Bizarrement Jackson venait de lui rappeler qu'ils étaient tous les deux nominés, elle avait complétement oublier ce léger détail. Est-ce que Gabrielle stressait ? Non. Pourquoi ? Parce que si le public décide qu'elle n'a plus sa place ici, elle pouvait se barrer tranquillement. Elle serait plus énervée de partir à cause d'un autre candidat, ou du téléphone rouge. Vous suivez ? Bref, Jackson venait de la faire descendre sur Terre. D'ailleurs il fallait bien qu'il joue se rôle puisse que la rousse avait l'habitude d'avoir la tête dans les nuages, elle était quand même perchée -haut en plus- comme fille. C'est pas de sa faute, elle est comme ça. « Je l'espère » Il a l'air pas tellement convaincu, et il ne la rassure pas tellement, il la fait flipper au contraire. Elle a besoin qu'il la rassure un minimum quand même. S'il elle ne pouvait plus compter sur lui, sur qui pouvait-elle le faire alors ? Jackson en a trop dis, et rien n'échappe à Gabrielle. Il lui tend une perche, elle la saisit fermement et rapidement pour ne plus la lâcher. Il lui paraît gêné, mais elle n'ose pas y croire, et préfére penser que c'est elle qui hallucine dans toute cette histoire. Il reprend la parole, elle espère qu'il va l'aider, à mieux comprendre. Elle a l'impression d'être assez conne, pas assez vive à son goût. « Te dire ce que j'ai sur le cœur » Elle hausse un sourcil. Mais qu'est-ce qu'il attend ? Pour une fois qu'il parle avec son coeur, qu'il est sincère. Elle veut qu'il parle. « Peur que tu partes en courant. Que ce soit maintenant ou sur le long terme. » Ah, c'est donc ça. La rousse lui lâche la main, et la pose contre son visage, et l'observe silencieusement pendant une bonne minute au moins, voire plus. «Parle-moi. Je te promets que je ne partirai pas, je te le jure. » murmure t-elle sincèrement en le regardant.

La ferme Jackson. Par pitié, la ferme. Car là, il allait droit dans le mur. Et le pire, c'est qu'il en était parfaitement conscient. Mais comment en était-il arrivé là, au juste ? Pourquoi s'était-il lancé dans ces pseudo-révélations, qui le placeraient sous peu dans une délicate situation ? Si cela n'était pas déjà le cas, bien sûr. Parce que le grand blond était visiblement sur le point de se confier à Gabrielle. Or, se connaissant bien, il savait pertinemment que cela était une très, très, très mauvaise idée. Mais maintenant qu'il avait lancé une sorte de bombe, il était forcé d'aller au bout. Car il connaissait également très bien Gabrielle, et se doutait qu'elle lui en voudrait de la laisser comme ça, sans d'avantage d'informations. Ainsi donc, si parler était risqué mais que se taire l'était tout autant, que lui restait-il à faire ? Mourir, sans doute. Non, il devait lui parler. Il n'en avait pas nécessairement envie, et avait même peur de faire une grave erreur, mais il le fallait. Gabrielle avait beau lui assurer qu'elle ne partirait pas, il n'était pas nécessairement plus rassuré. Allait-il réussir à se lancer ? Ou bien allait-il, en tout dernier recours, quitter la pièce en courant ? Il lui fallait faire un choix. Et, à cet instant précis, le choix le plus raisonnable semblait encore être la discussion. Ainsi donc, Jackson choisit de se lancer. Espérons simplement qu'il n'ait pas à le regretter à l'avenir. Bon, déjà, par où devait-il commencer ? Excellente question. « L'autre jour, je t'ai demandé - assez maladroitement par ailleurs - si tu ressentais quelque chose pour Syssoï. Tu t'en souviens probablement ... » commença-il par dire, quelques peu gêné. Tandis que sa camarade le regardait fixement, Jackson jugea préférable de détourner le regard. Sauf qu'il ne savait pas tellement où poser ce dernier, pour le coup. Oh, pourquoi pas sur le plafond, comme précédemment ? Oui, voilà, c'était parfait ainsi. Donc, il pouvait reprendre. « Tu n'avais pas répondu à ma question, mais j'ai supposé que ça n'était pas le cas. Du moins, je l'ai espéré très sincèrement. Comme je l'espère toujours, d'ailleurs. Parce que ... » Et vas-y que son cœur projette de sortir de sa poitrine tant il battait fort. Un peu de calme, Jackson. Tout va bien se passer. « ... ça me ferait chier que tu ressentes quelque chose pour lui, Gabrielle. Je crois que je comprendrai, mais ça me ferait chier. » C'était un début. Ou, du moins, c'était mieux que rien. Avant d'aller plus loin, peut être devrait-il s'assurer que sa camarade n'était pas en train de se foutre de sa gueule, hm ? Ouais mais pour ça, encore faudrait-il qu'il ose la regarder. Et justement, il n'osait pas. Comme c'est ballot.

Parle, parle, parle, voilà ce que voulait Gabrielle. Le seul mot qui résonnait indéfiniment dans l'esprit de la jolie rousse. Elle le regarde longuement. Doit-elle s'inquièter ? Doit-elle prendre peur ? Elle n'en sait rien. Elle se le demande. Elle plus peur que Jackson se paye sa tête qu'autrechose. Parce que Jackson décidait subitement de se confier à elle, là, maintenant. Cela lui semble impossible. Gabrielle reste méfiante, elle fronce les sourcils brusquement, un pli apparait sur le frond de la jolie rousse. Elle reste spetique, elle se demande s'il est réellement sérieux. « L'autre jour, je t'ai demandé - assez maladroitement par ailleurs - si tu ressentais quelque chose pour Syssoï. Tu t'en souviens probablement ... » Il commence. « Je m'en souviens, oui. » murmure Gabrielle en hochant lentement la tête. « Tu n'avais pas répondu à ma question, mais j'ai supposé que ça n'était pas le cas. Du moins, je l'ai espéré très sincèrement. Comme je l'espère toujours, d'ailleurs. Parce que ... » Oui, elle s'en souvient. Gabrielle n'avait pas su répondre à sa question, question très gênante. Gabrielle n'avait pas su trouver de réponse qui lui convenait, qui lui convenait à elle-même. Okay, elle n'avait aucune réponse à cette question, complétement déplacée venant de la part de Jackson. Enfin c'est ce qu'avait pensé sur le moment. « ... ça me ferait chier que tu ressentes quelque chose pour lui, Gabrielle. Je crois que je comprendrai, mais ça me ferait chier. » Gabrielle retire sa main de la joue du grand blond, et se redresse subitement. Elle n'est pas sûre de comprendre, elle ne veut pas comprendre. « Continue. » lui demande t-elle en posant ses yeux sur lui. « Cela te ferait chier ? Eh bien continue, va jusqu'au bout de ta pensée Jackson. » lui demande t-elle en le regardant.

Jackson se trouvait fou. Fou de décider de se confier à sa camarade alors qu'il avait sérieusement tout intérêt à rester muet. Fou de ne pas être en mesure de lui refuser les informations qu'il s'apprêtait à lui donner. Mais fou également parce qu'il était probable, ou disons possible, qu'il soit fou d'elle. S'il avait longtemps cherché à le nier, ne serait-ce qu'à lui même, il était fort probable que l'heure soit venue de se l'avouer pour de bon. Mais cela signifiait-il pour autant qu'il devait le lui avouer, à elle ? Il n'en était pas certain. Non, en fait, il avait trop peur pour s'en persuader. Et pourtant, c'était bien la route des aveux qu'il prenait à ce moment précis. Parce qu'en révélant à sa camarade que cela l'aurait beaucoup ennuyé qu'elle ressente quelque chose pour Syssoï - si tant est que ça ne soit pas véritablement le cas - il venait très clairement de se mettre dans une situation délicate, plus délicate encore que la précédente, et qui ne pouvait que le conduire à un point de non retour. Gabrielle le sommait de continuer. Elle voulait savoir, et cela était légitime. Jackson en avait trop dit désormais, et il se retrouvait coincé, fait comme un rat. Et ça aussi, ça le faisait bien chier à vrai dire. Jackson observa silencieusement sa camarade. La jolie rousse voulait qu'il aille jusqu'au bout de sa pensée. Mais lui, il craignait justement d'en dire trop. Elle avait beau lui dire qu'elle ne partirait pas, il n'était pas certain qu'elle ne serait pas tentée de le faire, malgré tout. « Ruben avait raison » exprima-t-il alors soudainement. Où voulait-il en venir ? That was the question. « Il avait raison quand il affirmait que j'avais quelque chose à t'avouer. Il avait raison, oui » reprit-il, se redressant à son tour et posant cette fois-ci son regard sur le mur d'en face. « Mais je n'ai jamais été très doué pour les aveux de ce genre, Gabrielle. » Sa voix était devenue bien basse, presque honteuse. Sa mine s'était alourdie et ses mains tremblotantes trahissaient aisément le malaise qu'il pouvait ressentir. Si Ruben pouvait assister à cette conversation, il se fendrait probablement la poire face à une telle situation. Ça, Jackson en était persuadé.

« Ruben avait raison » Ces trois mots déclent un long frison chez Gabrielle. Il commence de son bassin jusqu'à son cou, elle frissonne quelques secondes, avant de se contenir quand même. Parce qu'il n'a pas tellement besoin d'en dire plus, parce qu'elle pense avoir deviné la suite, elle sait maintenant, réellement, de quoi il compte lui parler. Si avant, elle pouvait feindre de ne pas voir, de ne pas comprendre, maintenant c'était bien trop tard. Gabrielle a peur, très peur soudainement. Elle ne sait pas si elle doit se réjouir ou être effrayée, elle ne sait pas encore comment réagir, tout dépendra de la suite, si suite il y a. Dire que Ruben s'était pris un coup de tasse à café en pleine gueule alors qu'il avait raison, la rousse comprenait mieux le comportement si étrange et si violente du blond à l'égard du candidat poilu qui n'avait pourtant lâché que quelques mots, et c'était parti. Elle comprend mieux. « Il avait raison quand il affirmait que j'avais quelque chose à t'avouer. Il avait raison, oui » Elle baisse soudainement la tête, fixant son regard sur ses chaussures devenues subitement plus interressantes. « Mais je n'ai jamais été très doué pour les aveux de ce genre, Gabrielle. » Elle relève la tête et tombe sur ses mains qui tremblent, elle ne l'a jamais vu comme cela, elle n'aurait jamais du le voir dans cet état. « Tu veux me le dire de vive voix ou.. » en rester là. Voilà ce que pensait la jolie rousse, elle ne voulait pas que Jackson ne se sente encore plus mal. Gabrielle s'empare des deux mains de Jackson et lient ses doigts aux siens.

Là, tout de suite, Jackson avait bien envie de se glisser dans un petit trou de souris. Sauf qu'hélas pour lui, il n'y en avait aucun. Il était donc forcé de rester là, tandis que la situation lui échappait complètement et qu'il était plus gêné que le jour où il avait dû annoncer à a sœur que leur hamster s'était malencontreusement retrouvé dans le micro-ondes. A cet instant précis, Jackson n'osait même plus affronter le regard de Gabrielle. Parce que c'était dur, trop dur. Parce qu'il ne voulait pas y lire une profonde incompréhension, ou pire encore, une certaine moquerie. Il préférait ne pas véritablement savoir ce qu'elle pouvait penser de lui à cet instant précis, alors qu'en fait, il en mourait d'envie. Pour en revenir à Ruben, il est vrai que celui-ci avait eu parfaitement raison le jour où il avait insinué que Jackson avait quelques aveux à faire à la jolie rousse. Ce fameux jour, Jackson avait tout fait pour éviter d'en arriver là, et avait donc nié jusqu'à ce que sa langue en soit devenue bleue. Mais aujourd'hui, il ne pouvait plus faire semblant. Il avait commencé à se montrer honnête vis à vis de la jeune femme, alors il se devait de continuer dans cette voie. Bien sûr, il restait persuadé qu'il allait se prendre un mur à l'arrivée et profondément regretter d'avoir laissé parler son cœur, mais il lui fallait malgré tout laisser celui-ci s'exprimer. Pour une fois. Tandis que ses mains continuaient de trembler, il sentit rapidement que Gabrielle y joignait les siennes, tandis qu'elle prit la parole. Est-ce qu'il voulait lui dire de vive voix ou ... se barrer, sans doute ? Il ne le savait pas. Il ne le savait plus, en fait. Ou plutôt si, il le savait. « Je me lance » fit-il alors, tournant doucement la tête en direction de sa camarade. Il affrontait à nouveau son regard et espérait ne pas avoir à le regretter. « Ce que je ressens pour toi, Gabrielle, est indescriptible. Je l'ai très rarement ressenti au cours de ma vie, et je ne sais pas comment le gérer. Je sais simplement que je tiens à toi bien plus que je me l'étais jusqu'ici imaginé. Je crois que beaucoup de gens s'en sont rendu compte ici, même avant que moi même je le réalise. Mais aujourd'hui, j'en prends conscience. Je sais que j'ai agi comme un parfait idiot avec toi, au début de l'aventure. J'ai probablement grillé toutes mes chances de compter véritablement à tes yeux un jour, mais je m'y suis fait ... Enfin, je crois. » Okay, là, il avait presque envie de pleurer tellement il avait honte. Mais genre, LA grosse honte. « Je me suis laissé avoir par mes sentiments pour toi, j'en ai peur. Des sentiments tout à fait anodins au départ, mais devenus bien plus intenses par la suite. Et maintenant, je ne suis pas certain de pouvoir trouver les mots pour te dire ce que je ressens, même si techniquement je viens de le faire. » Jackson plongea son regard dans celui de sa camarade, serrant un peu plus ses mains. « Mais foutu pour foutu, je peux toujours m'y essayer ... » Il prit alors une grande respiration, comme si il était sur le point de faire l'aveu de toute une vie. « Je crois que je t'aime Gabrielle » fit-il, de plus en plus bas, si bien que la fin en était quasiment inaudible. Mais n'était-ce pas mieux comme cela, justement ?

Il évite son regard une bonne minute, la rousse l'observe pendant ce laps de temps, détaillant ses traits, sa mâchoire n'est pas contractée, il semble juste gêné, mal. Elle ne sait pas quoi faire, elle veut l'aider, elle ne veut pas qu'il soit dans cet état. « Je me lance » Bonne idée, ou pas. Gabrielle a peur d'en savoir trop maintenant, ça l'effraie légèrement. Jackson commence, il lui rappelle leur début houleux, et le fait qu'il ne comptait problablement pas à ses yeux.« Si tu penses que tu ne comptes pas pour moi, c'est que t'as rien compris Jackson. Rien du tout. Tu fais partie des personnes qui comptent le plus pour moi ici. Si tu penses vraiment ça, c'est que t'es à côté de la plaque. » murmure t-elle en posant ses yeux sur les mains de Jackson, emprisonnées par les siennes. Puis elle croise une nouvelle fois son regard. Il continue, la rousse l'écoute avec attention, son visage qui était plutôt neutre se décomposait au fur et à mesure. Elle perdait pied là, et ça se lisait clairement dans son visage.
« Je crois que je t'aime Gabrielle » Quoi ? A t-elle bien entendu ? Elle n'est pas sûre car sa voix s'est finie en un murmure. Le coeur de Gabrielle bat plus vite, c'est irrégulier, elle a l'impression de le sentir cogner contre sa poitrine. « Je ne suis pas une fille pour toi Jackson. » commence t-elle en baissant la tête. « Tu mérites mieux. » continue t-elle. La rousse compte s'expliquer bien sûr. « Parce que je ne suis jamais tombée amoureuse, parce que je connais pas, parce que ma plus sérieuse relation a duré trois semaines, et c'était avec mon meilleur ami, Jackson. Tu vaux clairement mieux que ça. » continue t-elle. Gabrielle ne préfère pas le regarder, parce que ça lui fait déjà mal de dire ça, elle ne peut pas en plus le regarder, c'est bien trop de choses à supporter pour sa frêle personne. « Je tiens à toi, et j'ai des réactions un peu étranges, comme lorsque tu m'as appris que tu avais couché avec Sio et Moore, je serai pas expliqué, je peux pas, c'est comme ça. Je tiens à toi Jackson. » assène t-elle en relevant brusquement la tête, elle veut qu'il imprime cela dans sa petite tête. Voilà. Elle ne pouvait pas lui dire, parce que ses rapports avec Jackson n'étaient pas tellement clairs. Parce qu'elle le considérait comme quelqu'un qui lui appartenait, c'est pour cela qu'elle avait mal réagit la dernière fois.

Ainsi donc, Jackson comptait pour Gabrielle. C'est en tout cas ce que lui assurait la jolie rousse. Qu'il comptait pour elle, que s'il pensait le contraire c'était qu'il n'avait rien compris, qu'il était probablement à coté de la plaque. Bien évidemment, Jackson appréciait d'entendre de telles paroles. Cela lui faisait plaisir, même. Savoir qu'il comptait pour Gabrielle, et même qu'il faisait partie des personnes qui comptaient le plus pour elle dans son jeu, oui, cela lui faisait clairement plaisir. Le grand blond ne trouva rien à répondre et se contenta d'observer silencieusement sa camarade. Quant à la suite, il aurait préféré ne jamais la vivre. Car figurez-vous que Jackson, pris d'une envie soudaine de se prendre un bon gros râteau, venait de "déclarer sa flamme" à Gabrielle. Bon, disons qu'il lui avait fait comprendre qu'elle était bien plus qu'une amie à ses yeux. Il s'était même risqué à lui dire qu'il l'aimait, bien qu'assez maladroitement et d'une voix de plus en plus basse. Il espérait presque qu'elle n'ait pas entendu la fin de cette déclaration, mais sachant pertinemment que rien n'échappait à Gabrielle, il ne se fit pas tellement d'espoirs. Après quelques instants d'un pesant silence, Gabrielle prit la parole. Elle disait ne pas être une fille pour lui. Qu'il méritait mieux. Qu'elle n'était jamais vraiment tombée amoureuse. Que sa plus sérieuse relation avait duré trois semaines. Que ce fut avec son meilleur ami, par ailleurs. Mais également qu'il valait mieux que ça. Et enfin, qu'elle tenait à lui et qu'elle était bien incapable d'expliquer pourquoi elle avait réagi de la sorte la fois où il lui avait révélé avoir couché avec deux candidates au sein du nid. Mais elle tenait à lui. Un sourire aurait alors pu s'étendre sur les lèvres du grand blond. Mais ce ne fut pas le cas. Car Jackson se sentait mal. Il venait d'avouer ses sentiments à Gabrielle, alors qu'il savait pertinemment qu'il ne pourrait qu'en souffrir par la suite. Et le simple fait que Gabrielle estime qu'il méritait mieux qu'elle le faisait souffrir, d'ailleurs. Que devait-il lui dire à cet instant précis ? Lui qui luttait pour ne pas partir en courant. « Je n'ai connu qu'une seule véritable histoire d'amour dans ma vie. Et ça s'est très mal terminé. Depuis, quand une fille ma plait, je m'arrange pour la mettre dans mon lit et me dire qu'il vaut mieux ça plutôt que de m'attacher de nouveau à quelqu'un qui pourrait me briser le cœur comme ce fut le cas quelques années plus tôt. Mais toi ... C'est ... c'est différent ... » Il plongea alors son regard dans le sien, tandis que leurs mains étaient toujours jointes. « Ce que j'ai développé pour toi, c'est bien plus qu'une attirance purement physique. Et je peux dire avec certitude que je n'ai plus ressenti de telles choses depuis de très nombreuses années. » Non mais attendez, était-il véritablement en train de s'enfoncer là ? Remarquez, quitte à être ridicule, autant l'être à fond. « Tu as visiblement un problème avec l'amour. Moi aussi. J'ai passé ces dernières années à me dire que ça n'était pas pour moi, ou que ça ne l'était plus. Mais il aura suffi d'une rencontre, d'une seule, pour que j'en vienne à me demander si je n'avais pas inutilement tiré un trait là-dessus. » Jackson approcha alors son visage de celui de sa camarade, venant doucement coller son front au sien. « Ne dis pas que je vaux mieux que ça, que je veux mieux que toi. C'est pas vrai. Je ne peux pas y croire, je ne veux pas y croire. » Il intercepta son regard, tandis qu'il avait l'impression que son cœur allait s'extirper de sa poitrine pour venir sautiller sur le lit. « J'ai ... J'ai failli recoucher avec Moore, après avoir failli coucher avec Baptiste. Cette semaine, j'ai absolument tout fait pour ne pas penser à toi, Gabrielle. En fait, je crois que j'essaye de ne plus penser à toi depuis quelques temps déjà. Mais c'est plus fort que moi, je ne me contrôle pas. Je ne contrôle pas mon esprit, et encore moins mon cœur. J'ai préféré éviter de faire ces conneries, parce qu'une partie de moi s'est sans doute dit que ça pourrait te blesser. Mais j'ai failli le faire. J'ai vraiment failli le faire. » Il éloigna un instant son visage du sien, tout en ne la quittant plus du regard. « Je suis du genre à m'envoyer en l'air pour oublier ce que je ressens, parce que ça parait facile. Mais ça ne l'est pas. La preuve, je n'y suis même pas parvenu. Parce que tu squattes mes pensées, quoi que je fasse. Je ne suis pas un type bien, Gabrielle, et j'en suis bien conscient. Donc de nous deux, celui qui mérite mieux, je crois que c'est toi. » Et pourtant, Dieu sait qu'il aurait aimé que ça ne soit pas le cas.

Il continue, visibliment il a plein de choses à lui dire. Un mec se serait barré après moins que ça. « Qu'est-ce qui s'est passé Jackson pour que t'y crois plus, à l'amour ? Pour que t'es plus envie d'y croire. Qu'est-ce qu'elle t'a fait ? » lui demande t-elle en fronçant les sourcils. Jackson lui explique qu'il a l'habitude de mettre les filles dans son lit, et Gabrielle a l'habitude d'éviter d'être la fille qu'on met dans son lit pour une nuit, ce n'est pas ce qu'elle recherche. Oui, Jackson venait enfin de comprendre qu'il n'était pas le seul à avoir un problème avec l'amour. « C'est pas que j'y crois pas, c'est juste que je ne connais pas, ou j'identifie pas. » murmure t-elle à voix basse. Parce qu'elle a l'habitude de s'attacher très vite, de sortir avec ses proches proches, comme son meilleur ami, parce que ça la rassurait même si ça finissait mal, elle prenait ce risque. Parce qu'elle savait que ça faisait moins mal de ne pas vouloir connaître, c'est pour cela qu'elle sortait avec ses proches, parce qu'elle les connaissait par coeur, et que cette routine, cette habitude la rassurait. « Ne dis pas que je vaux mieux que ça, que je veux mieux que toi. C'est pas vrai. Je ne peux pas y croire, je ne veux pas y croire. » Elle fuit son regard, parce qu'elle dit tout ce qu'elle pense, et qu'elle considère Jackson comme un être bien mieux qu'elle. « Arrête Jackson, s'il te plait. Si, tu vaux mieux que moi, parce que là, je te fais mal, Jackson. C'est pas volontaire, mais c'est la même chose, je te fais mal. Parce que tu t'ouvres à moi, et c'est ce que je voulais depuis le début, et que je sais pas comment réagir. » Le blond vint coller son front au sien, elle se laisse faire, et accepte cette proximité. Il lui raconte qu'il a failli coucher avec Moore, avec Baptiste, Gabrielle soupire, et ferme les yeux, pourquoi fallait-il qu'il lui dise cela. Ne pouvait-il pas un peu l'épagner. Elle ne voulait pas être au courant de ces plans culs, ça lui faisait mal, ça l'agaçait, parce qu'elle aime pas qu'il couche avec n'importe. « Je veux pas savoir Jackson, je veux pas savoir avec qui tu as faillis coucher, ça me plait et tout le sait, alors arrête s'il te plait. » le supplie t-elle en posant ses deux mains sur les temps du blond, les massant délicatement. « Oui, ça me fait mal, mais ça devrait pas, parce que j'ai pas le droit de t'en vouloir pour ça Jackson. » lui dit-elle en ramenant son visage près du sien après qu'il se soit écarté d'elle. Oui, elle n'avait pas le droit, et elle en était bien conscience. « Je suis désolée Jackson, pardonne-moi. » lui demande t-elle en collant son front au sien. Parce qu'elle était désolée de le faire soufrir, parce qu'il méritait mieux qu'elle, parce qu'elle n'était qu'une grosse conne au fond, parce qu'elle avait demandé à Jackson de se confier à elle. « T'es mieux Jackson, tu t'en rends pas compte c'est tout, mais tu mérites mieux que moi. » finit t-elle en soufflant.

Il aurait du se taire. Jackson en était désormais persuadé, il aurait du se taire. Car se confier de la sorte et se livrer à la jeune femme comme il venait de le faire, ça lui avait fait plus de mal que de bien mien. Entendre celle-ci lui dire qu'il méritait mieux qu'elle, ça lui avait fait mal. Au moins tout autant que lorsque celle-ci lui demanda ce qu'il avait bien pu lui arriver pour qu'il ait décidé de renoncer à l'amour, quelques années auparavant. Jackson n'aimait pas évoquer son passé, et surtout cette période sa vie. Mais s'agissant de Gabrielle, il se devait de lui donner un semblant de réponse, malgré tout. « Tout ce que je peux te dire, c'est qu'elle a abusé de ma confiance, à tous les niveaux. Elle ne s'est pas contentée de briser mon cœur, elle a aussi brisée ma vie. Elle en est ressortie aussi rapidement qu'elle y était entrée, et m'a laissé comme une merde, seul, dépressif puis suicidaire. J'avais pas besoin de ça à l'époque, et pourtant, elle ne s'est pas gênée pour m'en faire baver encore un peu plus. C'est ça qui m'a incité à ne plus croire en l'amour. Parce qu'à mes yeux ça ne représentait plus que de la souffrance et des désillusions. » Par la suite, Gabrielle avoua ne pas connaitre l'amour, ne pas être capable de l'identifier. Même Jackson avait déjà été amoureux. Mais elle, visiblement pas. Pour autant, il avait du mal à se dire qu'elle loupait quelque chose. Parce qu'à part des larmes et des souffrances, elle ne ratait pas grand chose. « Oui, tu me fais du mal. C'est vrai. En prétextant que je vaux mieux que toi, alors que ça n'est pas ce que je veux entendre. C'est ça qui me fait mal, Gabrielle. » Probablement qu'elle ne s'en rendait même pas compte, mais c'était bien vrai. Il ne cherchait aucunement à la culpabiliser, mais il se devait de lui dire sincèrement ce qu'il ressentait. « Désolé » reprit-il doucement. Effectivement, elle n'avait peut être pas besoin de savoir avec qui il avait couché ou failli couché. La prochaine fois - si tant est qu'il y en est une - il s'abstiendrait donc. « Je n'ai rien à te pardonner, Gabrielle. » Certes, elle lui faisait inévitablement du mal, mais ça n'était pas sa faute, il le savait. Ainsi donc, elle n'avait pas être désolée, comme elle n'avait pas à lui demander pardon. Un soupire s'échappa ensuite des lèvres du grand blond, tandis que sa camarade répétait à nouveau qu'il valait mieux qu'elle. « Arrête de dire ça. Plus tu vas me le dire, plus je vais m'accrocher, c'est inévitable. Je lutte déjà suffisamment pour ne pas quitter la pièce, pour ne pas pleurer, pour ne pas ... t'embrasser. C'est dur. Et plus tu me répètes que je mérite mieux que toi, plus j'ai envie de croire qu'a contrario, je te mérite. » Jackson croisa à nouveau le regard de sa camarade, avant de détacher leurs mains et de se lever du lit. Il fit quelques pas à travers la pièce, ce qui lui permettrait sans doute de déstresser. « Si je pars dimanche, ça sera réglé » lâcha-t-il subitement. Et pour le coup, il le pensait, et venait presque à l'espérer.