leur corps, moi j’étais pudique. Était-ce un mal ? Soit. En le voyant se diriger pour récupérer mon haut de maillot, je soupirai doucement, comme soulagée, et même prête à la remercier. Ainsi, toujours de dos, je tendais une main vers lui. « Qu'est-ce que j'ai en échange ? » Sa réplique manqua de me tuer, j’écarquillai les yeux, ahurie. C’était hors de question, hors de question que de m’exposer à moitié nue devant l’Irlande entière ! Je ramenai brusquement mon bras tendu contre ma poitrine et détournai la tête de façon à voir qui était le jeune homme. Aucun prénom ne me vint, évidement. « Qui que tu sois…je, je ne trouve pas ca… drôle » fis-je alors d’une voix que je rendais le plus calme possible, affichant un air impassible alors que mon cœur entamait une série de battement effrénés, plantant mes prunelles émeraudes dans les siennes. Encore un peu et je lui répondrais « tout ce que tu veux »

Je m’impatientai presque, et totalement nerveuse, surtout lorsque la situation m’échappai complètement. Et c’était le cas présentement, mes mains commencèrent à devenir moite et si j’avais pu, ma jambe se serait mise à trembler frénétiquement. Une vague de je-ne-sais-quoi s’épris de moi et j’avais presque envie de partir en courant. Cependant, le jeune homme s’avança alors d’un pas, me coupant net dans mes envies et j’inspirai doucement, plantant mes prunelles émeraudes dans les siennes, détaillant chacun de ses gestes. « Je rigolais, je vais te le rendre ton maillot bête fille. » Automatiquement, je lâchai un soupire, soulagée. « Sait-on jamais que tu sois si sadique » murmurai-je alors en attrapant furtivement mon maillot de bain qu’il déposa sur une chaise non loin de moi. Je lui lançai un regard insistant et il comprit, puis se retourna. Ainsi je pus revêtir mon vêtement et couvrir de ce qui me mettais mal à l’aise. Je ne perdis pas de temps et me glissai sous la douche, actionnant le jet. « Ca te dérange si... je reste un peu avec toi ? » demanda-t-il alors. Je me penchai légèrement pour l’apercevoir, esquissai un fin sourire. « Je…je, oui, bien évidement » balbutiai-je alors, maladroite, avant de me cacher à nouveau, trouvant refuge sous l’eau. Je n'avais pas la langue déliée, ou la conversation facile, fallait s'y faire. D’ailleurs, pourquoi était-il entré dans la salle de bain si ce n‘était pas pour se doucher ou chercher quelque chose? Seulement pour s’y asseoir ? Etrange. Soit, passons.