► Le 28 mars, 10h48, en compagnie de Franckie.
Alors prenez-la pour une crétine si cela vous chante, mais elle ne voyait pas l'utilité d'un spa. C'était clairement le genre de choses dont tout le monde peut se passer. Elle n'avait pas eu tellement de massages dans sa vie, pour ne pas dire aucun, et regardez, elle était toujours là pour en témoigner. Pas sûr qu'elle pourrait en dire de même avec le sauna. Eh bien, oui. Ce truc sert à mourir de déshydratation, non ? Peu importe. Elle ne comptait pas risquer sa vie dans un truc pareil. Ça serait trop con comme mort, non merci. Si bien qu'elle s'allongea sur une table de massage, les mains sous la tête, observant avec attention le plafond. Les minutes défilèrent sans qu'elle n'en ait conscience. La seule chose qui la ramena à l'instant présent, c'était bien les bruits de pas qui martelaient le sol. Elle se redressa, s'asseyant en tailleur. Franckie. « Yo, chaton. » C'était bien son surnom, ça, non ? Un truc dans le genre, en tout cas. Elle ne savait plus. Enfin, il y avait eu un truc avec un chat, c'était très clairement une certitude. « Te sauve pas, je ne vais pas te manger. » Pas sûr qu'il pensait à s'enfuir, mais mieux vaut prévenir que guérir alors autant l'intimer de rester. Pourquoi, d'ailleurs ? Alors ça, bonne question. Elle-même n'avait pas la réponse. Mais qu'il se réjouisse, ce n'était pas souvent qu'elle était d'humeur à supporter la présence de qui que ce soit.

Je n'étais pour ainsi dire jamais venu ici. Vous savez, les spas sont les genre d'endroits qui ont tendances à me révulser. Je ne supportais pas la chaleur, dès que je restais un peu trop longtemps au soleil lorsque celui ci se mettait à taper, la tête en venait à me tourner fortement. Tragique, je sais, comme toujours. Si il y en avait un qui devait être plus fragile que les autres ici, c'était bien évidemment sur la pomme que cela tombait. Sinon ce ne serait pas drôle. Alors, et ce pour dompter la bête qu'était cette inconnue de pièce, j'avais retiré mes habits, ne gardant qu'un simple short de bain blanc et noir avant de pénétrer dans la pièce. Et quelle ne fut pas ma surprise en tombant nez à nez face à Siomha. Quoique, je la voyais très bien passer ses journées ici, le genre de fille à se prélasser en pensant que les pores de sa peau seraient plus propres après un bain de chaleur. Ce qui était un concept plutôt étrange d'après moi, je me devais de vous l'avouer. « Yo, chaton. » et nous y sommes « Salut Sio' ! » lâchais-je du ton le plus enthousiaste que je le pouvais, ce qui n'était pas brillant en cette période de deuil. Commençant à m'asseoir un peu plus loin, la jeune femme ne tardait pas à reprendre la parole « Te sauve pas, je ne vais pas te manger. » mon regard navigua entre le sien et la fameuse place « Eh bien c'est à dire que... euh... j'allais juste... m’asseoir là... à cette place... » oui, j'avais un argumentaire béton, je sais, ne me flattez pas plus.

La blonde. Le spa. Ce n'était pas une grande histoire d'amour. Et si quelqu'un n'était pas arrivé, elle aurait peut-être dégagé. Mais maintenant, l'envie de partir lui était passée. L'envie de faire fuir quelqu'un, par contre, était bien plus présente. Oui, les gens partaient toujours avant elle. Inconsciemment, elle préférait. Pas sûr qu'elle préférait. Ce n'était que les choses normales. La logique même. Les gens partaient, la blonde restait. Sio' ? C'était quoi, ça ? Une espèce rare d'animal ? Oui, bon, quelque part oui, sauf que non. Elle n'appréciait pas tant que ça les surnoms à vrai dire. Et il serait temps de rétablir les choses en le faisant savoir. « Oh, j'avais oublié... » Il était pas un peu crétin, le petit ? Hm, quelque part dans son esprit, naïveté rimait avec stupidité. Qu'importe. Elle espérait qu'il comprendrait qu'elle le prenait pour un débile dans l'immédiat, mais connaissant sa naïveté... Dur. « Mon prénom est Síomha. S-í-o-m-h-a. Prononcé Shee-va. Je t'assure. » qu'elle lui expliqua. De rien, petit, de rien. Autrement dit, oui, il avait intérêt à l'appeler Síomha et non différemment. Quitte à avoir un prénom, autant l'utiliser, après tout. Et donc, il ne comptait pas fuir. Tant mieux. Ça serait bien moins drôle s'il prenait ses jambes à son cou pour décamper. Il serait presque divertissant, le mioche. Presque. N'abusons pas non plus, il était aussi pénible avec sa tête de bébé et son allure de type qui est né de la dernière pluie. Cela dit, pourquoi aller s'asseoir si loin ? Alors elle lui lança un regard éloquent, tout en tapotant la table de massage d'une main afin qu'il prenne place à côté d'elle. Non, mais il n'avait pas le choix de toute façon. Les prunelles insistantes de la blonde devaient bien le faire comprendre. Elle l'espérait en tout cas. Ça serait chiant si elle devait formuler les choses à voix haute. Ce n'était pas nouveau qu'elle n'aimait pas parler.