► Le 26 mars, 22h19, en compagnie de Moore.
Le jacuzzi était loin d'être son endroit préféré dans ce château, c'était certain. Et pour cause, tout ce luxe lui donnerait presque envie de vomir. C'était totalement inutile, comme truc. Enfin, ce qu'elle en pensait après hein, ça ne devait pas en choquer beaucoup. Quoi qu'il en soit, elle était de nouveau dans le jacuzzi. Oui, elle trouvait ça inutile mais oui, elle en profitait. Elle n'a jamais caché le fait d'être une véritable contradiction à elle seule. Elle assumait totalement de l'être, par ailleurs. Quoi qu'il en soit, une bouteille de tequila en main, puisque oui, elle buvait encore, elle entra dans l'eau. Ne faites pas vos étonnés, c'était clairement pas surprenant de sa part, elle passe sa vie à picoler. Peu importe. Elle faisait bien ce qu'elle voulait. Et elle vous emmerde au passage, exactement. Si bien qu'elle profitait de l'eau chaude tout en sirotant sa boisson, observant les étoiles par le toit qui donnait une vue imprenable sur le ciel. C'était amusant – enfin, si on veut – mais elle n'avait jamais accordé la moindre importance au ciel étoilé auparavant. Non, jamais. Pourtant, elle vivait plus de nuit que de jour, toutefois elle n'avait quasiment jamais levé la tête... Elle fut interrompue dans sa contemplation par Moore, qui venait d'entrer. La blonde posa son regard sur elle, un sourcil levé, comme pour l'interroger sur sa présence ou tout simplement lui dire de dégager. Qu'importe. « Alors, je me demande: t'es gentille maintenant ou méchante ? » Faut dire qu'elle était un peu bipolaire, la pauvre. Un coup, elle faisait des papouilles à tout le monde. Un autre coup, elle renvoyait bouler toute personne croisant sa route. Bon, ou presque. Soit. « Je me perds avec toutes tes crises de schizophrénie, désolée.» Elle était loin d'être désolée, à vrai dire. Mais qui en a quelque chose à foutre ?

Y a des jours comme ça où j'ai pas envie de voir du monde. Où j'ai pas envie de fréquenter les candidats même ceux avec qui je traîne le plus souvent comme Syssoï ou encore Sixtine, Ruben, Connor et j'en passe. Non j'avais juste envi de m'éloigner de la foule habituelle des Lundi soir. Alors je monte pour passer un maillot de bain, bikini noir tout simple. Je me noue les cheveux en une tresse sur le coté et me rend au rez-de-chaussé emmitouflé dans un manteau qui appartenait à je ne sais quel mec de la maison. En tout cas c'était pas à moi et c'était bien trop masculin pour appartenir à une fille. J'enfile des bottes et sors du bâtiment pour me rendre à un autre. La grange, notre belle grange. J'arrive rapidement devant. Je m'en grille une en m'adossant au bois extérieur. La nuit est tombé, je me laisse allé à regarder les étoiles sans vraiment les regarder, en faite je m'en fiche de ces putains d'étoile c'est juste histoire de faire quelque chose en fumant ma clope. Une fois celle-ci terminé je l'écrase au sol. Je tousse légèrement, je crois que je fume trop. J'entre dans la grange et pose le manteau et les chaussures dans un casier. Je me rend dans la pièce où se trouve le jacuzzi me frottant les bras impatiente d'entrer dans l'eau chaude. Mais bien entendu je ne pouvais pas être seule. Je soupire. « Alors, je me demande: t'es gentille maintenant ou méchante ? » J'arque un sourcil, qu'est ce qu'elle me raconte la connasse ? Comment ça je suis gentille ou méchante ? Je réponds même pas je lui demande même pas si je peux l'accompagner j'entre dans le bassin chaud. Ça fait un bien fou. « Je me perds avec toutes tes crises de schizophrénie, désolée.» Ah mais quelle conne. Je ferme les yeux et me place juste en face d'elle, mon corps est maintenant sous l'eau jusqu'au cou. « Ta gueule, je suis pas là pour discuter mais pour me détendre, alors ferme là ta voix est insupportable. » J'imagine qu'elle a sa réponse. J'ai toujours les yeux clos je ne les ouvrirais pas.

Moore, la schizophrène. Oh allez, elle aurait pu avoir pire comme réputation. Et puis, elle pouvait jouer sur le côté imprévisible de la chose. « Oh, mais sera-elle gentille aujourd'hui ? » « Si je lui écrase un orteil, voudra-t-elle me buter comme la dernière fois ? » Tss. Pauvre fille. Il faut savoir dans quel camp elle est. Si elle fait tout le temps la gueule et insulte tout le monde ou si elle décide d'aller faire des gros câlins et de pleurer pour les départs qui lui brisent le cœur. Non, visiblement, les deux ne peuvent pas faire un tout, qu'est-ce que vous racontez ? À vrai dire, Moore devait être gentille, dans le fond. Une nana gentille qui se cache derrière un langage de bûcheron et une personnalité soi-disant menaçante et effrayante pour repousser les gens et éviter de s'attacher. Bon, peut-être pas effrayante tout de même. Allez savoir. Et puis, au fond, Síomha s'en foutait. La brune pouvait bien faire ce qu'elle voulait, ça n'allait clairement pas l'empêcher de dormir. « Méchante, donc. » Vu comment elle lui avait répondu, il est clair qu'elle ne semblait pas de bon poil, la Moore. Síomha pencha de nouveau la tête afin d'observer les étoiles. « Je préfère. T'étais franchement chiante quand tu voguais sur ton nuage de poussière étoilée. » Nuage de poussière étoilée ? Ouais. Faut croire. Le ciel éclairé par de nombreux points devait être une sorte d'inspiration dans l'immédiat. Qu'importe. Elle voyait de quoi elle voulait parler, sans doute. Sa période grosse bisounours de mes deux. Moore était quand même plus amusante quand elle n'était qu'une grosse chienne, non ? Beaucoup plus sexy, aussi. Eh bien, oui, avec son petit air sauvageonne quand elle engueule quelqu'un ou lui menace de lui crever les yeux... grr, c'est quand même plus sexy que son petit air gentillet, non ? Peut-être que ce n'était que l'avis de Síomha dans ce cas. Cela dit, elle ne cachait pas qu'elle avait souvent des avis, des envies et des gouts de merde alors, qu'importe.

Je viens ici pour me détendre et parce que j'imagine que ça va passer le temps parce que maintenant on commence à se faire chier faudrait que Cupidon remue un peu tout ça. J'entre dans la pièce et y retrouver Siomha pour mon plus grand bonheur.. si si je vous assure. C'est ironique. Elle me demande si je suis gentille ou méchante maintenant, quelle question conne et vraiment chiante alors je lui répond avec out le respect dont je suis capable pour ce genre de bimbo. « Méchante, donc. » Si tu le dis. Je ne répond pas j'ai toujours les yeux fermé, je laisse l'eau me réchauffé ça fait un bien fou. Je me suis dis que même si elle est là je vais pas être trop embêté puisque la grande est du genre très muette. « Je préfère. T'étais franchement chiante quand tu voguais sur ton nuage de poussière étoilée. » Mais non elle a envie de parler aujourd'hui il semblerait. J'ouvre un œil que je laisse se balader sur la blonde. Poussière d'étoile.. Qu'est-ce qui lui prend de faire ce genre d'image totalement cucul. « Quel poète. » dis-je de manière ironique laissant un fin sourire animé mon visage. Depuis quand elle s'intéresse à ce qui se passe dans ma tête. Elle a rien compris en plus, je n'étais pas gentille, j'étais fatigué et trop touché par certaine choses qui se sont passé dans le château. Et je ne suis pas méchante non plus, je suis franche la plus part du temps et méchante de temps en temps. Après s'ils sont tous super susceptible on va pas s'en sortir c'est certain. « Et toi toujours la même, toujours aussi peu bavarde où t'as soudainement envie de parler de toi ? » dis-je d'une manière monotone je savais très bien que la réponse serait à la négative de toute manière je disais ça pour discuter puisqu'elle semble en avoir envie la conne. Je referme mon œil et laisse échapper un léger soupire de contentement de mes lèvres.

Cette conversation n'avait rien de passionnante. Eh non. Même pas. Quelle conversation se révélait réellement passionnante de toute façon ? Tss. Ouais, Moore pouvait bien faire tout ce qu'elle voulait, être qui elle voulait, être aussi schizophrène qu'elle le souhaitait, la blonde n'en avait rien à foutre. Même les étoiles semblaient plus intéressantes, c'est dire. Qu'importe. Et Síomha serait-elle donc poète dans une autre vie ? Non, sûrement pas. Ou peut-être que si. Quoique, sachant qu'il n'y avait point d'autres vies, ça serait con de dire une chose pareille. Elle n'était pas poète, ne le serait sans doute jamais. Sérieusement, elle avait une tête de poète ? Non, bien sûr que non. Elle avait une tête de catin. Ne mélangeons pas les serviettes et les torchons. Les yeux rivés sur les points lumineux du ciel, elle porta le goulot de sa bouteille à ses lèvres, avalant une gorgée d'alcool qui provoqua une douce brûlure sur son passage. Moore la questionna alors. Et s'il y a bien une chose qui était certaine, c'est bien qu'elle n'avait pas changé. Et qu'elle n'était pas plus bavarde qu'auparavant. Que ça soit en général ou sur sa vie. Puisque, oui, la brune avait parfois semblé déterminée à lui tirer les vers du nez lorsque ça concernait la vie de la belle. Heureusement, ça semblait lui être passé depuis. Encore heureux. « Toujours la même. » fit-elle distraitement. Et pas prête de changer. Elle n'était pas là pour cela, de toute façon. Alors c'était bien clair pour elle qu'elle n'allait pas subitement devenir quelqu'un d'autre. Ou bien qu'elle allait parler librement de sa vie. Non, Moore ferait mieux d'oublier cette idée.