Moore

Artie quitta le plateau du nid avec un goût très amer. Il ne sait plus où il en est question affinité. Déjà, Syssoï était partie, ça faisait donc un grand vide intérieur, et pire encore, il avait flingué sa relation solide avec Moore, la seule qui constituait le pilier même de sa présence ici, il s’imaginait d’ailleurs mal sans elle ,vivre dans ce lieu infâme. C’était en autre sa raison, la graine qui arrivait parfaitement à le maintenir dans cette aventure… Sans elle, c’était tout son monde intérieur qui s’effondrait à l’image d’une chute de domino spectaculaire. Mais, il se consolait à l’idée qu’il avait essuyée plein d’affronts qu’il n’admettrait jamais, jamais, jamais… Des affronts qui lui avaient complètement empoisonné sa relation avec sa partenaire et à qui il ne tenait plus vraiment, pour lui, c’était catégorique, plus de Moore, plus de Artie, plus de Artie et Moore, rien, niet, nada ; il existait néanmoins un brin, un corde qui suffisait amplement à la reliée à elle d’une manière très étrange… Une manière qu’il ignorait et qu’il s’efforçait à couper, mais sans succès… La preuve, il avait agi en gros con lorsqu’il vint à lui adresser la parole deux minutes auparavant. Pourquoi ? il ne savait pas, c’était la première fois où son instinct s’imposait largement sur sa raison, chose qui attira son plus grand étonnement, comment cela pouvait-il se produire, il s’était toujours modéré lui-même, il n’avait jamais cédé aux émotions, peut être que ce flot qui le submergeait en cet instant jouait en la faveur de son instinct, avec le départ de Syssoï et tout… Bref, il avait bien dit 20 minutes… Et lui, il était là, fidèle à lui-même, comme un gland, dans la terasse, sentant l’air frais qui faisait danser ses cheveux qui virevoltaient dans le ciel, tel des hirondelles en plein vol avec leurs ailes délicates. Il attend. Il a d’ailleurs oublié sa montre, mais cela n’empêche qu’il en possède une, enfouie au fond de son crâne, encore plus précise qu'une Rolex dont les rouages sont purement mécaniques, et cette même montre lui indique que les vingt minutes se sont écoulées… Moore n’était pas encore là… C’était carrément un gros con, c’était carrément absurde, venir lui dire de le rejoindre, alors que certainement elle, avec le départ de Syssoï qui devait l’attrister, en avait pas envie, ni même de le voir, sachant que le sentiment était réciproque, et pour lui, et pour elle : il ne voulait point la voir, ni lui parler, mais son côté fou fit absolument le contraire de ce qu’il redoutait de faire, c'est-à-dire venir vers elle et lui parler… Quel con ce Lord… Ses vingt minutes à lui se sont largement écoulées, si elle n’était pas là, cela signifiait que sa demande avait été sauvagement rejetée et qu’elle semblait lui dire clairement qu’elle ne voulait plus le revoir… Il s’apprêta donc à quitter la terrasse, lorsque cette dernière pénétra in-extremis… Il se soulagea, mais sentit quand même un malaise : C’était la première fois où il allait la voir, depuis presque une semaine…

Prime immonde, prime dégoûtant. Je suis partie dès que mes membres endoloris et crispé me l'ont permis. Mais avant ça Artie.. oui je suis aussi étonné que vous est venu me parler, enfin plutôt me donner un ordre. Je devais le rejoindre sur la terrasse dans un temps impartie bien entendu sinon ce ne serait pas drôle. Je suis partie du plateau, et je ne savais pas si j'allais le rejoindre. Pour l'instant je me rend dans la salle de bain rapidement, ma lèvre inférieur saigne plus que ce que je pensais. Je passe par la pharmacie de secours. J'applique une compresse sur ma lèvre. Je n'ai pas l'heure je ne sais pas combien de temps il me reste. Mon cœur bat plus que de raison. Que dois-je faire ? Me rendre au lieu de rendez-vous ? Je ne sais pas ce qui m'attends, j'ai peur de ce qui m'attends d'ailleurs. Je ne devrais pas hésiter je viens de perdre Syssoï, j'ai perdu Artie avant ça mais.. j'espère que je peux le récupérer bien que je n'y crois pas une seule seconde. Enfin je n'y croyais pas avant.. avant qu'il vienne me voir pour me demander ou plutôt ordonner de le rejoindre. J'hésite, ma décision était prise je ne voulais plus le voir comme je ne veux parlé à personne d'autre. J'ai décidé de mettre une barrière entre moi et tout être humain se baladant dans ce château. J'ai déjà bien trop souffert de la proximité, je peux pas me permettre de finir encore plus bas que je ne suis déjà. J'ai pas pleurer, j'ai pas pleurer.. et pourtant j'en ai envie d'une force de dingue mais je n'y arrive pas.. ou alors je n'y consent pas je ne sais pas.. je crois que j'ai encore l’espoir au fond de moi que les choses reviennent comme avant. Mon cœur fait un bond plus gros que les autres, je sens que je dois y aller, je dois.. je ne peux pas passer à coté de ça. Je vais faire le contraire de ce que je me suis juré de faire je vais aller le voir, je ne sais pas ce qui m'attends, je ne sais pas si les chaises vont s'arranger ce que je sais c'est que ce n'est pas une conversation qui va me déverrouiller comme ça. Je suis fermer pour longtemps et surtout pour lui. Je laisse la compresse sur l'évier et je me dépêche de descendre les escaliers, je me détache les cheveux en courant, puis prend le temps de m'arrêter pour ôter mes chaussures qui me ralentissent je les garde dans les mains. Mon coeur bat fort, et s'il était trop tard ? Non c'est pas possible. J'arrive à la terrasse, je passe la porte le souffle court, il est encore là, mais je crois qu'il était sur le point de s'en aller. Je plonge mes yeux bleus dans les siens. Là je voudrais le prendre dans mes bras, mais je ne le ferais pas. Je calme ma respiration haletante, et m'avance un peu pour prendre place sur une chaise, le faite que j'ai pu courir fut en sois un miracle, mes muscles sont endoloris, contractés. « Tu voulais me dire quelque chose ? » dis-je dans un souffle, d'une manière douce et pas brute non.. bizarrement j'étais douce bien qu'en colère je ne pouvais me résoudre à parler avec colère. Ma voix était bien trop serré pour et je crois que je n'avais pas vraiment le courage...

Le fait qu’il lui ait octroyé cette invitation de venir le rejoindre était en quelque sorte une seconde chance qu’il lui prodiguait, une seconde chance qu’elle ne devait nullement laisser passer… Mais, il fallait bien avouer aussi que de son côté, le fait qu’elle ait pointé sa jolie trombine et qu’elle ait accepté son invitation soit une seconde chance pour lui aussi, et il fallait qu’il la saisisse au plus mieux. Lui, il ressentait carrément du mépris, du dégoût même, mais il était prêt à laisser passer, amèrement certes, mais il était prêt à faire un immense effort pour recoller cette relation idyllique qui les unissait auparavant, une relation carrément exemplaire, qui n’avait nul doute point d’imitateur, le mauvais œil messieurs pouvait être surement la cause, le mauvais œil… Quant à elle, à ce niveau, Artie ne savait pas ce qu’elle devait ressentir auprès de lui, la colère ? Le regret ? La tristesse ? La joie même … ? Et c’était pourquoi cela lui rendait la tâche très délicate ; il ne pouvait opérer sans connaitre la nature même de ses sentiments actuelles, c’était comme s’il entrait dans un bloc opératoire, niant complètement le type de maladie qu’il allait devoir guérir… Cette opération chirurgicale était très sophistiquée, il fallait bien l’avouer ; il ne savait même pas s’il y’avait une base, pour réparer les dégâts causés ou bien non, que le base avait été farouchement endommagée et détruite complètement, savoir si elle était réellement présente lui aurait carrément facilité la tâche, il avait deux méthodologies à suivre, soit, réparer les dégâts sachant que la pierre tombale est déjà présente, soit, rebâtir l’édifice du tout début. Petite dispute donc faisait le malheur de Lordie qui ne savait vraiment pas comment réagir face à cette situation délicate, mais il fallait chercher dans les conséquences, et non les causes de cet événement qui restera à jamais, gravé dans son cœur… Un cœur qui saignait dans le silence… Hors lui, dans son silence, il n’en pouvait plus et c’est ainsi qu’il avait agi contre son plein gré, en la rappelant à l’ordre, dans le seul but de récoler les morceaux de verres brisés… Il la vit donc arriver, avec deux minutes de retard que son cerveau avait compté d’une manière très mécanique, et très manuelle, et pieds nues, elle vint s’asseoir dans une chaise…« Tu voulais me dire quelque chose ? » Question bête, non mais carrément bête… Est-ce qu’il voulait lui dire quelque chose… Enfaîte non, il ne voulait rien lui dire, il n'avait rien à lui dire, mais il sentait à l’intérieur de lui que quelque chose le poussait à faire l'imaginable, l'impossible selon ses principes… Pensait-elle qu’il voulait simplement la voir sans lui parler, voir son visage tout mignon qui, à la moindre vision le faisait souffre intérieurement ? Non, bien sûr que non, s'il l’avait invité dans ce lieu plein air où ses poumons allaient emmagasiner le maximum d’oxygène possible pour cet entrevues qui s'annonçait très pesante, c’était bien pour lui parler, et non pas pour faire plaisir à son cerveau qui demandait sans cesse cette Moore ; comme si la vision de Moore était à présent pour son encéphale une drogue dont il ne pouvait s’abstenir, sous peine d'être asphyxié moralement… « Oui.. » Logique, ou pas, c'était un paradoxe... qu’il veule lui parler, sans lui parler, allez chercher la faille. Il s’appuie donc sur le bord de la table laissant ainsi ses fesses au contact rude de cette surface boisée, ses pieds, enracinant le sol, tenaient en équilibre, puisait ses sources du sol à la manière d'une plante pour tenir debout, assez debout pour pouvoir résister à ce flot d'émotions qui le submergeait... il était enfin prêt à parler, à discuter, sans bouger. Il croisa les bras et resta de marbre, il ne voulait ni paraître baroque, ni accueillant, néanmoins, on pouvait déceler une faiblesse dans ses yeux qui aurait eu un effet de compassion sur le coeur d'un dictateur, comme si la situation actuel ne lui plaisait pas et par situation actuelle il signifiait bien évidement l’attitude qu’il s’efforce d’entreprendre avec elle, contre son plein gré… C’est ainsi qu’avec une voix ferme et très sèche, qu’il se prononça enfin… « J’ai essayé de t’oublier, mais je n’y suis point arrivé, malheureusement… » Son « moi » intérieur avait été très faible, pas à la hauteur des décisions qu’il s’était juré d’entreprendre, celle de ne plus lui adresser la parole, et l’ignorer, sauf qu’il s’était montré très faible, très faible de ne pas être arrivé à l’ignorer et à la virer complètement de sa vie « Pourrais tu m’expliquer cet étrange phénomène… Comment je n’arrive plus à t’oublier ? » Son ton était devenu de plus en plus doux, ça se sentait, ce qu'il ne voulait pas, ce qu'il n'admettait pas, mais c'était plus fort que lui : c’était comme si sa voix ne répondait plus aux influx nerveux qu’il lui envoyait, mais bel et bien à ses sentiments…

Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment on en était arrivé là. J'avais beau me repasser le film de cette dispute inlassablement je n'arrivais pas à savoir comment ni quand les choses avait pris une ampleur telle que notre relation même avait été réduis à néant. Je ne voulais pas venir le rejoindre, je ne voulais pas parce que j'ai peur de ce qui va en découler et j'ai peur de rendre les choses pire encore. Je suis toujours en colère, mais triste à la foi puis légèrement heureuse de le voir venir vers moi bien que tout ça reste encore floue. Alors je suis venue au dernier moment avec certaine un nombre conséquent de retard que Artie doit compter en ce moment même dans les rouages complexe de son cerveau. Mais je suis là, pied nue, essoufflé, la lèvre lacéré. Je suis là parce que c'est Artie et que bien au delà du jeu je n'arrive pas à comprendre comment mon âme à pu se lier si solidement à la sienne. Cette situation m'a tué, m'a détruite et refermé dans une coquille en béton armé. Je lui demande alors s'il à quelque chose à me dire. Question stupide certes mais c'était ma manière à moi de briser le silence je pense pouvoir affirmé qu'il préfère ça à une énième grossièreté de ma part. Un simple oui de sa part comme réponse après une réflexion intense. Son corps bouge mais reste raide, une raideur habituelle. Il s'adosse à la table en bois croisant ses bras à la manière d'Artie. Je reste dans le silence le plus complet regardant le moindre de ses mouvements. A lui de parler non ? « J’ai essayé de t’oublier, mais je n’y suis point arrivé, malheureusement… » Voilà première paroles qui ont réellement un sens. M'oublier.. je pensais que ça aurait été plus facile que ça pour lui, je pensais même que c'était déjà fait. Je croyais que j'étais un fichier dans son cerveau, un mince fichier qu'il avait mit sans aucune hésitation à la corbeille pour ensuite la formater une fois et encore une fois pour être certain qu'il ne reste plus aucune trace de Moore, de Moore la tornade, celle qui détruit tout sur son passage. Il est bien connu que toutes les relations que j'ai de toutes sorte ne sont pas faites pour durer. Alors je n'aurais pas du être surprise quand Artie avec mon aide à sonné le glas.. Mais les choses allaient si bien que je m'étais surprise à espérer que cela dure encore un bon moment, un long moment que cette relation sans bas reste toujours dans des moments parfaits mais.. non. « Pourrais tu m’expliquer cet étrange phénomène… Comment je n’arrive plus à t’oublier ? » Ajoute-t-il alors d'une manière plus douce. Comment ? Je ne peux pas lui expliquer une telle chose.. c'est impossible.. je ne peux pas. Il n'y a que lui et seulement lui qui peut répondre à cette question. Je le regarde, un regard plein de question, un regard perdu alors que je m'étais juré de le regarder d'une manière neutre et sans aucune expression. Mais je ne peux pas, c'est.. Artie. Et moi alors pourquoi il trotte toujours dans ma tête ? Pourquoi moi non plus je ne l'oublie pas.. ? « Peu être parce que.. je suis plus importante à tes yeux que ce que tu pensais. » dis-je dans un souffle. J'aurais répondu cette réponse s'il avait mis son nom au lieu du mien dans la sienne. Mais il faut se rendre à l'évidence on a casser quelque chose. Il reste cet infime lien, mais il est bien trop fragile... Je ne crois pas.. qu'un retour en arrière soit possible. Je n'ai plus confiance et je pense que c'est pareille pour lui. « Artie.. c'est mort. » dis-je dans mon langage habituel. « Je ne crois pas que les choses vont s'arranger, et si elle s'arrange elles ne seront plus comme avant faut se rendre à l'évidence. » Ma voix était toujours douce et à peine audible mais pour lui ce ne serait pas une problème. « Tu me manque.. » ajoutais-je de manière totalement contradictoire face à ce que j'avais pu dire.. mais c'est un fait il me manque terriblement. J'ai besoin de lui plus que je ne devrait avoir besoin de lui. Il faut qu'il me rende ma liberté d'une manière ou d'une autre.

C’était carrément dur pour lui de rester planter, ici, devant elle. Il subissait continuellement la pression de deux forces opposées : L’une, le tirait vers son honneur qu’il devait préserver intact, et l’autre vers son amour propre envers Moore… Sans vous dire qu’à cet instant, les deux forces étaient équilibrées, parfaitement stable niveau intensité, mais la première, à dire son autosatisfaction personnelle, arrivait faiblement à dépasser l’autre de quelques millimètres près. Il savait que lui parler, maintenant, était une mauvaise idée ; les deux avaient choisi le mauvais moment, non, IL avait choisi le mauvais moment car c’était lui qui était allé prendre l’initiative, et s’il ne l’avait pas fait, l’autre allait le faire certainement, donc il restait mitigé, car les deux parties n’avaient pas complètement organisé leurs idées. Mais malgré cette absence des concordances d’idées, Artie savait que ce premier pas était primordial est essentiel, même s’ils n’allaient aboutir à rien de concluant, il savait et s’efforçait à croire que ce sommet allait complètement bouleverser le cours de leurs relations. Il avait récolté une réponse, une réponse donc très percutante qui sonna deux fois, la première, au fond de son oreille, et la deuxième, dans son cœur « Peu être parce que.. je suis plus importante à tes yeux que ce que tu pensais. » Importante… Il ne savait pas vraiment pourquoi il s’était attaché à elle, ni comment, ni pourquoi… S’était venu d’un coup… Est-ce exactement comme sur ce scénario : ils s’étaient réveillés, bisou bisou le jour, bisou bisou la nuit, et ils étaient devenus des bons amis ? Non… C’était bien plus profond pour un lien si fort, si puissant, rien de comparable avec un lien banal et déstructuré… il ne savait pas pourquoi elle était importante à ses yeux, néanmoins, il savait qu’elle l'était, c’était ça l’essentiel, pour une fois, il allait se contenter de croire, sans savoir pourquoi, sans se poser de questions ; Artie aimait Moore, c’était clair et net ça ! Pourquoi – Comment – Quand etc… On ne sait pas et on ne veut plus rien savoir « Je comprends… » La réponse, lui, il la connaissait, il se connaissait si bien qu’il n’avait pas besoin de l’aide des autres, c’était toujours ainsi, se connaître parfaitement avant de s’ouvrir aux autres, c'était Artie ça… La réponse donc, à cette fatidique question : Pourquoi il n’arrivait pas à l’oublier ? Était facile, bien trop facile, ce n’était pas qu’elle était importante - elle l’était -, mais ce n’était pas vraiment ça, le réel facteur qui arrivait à la maintenir dans son cerveau, dans son cœur; la justification donc à tout ça est bien évidement le fait qu’il ne voulait pas l’oublier, même s’il s’obstinait à le croire, il ne voulait pas, intérieurement, c’est tout, et ceci, était bien plus profond qu'il n'aurait jamais eu le courage de l'avouer…« Artie.. c'est mort. » Elle s’exprima une nouvelle fois. D’accord. C’était mort, c’était évidement ça, la mort de leur lien, que c’était fichu et qu’une tentative de réparation serait surement vouée à l’échec. Pour lui, Moore était... Morte ! Mais il s’obstinait à la maintenir en vie, c’était paradoxal, toute cette histoire était paradoxale, c’était même l’ambigüité de la chose qui rendait Moore, cet organisme si complexe et unicellulaire attirant… Pour lui, c’était une seule et unique cellule, mais trente mille sentiments et, un cœur… « Je ne crois pas que les choses vont s'arranger, et si elle s'arrange elles ne seront plus comme avant faut se rendre à l'évidence. » Artie lâcha un soupir après qu’elle eut terminé sa réplique réaliste, elle faisait preuve de pragmatisme certes, ce que lui faisait si souvent, même toujours, mais à cet instant, lui, il avait complètement de l’espoir, il se permettait de rêver, de quitter son enveloppe séchée et meurtris par la raison et la logique, pour rêver et croire en un retour en arrière incertain... L'incertitude, chapitre même de ce film pittoresque. « Tu me manque.. » Il leva la tête vers le ciel, sentant que son cerveau fumait, il n’avait plus d’idées en têtes, il ne savait plus quoi penser, ni quoi dire. Minute de silence. Il réorganisa le programme interne de son encéphale et les idées qui le construisent… « Je sais que c’est mort… Mais je préfère vivre dans l’illusion, croire en cette chimère, croire que ce ne l’est plus, que ce n'est pas totalement mort, qu'il y'a une chance que notre lien se rétablisse, que ça reprenne de la vie, que ça perdure… ça me tue… » Il s’arrête. Il avait réussi à rétablir son lien avec Oona, alors il pouvait le faire avec ce prototype, même si Moore était plus difficile, il pouvait le faire. Il sent que son cœur se noue, une première pour lui, qu’il est instable, de l’intérieur… Il poursuit donc « ça me tue … De l’intérieur, de te voir loin de moi, alors que t’es juste… là ! » Il se lève, se redresse, dos bien droit, se contentant d’un sourire précieux, forcé, le premier après une semaine d’hibernation sous un visage crispé et déchiré par le regret, le doute, l’incertitude ; le marché de ses sourires reprend de plus belle, avec une nouvelle collection, prête à l’emploi, mais pas encore, pas maintenant, celui là, il est faible, il passe carrément inaperçu, mais il a de la valeur, c’est en autre, un signe « Je vois qu’on a encore besoin d’une autre semaine pour se remettre en question… Tu m’excuseras, mais j'ai mal à la tête… » Elle lui manque, il lui manque, mais personne ne veut encore l’admettre. Résultat : Une autre semaine s’impose, pour se remettre en question, et réparer l’irréparable, ou ce qui en à l’air, mais ne l’est pas ! « Bonne nuit ! » La thérapie de soin Made in Artie a commencé il y'a bien avant que ce bonne nuit, peut être qu'elle changera ses idées, qu'elle ressentira l'effet que lui ressent, en ces moments difficiles, si elle admet le connaître bien évidement ...