► Le 14 mars, 18h49, en compagnie de Moore.
Elle supposait l'avoir suffisamment fait comprendre jusque-là, mais pour le répéter: oui, Síomha appréciait beaucoup les falaises. Et non, elle n'était aucunement atteinte de pulsions suicidaires, même si elle se promenait parfois trop près du bord. Ce n'était pas nouveau qu'elle appréciait de jouer avec sa vie et forcément que se balader ici l'amusait. Enfin « amuser » était un bien grand verbe dans la présente situation. Disons que la dernière fois où elle avait failli déraper avait accéléré les battements de son cœur pour son plus grand plaisir, mais c'était tout. Et elle n'avait pas vraiment retenté l'expérience depuis. Elle marchait toujours trop près du bord, bien sûr, mais pas au point de manquer de se tuer à chaque pas. Passons. En ce début de soirée, alors que la nuit commençait tout doucement à se faire une place importante dans le paysage, la belle était une nouvelle fois proche des falaises. Pas proche « proche », elle était tout de même à une distance raisonnable du gouffre. Son regard se perdit dans l'horizon et elle resta ainsi un long moment, les mains dans les poches du manteau qu'elle avait piqué à une autre candidate, à observer ce spectacle, à écouter ce silence. Lorsqu'elle fut finalement prête à repartir, elle tourna les talons. Ah. Elle souleva un sourcil puis leva les yeux au ciel. Moore. Juste là, à quelques mètres. Ok. Elle pencha légèrement la tête sur le côté et regarda sa camarade d'un air las, comme pour dire « vraiment ? ». Soit c'était une étrange coïncidence et elle venait d'arriver. Soit la brune était tellement idiote qu'elle n'avait pas remarqué la blonde. Soit elle voulait parler à Síomha ou s'amusait à lui mater le derrière. Quoi qu'il en soit, elle devait bien être là pour quelque chose.

Air frais, plein poumons. Solitude, le vent qui fouette mon visage et s'amuse avec mes cheveux. C'est ce que j'avais envie là maintenant alors que je me trouvais assise sur le canapé du salon. Je me décide alors à monter prendre mon manteau bleu et mettre un bonnet sur ma tête. Je sors donc du château et la cohue de ses habitants que je ne peux plus supporter. J'arrive rapidement au lieu de mes pensées. Siomha et son cul. Je n'annonce pas ma présence je me contente de me tenir non loin de là en silence les mains dans mes poches. La blonde aime se promener près des falaises, près du bord. Quelque chose que je fais régulièrement je trouve ça grisant. Bien qu'une fois j'ai eu les boules quand même.. j'ai cru me voir mourir à cause du petit Franckie et de son manque de discrétion. Je la regarde sans vraiment la regarder, je laisse le vent frais me faire un bien fou. L'air de la mer c'est parfait pour les sinus d'après ce qu'on dit. Mais c'est surtout parfait pour aérer l'esprit selon moi. La blonde finit par bouger et remarque ma présence, moi je regarde droit devant moi. Elle devant penser que je la suis la blonde, non non c'est pas vraie. « Tu m'as toujours pas dis. » dis-je tranquillement. En référence à une chose bien précise. Je continue parce que je sais que son cerveau de blonde est lent et comme le dirais Franckie elle est pas très cultivé.. Enfin non je suis sûre qu'elle est très intelligente c'est juste qu'elle ne le montre pas comme un trophée de compétition de pompom girl. « Ton prix ? » Je tourne la tête vers elle et lui offre un regard désintéressé, magnifiquement bleuté. C'est pas beau tout ça ? Par contre j'ai plus l'intention de baiser avec elle, pas comme au prime ou j'avais qu'une envie de changer les idées mais la belle n'était pas prête à rendre service à quelqu'un d'autre qu'à sa petite personne.. Rien de neuf. La c'était juste pour faire la conversation et puis elle pouvait bien se taire ça changerait rien.

Au fond, peu importe ce que Moore foutait là puisque la blonde ne comptait pas s'y attarder. Pour le moment, elle était décidée à retourner à l'intérieur, quelque part où la température ne frôlait pas les moins trente-cinq. La belle n'était pourtant pas frileuse mais elle avait passé un bon bout de temps ici, ou du moins, c'est ce qu'il lui semblait, si bien qu'elle avait envie de retrouver une température ambiante convenable. Et ses envies changeaient souvent, certes, mais tant qu'elle était décidée, elle ne voyait pas pourquoi elle attendrait plus longtemps. Alors après avoir lancé un regard à Moore et avoir levé les yeux au ciel, elle décida qu'elle lui avait accordé bien assez d'attention comme ça. Sauf qu'elle se décida enfin à parler. Elle ne lui avait pas dit, donc. Bien sûr. La brune ne le savait pas mais Síomha savait totalement lire dans les pensées. Qu'elle ne précise pas, pas besoin, la blonde voyait totalement où elle voulait en venir. Tss. Vous pensez bien qu'elle avait oublié depuis longtemps une conversation qui s'était tenue plusieurs jours plus tôt. Et enfin, elle comprit. Son prix. En effet, elle avait laissé entendre que rien n'était gratuit, sous-entendant que ça ne l'était pas non plus pour baiser avec elle. Petite vengeance rapide quant à la réaction de Moore, la semaine passée, lorsqu'elle l'avait lâchement chauffée en espérant obtenir des informations. Tss. Elle vrilla ses prunelles vers sa camarade et l'observa une seconde. « A vrai dire, je ne suis pas le genre de nana qu'on peut acheter.» l'informa-t-elle alors. Non, on ne l'achète pas. Parce qu'elle n'était pas un putain de jouet qu'on voit un jour dans un magasin et qu'on décide de prendre, parce qu'elle avait l'air jolie sur le coup. Elle n'était pas un putain de jouet qu'on abandonne quand elle devient trop lourd à supporter. Elle n'était pas un putain de jouet qu'on renvoyait au magasin quand on s'apercevait que quelque chose clochait chez elle. Non, on ne l'achetait pas.

Siomha, cette blonde énigmatique qui a su attirer mon attention dans sa façon de se comporter avec les gens. J'ai faillis être lassé de la petite mais quelques informations qui lui ont échappé sous le coup de la colère m'oblige à ne pas laisser tomber un jour je la percerais jour la petite. Ça va plus loin que son secret je suis curieuse de nature et cette fille est loin d'être inintéressante comparé à la plus part de celle du château. Je n'étais pas venu ici pour trouver la blonde mais juste pour avoir du calme mais puisqu'elle était là autant en profiter pour continuer à la faire chier puisque j'ai le dont de lui taper sur les nerfs. « A vrai dire, je ne suis pas le genre de nana qu'on peut acheter.» Je lui jette un regard en biais, bien sûr.. c'est ce que tu dis ma petite mais y a toujours quelque chose qui peut nous faire flancher à moins qu'elle soit un espèce de robot sans sentiments.. ça c'est possible. « On a tous un prix, Barbie. » dis-je tranquillement sans rien ajouter de plus. Elle qui se plein si souvent que je parle trop elle va être servi niveau silence, phrase courte et précise elle devrait me trouver moins chiante là non ? Non je crois pas.. c'est de Siomha dont on parle, elle trouverais toujours quelque chose qui ne lui plaît pas. Et au fond je suis comme ça aussi alors je comprends tout à fait. Lentement je m'approche du bord regardant le vide qui se profile sous mes pieds.

Síomha n'est pas le genre qu'on peut acheter, non. Ni avec quoi que ce soit, ni pour quoi que ce soit. Elle ne faisait que ce qu'elle avait envie dans sa vie. Et elle n'appréciait pas qu'on puisse lui donner un quelconque ordre. Tout comme elle n'aimait pas un tas d'autres choses. Et rien que par esprit de contradiction, elle serait capable de faire l'inverse: se laisser acheter pour un prix qui n'en vaudrait pas le coup. Elle était une contradiction. Quand vous cherchez le mot « contradiction » dans le dictionnaire, vous tombez sur une photo de la blonde. Cela dit, elle le vivait très bien. « Pas moi. » affirma-t-elle alors. Puisque, non, elle n'était vraiment pas le genre qu'on peut acheter. Vraiment pas. On pouvait bien essayer d'obtenir quoi que ce soit d'elle: informations, sexe, bons sentiments, sourires. Tant qu'elle n'était pas décidée, elle ne donnait rien. Et sachant qu'elle était du genre pas mal égoïste, ce n'était pas souvent qu'elle était prête à donner. Qu'importe. Elle regarda sa camarade s'approcher du bord, très proche du bord, d'ailleurs. Si la blonde avait été une sadique ou une mauvaise personne, elle aurait sûrement poussé Moore. Mais puisqu'elle était adorable, elle voulait bien la laisser tomber toute seule.

« Pas moi. » Me dit la blonde alors que je m'approche du vide. Ben oui parce que la blonde est pas comme le commun des mortelles ou alors elle a un esprit de contradiction tel qu'elle préfère mentir de dire la vérité face à moi ? Toute façon cette putain de blonde est étrange. Je pense pas que ce oit un personnage en plus c'est bien ça le pire elle est vraiment froide, distante et sans coeur. Je tourne la tête vers elle le regard inexpressif. « Ah ouais y a pas un truc que t'aimeras avoir depuis toujours et si par exemple là je suis capable de te l'offrir tu serais pas capable d'exaucé un de mes souhait par pure bonté ? » dis-je avant de secouer la tête en signe négatif. « Ah oui non t'as raison c'est pas possible. » Ben oui parce que bonté ne rime pas avec Siomha. Alors c'est sûr elle a raison c'est pas elle. Bien entendu il faut y voir du sarcasme derrière cette phrase. Je suis ne suis pas un modèle mais je pense quand même être un peu plus expressive que cette conne blonde. Le truc de je fais la gueule je dis ce que je pense, je cautionne sans problème mais faut savoir en dire un peu plus Barbie. Enfin ça je crois qu'elle a compris je me dis qu'elle a dut glissé son truc sur le mec de sa famille d’accueil au regard pervers histoire d’attiser ma curiosité et garder mon attention elle a du remarquer que je commençais à me lasser de sa connerie. Même une muette parlerais plus que ça.. « Alors tu viens d'où ? » dis-je en regardant toujours le paysage. Bien entendu je savais bien que je n'allais pas avoir de réponse sincère. Il ne tient qu'à elle de me surprendre.

Moore pouvait essayer, elle n'obtiendrait rien de la blonde. Non, il n'y avait rien qu'elle désirait plus que tout au monde, elle n'était pas envieuse. Elle avait appris à vivre avec ce qu'elle avait, ni plus, ni moins. Elle avait appris à apprécier ce qu'elle avait puisqu'elle savait qu'elle n'aurait jamais rien de plus. Elle n'était pas envieuse d'en avoir davantage ou d'obtenir de meilleures choses, non, du tout. Et oui, c'est vrai, elle était terriblement égoïste, ne donnait jamais rien aux autres. Cela dit, depuis très tôt dans sa vie, elle avait dû intégrer cette notion indispensable : dans la vie, c'est chacun pour sa gueule. Si elle donnait, elle n'aurait jamais rien en retour. Qu'on ne lui sorte pas ces conneries de karma ou de destin puisqu'il n'y avait rien de tel. Chacun décide de son avenir. Chacun est maître de sa vie et décide de ce qu'il veut en faire. C'est tout. Alors, ouais, peut-être bien que Moore disait vrai. Peut-être bien qu'en effet, elle ne ferait rien du tout par bonté. Et alors ? Au fond, qu'est-ce que ça pouvait faire ? C'était comme ça, c'est tout. La blonde ne répliqua pas. Et à nouveau, la brune l'interrogea sur le lieu d'où elle venait. Elle ne comptait pas répondre. Non. Puisqu'elle n'avait pas comme projet de dévoiler sa vie. Ni à Moore, ni à personne et encore moins à la télévision. « Pourquoi est-ce que tu es si déterminée à en savoir plus sur moi ? » qu'elle l'interrogea plutôt. C'est vrai, c'était quoi cette manie à tous, d'en vouloir plus ? Elle doutait franchement que ça venait d'un véritable intérêt qu'on lui portait. Elle supposait surtout que c'était le manque d'informations qui les contrariait. Ils n'avaient pas ce qu'ils voulaient donc ils le voulaient encore plus. Comme des gosses. Ils se comportaient comme des gosses.