De mon retour dans le nid il n'y a que deux choses que je redoutais vraiment. La première, c'était de recroiser le fameux piano qui m'avait donné tant de cauchemars. La deuxième c'était de me retrouver de nouveau face à Mickey alors que c'est le seul candidat avec qui j'avais vraiment eu une affinité qui ne laissait pas de place au doute.

Mickey était quelqu'un à qui je m'étais dévoilé, j'avais apprécié son attitude et c'est que qui m'avait poussé à mettre a nu l'ensemble de mes cicatrices physiques et mentales. Mais c'est pas par pudeur après coup que je redoutait cette confrontation, je la redoutais parce-qu'avec lui je ne pouvais qu'être sincère. C'est clairement pas à lui que j'allais commencer à fermer des portes alors que je commençait à les ouvrir petit à petit aux autres.

D'autant plus que lui ne me juge pas. Il s'en fou si je suis dépressif ou si je pète la forme. Je vais beaucoup mieux certes, mais à me retrouver face à lui ET face au piano d'un coup d'un seul, c'est un peu trop pour prétendre que grace à Cupidon, j'ai retrouvé une liberté de penser cosmique vers un nouvel age reminiscent. Je lui dit pas bonjour non plus, je ne lui demande pas ce qu'il s'est passé pour lui dans le jeu depuis que je l'ai quitté non plus, alors que je n'ai pas suivi l'emission à l'extérieur. Pourtant ça m'intéresse, mais ce qui m'intéresse plus encore, c'est d'entrer aussi vite que lui dans le vif du sujet. Je souri, parce-que j'ai le sentiment que notre entente s'est figée dans la glace pour ne rien perdre de sa superbe pour le jour ou nos chemins se croiseraient de nouveau, et pour le jour ou je serais prêt. Aujourd'hui je le suis, un peu. Mon regard ne me trahi jamais. Il s'assombrit alors que je reprend ses paroles.

J'ai un aveu à te faire.

Mon regard fui le sien pour confronter l'instrument de l'air grave d'un C mineur que j'ai pu y jouer quelques semaines avant. Je ne doute pas une seule seconde que le mec à tabassé l'oeuvre jusqu'à ce que Bach en crève une deuxième fois dans sa tombe, mais je suis flatté que quelqu'un ai bien voulu la reprendre derrière moi après ma sortie du jeu, ca voudrait presque dire que ma présence à continué à vivre sous le dôme quelques temps après mon départ. Non ce qui me préoccupe vraiment, c'est ce que je suis sur le point de lui dire que je n'ai jamais dit à voix haute à personne, ni même à moi-même en fait avant aujourd'hui.

Je suis pas musicien. Pas au sens ou je l'entend. J'ai une telle passion pour la musique que j'aurais vraiment voulu l'être alors je me suis caché derrière des années de travail acharné pour faire croire aux autres que j'avais du talent alors que je suis né sans. Pas pour la musique en tout cas.

J'adresse à nouveau mon regard à Mickey, un sourire en coin. Je repense à nos conversation et à notre recherche d'une explication a tout mes troubles alors que la réponse était devant mes yeux pendant tout ce temps.

On ne choisi pas ce pour quoi on a du talent et le miens n'a rien d'aussi honorable que la grande musique. J'ai fini par l'utiliser mon talent mais je ne l'ai jamais vraiment accepté. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai sombré dans la dépression, isolé du reste du monde. Parce-que je pensais que je n'étais bon que pour faire du mal au gens qu'il me soient proches ou éloignés.