Le lundi 5 mars vers 14h30 ~
Le jeu avançais, les semaine passait et je commençais à me dire que malgré toute les choses qui se sont passé dans cet endroit c'est ici que je me sens le plus 'à la maison' comme on dit. Je ne m'étais jamais autant attaché à un lieu et malgré mon petit mou de la semaine dernière je ne voulais plus partir et je ne me voyais pas ailleurs, je ne me voyais pas mieux ailleurs. Lorsque le jeu sera terminé je pense que le retour à la vie normal sera assez difficile. En ce premier jours de la semaine j'étais vêtu comme si le printemps était déjà là, il faut dire que les températures était bien plus douce qu'il y a quelques jours. J'étais donc vêtu d'un short en jean, d'un pull ample et de boots marrons. J'avais voulu me la jouer un peu sauvage comme Sixtine et je m'étais faite une tresse sur le coté plutôt déstructuré. Je me baladais dans le château sans aucun but précis à vrai dire je cherchais quelque chose à faire et pourquoi pas quelqu'un à torturé ça faisait si longtemps et puis Siomha m'a clairement fait comprendre que je n'étais plus la bonne vieille Moore des débuts. Même si j'en avait conscience et j'avais pris ça pour de la maturité plus qu'un laissé aillé de ma part. Dans mes pensées je me dirige machinalement vers les chambres. J'arrive donc devant ma chambre quand je me rend compte que la porte de l'autre chambre est ouverte je vais regarder à l'intérieur peu être que je trouverais quelque chose de croustillant à me mettre sous la dent. Je tombe sur un Ruben allongé sur son lit enfin je pense que c'est son lit entrain de faire je ne sais quoi. Je mordille ma lèvre inférieur. Je ne devrais pas avoir envie de le rejoindre, ce serait mal de ma part après ce que je lui ai fais comprendre la dernière fois en partant de Chapelle. Et puis saoule je m'en était prise à lui en l'embrassant sans aucune retenue, un baiser qui signifiait beaucoup mais qui ne devait signifier rien. Je reste comme ça contre l'embrasure de la porte à me demander si je devrais rentrer ou pas. Je finis par me décider à entrer il entend donc mes pas et me vois arriver. Je lui adresse un petit sourire peu être qu'il ne veut pas me voir ici ? Si c'est le cas je lui fais confiance pour me le signifier avec des mots que j'allais aisément comprendre, donc en ne prenant pas de pincette. Je viens m'allonger à coté de lui sans lui demander son avis. Je croises mes jambes dans un geste loin d'être délicat. « Salut. » dis-je enfin pour briser le silence. C'était pitoyable non ? Je laisse un léger rire s'échapper de ma bouche. Je ne devrais pas être là... je le sais. « Je peux venir me faire chier avec toi ? » cette question était surtout là pour savoir s'il acceptait que je reste en sa compagnie parce que je doute qu'on se fasse chier. Puis je me laisse aller à quelques mots de plus. « Si tu me fais la gueule dis le moi tout de suite hein que je mette ma tête de circonstance. » Oui faut dire que j'étais plutôt avenante pour le moment.

Lendemain de prime. J'avais pu me reposer après une soirée des plus agitées, qui avait sonné le départ d'un candidat que j'affectionnais beaucoup. C'était comme ça. Nous allions partir les uns après les autres, et il fallait se faire à cette idée. Je n'avais pas décollé de mon lit depuis mon réveil, trois heures plus tôt. Mon absence n'avait pas l'air d'affoler grand monde, mais je ne m'attendais tout de même pas à ce que l'on lance une alerte pour disparition inquiétante parce que j'avais loupé le déjeuner. Mon lit était encore le lieu où je me plaisais le plus à être. Je m'y sentais tranquille, et allongé sur celui-ci je pouvais me permettre de rêver un peu. Ces derniers jours, je ne rêvais plus que d'une seule chose. Une chose à laquelle je n'aurais jamais penser rêver, à mon entrée dans le nid. Que voulez-vous, beaucoup de choses avaient changées en l'espace d'un mois. J'avais moi même radicalement changé. Je ne me reconnaissais plus. Pour la première fois j'avais ressenti des sentiments qui m'étaient jusque là inconnus, pour une personne dont je n'aurais sans doute jamais fait la rencontre si je n'avais pas participé à cette aventure. Oui, je ne rêvais que de cette personne, jour et nuit. Je pensais à elle quand je dormais, quand je n'arrivais pas à dormir, en mangeant, en me douchant (enlevez cette image de votre esprit perverse), en me baladant en dehors du nid, en croisant son regard... Bref, quasiment tout le temps, mes pensées étaient occupées par elle. J'ignorais si l'on pouvait affirmer que j'étais obsédé, mais ça y ressemblait tout de même fortement. Je préférais le terme "sous le charme", qui était à mes yeux bien plus classe. Plongé dans mes pensées, un bruit de pas m'en sortit brusquement. C'était Moore. La source même de mes pensées qui venait me voir... j'étais un peu gêné, car je pensais justement à elle lorsque celle-ci se jeta sur mon lit. « Salut » fit-elle alors, avant d'éclater de rire. J'ignorais ce que pouvait bien signifier ce rire tout à fait franc, mais je ne pus m'empêcher de sourire. Elle trouvait peut-être la situation comique, allez savoir... « Je peux venir me faire chier avec toi ? » Je me voyais mal refuser sa compagnie, surtout que la demoiselle faisait le premier pas. Je n'en attendais pas à tant de sa part, d'ailleurs je pensais qu'elle ne voulait plus avoir à faire à moi, mais visiblement je me trompais. Mais peut-être que là, une fois encore, je me faisais des films, et qu'à la base elle n'était pas venue me voir moi, spécialement. Tout ce qui importait maintenant, c'était qu'elle soit là, avec moi. Le reste je m'en foutais royalement. « Si tu me fais la gueule dis le moi tout de suite hein que je mette ma tête de circonstance. » Elle s'imaginait que je puisse lui faire la gueule ? Mmm, attendez une minute, je croyais bien n'avoir aucune raison de lui faire la gueule. Au contraire sa présence me faisait bien plaisir, mais je ne voulais pas le lui montrer. Je me contentai de répondre simplement à ses questions. « Hey coucou » répondis-je, avant de continuer « Je t'en pries, tu sais que tu es toujours la bienvenue. » Je n'allais tout de même pas l'envoyer chier après ma folle déclaration de l'autre jour ! Ce serait me montrer bien hypocrite envers elle. « Ah non, je te fais pas du tout la gueule. Et puis ça me fait plaisir de te voir Moore. » On s'était vaguement adressés la parole hier soir lors du prime, mais ce n'avait été qu'un échange très bref. Aujourd'hui nous allions peut-être pouvoir nous expliquer... Je voulais des réponses à certaines de mes questions. Mais en attendant, je ne voulais pas tout de suite attaquer avec ça, préférant mettre la demoiselle à l'aise. On avait vite fait de passer pour un gros lourd en attaquant directement avec des questions. Et ça, merci, j'avais donné.

Sans aucun but précis je me suis retrouvé à me diriger vers les chambres. Et rapidement je me suis retrouvé devant la porte de l'autre chambre dont le nom est toujours aussi obscure pour moi même après tout ce temps. J'y ai trouvé un Ruben qui semblait en pleine dépression ou en tout cas il semblait souffrir... et par ma faute. Je m'étais donc décidé à aller le voir peu être qu'une petite conversation un peu moins mouvementé que les précédentes que j'ai pu avoir avec lui, serait positif pour lui. Quoi que je ne suis pas certaine d'être prête pour ce genre de conversation après ce qu'il a pu me dire la dernière fois. Déjà qu'avant ça je pensais un peu trop à lui à mon goût maintenant je ne pouvais plus me l’enlever de la tête c'était une torture. Je lui demande si je suis la bienvenu sur son lit sans attendre une réponse pour m'y installer. Il pourrait m'envoyer bouler, il devrait m'envoyer bouler... Mais non. « Je t'en pries, tu sais que tu es toujours la bienvenue. » Me dit-il calmement. Pourquoi est-cil si calme ? Il devrait m'en vouloir non ? Où alors il croit qu'il a toujours ses chances ? Peu être qu'il pense que je vais changer d'avis c'est certainement pour ça qu'il semble aussi calme bine que profondément blessé. « Ah non, je te fais pas du tout la gueule. Et puis ça me fait plaisir de te voir Moore. » Moore... je souris. J'avais remarqué, qu'il avait arrêté les poupée, les chéris et tout autre surnom du genre. Ce qui me donnait encore plus d'importance dans sa bouche, puisqu'il surnommait tout le monde de la sorte. Mon sourire s'efface par la suite. Parce qu'il devrait être en colère. Je le regarde, j'ai l’irrésistible envie qu'il m'embrasse là maintenant. Je chasse cette idée d'un mouvement brusque de la tête et replonge mes prunelles bleu dans les siennes. J'affiche une mine incrédule. Je ne comprend pas. « Tu devrais être en colère ! Je le serais moi. » Je ne dis pas que j'ai envie qu'il me déteste c'est même le contraire, mais j'ai l'impression de mériter une réaction violente de sa part. « Je suis désolé, de ne pas avoir le même courage que toi. » dis-je d'une petite voix. Oui je crois que c'était une question de courage tout ça, je n'avais pas le cran suffisant pour me plonger dans ce qu'il me propose et surtout j'étais terrifié et certaine que ça finirais mal. Je crois donc que je nous ai épargné beaucoup de souffrance... ou en tout cas pour moi... Enfin... je crois que j'ai encore agis de manière égoïste... « Je dois aussi m'excuser pour mon comportement durant la soirée à la piscine... j'avais trop bu... Si je t'ai donné... des faux... » Espoirs, c'était pas dans mon intention. Je termine pas ma phrase peu être est-ce le signe que je n'y croit pas moi même. Cette histoire me tuera. Je soupire et concentre mon regard sur le plafond de la chambre.

J'étais maintenant persuadé que Moore n'avait pas eu comme idée, à la base, de venir me voir dans ma chambre. C'était on ne peut plus clair, elle ne se destinait pas à entrer dans cette chambre mais quelque chose l'avait fait y rentrer. J'ignorais si c'était parce qu'elle m'y avait vu seul, sur mon lit, et qu'elle avait été prise de pitié, ou si c'était autre chose, mais j'étais convaincu qu'il n'y avait là aucune volonté de sa part de véritablement me tenir compagnie. Je savais que j'avais bien moins de valeur à ses yeux qu'elle n'en avait aux miens. J'allais devoir m'en accommoder, même si c'était douloureux à accepter. Je voudrais tant qu'elle ressente ce que je ressente. Mais cela semblait perdu d'avance. Mieux valait encore ne rien espérer, pour ne pas être une fois encore déçu au final. « Tu devrais être en colère ! Je le serais moi. » Je n'avais selon moi aucune raison de lui en vouloir. Une chose était sure, je n'étais absolument pas en colère contre elle. S'il était tout à fait vrai qu'elle m'avait brisé le cœur, je me refusais à lui reprocher quoi que ce soit. « Je suis désolé, de ne pas avoir le même courage que toi. » Moi, avoir du courage ? J'eus envie de rire, sur le moment. Pas pour me moquer d'elle, mais plutôt de moi en fait. J'étais absolument tout le contraire du mec courageux, dans l'histoire. Je n'étais qu'un looser sans nom, un pauvre type qui passait pour le dindon de la farce, qui ne cessait de se ridiculiser et dont probablement tout le monde se moquait, à l'heure actuelle. Y'avait vraiment rien de courageux chez moi. « Je dois aussi m'excuser pour mon comportement durant la soirée à la piscine... j'avais trop bu... Si je t'ai donné... des faux... » Je me doutais bien qu'elle n'avait pas voulu me donner de faux espoirs. Et je savais pertinemment que ce baiser ne signifiait rien pour elle. Je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir trop bu ce soir là. Ce serait l'hôpital qui se foutrait de la charité. J'étais jamais le dernier à me mettre minable. Même si il ne m'était jamais arrivé d'embrasser une fille comme ça. Bref. Moore semblait avoir des raisons de penser que je devrais lui en vouloir. Il me fallait mettre les choses aux claires. « J'ai aucune raison d'être en colère, aucune raison de t'en vouloir. Tu as été on ne peut plus claire avec moi, je crois avoir compris la leçon. Je le prends bien, t'en fais pas. » Mon cul oui ! J'étais dévasté. Dégouté. Effondré. Je l'avais mauvaise quoi. Seulement ça, je ne voulais pas le laisser paraitre. Je ne voulais pas qu'elle se sente responsable de quoi que ce soit. Elle n'avait fait que se montrer très claire avec moi, et ça c'était une bonne chose. Je préférais encore qu'elle me dise ne rien vouloir de moi en étant sincère qu'en me disant vouloir la même chose que moi, à savoir une relation, en me mentant. « Pff ! Du courage ? Franchement j'ai l'air d'avoir du courage ? Tu m'as vu, je suis une loque, une épave, j'ai pas bougé mon cul de ce putain de lit depuis hier, j'ai rien bouffé, j'ai à peine la force de lever le bras pour regarder l'heure qu'il est. Je vois pas en quoi j'ai du courage, Moore. A moins que courage ne soit devenu synonyme de stupidité. » Stupide, oh oui mon dieu que je l'avais été. Avouer ses sentiments comme je l'avais fait, fallait être taré. Résultat je m'étais pris le râteau de ma vie, et j'étais passé pour un blaireau. Le rêve quoi. Ma voix était quelque peu montée d'un cran. Je repris vite mon calme. « Et t'as pas à t'excuser pour l'autre soir. C'était qu'un baiser. Très agréable, certes, mais un baiser. Sans importance, sans signification. » A mes yeux c'était loin d'être un baiser sans importance, mais c'était Moore qui m'avait embrassé, alors elle savait mieux que personne si ce baiser avait ou non de l'importance et une signification à ses yeux. Je pris une grande respiration. Soit j'avais parlé trop vite, soit j'avais dit des choses que je n'aurais pas du dire. Ce devait être un peu des deux, en fait.

Je ne comprenais pas pourquoi il était si calme, j'en venais même à penser que peu être tout ça n'avait été que des conneries une stratégie étrange pour m'attirer dans son lit.. Alors c'est tout naturellement que je lui demande pourquoi il est pas en colère parce que je le serais moi à sa place je serais en colère et humilié de m'être pris un vent de la sorte. Mais lui est calme, bien qu'il ressemble à une loque là dans son lit. « J'ai aucune raison d'être en colère, aucune raison de t'en vouloir. Tu as été on ne peut plus claire avec moi, je crois avoir compris la leçon. Je le prends bien, t'en fais pas. » Aucune raison ? Mon cul oui il veut que j'énumère toutes les raison pour lesquelles il aurait droit d'être en colère contre moi ? Parce que je peux le faire ça va certainement me prendre un peu de temps mais je peux le faire sans problèmes. Je lui avais dis que je le trouvais courageux je ne crois pas qu'il a réellement compris ce que je voulais dire. « Pff ! Du courage ? Franchement j'ai l'air d'avoir du courage ? Tu m'as vu, je suis une loque, une épave, j'ai pas bougé mon cul de ce putain de lit depuis hier, j'ai rien bouffé, j'ai à peine la force de lever le bras pour regarder l'heure qu'il est. Je vois pas en quoi j'ai du courage, Moore. A moins que courage ne soit devenu synonyme de stupidité. » Si il a comprit mais il ne voit pas les choses de la même manière que moi. Pour moi la façon dont il a avouer ses sentiments n'était pas stupide loin de là mais un acte de courage je ne serais pas capable de faire ça... parce que si c'était le cas les choses seraient totalement différentes à l'heure actuel. « Et t'as pas à t'excuser pour l'autre soir. C'était qu'un baiser. Très agréable, certes, mais un baiser. Sans importance, sans signification. » Là son commentaire me vexe. Sans importance ? Sans signification... ? Ok je l'avais bien cherché. Il m'avait donc cru quand je lui avais dis ne rien vouloir de lui. Je pensais qu'il avait pu sentir la mauvaise fois à des kilomètres. Mais il y avait cru et c'était quelque chose de positif. Malgré tout. Je grogne légèrement, je ne peux m'en empêcher. « Aucune importance... » Si tu le dis, avais-eu envie de rajouter. « Et tu as beaucoup de raisons d'être en colère contre moi Ruben...alors si tu ne veux pas l'être par peur de ma réaction... te contiens pas je t'autorise à être en colère. » Comme s'il avait besoin de mon consentement pour être en colère. Je soupire tranquillement. J'aimerais lui faire comprendre comment je fonctionne en histoire de cœur. Peut être qu'il irait mieux de la sorte... enfin il dit qu'il le prends bien... Je ne le crois pas une seule seconde alors je finis par rompre le silence. «  J'avais 17 ans. » Ce que je m'apprête à dire va sembler stupide pour la plus part d'entre vous j'en ai totalement conscience il faut le vivre pour comprendre et je n'attends pas ça de votre part. Et je précise que c'est quelque chose que raconte peu et que personne dans ce château connaît pour le moment. « Ça faisait presque un an que je remarchais normalement sans avoir besoin de béquille ni de fauteuil, j'ai passé toute ma scolarité chez moi. J'ai commencé à allé à l'école vers les 16 ans. » Qu'il s'estime chanceux c'est la première personne avec qui je parle ouvertement de ce que j'ai pu vivre. Ça me demande un effort sur humain mais si je peux lui faire comprendre... « Comme toutes les filles de 17 ans et ben j'ai craqué sur un mec, il l'a su directement ça a fait le tour de l'établissement. Ce con m'a invité à sortir et comme à l'époque j'étais une grosse conne je me suis laissé embarqué là dedans. On est sorti ensemble, on a couché ensemble. Quelques jours après on pouvait voir sur tout les réseaux sociaux une photo de moi en sous-vêtement avec comme commentaire : « Couché avec l'handicapée fait ! Par ici la monnaie les mecs. ». » Avait-il compris ce que j'essayais de dire ? Je n'allais pas faire l'historique de toutes mes conneries suite à ça. « Après ça je suis retournée pour un an prendre des cours par correspondance. » Je me sens obligé d'ajouter ça au cas où il n'avait pas compris l'impact que ça avait pu avoir sur moi. Dans mon quartier j'étais l'handicapé de service. On me connaissait du temps de ma chaise roulante, les gens se moquaient de moi et quand j'ai commencé à remarché j'ai pensé que ça allait s’arrêter mais les choses ont continué. Alors quand je suis revenue au lycée un an après cet incident avec ce connard j'étais plus la même je m'étais forgée une personnalité de fou qui était la dans le but de leur faire oublier le fauteuil et surtout de leur faire payer chaque larme que j'ai pu verser pour ses connards. J'ai réussis à passé au dessus de beaucoup de chose mais les relations sentimentales restent toujours mon point faible. « Je ne crois pas être prête à renouveler l'expérience. » dis-je dans un souffle pour m'assurer qu'il avait compris où je voulais en venir. Je voulais dire que je lui avais mentis ce jour là près de la Chapelle mais j'espérais qu'il allait le comprendre lui même. Parce que je n'étais pas prête de le lui dire.

« Aucune importance... » Moore sembla quelque peu vexée par ma remarque, concernant son baiser de l'autre soir. Selon moi ce baiser ne représentait rien à ses yeux, et si elle ne s'était pas trouvée ivre ce soir là, je n'y aurais d'ailleurs jamais eu droit je pense. Je lui avais bien signifié n'avoir aucune raison ni aucune envie de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Okay elle m'avait légèrement envoyé boulé lorsque je lui avais avoué les sentiments que j'avais pour elle, mais malgré tout elle était restée calme, s'était relativement montrée compréhensive bien que m'ayant fait comprendre ne rien vouloir construire avec moi. Le message était passé. J'avais compris la leçon. « Et tu as beaucoup de raisons d'être en colère contre moi Ruben...alors si tu ne veux pas l'être par peur de ma réaction... te contiens pas je t'autorise à être en colère. » Je n'avais aucunement peur de sa réaction, je ne parvenais juste pas à me mettre en colère contre elle. Pourtant ça m'était déjà arrivé, oui une fois, dans la salle de bains lors de notre fameuse dispute, celle qui avait fait le tour du nid en moins de temps qu'il n'en faut pour avaler sa salive. Une dispute dont je me souviendrais encore un bon bout de temps, mais qui n'était à mes yeux qu'un mauvais souvenir. Si Moore ne voulait pas de moi, au moins nous étions maintenant en bons termes et je ne pouvais rêver mieux. Moore brisa finalement le silence qui s'était installé quelques secondes plus tôt. « J'avais 17 ans. » Aux paroles de la jeune femme, je tournai brusquement la tête. J'ignorais où elle voulait en venir, ce qu'elle s'apprêtait à me dire. Mais j'étais en tout cas très à l'écoute. « Ça faisait presque un an que je remarchais normalement sans avoir besoin de béquille ni de fauteuil, j'ai passé toute ma scolarité chez moi. J'ai commencé à allé à l'école vers les 16 ans. » Moore semblait vouloir se confier à moi. Je voulus alors l'arrêter pour lui demander si elle souhaitait réellement me dire tout ça, mais je ne pus le faire. Je restai là, allongé auprès d'elle, à l'écouter. « Comme toutes les filles de 17 ans et ben j'ai craqué sur un mec, il l'a su directement ça a fait le tour de l'établissement. Ce con m'a invité à sortir et comme à l'époque j'étais une grosse conne je me suis laissé embarqué là dedans. On est sorti ensemble, on a couché ensemble. Quelques jours après on pouvait voir sur tout les réseaux sociaux une photo de moi en sous-vêtement avec comme commentaire : « Couché avec l'handicapée fait ! Par ici la monnaie les mecs. ». » Après que Moore m'ait avoué cela, je fus estomaqué. Sur le coup, j'eus envie de retrouver cet espèce d'enculé qui lui avait fait tant de mal, pour le buter une bonne fois pour toute. « Après ça je suis retournée pour un an prendre des cours par correspondance. » Moore n'était pas obligée de me raconter tout ça, mais elle l'avait quand même fait. Peut-être avait-elle assez confiance en moi pour évoquer avec moi son passé des plus douloureux. Ou peut-être cherchait-elle à me faire comprendre quelque chose... « Je ne crois pas être prête à renouveler l'expérience. » Qu'est ce que Moore essayait de me dire, au juste ? Qu'elle avait peur que je me serve d'elle pour la même raison ? Qu'elle se méfiait de moi ? Ou qu'elle ressentait véritablement quelque chose pour moi ? Dans tous les cas, s'engager semblait lui faire peur et je ne pouvais que la comprendre. Ce qu'elle avait vécu était affreux, aucune jeune fille ne devrait avoir à vivre ça. Avant de réagir aux dernières paroles de Moore, je décidai d'ajouter une dernière chose concernant le fait qu'elle ait pu croire que j'avais des raisons de lui en vouloir. « Je crois que je préférerais presque t'en vouloir Moore, ça me soulagerais sans doute. Mais je n'y arrive pas, je ne parviens à te reprocher quoi que ce soit. C'est impossible. » Je faisais un blocage, je n'avais sans doute pas envie de lui en vouloir. Peut-être aurait-il été logique que je ressente une certaine rancune vis-à-vis d'elle, mais je n'y arrivais. « Sache que je suis touché que tu te sois confiée à moi. Je réalise à quel point tu as souffert, je te comprends et suis désolé » luis répondis-je alors, en lui prenant la main, avant de reprendre « Tu ne te sens pas prête, je peux le comprendre, mais de mon côté j'aimerais te prouver que je suis tout le contraire de ce genre de mec. Je ne te ferai jamais souffrir, je ne me servirai jamais de toi, tu ne seras jamais ma chose. » Je me levai alors, m'asseyant ainsi sur le lit. Je mis ma main sur le visage de Moore, puis le caressai la joue. « Laisse-moi une chance, Moore. Avec moi, je t'assure, tu n'as rien à perdre. » Je me refuserais à jamais de la faire souffrir. C'était pour moi inconcevable, et compte tenu de ce qu'elle avait vécu il était hors de question qu'elle ait à revivre pareille expérience. Je doutais sérieusement qu'elle accepte de tenter quelque chose avec moi. Je ne me faisais quasiment aucune illusion, en fait. Ce n'était sans doute pas mes yeux mouillés qui allaient y changer quelque chose. Dans quelques secondes, j'allais sans doute repasser par la case râteau.

« Je crois que je préférerais presque t'en vouloir Moore, ça me soulagerais sans doute. Mais je n'y arrive pas, je ne parviens à te reprocher quoi que ce soit. C'est impossible. »  Pourtant pour moi ce serait justement la solution de facilité. Je ne fais aucun commentaire j’attends de voir s'il a quelque chose à dire sur la révélation que je lui ai faite, j'attends de voir s'il a compris où je veux en venir. « Sache que je suis touché que tu te sois confiée à moi. Je réalise à quel point tu as souffert, je te comprends et suis désolé » Je secoue la tête à la négative, je m'en fou de ça qu'il soit désolé... d'ailleurs il a pas à l'être cette histoire est à mille lieu de lui. Je commence à ouvrir la bouche pour protester mais il est plus rapide que moi. Il me prend la main, je suis sur le point de la reprendre mais je le laisse faire ou en tout cas pour un moment. « Tu ne te sens pas prête, je peux le comprendre, mais de mon côté j'aimerais te prouver que je suis tout le contraire de ce genre de mec. Je ne te ferai jamais souffrir, je ne me servirai jamais de toi, tu ne seras jamais ma chose. » Je souris légèrement. Il a comprit où je venais en venir... mais je n'avais pas dis tout ça pour qu'il essaye de nouveau de me convaincre non. Je pensais qu'il était important pour lui qu'il se rende compte de ce qu'il me demande. C'est quelque chose que je ne suis pas capable de surmonter pas comme ça pas maintenant. Et puis je suis pas certaine qu'il soit le type idéal pour ça. Il se redresse et commence à me caresser la joue. « Laisse-moi une chance, Moore. Avec moi, je t'assure, tu n'as rien à perdre. » Comment peut-il en être certain. Il ne peut pas. Je détourne le regard pivotant ma tête sur le coté l'obligeant alors à arrêter la caresse qu'il appliquait sur ma joue. « Et ensuite je suis devenue une garce glaciale et sans cœur couchant avec tout les mecs du lycée parce que c'était plus facile d'avoir une réputation de garce qu'un réputation de taré handicapé. » dis-je pour terminer mon histoire. Tout ça pour lui faire comprendre que si ce n'est pas lui qui fera tout foirer c'est moi. Je le regarde de nouveau me redressant à mon tour. « Tu penses pouvoir affirmer ne pas me faire souffrir, et bien je peux t'affirmer qu'à la première occasion j'irais voir ailleurs, que je te ferais souffrir. Et ce n'est pas ce que tu veux. » Je soupir, je me rend compte que ce n'était pas du tout une bonne idée d'aller le voir là comme ça. J'aurais du ne plus lui adresser la parole ça aurait été plus simple, il aurait du me détester ça aurait faciliter cent fois les choses. Je me lève excédé par cette situation. S'il faut que je me mouille pour qu'il me déteste je le ferais. Et dès maintenant. « De toute manière je pense que je me serais lassé de toi à partir du moment où on aurait baiser. » dis-je d'un ton désinvolte et tout à fait sérieux. Il a dit qu'il aurait préféré m'en vouloir et bien je vais lui en donner la possibilité. Devant son regard incrédule j’insiste. « Faut dire que t'es pas non plus Ashton Kutcher... » ds-je le regardant de haut en bas. Je sais qu'il va remarqué mon changement de comportement qu'il va certainement comprendre que je fais ça pour qu'il me déteste et désamorcer tout ce truc. « Jackson... lui... bon sang c'est un bon coup. » dis-je fermant les yeux me remémorant le moment d'extase que j'avais passé avec lui. Je savais que ça n'allait pas lui plaire cette allusion à Jackson, ben j'ai couché avec lui, c'est son pire ennemi dans lé château, il dit avoir des sentiments pour moi... si ça le fait chier c'est que c'est soi un gros menteur ou alors il est adepte de la polygamie. Je crois les bras. « Bon maintenant t'as finis de t’apitoyer sur ton sort. La fille qui te met dans cet état elle en vaut pas la peine. » dis-je d'un ton sec et franc, ça je le pensais bien entendu. Les gens pensent que je ne m'estime pas à ma juste valeur moi au contraire je pense m'estimer parfaitement ; ce sont les autres qui sont éblouies par mon incroyable chevelure et mes yeux bleu pensant alors que je vaut de l'or. Non non... je suis même pas médaille de bronze. Je devrais partir là, mais je veux m'assurer qu'il a bien comprit e message et si je dois en remettre un couche pour qu'il comprenne ce que je veux dire et bien je le ferais. S'il faut que je sois plus méchante, je le serais. Et là je suis entrain de me dire que j'aimerais qu'il agisse de façon irrationnelle et qu'il me roule une pelle d'enfer me plaquant contre le lit. Moore...

Cette discussion avec Moore était censée se dérouler au mieux. Du moins c'est ce que j'en attendais. Je ne voulais plus que l'on se dispute, que l'on s'insulte à-tout-va et sans réfléchir. Le fait que nous soyons tous deux allongés sur ce lit nous permettait de parler un peu. Moore s'était d'ailleurs confiée à moi sur son passé, qui n'avait pas été bien glorieux, c'est le moins que l'on puisse dire. En me racontant ça, elle espérait sans doute me faire ouvrir les yeux sur le fait que si nous venions à vivre quelque chose ensemble, cela ne serait pas un doux coin de paradis. J'en était bien conscient. Vivre avec quelqu'un comme moi n'était pas facile, il suffisait de demander leur avis sur le sujet à mes proches. Et j'étais aussi convaincu qu'être amené à vivre au côté de Moore, c'était tout sauf une partie de plaisir. Nous étions tous deux de forts caractères, aussi impulsifs l'un que l'autre, alors forcément cela serait comme unir deux volcans en ébullition. Seulement je ne m'attendais à pas ce qui suivit au cours de cette discussion. Je pensais avoir tout entendu ici, m'être pris les plus grosses claques dans la gueule, mais en fait non. Je n'étais pas au bout de mes surprises, ni au bout de mes peines. Moi qui pensait en avoir fini avec la souffrance, c'était en fin de compte loin d'être terminé. Moore tourna brusquement le visage sur le côté, comme pour me faire subtilement comprendre que ma main toute poilue, je pouvais me la garder, qu'elle n'en voulait pas sur son joli minois. « Et ensuite je suis devenue une garce glaciale et sans cœur couchant avec tout les mecs du lycée parce que c'était plus facile d'avoir une réputation de garce qu'un réputation de taré handicapé. » Elle n'avait semble-t-il pas terminé de raconter son histoire. Si j'étais toujours aussi à l'écoute, je ne pus m'empêcher de secrètement penser qu'elle avait une très mauvaise estime d'elle même. « Tu penses pouvoir affirmer ne pas me faire souffrir, et bien je peux t'affirmer qu'à la première occasion j'irais voir ailleurs, que je te ferais souffrir. Et ce n'est pas ce que tu veux. » En effet, je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas d'une relation basée sur la trahison, l'infidélité, le mensonge et la souffrance. Moore était donc convaincue qu'elle serait toujours amenée à me faire souffrir. J'avais du mal à le croire. Okay elle se connaissait bien mieux que je la connaissais moi, mais je ne pouvais la croire sur parole. Moore se leva subitement du lit. « De toute manière je pense que je me serais lassé de toi à partir du moment où on aurait baiser. » En entendant cette dernière phrase, je me redressai tout doucement. Je peinais à croire qu'elle avait réellement dit ça. Et attendez, le meilleur ne faisait qu'arriver... « Faut dire que t'es pas non plus Ashton Kutcher... » Sur ces mots, elle me scruta de haut en bas comme pour admirer la marchandise. Une marchandise de bien mauvaise qualité, visiblement. Je savais que je n'avais pas un physique de latin lover à la manière d'un Syssoi ou d'un Jackson, mais quand même, je ne méritais pas de pareilles insultes. Surtout pas venant de la femme à qui j'avais avoué mon amour. Je pensais que cette fois-ci elle arrêterait de me faire mener la vie dure, et pourtant... « Jackson... lui... bon sang c'est un bon coup. » Rah. Elle venait d'évoquer sa palpitante aventure avec le grand blond. Je ne voulais pas l'aborder tout de suite avec elle, mais elle venait de jeter le sujet sur la table. Je serrai les poings, à deux doigts de hurler toute ma colère. Oui, cette fois ci j'étais en colère contre elle. Mais ce n'était pas une petite colère passagère qui passerait quelques minutes plus tard, non, c'était une rage immense qui aurait très bien pu me pousser à me lever, pour aller la gifler, l'étrangler, les deux peut être. J'avais heureusement été suivi dans le passé pour canaliser mes pulsions. Des pulsions qui avaient déjà fait coulé le sang. Frapper une femme, j'en étais incapable c'était sur, mais j'aurais été capable de n'importe quoi sur le moment tant Moore m'avait mis hors de moi. « Bon maintenant t'as finis de t’apitoyer sur ton sort. La fille qui te met dans cet état elle en vaut pas la peine. » Ce n'était même pas qu'elle n'en valait pas la peine, c'était surtout qu'elle faisait tout pour que les gens qui l'aimaient s'éloignent d'elle. Oh elle disait ne pas comprendre pourquoi je n'étais pas en colère contre elle, et bien désormais je pouvais affirmer que c'était le cas. Me prendre autant de choses désagréables en pleine figure en à peine une minute, c'était trop pour moi. Trop pour aujourd'hui. Je ne pouvais rester là sans réagir. De toute manière c'était évident, Moore attendait une réaction de ma part. Elle venait de me provoquer. Elle allait voir quel monstre sommeillait en moi. Un monstre que j'avais tout fait pour cacher durant des années mais qui, aujourd'hui, avait besoin de crier un bon coup. Je me levai à mon tour de ce lit dans un mouvement brusque. Je me saisis de l'oreiller de mon lit, et l'éventra de mes mains. J'en sortis toutes les plumes s'y trouvant. C'était un moyen d'occuper mes mains pendant que j'aurais à lui répondre. Ces mains devaient trouver occupation, car allez savoir ce dont elles étaient capables. « Tu te rends compte de ce que tu dis là !? Tu cherches quoi au juste, que je te méprise au point de ne plus vouloir t'approcher ? Tu veux te débarrasser de moi et plutôt que de me le dire calmement tu emploies la manière forte, c'est ça ? » J'ignorais si ce qu'elle voulait c'était que je la laisse tranquille, que je cesse de jouer les amoureux transis, mais tout ce qu'elle allait arriver à faire c'était que je la délaisse. Pour de bon. Personne n'avait le droit de me traiter comme ça. Pas même Moore. Je pouvais supporter et endurer bien des choses, mais il y avait des limites. « Tu veux que je te déteste ? Et bien voilà, je te déteste Moore, t'es contente ?! JE TE DÉTESTE ! Tu n'es qu'une petite garce sans cœur qui prend plaisir à jouer avec les sentiments des autres ! Comment t'arrive à te regarder dans une glace après ça ? » Moi, excessif ? Certainement pas. Tout ce que je serais amené à lui dire ne la perturberait sans doute même pas. Elle n'était plus à mes yeux qu'une fille sans cœur. « Alors toi, on peut dire que tu t'es bien foutue de ma gueule. Dire que je suis tombé amoureux de cette personne aigrie, méprisante, absolument détestable que tu es. Je peux même pas te regarder en face tellement tu me dégoutes Moore. » Et pourtant les sentiments que j'avais pour elle en restaient intacts. Je ne cessais pas de l'aimer, malgré la colère que j'avais envers elle. « Tu crois qu'avoir vécu ce que tu viens de me raconter te laisse le droit de te comporter comme une belle salope ? Hein ? J'ai vécu l'enfer moi aussi, des choses que tu n'imaginerais même pas, et je ne me comporte pas comme toi pour autant. Je ne me fous pas de la gueule de ceux qui m'aiment, c'est une question de respect. Je croyais que tu en avais envers moi, mais je me rends compte que je me suis lourdement trompé sur ton compte. » Ah ça pour m'être trompé, je m'étais totalement trompé sur Moore. Je la croyais différente avec moi, je pensais que quelque chose pourrait être possible avec le temps, mais tous mes espoirs venaient de subitement disparaitre. Moore avait bien caché son jeu, et je n'avais été qu'un crétin aveuglé par l'amour. Ce que j'avais pu être stupide. « Ce que tu espérais, en fait, c'était te servir de moi pour assouvir tes pulsions sexuelles. Après quoi tu m'aurais jeté comme une petite merde. Je préfère encore te savoir en train de t'envoyer en l'air avec Jackson. Vous êtes aussi sales l'un que l'autre, et je m'estime mieux que ça. » Aussi désolant que cela pouvait l'être, je pensais totalement ce que je disais. Je n'aurais été pour elle qu'un jouet, et rien de plus. Si c'était ça, je préférais encore prendre mes jambes à mon cou avant qu'il ne soit trop tard, que je sois amené à souffrir et que je ne m'en remette pas. « Y'a autre chose que tu aimerais me dire, peut être ? Un truc que tu ne supportes pas chez moi, à part mon physique ? Je suis sur que tu as encore pas mal de venin à cracher, alors vas-y, fais toi plaisir. J'en ai tellement entendu aujourd'hui que plus rien ne m'étonnera venant de toi. Y'a autre chose que je dois savoir ? » J'espérais qu'elle s'arrêterait là, car mon cœur souffrait atrocement. Tout ce qu'elle venait de me balancer n'avait fait que me meurtrir encore d'avantage. Elle en avait tant dit qu'elle pouvait bien continuer sur sa lancée. Je restai là, immobile et sans bouger. J'aurais pu partir de cette chambre, aller passer ma colère sur quelqu'un de tout à fait innocent, mais non. Je ne voulais ni ne pouvais quitter cette pièce avant d'être sur que c'était vraiment ce qu'elle voulait, à savoir que cela se termine comme ça, entre nous deux. Si c'était le cas, il était certain que je resterais sur un très, très, très mauvais souvenir avec elle. Je n'avais plus qu'à espérer maintenant qu'un retournement de situation était encore possible. J'en doutais tout de même fortement.

J'étais peu être allé trop loin cette fois. Je voulais qu'il me déteste parce qu'il avait dit que ce serait pus facile pour lui. Mais surtout parce que ça serait bien plus facile pour moi. Égoïsme toujours égoïsme. S'il me déteste j'aurais moins de mal à le garder bien loin de moi, à une distance suffisante pour que nous ne souffrions pas. Ni l'un ni l'autre. Alors si pour ça il fallait que je sois méchante, et salope et bien je le serais. Mais c'est vrai que sa réaction je ne l'avais pas imaginé si violente. Il se lève d'un bon ce qui me fait sursauté légèrement, il attrape un oreiller et l’éventre d'un geste habille, autre sursaut. « Tu te rends compte de ce que tu dis là !? Tu cherches quoi au juste, que je te méprise au point de ne plus vouloir t'approcher ? Tu veux te débarrasser de moi et plutôt que de me le dire calmement tu emploies la manière forte, c'est ça ? » C'est ça. Je ne dis rien, je préfère le laisser se mettre en colère de la sorte ça allait lui faire du bien. Je crois. « Tu veux que je te déteste ? Et bien voilà, je te déteste Moore, t'es contente ?! JE TE DÉTESTE ! Tu n'es qu'une petite garce sans cœur qui prend plaisir à jouer avec les sentiments des autres ! Comment t'arrive à te regarder dans une glace après ça ? » Je ne montre pas à quel point ces mots me font mal mais c'est vrai ça fait mal. Terriblement mal même. Si je n'étais pas dans l'optique de le faire fuir le plus loin possible je serais certainement devenue rouge de colère et je lui aurait envoyer une bonne gifle dans la tête. Mais non je reste impassible et je sais que cette façon de me comporter va d'autant plus le mettre hors de lui. « Alors toi, on peut dire que tu t'es bien foutue de ma gueule. Dire que je suis tombé amoureux de cette personne aigrie, méprisante, absolument détestable que tu es. Je peux même pas te regarder en face tellement tu me dégoûtes Moore. » Tombé amoureux, tombé amoureux, ces mots raisonne dans ma tête. De mémoire jamais personne n'est tombé amoureux de moi. Il m'a dit clairement qu'il ressentait quelque chose pour moi mais n'avais jamais parlé d'amour dans ces paroles, ça me paralyse, ça m'angoisse. J'essaye de ne pas montrer cette angoisse qui commence à me submerger, je reste stoïque mais cette fois ce n'est pas pour les même raisons. Ses mots me paralyse. « Tu crois qu'avoir vécu ce que tu viens de me raconter te laisse le droit de te comporter comme une belle salope ? Hein ? J'ai vécu l'enfer moi aussi, des choses que tu n'imaginerais même pas, et je ne me comporte pas comme toi pour autant. Je ne me fous pas de la gueule de ceux qui m'aiment, c'est une question de respect. Je croyais que tu en avais envers moi, mais je me rends compte que je me suis lourdement trompé sur ton compte. »  J'ai une mine déconfite, plus ces mots se font fort plus j'ai du mal à cacher leur impact sur moi. Je continue de le regarder il peut donc voir chaque émotions suis traverse mon visage. Je fais de mon mieux pour les contenir mais là .. on peut bien voir que je suis dépité, angoissé, apeuré... Deux fois qu'il utilise le mot aimer... deux fois, deux fois de trop. « Ce que tu espérais, en fait, c'était te servir de moi pour assouvir tes pulsions sexuelles. Après quoi tu m'aurais jeté comme une petite merde. Je préfère encore te savoir en train de t'envoyer en l'air avec Jackson. Vous êtes aussi sales l'un que l'autre, et je m'estime mieux que ça. » Non non ! Si ça avait été le cas je ne l'aurais pas fais fuir bien au contraire je lui aurai fais savoir dès la chapelle que je voulais construire quelque chose puis coucher avec lui et le lâcher ensuite. Si ça avait été vraiment ce que je voulais faire je l'aurais fais... et sans aucune hésitation. Mais s'il croit ça et bien tant mieux ça va me faciliter les choses. Non en faite avec tout ce qu'il vient de dire les choses ne seront jamais plus facile, jamais. « Y'a autre chose que tu aimerais me dire, peut être ? Un truc que tu ne supportes pas chez moi, à part mon physique ? Je suis sur que tu as encore pas mal de venin à cracher, alors vas-y, fais toi plaisir. J'en ai tellement entendu aujourd'hui que plus rien ne m'étonnera venant de toi. Y'a autre chose que je dois savoir ? » C'est ma réplique ? Je déglutis difficilement, ma gorge se serre. « Amoureux, amoureux... » ces mots raisonne encore et toujours dans ma tête. Mon regard semble absent perdu, je le regarde sans pour autant vraiment le regarder. « Euh.. » dis-je dans un premier temps clignant des yeux légèrement. Je me reconnecte à la réalité. Je m'éclaircis la gorge. Ma voix se fait la malle, j'ai perdu toute mon assurance tout mon mordant, il m'a dépossédé de mes armes les plus tranchantes. Mes seules armes, encore... encore il me rend vulnérable. D'une voix presque imperceptible, cherchant le sol du regard. « Je suis désolé. » Je voulais lui faire mal mais pas à ce point là... non pas à ce point là. « Je ne le pensais pas... » dis-je toujours de cette petite voix si étrange sortant de ma bouche. Je relève mon regard vers lui. « Je pense même tout le contraire... » Quelle conne, quelle conne. Ma voix devient plus forte et reprend son assurance. Qu'est ce que je fais !? Qu'est ce que je fais... ? « Ok.. ok... Je suis désolé je n'aurais pas du dire tout ça. » Je m'approche un peu de lui et vient déposer mes deux mains sur son torse d’une manière hésitante ayant peur qu'il me rejette. « Ruben, je suis terrifié... je n'ai jamais... » ressentit quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un. J'avais besoin d'être rassuré mais je suis pas certaine qu'il puisse me rassurer suffisamment parce que je suis littéralement terrifié. « Écoutes... je persiste à dire que c'est pas une bonne idée. » La preuve on s'est engueulée tellement de fois pour l'instant alors que rien ne se passe de concret entre nous. C'est une vraie tornade cette relation. « Mais... » Je rêve ou c'est un mais qui vient de sortir de ma bouche. Non non y a pas de mais, y a pas de mais qui tiennent... Je me recule, soupirant, détachant mes mains de son torse. Je ne finirais pas cette phrase tout bonnement parce que je n'y arrive pas. Je ne me sens pas bien, je viens de rester en apnée je ne sais pas combien de temps, je manque d'air. Mon pouls s'emballe d'un seul coup, ma respiration se fait courte et saccadé. Je me laisse tomber en position assise sur le lit. Je porte ma main gauche à ma gorge. Je commence à faire une crise de panique et de l'hyperventilation. Si je ne me calme pas bientôt ce sera mes muscles qui se contracterons et je ne pourrais plus bouger, les symptômes même d'une crise de tétanie. Je suis déjà dans l'incapacité de prononcer un mot.

J'avais bel et bien conscience de m'être emporté. Il fallait me voir me lever à tout berzingue et déchirer le coussin pour comprendre à quel point j'étais énervé. Alors oui je m'étais montré particulièrement dur et sévère avec Moore, mais selon moi les paroles qu'elles m'avaient dites étaient trop blessantes pour que je reste là, allongé sur mon lit, sans réagir ni dire le moindre mot. Je devais lui montrer que ça ne me faisais pas rien d'entendre de telles choses venant d'elle. Elle se vantait des prouesses sexuelles de Jackson devant le mec qui galérait pour exister ne serait-ce qu'un peu à ses yeux, ce n'était pas quelque peu malvenu de sa part tout de même ? Elle s'était aussi moquée de mon physique mais ça, à la limite, je m'en foutais pas mal. A partir du moment où je ne me considérais pas comme le sex symbol du nid, je pouvais tout entendre. J'avais dit tout ça sous le coup de la colère, sans penser ne serait-ce qu'un tiers de toutes mes paroles. Si je détestais Moore ? Et bien, sur le moment c'est clair qu'elle m'avait mis hors de moi et que je ne parvenais même plus à la regarder en face. Mais je l'aimais, alors toute la colère que je ressentais ne faisait pas le poids face à l'amour que j'avais pour elle. Le contraire de l'amour ce n'est pas la haine, c'est l'indifférence. Et Moore était loin, très loin même, de me laisser indifférent. J'avais terminé mon monologue par demander à Moore si elle avait quelque chose à ajouter. Une autre horreur à débiter à mon sujet, une insulte de plus à me balancer à la figure, à ce moment précis j'étais tellement détruit que je pouvais tout entendre. Moore semblait bizarre, sa façon de se comporter d'un coup parut... étrange. Elle semblait être présente, mais physiquement seulement. Son esprit, lui, était comme ailleurs. Il lui fallu quelques instants pour reprendre ses esprits et retrouver sa lucidité. Mais je savais qu'elle avait entendu tout ce que je venais de lui dire. C'était même assurément ça qui l'avait mise dans cet état. Merde, je ne voulais pas la brusquer moi. Tout ce que je voulais, c'était lui dire ô combien j'étais déçu d'entendre tout ça de sa part. Peut-être avait-elle cherché volontairement à se faire détester, c'était peut-être son but, afin de rendre les choses plus aisées. C'était une solution de facilité, et je ne voulais pas m'éloigner définitivement d'elle si il restait ne serait-ce qu'un tout petit espoir que quelque chose soit possible entre elle et moi. « Euh.. » Elle parvint finalement à dire quelque chose. « Je suis désolé. » Elle ne semblait pas bien, était comme perdue. Je me demandais ce qui avait bien pu la perturber à ce point dans mes paroles. Avais-je été... trop violent ? trop direct ? trop sincère ? Je l'ignorais, mais toujours est-il que Moore peinait à trouver ses mots. « Je ne le pensais pas... » J'espérais qu'elle disait vrai, qu'en effet elle avait débité tout ça sans le penser. J'en doutais tout de même, mais si c'était vraiment le cas alors elle était une excellente actrice. « Je pense même tout le contraire... » Ah... Je ne réagis pas, baissant les yeux à terre. Si seulement ce pouvait être vrai. Si seulement elle ne me voyait pas seulement comme un objet, un moyen d'assouvir ses fantasmes. Si seulement elle n'avait pas gardé de sa folle aventure avec Jackson un souvenir inoubliable. Je ne pouvais en être sur, mais elle me semblait tout de même sincère en disant ça. « Ok.. ok... Je suis désolé je n'aurais pas du dire tout ça. » Moore s'avança vers moi, et posa sur mon torse ses deux mains. Elle semblait décidément totalement perdue, que ce soit dans ses paroles ou dans sa façon d'agir. Je n'allais en tout cas pas la rejeter, j'étais déjà bien content qu'après tout ça elle vienne vers moi. Mon cœur battait à cent à l'heure, elle pouvait sans doute le sentir de par ses mains qui étaient posées non loin de lui. « Ruben, je suis terrifié... je n'ai jamais... » Elle ne termina pas sa phrase, ce qui ne manqua pas de me frustrer un bon coup. Merde alors, qu'est ce qu'elle n'avait jamais... fait, dit, ressenti... je ne sais quoi ? Impossible de le savoir, et je n'avais pas l'intention de l'interrompre pour le lui demander. A ce moment précis, Moore semblait avoir besoin de soutien, de réconfort, qu'on la rassure quoi. Je serais toujours là pour elle, je le lui avais déjà dit en quittant la chapelle l'autre jour. Si elle avait besoin d'une épaule sur laquelle pleurer, elle savait à quelle porte frapper. « Écoutes... je persiste à dire que c'est pas une bonne idée. » Mince. Je voyais peu à peu le très peu d'espoirs qui me restaient s'envoler dans une fumée noire. Je voulais que quelque chose soit possible entre nous, mais sans que Moore le veuille elle aussi, rien ne pouvait advenir. « Mais... » Ah ça, c'était un "mais" que je n'attendais pas... ou plus. Que signifiait-il ? Revenait-elle sur ses précédentes paroles ? Si seulement... Je n'eus le temps de sourire à son "mais", Moore s'étant ensuite reculée, en retirant ainsi ses mains de mon torse, et en soupirant. Elle finit finalement par s'assoir sur le lit, dans un état qui commençait sérieusement à m'effrayer. Elle n'allait pas bien, c'était plus qu'une certitude, et sur le coup je ne savais pas quoi faire. Elle manquait de souffle, de respiration. Je m'approchai alors à toute vitesse du lit sur lequel elle venait de prendre place. « MOOOORE ! » Sans doute était-elle en train de faire une crise d'angoisse, une attaque de panique. Je n'étais pas médecin, mais si je voulais calmer ses angoisses il me fallait agir. Il fallait à tout prix qu'elle respire. « Respire Moore. Respire Moore. » Je posai alors ma main sur son ventre. « Gonfle ton ventre et inspire tout l'air que tu peux. Ensuite expire moi tout ça par la bouche, en soufflant fort, fort, fort. » Oui bon, j'étais PDG à la base hein, certainement pas spécialiste des crises d'angoisses et de tétanie. Seulement je ne pouvais me résoudre à la laisser dans un état pareil plus longtemps. Ma méthode d'inspirer et d'expirer fortement par la bouche ne semblait pas être une idée bien brillante, et je doutais qu'elle suffise à calmer la jeune femme. Alors, sans réfléchir et voyant bien que Moore allait de plus en plus mal et constatant qu'à tout moment son état pouvait empirer, je me levai et me plaçai face au lit, juste en face d'elle. Je mis ensuite mes deux mains de part et d'autre de son visage, et déposai un doux baiser sur ses lèvres. Le nombre de fois où je m'étais retenu de faire ça... C'était un moyen de lui prouver que malgré tout, malgré nos différences et nos disputes, je tenais encore et toujours à elle. Et que je l'aimais. Je me retirai finalement délicatement, un peu sonné, ne réalisant pas franchement ce que je venais de faire. « Je suis désolé. Je... tu... ça va mieux ? » J'espérais que ce baiser l'aurait apaisée, même si le fait d'être embrassée par celui qui venait de lui crier dessus ne devait pas être ce qu'elle souhaitait le plus au monde, là tout de suite. Ce baiser signifiait beaucoup à mes yeux, et témoignait de tout l'amour que je lui portais. Maintenant, il fallait voir si oui ou non un simple baiser aurait suffit à calmer Moore, et à stopper sa crise de tétanie. Si jusqu'à elle avait peut-être pu douter de la sincérité de mes sentiments envers elle, désormais elle pouvait être sure que tout était on ne plus sincère.