CONNOR,

Le soleil brillait depuis déjà quelques jours sur l’Irlande, j’imaginais qu’il en était de même sur le reste de l’Europe et imaginait sans peine les enfants vouloir déjà sortir dans le jardin, les amoureux de la nature se sentir revivre… Comme moi. Le soleil était le remède de tous mes maux, le sentir chauffer la peau de mon visage était vraiment très agréable et c’est pour ça que j’étais assise sur la terrasse, un simple gilet épais par-dessus mon pull. Il faisait encore un peu froid mais le printemps s’installait, les oiseaux chantaient dans les arbres, ils avaient pour la plupart quitté les pays chauds où ils migraient pour la moitié de l’année. Bientôt ils seraient plus nombreux encore et leurs chants nous réveilleraient doucement le matin. C’était a ça que je pensais quand je vis Connor arriver, je souris et dis « Salut. » je ne le connaissais pas encore bien, si ce n’est ce que j’avais vu et entendu de lui aux primes et aux soirées. Il m’avait l’air sympathique et franc, c’était l’image que j’avais de lui pour le moment. Voyons si ça changerait…

Il faisait beau depuis quelques jours et c'était particulièrement agréable, beaucoup moins déprimant qu'un jour de pluie. Même si la pluie, j'avais toujours adoré ça. Une fatalité en Irlande de toute évidence. On s'y habitue et on compose avec. Le nid commençait à s'éveiller, et les candidats tels des fourmis allaient et venaient un peu partout. Un vrai travail de fourmilière où la reine aurait laissé place à un roi, un grincheux et particulièrement sadique par ailleurs. Puis je ne manquais pas une occasion de sortir prendre l'air, j'avais choisis de retarder mon heure de dîner préférant de loin le calme d'une cuisine déserte aux piaillement incessants. La terrasse semblait l'endroit idéal pour passer le temps. Le soleil donnait en plus sur ce petit morceau de bois, particulièrement agréable. Zhara s'y trouvait déjà, elle me saluait d'ailleurs. « Salut. » Je souris, à vrai dire c'était assez étrange de ce dire qu'on ne se connait pas réellement après sept semaines dans le nid. Bref. J'sors une cigarette de mon paquet mais ne l'allume pas, je me contente de faire rouler le tube de nicotine entre mes doigts. « Tu manges pas avec les autres ? » question stupide étant donné qu'elle est là mais bon; pas facile de trouver une sujet de conversation quand on ne sait rien de l'autre, et je me vois mal l'accabler sur son secret ou la religion.

Du coin de l’œil, je vois que le jeune homme sors une cigarette et joue avec entre ses doigts. Je lève les yeux sur lui lorsqu’il me demande si je ne me mange pas avec les autres et secoue la tête de droite à gauche. Deux fois. « Non, en général il y en a toujours un qui réussis a crié sur un autre et ça m’énerve. » dis-je alors, j’aimais le calme. La plupart des candidats devaient surement s’en douter d’ailleurs puisque je m’efforçais de fuir toute source de cacophonie. « Toi aussi, tu préfères manger au calme ? » demandais-je alors, j’allais presque ajouter que c’était surement meilleur pour la digestion mais je me tus, parce qu’en plus avec mes études de médicine on aurait pu me croire.