Trois mille raisons pouvaient expliquer la présence de Jackson dans cette fichue salle de bain, en cette matinée. Il pouvait très bien désirer y faire du rangement. Non, c'est pour rire. Parce qu'en fait, s'il se trouvait bel et bien ici à une heure pareille, c'était pour la simple et banale raison qu'il souhaitait prendre une douche sans avoir à poiroter éternellement. Tout simplement. Il n'était doté d'aucune patience, alors il préférait venir ici quand aucun crétin n'aurait eu la même idée que lui, à savoir de très bon matin. C'est donc ainsi qu'à neuf heures à peine, il entra dans la pièce. Là dessus, il ne tarda pas à se déshabiller. Parce que prendre une douche avec ses vêtements, ça risquait d'être quand même un peu moins efficace. Et, non, il n'allait aucunement garder le moins short de bain, tout simplement parce qu'il était à ses yeux " normal " de se doucher à poil. Oui, même ici. Quand il fut fin prêt, le grand blond entra alors dans la cabine. L'eau était tiède, c'était parfait. Après quelques minutes, il en sortit enfin, plaçant alors une serviette autour de sa taille. Et c'est à cet instant très précis - et notez que niveau timing, c'était franchement épatant - qu'une candidate entra à son tour dans la salle de bain. Oona, alias la fille qui s'était amusée à lui lancer des bouts de carton l'autre jour, dans la cuisine. Mémorable. Jackson lui lança un bref regard, puis se plaça devant le miroir, légèrement embué. Il passa alors sa main dessus, puis put constater que sa camarade le fixait. Hum, c'était quoi son problème au juste ? Elle n'avait jamais vu un type sortir d'une cabine de douche et ayant, inévitablement, une coiffure approximative ? Apparemment, non. « Quoi ? » demanda-t-il alors, sur un ton évidemment des plus agréables. Ironie, bien entendu. Parce que le Jackson, il supportait difficilement qu'on le regarde comme elle était en train de le faire, un peu comme si une mygale trônait sur sa tête. N'obtenant aucune réponse, il se retourna finalement vers la jeune femme. « Tu nous fais une paralysie faciale ou t'es juste bizarre ? » reprit-il, cette fois-ci plus intrigué qu'autre chose. Oona était comme bloquée, un peu comme un logiciel en mode bug. Et mieux valait pour elle que celui-ci soit plus Heisenbug que Mandelbug. Sinon, ça n'allait clairement pas aller.

Une secousse me réveilla et je ne pouvais plus fermer l’œil. Bon Dieu que ça pouvait être rageant de se réveiller comme ça, en pleine nuit, pour rien en plus. Je ne savais même pas ce qui m’avait tiré aussi violement de mon sommeil et ça ne semblait pas être Milan, qui dormait à poing fermé. Je roulais des yeux et me jeta de nouveau sur mon oreiller… pour rester les yeux grands ouverts pendant au moins deux heures. Deux longues heures, qui n’en finissait plus, à entendre les autres dormir. En fin de compte, je me levais précipitamment pour sortir de cette foutue chambre. J’allais en profiter pour me laver tranquillement, avec de l’eau bien chaude et aucun candidat en ma compagnie. Je ne fais pourtant pas partie de cette catégorie de personne qui ne peut absolument pas parler au matin. Ca ne me dérange pas en temps normal, mais ce matin j’étais un peu de mauvais poil. Mais vraiment de mauvais poil. Je n’avais presque pas dormit quand même. Toujours avec mon tee-shirt X-men, un short de nuit noir et les pieds nus, je traversais le petit espace de couloir qui séparait la salle de bain de la chambre. Je passais le pas de la porte, relevant mes longs cheveux pour les attacher avec un élastique que j’avais autour du poignet et tomba nez à nez avec Jackson dans son plus simple appareil. Waouh, je n’avais jamais eu un tel réveil. J’en étais toute éblouie… Non mais, pas par son corps d’Apollon hein, mais par la lumière un peu trop forte au réveil. Ne lui avais-je pas promis de l’embêter celui-là ? Ma mauvaise humeur ne m’en donnait pas envie, mais lui si. « Quoi ? » Très agréable Monsieur Blond. Je le regardais, c’était clair, mais je n’en avais rien à faire de lui et du fait que je venais de le voir nu. J’avais simplement du mal à rester les yeux ouverts, malgré mon insomnie. Ca avait bien l’air de l’embêter, tant pis pour lui, tant mieux pour moi. « Tu nous fais une paralysie faciale ou t'es juste bizarre ? » Au bout de quelques secondes, le temps de réagir, je laissais échapper un rire. Bizarre, oui je le suis et ça pouvait paraitre évident, par contre une paralysie faciale… Un sourire moqueur se dessina au coin droit de mes lèvres, lui prouvant que ça n’en était pas une. « Non… c’est juste que… ton magnifique corps m’a hypnotisé… » Déclarais-je, à moitié en rigolant toujours.

N'était-ce pas là la preuve formelle qu'on ne pouvait jamais être tranquille par ici ? Pour preuve, même à neuf heures à peine, et dans cette salle de bain, Jackson réussissait à être dérangé par l'une de ses camarades, Oona. Franchement, il allait finir par croire qu'elle ne vivait désormais plus que pour l'embêter, celle-là. Elle était bien gentille, tout ça, mais sa patience avait des limites tout de même. Et si elle ne l'avait pas encore compris, et bien, c'était dommage pour elle. En tout cas, la jeune femme lui laissa penser qu'elle s'était littéralement figée. Voilà pourquoi il se permit une allusion à une certaine paralysie faciale. Oui, ça existe. On aurait d'ailleurs pu croire qu'il avait évoqué cela avec humour, mais même pas. Elle, par contre, semblait d'humour taquine ce matin. « Pas assez, visiblement » répondit-il, après un soupire. Il observa un instant sa camarade. Lui ne portant qu'une serviette et elle en t-shirt et short, ça faisait un peu léger tout de même. M'enfin, à l'heure qu'il était, on irait pas leur reprocher de ne pas être vêtus de leur plus beaux accoutrements. « Dis-moi que tu n'es pas venue avec une boite en carton » reprit finalement Jackson, tout en jetant quelques coups d'oeil autour de la jeune femme. Visiblement, elle était venue les mains vides. Et ça n'était pas plus mal. Au contraire. Parce qu'elle l'avait suffisamment agacé la dernière fois, alors inutile de remettre ça. D'autant plus que ça n'était ni le lieu, ni le moment. Remarquez, ça ne l'était jamais avec lui. Jamais. « Si t'es venue prendre une douche, ne fais pas attention à moi ... » Non, il n'essayait pas de l'inciter à se déshabiller devant lui. Quand même pas. Il ne voulait aucun ennui avec un certain Artie, qu'on se le dise. C'était simplement une façon comme une autre de signifier à la jeune femme que, si elle n'avait pas prévu de prendre une douche, elle pourrait tout aussi bien aller emmerder quelqu'un d'autre. Tout simplement.

J’arrêtais de rire, pinçant mes lèvres. « Pas assez, visiblement » Un sourire se dessina sur mon visage, tandis qu’une nouvelle envie de rire m’éprit, au contraire de son corps qui, certes était peut-être bien fait, mais il ne m’intéressait pas. Je ne suis ni lesbienne, ni une fille qui se sent choquée pour un tout petit rien, qu’est de l’avoir vu nu une microseconde. Vierge ne rime pas avec coincée. Mais revenons à nos moutons, ou à ce mouton blond devant moi. « Dis-moi que tu n'es pas venue avec une boite en carton » Je roulais des yeux, m’approchant du lavabo à côté du sien. D’accord, j’avais usé d’un stratagème puéril pour l’emmerder, mais je voyais que cela avait eut son petit effet. Heureusement pour lui, je n’ai pas pour habitude de me promener jour et nuit avec des bouts de cartons dans mes poches. « Non, en même temps j’ai pas que ça à faire, de m’en trimbaler. Désolé de te décevoir ! » Je plissais mon front, pour compléter ma sorte de moue désolé. Je savais qu’il en était terriblement attristée de me voir sans ; il ne pourrait pas en recevoir dans sa belle gueule. Je reportais mon attention sur le miroir en face de moi, constatant les deux cernes sous mes yeux. C’était le prix à payé quand on ne sait pas dormir, malheureusement… parce que j’aurais bien voulu fermer un œil de la nuit. Enfin, je l’ai fais, mais visiblement pas suffisamment longtemps. J’enlevais l’élastique de mes cheveux, ceux-ci finalement ne tenant pas, les faisant tomber en cascade sur mes épaules. « Si t'es venue prendre une douche, ne fais pas attention à moi ... » En fait, j’errais sans but vraiment précis, préférant me réfugier dans la salle de bain que j’avais espéré trouver vide, que d’aller ailleurs. Malgré la présence de Jackson, je n’allais pas faire demi-tour. J’allais encore moins me gêner sous prétexte qu’il était là. Pourtant, s’il croyait que j’allais le laisser tranquille juste parce j’allais prendre une douche, il se gourait royalement. Je n’avais pas forcément dans l’idée de l’emmerder, mais comme il se trouve sur mon chemin. « Bien sûr que si, je vais faire attention à toi… » Commençais-je avec un petit sourire et une intonation qui ne présageait rien de bon pour se pauvre Jackson. « Je t’ai quand même promis de venir d’embêter ! » Finissais-je par lui dire, cette fois ci avec la voix que prennent généralement les parents en parlant à leur gosse. J’avais approché en même temps mes doigts, à mes risques et périls, de sa joue pour venir la pincer.

Jackson avait beau se creuser la tête, il ne voyait pas tellement pourquoi Oona semblait prendre un malin plaisir à l'embêter. Okay, il n'était pas un camarade modèle, ni à son égard, ni à l'égard de qui que ce soit ici. Pour autant, il ne se rappelait pas lui avoir fait une chose particulièrement cruelle, à elle, une chose qui pourrait justifier ce désir malsain de venir lui casse les pieds. Parce que cela semblait véritablement l'amuser, ce qui était d'autant plus difficile à supporter pour Jackson. Lui qui riait quand il se brûlait avait effectivement du mal à comprendre qu'on puisse rire aussi facilement, d'autant plus quand il s'agissait d'emmerder quelqu'un. Quand il emmerdait les gens, lui, il ne riait pas. Ou juste intérieurement. En apparences, il ne laissait absolument rien transparaitre, la plupart du temps. Mais ça n'était pas le cas d'Oona, non. « Mince, moi qui y avais pris goût. Tu me fais de la peine, là » lui adressa-t-il, très ironique. Ainsi donc, Oona n'était pas venue avec sa munition de boites en carton, dans l'optique de les lui lancer ? Quel dommage, vraiment. Et dire que Jackson était prêt à se laisser faire, et pourquoi pas à prendre la position de l'épouvantail, juste pour lui faire plaisir. Ce sera pour une autre fois, hein. Quelques instants plus tard, le jeune homme lui demanda si elle comptait prendre une douche. Si elle lui disait que oui, il la laisserait faire. Et si elle lui disait que non, et bien, elle n'aurait qu'à sortir d'ici alors. Malheureusement, et malgré le fait qu'elle n'ait visiblement pas pour projet de prendre une douche, Oona semblait vouloir rester dans la salle de bain. Quelle plaie, décidément. Elle alla même jusqu'à reprendre ses paroles, pour les tourner à sa sauce. Jackson poussa un soupire. Elle voulait sa mort, ou quoi ? Apparemment, oui. « Surtout, ne te sens pas obligée » lança-t-il, quelques peu blasé. Oh oui, qu'elle l'ignore, qu'elle ne lui adresse pas la parole ... Tout ce qu'il voulait, c'était avoir la paix. Était-ce vraiment trop demander ? « Certaines promesses sont faites pour être rompues » déclara-t-il ensuite, baissa légèrement la tête. Mais oui, qu'elle ne se gêne surtout pas pour revenir sur sa promesse, hein. Bien au contraire. Mais Oona avait visiblement envie de tester la zone de patience de Jackson. Si bien qu'elle se permit de pincer sa joue. C'était la fête ou quoi ? Un tel acte ne pouvait rester impuni, c'était certain. Ainsi, Jackson ne tarda pas à empoigner sa camarade, sans la moindre brutalité bien entendu, pour venir retirer sa main. « Beaucoup sont morts pour moins que ça » déclara-t-il froidement, le regard planté dans le sien. Blaguait-il ? Blaguait-il pas ? A votre avis ...

« Mince, moi qui y avais pris goût. Tu me fais de la peine, là » Waouh, s’il était si peiné que ça, je pouvais très bien aller en chercher. En tout cas, je n’allais pas l’oublier la prochaine fois que j’allais le voir, c’était certain. « Surtout, ne te sens pas obligée » J’esquissais un sourire, amusé par cette réponse. Comme si cela allait me faire changer franchement, il devrait argumenter plus s’il voulait me voir lui lâcher les basques. En vérité, je ne suis pas vraiment une plaie, une chieuse ou tout ce qu’il pourrait croire. Simplement, ce Jackson m’intriguait vraiment et je ne suis pas du genre, mais vraiment pas, à exprimer le fond de mes pensées. La peur de me faire rejeter refaisait souvent surface. Alors souvent, je me cache sous un masque de puérilité pour emmerder les autres. « Certaines promesses sont faites pour être rompues » Je fronçais mon nez, faisait une petite moue en sa direction. Je ne pensais pas que celle-ci en faisait partie. J’allais l’embêter, mais je ne comptais pas le faire aujourd’hui… enfin, j’allais sûrement l’agacé, mais pas longtemps. Juste pour dire ne pas faillir à ma réputation auprès de lui. C’est pour ça que je ne pu pas m’empêcher de le toucher sans ménagement. Mais il n’avait visiblement pas l’intention de se laisser embêter, non, puisqu’il attrapa immédiatement ma main, pour l’éloigner de sa joue. Je perdis mon sourire, restant de nouveau figée sur lui, faisant de gros yeux. « Beaucoup sont morts pour moins que ça » Plus aucune expression d’amusement se lisait sur mon visage, au contraire, mon front se plissait et j’observais Jackson sans un mot ni un bruit. Qu’on se rassure, il ne me fait absolument pas peur, quoiqu’il ait vraiment l’air d’un psychopathe tueur en ce moment même. J’ai presque envie de m’écarter un peu de lui. « J’suis censée avoir peur ? » soufflais-je entre mes dents. Non parce que j’aurai tendance à croire que c’est son secret en fait : genre, j’ai tué trois personnes parce qu’ils m’ont regardé… Je voulais prendre ma douche vraiment, mais s’il s’avérait être vraiment un tueur, je n’ai franchement pas envie de faire le remake de Psycho d’Hitchcock. Je me retournais finalement de nouveau vers le miroir, un sourcil arqué. « Dis-moi, j’espère que ton secret c’est pas je suis psychopathe, violeur et tueur de femme ? » J’avoue c’est limite, mais je tiens tout de même à préciser que je prends mes douches nues et non en maillot de bain comme certains. Je lui jetais un dernier coup d’œil, pour ensuite enlever mon tee-shirt et enchaînant immédiatement sur mon short, me retrouvant rapidement nue à côté de blond. Il me regardait ou pas, peut m’importait : je me dirigeais vers les douches, où j’actionner le bouton d’eau, appréciant l’eau chaude coulant sur ma peau blanche. C’est agréable de se lever tôt rien que pour ça…

Une chose échappait véritablement à Jackson : pourquoi Oona souhaitait-elle l'embêter ? Cela n'avait rien de bien méchant et Jackson avait même tendance à exagérer un peu au niveau de ses réactions, mais il avait réellement du mal à comprendre pourquoi sa camarade s'acharnait en quelques sortes sur sa personne. Il n'avait jamais cherché à s'en faire une ennemie, et encore moins une amie, et se demandait quel intérêt il pouvait donc avoir aux yeux de la jeune femme. Car celle-ci semblait s'amuser à le titiller gentiment, ce qui le faisait tout sauf rire, vous vous doutez bien. Pour autant, Jackson devait avouer qu'Oona était loin d'être aussi agaçante que d'autres candidats au sein du nid. Elle, elle l'embêtait sans mauvais fond, sans nécessairement vouloir le pousser à bout. Du moins, c'était ce qu'il espérait. Ainsi, même si Oona était bel et bien agaçante à ses yeux, il ne la trouvait pas détestable. Pas du tout, même. Elle l'amusait, d'une certaine manière. Il n'en montrait évidemment rien, mais c'était le cas, en quelques sortes. Toutefois, Jackson ne pouvait se permettre de laisser transparaitre la moindre émotion à son égard. Voilà pourquoi il gardait cette mine froide et dure sur le visage. Et lorsque sa camarade osa pincer sa joue, Jackson s'empressa de retirer sa main, et de la menacer indirectement. Évidemment, il ne comptait pas lui faire le moindre mal uniquement parce qu'elle avait prit le risque de pincer sa joue. Pour autant, au ton qu'il avait employé, on aurait presque pu croire ses paroles. D'ailleurs, Oona ne semblait plus tellement rassurée à cet instant précis. Parfait. « Je ne sais pas, qu'en penses-tu ? » répondit-il, sur un ton tout aussi suspect que précédemment. Probablement qu'elle n'était pas tellement effrayée, mais qu'importe. Avec un peu de chance, elle aurait tout de même envie de déserter la pièce, hein. Mais quelques instants plus tard, Oona reprenait la parole. Un sourire amusé prit finalement place sur les lèvres de Jackson, avant de disparaitre presque immédiatement. « Si. D'ailleurs, tu devrais courir buzzer » déclara-t-il, sur un ton tout à fait sérieux. « J'imagine bien Cupidon déclarer "Oona, en découvrant le secret de Jackson, tu viens de remporter la somme de 11 500€ qui vient s'ajouter à ta cagnotte personnelle, ainsi que le droit de te faire violer et tuer par ce dernier. Cupidon te félicite. » Ouais, c'était un peu glauque quand même. Mais c'est ça qui était amusant. Oui, Jackson avait un humour assez spécial. Un humour noir, comme diraient certains. Finalement, Oona commença à se déshabiller, visiblement dans l'optique d'entrer dans la douche. Sans pouvoir s'en empêcher, Jackson l'admira quelques instants. C'était un homme après tout, alors remballez vos jugements. « Le Sir est chanceux » fit-il, l'air de rien. Jackson disait cela comme ça, sans réellement savoir ce qu'il pouvait bien se passer entre Artie et Oona. A vrai dire, il s'en fichait même pas mal. C'était juste un prétexte comme un autre pour glisser un semblant de compliment. Voilà tout.

Je ne savais pas vraiment quel rapport ressortira de ce moment passé dans la salle de bain avec Jackson. Je n’avais pas franchement envie de lui paraitre puéril, ni de m’en faire une sorte « d’ennemi ». Visiblement, il ne semble pas enclin à être ami avec quelqu’un dans la maison et je n’allais pas forcer ma nature pour essayer de le devenir. De toute manière, qu’est-ce que ça doit être chiant d’être ami avec quelqu’un qui ne sourie jamais… au Mon Dieu. Ce n’est pas vrai… Je suis exactement pareille que lui dans la vie de tout les jours, mais depuis mon arrivée dans le jeu, je souris et je ris de bon cœur la plupart du temps. Alors j’oubliais pour un instant toute ces marques de joies, affichant une expression plus effrayée, mais feinte, qu’une neutre naturelle. « Je ne sais pas, qu'en penses-tu ? » C’était vraiment une très bonne question… mais face à un tueur, nous perdons tous nos vraie nature, alors est-ce que je devrais avoir peur de Jackson ? « Un petit peu quand même… mais je vais être courageuse… » Entendre : tu ne me feras pas partir comme ça. Après tout, j’avais bien compris qu’il espérait me voir dans une autre pièce que lui en ce moment, mais malheureusement pour lui, même à neuf heures, on se doit de partager la salle de bain. Le temps de me retourner vers le miroir, je ne vis qu’un sourire s’évanouir sur ses lèvres, pour reprendre la même expression qu’habituellement, ce qui était bien dommage. J’ai tout de même manqué un sourire quoi… « Si. D'ailleurs, tu devrais courir buzzer » Je tendis un peu le cou, faisant semblant de réfléchir à cette éventualité. C’est vrai que j’ai au moins cinq mille euros à jeter par la fenêtre sans regrets. C’est la fête à la maison ! « J'imagine bien Cupidon déclarer "Oona, en découvrant le secret de Jackson, tu viens de remporter la somme de 11 500€ qui vient s'ajouter à ta cagnotte personnelle, ainsi que le droit de te faire violer et tuer par ce dernier. Cupidon te félicite. » Euuuuh. Sur le coup, je bloquais devant le miroir, puis je ne pu pas réprimer le rire que lâchais, postant ma main devant ma bouche. Bien malgré moi, j’imaginais aussi la scène. Quel effrois ça créerais dans le nid n’empêche… C’était vraiment horrible de penser à ça, vraiment… mais ça ne m’empêchait pas de rester ici. Non non, je comptais bien prendre ma douche et me préparer comme tous les matins, ici, dans le nid. D’ailleurs, en moins d’une minute, je me retrouvais nue. Je n’ai, selon moi, aucune raison d’être pudique, même si je n’ai pas de formes vertigineuses à en faire damner les Saints. C’est un peu aussi pour ça qu’être dans mon plus simple appareil à côté de Jackson de me dérangeais pas, j’ai un corps plutôt commun. Je me dirigeais vers les douches. « Le Sir est chanceux » Je marquais une pose, puis finalement j’entrais dans la douche en fronçant les sourcils. Comment il savait que quelque chose « se passait » entre nous deux… j’avais l’impression que cette « nouvelle » avait déjà fait le tour du nid, pour mon plus grand malheurs. C’est ce à quoi je pensais dans un premier temps, activant l’eau. Puis, dans un deuxième, cette petite phrase raisonna réellement comme un compliment. Bon, ça revenait à dire qu’il m’avait maté, mais en même temps, quel mec ne l’aurait pas fait hein. Je souriais bêtement, mais il ne pouvait pas le voir, tout en savonnant ma peau. « T’arrives à garder tes pulsions sexuelles pour quelqu’un d’autre…? » Je ne me tenais franchement pas au courant des relations dans la maison, mais je n’étais pas bête au point de penser que personne n’avait encore baisé dans la maison. Jackson devait en faire partit, enfin, je pense. Ma phrase n’avait juste pour vocation de le mettre en garde de ne rien tenter, s’il en avait l’intention ce qui m’étonnerait. Après mettre lavée, je coupais l’eau, sautillant un peu à cause du retour de fraicheur que l’on ressent après une douche. « Tu peux m’apporter une serviette, s’il te plait ? » J’osais le lui demander, il n’allait pas mourir pour une serviette !

Ma réponse est horrible, j'suis désolé

Oona n'avait pas peur de lui. Ou du moins, pas assez pour qu'elle ne voit aucune autre solution que de se tirer de cette fichue sale de bain. Ainsi donc, la jeune femme restait. Merde. Non pas que sa compagnie était franchement déplaisante, mais disons que Jackson aurait particulièrement apprécié que sa camarade choisisse d'aller embêter quelqu'un autre. A moins que la véritable raison de sa présence ici était simplement le souhait de prendre une bonne douche ? Qu'il était idiot ce Jackson, pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Hm, sans doute parce qu'il était bien trop occupé à se sentir persécuté par le terre entière ... Quoi qu'il en soit, Oona ne tarda pas à se dénuder, ce qui ne put que satisfaire de Jackson. Oui, il n'allait pas chercher à le nier, un tel spectacle ne pouvait que lui plaire. Beaucoup même. Oona était peut être un peu casse-pieds sur les bords, mais elle était surtout incroyablement attirante. Sexy, si vous préférez. Si bien que Jackson trouva le moyen de glisser, plus ou moins subtilement, un compliment à sa camarade. Pour ce faire, il se permit d'évoquer Artie. Le Sir, le Lord, le pédant ... Il avait probablement tout un tas de surnoms celui-là. Bienvenue au club, par ailleurs. Mais ici, ce serait donc le Sir. Tandis qu'Oona se trouvait désormais dans la cabine de douche, Jackson entendit la voix de celle-ci résonner. Elle lui posa une question. Une question qui le fit doucement sourire. Est-ce qu'elle tenait véritablement à obtenir une réponse ? Pas sûr. Mais soit, puisqu'elle avait posé la question ... « Elles sont illimitées » fit-il, l'air de rien. C'était une réponse plutôt évasive, mais disons que c'était le but. Si elle insinuait quelque chose de bien particulier, cela lui avait plus ou moins échappé. De toute manière, il n'était pas ici pour parler de sa vie sexuelle. Quoi que cela ne le dérangerait pas nécessairement, tout compte fait. Finalement, et après quelques instants, Jackson entendit l'eau de la douche se couper. Oona avait probablement terminé. Lui, il se trouvait toujours devant le miroir. Il ne faisait rien. Alors, quand sa camarade lui demanda de lui apporter une serviette, il aurait dû le faire, en toute logique. Mais c'était Jackson, merci de ne pas l'oublier. « Et si moi j'ai envie de profiter un petit peu plus du spectacle ? » demanda-t-il alors. Peut être que si il devenait lui aussi pour le moins agaçant, cela dissuaderait Oona de vouloir rester dans la même pièce que lui à l'avenir. Ce serait un sacré bon plan, ouais. Jackson s'approcha finalement de la cabine de douche. Parce que oui, tout compte fait, il allait lui tendre une serviette. Sans doute ne souhaitait-il pas qu'elle attrape trop froid, la pauvre petite. « Bon allez, tiens » fit-il alors, tendant à Oona une serviette. Promis, il ne regarda pas. Tout de même, ça n'était tellement pas son genre. Faites mine d'y croire, en tout cas.

Pas du tout

« Elles sont illimitées » J’esquissais un sourire, sans rien ajouter. Même si je ne peux pas être dans sa tête, j’avais bien l’impression qu’il n’avait nullement l’intention de me sauter dessus et c’est tant mieux. Finalement, j’oubliais l’idée qu’il puisse être un pervers, tueur de femmes et je finissais de prendre ma douche, avec un sourire aux lèvres. « Et si moi j'ai envie de profiter un petit peu plus du spectacle ? » Je lâchais un rire. S’il voulait devenir chiant comme ça, c’était franchement raté. Il pouvait venir me mater dans la douche sans problème ; il l’avait bien fait quelques minutes auparavant et je ne m’en étais pas insurgée. Au pire, s’il ne voulait pas m’apporter de serviette, j’irais me servir toute seule après tout. J’attendais tout de même quelques minutes, cachant mon corps, plus pour des raisons de température que par pudeur, qu’il se décide de bouger son cul et de me ramener cette foutue serviette. Ce qu’il finit par faire tout de même. « Bon allez, tiens » Je tendis un peu la main vers lui, pour me saisir de la serviette, que j’enroulais autour de mon corps, ramenant mes longs cheveux blonds gouttant sur mon épaule droite. « Merci ! » Disais-je en sortant l’espace de douche et passant derrière lui. J’attrapais dans le placard où se trouvait mes affaires, une robe ample et mes sous vêtements. « Ce fut très agréable ! » Déclarais-je avec un large sourire un peu forcé en sa direction, avant de disparaître de la salle de bain. Je n’avais pas franchement été chiante cette fois… si ?