Il commençait à se faire tard, vraiment tard. En fait, j’ignore même l’heure qu’il était. Mais bon, on s’en fou, ce n’est pas important. La seule chose que je savais, c’est que j’avais l’estomac dans les talons et une faim de loup. À croire que l’émotion des retrouvailles, ça m’avait creusé l’appétit. Et puis, bon hein, Cupidon n’avait pas été sympa en m’ayant affublée d’une fausse grossesse : résultat, sauf les quelques verres que j’avais pu subtiliser en cachette, je n’avais pratiquement rien bu, et ça m’avait frustrée. Il me fallait donc combler à la fois mon appétit et ma soif. La mission n’était pas si difficile à remplir quand on connaissait tous les recoins de ce château. « Tu viens, mon chéri ? » fis-je en m’accrochant au bras de Cooper, mon ‘fiancé’ de la soirée, le traînant avec moi jusqu’au cellier – je ne lui avais même pas laissé le choix, tant pis s’il aurait mieux préféré rester là-bas, avec les autres. Je ne relâchais mon emprise sur lui qu’une fois notre destination atteinte. Enfin! Je m’avançais dans la pièce, scrutant la réserve de nourriture avec envie, me demandant bien de quoi j’avais vraiment envie. Hm, visiblement, d’un truc qui ne se trouvait pas sur les étagères. Je jetais un regard en biais en direction du candidat, esquissant un léger sourire du bout de mes lèvres, avant de reposer mon regard devant moi. Il y avait un tat de choses appétissantes, et franchement, trop de choses me donnaient envie. J’attrapais donc plusieurs boîtes et emballages un peu au hasard, puis, passant devant une armoire remplie de bouteilles d’alcool, j’en ajoutais une au lot. Mon butin déposé sur le lave-linge, je me posais moi-même sur la machine, agrippant la boisson alcoolisée, jetant un coup d’œil à l’étiquette. « Tu en veux ? » fis-je, la tendant à Cooper, qui visiblement, ne savait pas trop quoi faire de sa peau. Le pauvre. Je trouvais quand même étrange qu’il ait l’air de s’ennuyer… il me semblait qu’il n’avait pas eu trop de mal à trouver de quoi s’occuper en mon absence, cette semaine.

La soirée retrouvailles battait son plein depuis quelques heures maintenant. Certains anciens candidats avaient fait leur grand retour. Pas tous ceci dit. J'aurais bien aimé revoir Maddie. Quoi que...peut être pas finalement. Mais une personne avait bel et bien répondu présente. Evey. Je pensais ne pas recroiser son chemin avant longtemps, alors j'étais content de la voir aujourd'hui. Toute la soirée nous jouions au parfait petit couple. Tout comme Connor et Esther. Toute cette comédie...c'était assez pesant au bout d'un moment. Alors quand Evey me proposa de quitter la soirée, c'est avec plaisir que je la suivis. Avouons le, je préférais largement être en tête à tête avec la blondinette, plutôt que de rester avec cette bande d'abrutis. Le choix me semblait plutôt évident. De toute manière elle n'attendis pas mon accord, puisqu'elle m'attrapa le bras pour m’entraîner. Dans le cellier. Hm lieu intéressant. Il n'en fallait guère plus à mon petit cerveau pour imaginer quelques scénarios possibles. Et puis, si elle m'avait emmené en ces lieux, c'était bien qu'elle avait une petite idée derrière la tête non ? On parlait d'Evey là hein. « Tu en veux ? » Je mis quelques secondes avant de comprendre qu'elle me parlait. Fallait dire que j'étais en pleine contemplation de ma ''fiancée''. N'était elle pas la plus belle ? Sa grossesse la rendait rayonnante XD. Je m'approchai d'elle.  « Bien sur. Je veux beaucoup de choses... » La bouteille d'alcool en faisait parti. Entre autre. Je l'attrapai donc et bu quelques gorgées. Cela me brûla le gosier, mais c'était une agréable sensation.  « Pourquoi tu es revenue ? » lui demandais je finalement. Je me doutais bien que cela devait être pour Zhara. Mais tout de même. Personnellement, j'aurais été éliminé dimanche dernier, je ne serais jamais revenu m'enfermer de mon plein grès dans le château. Fallait pas rêver. Ou alors il aurait fallu me payer. Ceci dit nos deux situations à l'extérieur étaient différentes.

Il y eu un certain délai entre ma question et sa réponse. Bon, d’accord, j’étais toute en beauté ce soir, mais de là à ce qu’il se perdre dans ses pensées rien qu’en me contemplant… Hm. Je lui avais manqué, peut-être? « Bien sur. Je veux beaucoup de choses… » Ce disant, il se rapprocha de mon refuge, tout au haut du lave-linge, et… s’empara de la bouteille, duquel il but quelques gorgées. « Pourquoi tu es revenue ? » Sa question ne me surprend pas, mais en même temps, je suppose qu’il doit se douter de la réponse. Qu’une part de lui doit savoir que je fais ça pour Zhara. Car oui, elle est ma motivation première à revenir dans le nid. Seulement, j’aurais très bien pu me contenter de rester à l’extérieur et de l’attendre à sa sortie : ce n’est pas comme si j’ignorais quand j’allais la revoir. « Pourquoi ne le serais-je pas? » lui rétorquais-je en évitant de vraiment lui répondre. De toute façon, cette réplique là me colle mieux à la peau. Tout à fait moi de profiter de chacune des opportunités que m’offre la vie. « Je n’ai plus rien à perdre, de toute façon. » Plus de secrets à protéger, plus d’argent à perdre – ou à gagner -, plus cette pression de devoir plaire à tous le monde pour éviter de me faire évincer. Je pouvais faire ce qui me plaisait, quand ça me plaisait. Et au diable les conséquences. Cette liberté, elle était grisante mais bon sens que j’étais contente de la retrouver. Inconsciemment, je m’étais mise des barrières en entrant ici, j’avais su en franchir quelques unes, mais voilà, maintenant que j’avais gouté à nouveau à ce qu’était la vie extérieur, toutes ces limites avaient disparus. Et ça faisait un bien fou. « Ça ne te plait pas, que je sois de retour? » Je demande, c’est tout. Et puis s’il me questionne, c’est forcément parce qu’il y a anguille sous roche. « Je croyais que tu t’ennuyais de ta Juliette, moi. » ajoutais-je même, une moue boudeuse au visage. J’en profitais d’ailleurs pour lui piquer la bouteille de mains, en prenant une longue gorgée, l’alcool me brulant la gorge. Mais je m’en fichais. Cependant, quel arrière goût dégoutant, beurk. Fallait que je change ça. Mon regard se vrilla sur le pot de Nutella qui traînait à mes côtés. Mh, du chocolat. Exactement ce qu’il me fallait. J’ouvris le contenant et, faute d’avoir quelconque ustensile, y glissait un de mes doigts, que je fourrais bien vite dans ma bouche par la suite. Je ne sais pas si Cooper appréciait le spectacle, mais en tout cas, il ne semblait pas me quitter des yeux.

« Pourquoi ne le serais-je pas? Je n’ai plus rien à perdre, de toute façon.» Bon, d'accord, elle n'allait pas me répondre. De toute manière, était ce réellement important ? Ce qui comptait c'était qu'elle se trouvait là à l'heure actuelle. Peut importait les raisons dans le fond. Que de toute façon je me doutais déjà.  « Oh moi je verrais un paquet de raisons. L'enfermement. Le temps qui passe à une lenteur infinie. Le paquet d'abrutis qui se trouve dans le château... » Ma liste serait sûrement encore longue. Après il était vrai, que maintenant qu'elle ne faisait plus parti du jeu, beaucoup de pression en moins. Bien qu'il restait quand même tous ces inconvénients. Mais je n'allais pas me plaindre. Moi du coup j'étais content de son retour. Le temps justement passerait un peu moins lentement. « Ça ne te plait pas, que je sois de retour?  Je croyais que tu t’ennuyais de ta Juliette, moi. » J'esquissai un sourire à cette remarque. Ça allait nous coller à la peau cette histoire de Roméo et Juliette. Là elle faisait en l’occurrence référence à mon message sur le blog. Où en réponse à la demoiselle, j'avais en effet déclarer m'ennuyer de ma Juliette. Ce qui était la vérité. Pas qu'elle soit ma Juliette, mais que je m'étais ennuyer d'elle, cela allait de soit.  « Bien sur que ça me plaît. Sans toi, j'avais l'impression d'être incomplet. Mais maintenant ton Roméo peut revivre  » Ce qui était bien avec cette histoire de Romeo et Juliette, c'était qu'il s'avérait difficile de démêler le vrai du faux. Evey en avait profité pour me piquer la bouteille d'alcool et en boire quelques gorgées. Avant de la reposer sur le lave linge, et cette fois de s'emparer d'un pot de nutella. Elle se servit à même le pot, en utilisant ses doigts. Certains trouveraient peut être ça dégouttant, mais pas moi.  « Prêtes » Moi aussi cela me donnait envie. Je lui attrapais alors...sa main. Qu'elle venait tout juste de replonger dans le pot. Je portai alors son doigt à ma bouche, et suçai le nutella qui se trouvait dessus. Tout ceci étant bien sur parce que je ne voulais pas salir mes propres doigts, rien de plus.  « Pas mauvais » dis je un sourire au coin des lèvres.

Je n’allais pas lui répondre. Pas parce que je ne voulais pas le faire, mais plutôt parce que je n’aurais pas vraiment su quoi lui dire. Il était, peut-être, en partie, l’une des raisons justifiant mon retour dans le château. Mais à quel point ce détail avait eu incidence sur ma décision finale, je ne pouvais pas dire. « Oh moi je verrais un paquet de raisons. L’enfermement. Le temps qui passe à une lenteur infinie. Le paquet d’abrutis qui se trouve dans le château… » J’haussais les épaules devant son énumération. S’il croyait que j’allais regretter d’avoir accepté à nouveau d’être enfermé entre ces quatre murs, il se trompait. Il n’avait pas totalement tord, cependant, mais je pense que vu les circonstances – et le peut de temps qu’il restait à cette aventure, je pouvais bien tolérer ces désagréments quelques jours de plus. Profiter du moment, pendant qu’il passe. Parce que je le savais, cette émission, c’est la chance d’une vie. Et une fois qu’elle prendrait fin, ce serait terminé, et pour de bon. Ça avait quelque chose de tragique, quand on y pensait. Disons que je préférais voir ça comme un nouveau départ, vu les portes que ça risquait de m’ouvrir. « Bien sûr que ça me plaît. Sans toi, j’avais l’impression d’être incomplet. Mais maintenant ton Roméo peut revivre. » J’avais l’impression qu’à force, cette histoire de Roméo et Juliette n’était qu’un prétexte pour, je ne sais pas, éviter de parler des vraies choses. Pour contourner tout le côté sérieux et chiant d’une ‘relation’ comme la nôtre. En fait, je ne sais même pas pourquoi je parlais de relation… Il n’y avait rien entre lui et moi, soyons clair. Enfin, c’est ce que j’aimais bien prétendre. Bon, d’accord, c’était peut-être plus compliqué que ça en avait l’air. Je lui avais manqué, il m’avait manqué, fallait être idiot pour ne pas y voir… quelque chose. Mais je crois que ni lui, ni moi, ne voulions s’encombrer avec tout ça. « Ta Juliette se sentait bien seule, là-bas, dehors... » fis-je sur un ton dramatique, posant ma main directement sur mon cœur, presque ému – je jouais le jeu, n’allez pas croire que je l’étais vraiment. « Mais ils sont enfin réunis, ces amants maudits, et j’espère qu’ils pourront vivre leur amour interdit en paix. La pauvre Juliette n’a même pas eu droit à ces merveilleuses retrouvailles qu’il lui avait promis son Roméo, t’imagines. Quelle déception ! » C’est à ce moment que je m’empare du Nutella que je déguste du bout de mes doigts. À croire que je me console de cette amertume en mangeant du chocolat : Juliette, c’est moi, après tout. Non ? Je m’apprêtais à déguster un second doigté de tartinade chocolaté quand Cooper se rapproche. « Prêtes. » M’attendant à ce qu’il réclame le pot, je le lui tends, mais c’est plutôt de ma main qu’il s’empare, s’appropriant ainsi mon doigt qu’il entreprend de nettoyer… avec sa bouche. Bien entendu. Hm. « Pas mauvais. » m’annonce-t-il, un léger sourire au coin des lèvres, lorsqu’il termine sa besogne et que je récupère mon doigt. « Approche. » lui dis-je seulement, l’invitant d’un signe de la tête à venir plus prêt, encore. Lorsqu’il se trouve finalement à ma portée, j’extirpe ma main du pot où elle s’était réfugiée et je l’approche à nouveau de sa bouche… mais, au dernier moment, je dévie sur sa joue, barbouillant celle-ci au passage, mais aussi son menton et ses lèvres de chocolat. Je ne crois pas qu’il apprécie, à voir la tronche qu’il me fait, mais moi, ça me fait franchement rigoler. Je ne pouvais pas passer à côté, là, c’était beaucoup trop tentant. Ceci dit… je sais aussi me faire pardonner. Ma main s’agrippant à sa nuque, je l’oblige à se pencher vers moi. Mes lèvres vont à la rencontre des siennes, instinctivement, presque naturellement, pousser par je ne sais quelle pulsion soudaine. À bien y penser, je crois que le chocolat n’était qu’un prétexte à ce rapprochement… mais quel délicieux prétexte.

« Ta Juliette se sentait bien seule, là-bas, dehors... » dit elle sur un ton dramatique. J'eus même le droit à la main sur le cœur. Mais je ne doutais pas qu'elle devait se sentir bien seule sans moi. A l'extérieur. Tu parles. Elle avait du être entourée genre par un million de personnes à sa sortie. Elle ne devait même pas avoir eu le temps de ne serait ce que penser à moi.  Mais ils sont enfin réunis, ces amants maudits, et j’espère qu’ils pourront vivre leur amour interdit en paix. La pauvre Juliette n’a même pas eu droit à ces merveilleuses retrouvailles qu’il lui avait promis son Roméo, t’imagines. Quelle déception ! » Je souris au souvenir de cette promesse. Il est vrai que je lui avais promis une nuit mémorable. Bon en même temps j'avais aussi dit qu'entre elle et moi, c'était à la vie à la mort. Donc je n'étais pas sur qu'il fallait me prendre au pied de la lettre. Bien que c'était une situation à laquelle je pourrais aisément remédier si je le voulais. Mais est ce que j'en avais envie ? Hm, la question ne se posait même pas en fait.  « Tu ne peux pas savoir à quel point ton Roméo s'en est voulu de t'avoir déçu. Mais si nos retrouvailles précédentes ont été gâchées, et qu'on ne peut plus rien faire pour ça, on peut toujours se rattraper pour celles ci... » N'est ce pas ? Quant à nous laisser vivre notre amour en paix, là, rien n'était moins sur... Il y avait tellement de jalousies, et de gens prêt à saborder notre amour ! « Approche. » me demanda t'elle. Oui, ça je pouvais le faire sans problèmes. Je m'exécutai donc, curieux de découvrir ce qu'elle me voulait. Elle replongea sa main dans le pot de nutella, pour l'extraire et l'approchai de ma bouche. Logiquement je m'attendais à ce que je goutte une nouvelle fois. Mais c'était sans compter sur sa fourberie ! Au dernier moment, elle dévia sa course pour m'en tartiner le bas du visage. Non elle n'avait pas osé ! Je devais avoir l'air fin maintenant. Fort heureusement elle s'empressa de se faire pardonner. Comment ? De la meilleure des façons évidemment. Elle passa une main derrière ma nuque, pour m'attirer vers elle, et s'emparer de mes lèvres, qui devaient avoir le goût du chocolat. Du coup, je n'avais plus vraiment de raisons de l'engueuler n'est ce pas ? Je ne me fis pas prier pour répondre à son baiser. J'avais déjà pu apprécier ses lèvres lors de la soirée, mais pas suffisamment à mon goût. Ma main se faufila dans sa chevelure soyeuse, tandis que l'autre réussit à trouver le chemin du pot de Nutella, toujours posé à ses côtés. La demoiselle était assez distraite pour ne pas s'en rendre compte. Attaque sournoise, je lui mis de la pâte à tartiner sur l'épaule, le cou.  « Oups. » dis je faussement désolé. J'en profitai du coup pour dévier mes lèvres sur son cou. Ne disait on pas qu'il ne fallait pas jouer avec la nourriture ? Seulement là...on ne gâchait pas après tout. On avait juste terriblement faim. Et malheureusement, aucuns couverts ni pain à l'horizon. Alors il fallait bien trouver un plan B.

Entourée par un million de personnes, et puis quoi encore? Je n’étais pas la candidate la plus appréciée du nid, je n’étais pas Zhara, Oona, et bien encore Esther. La gentillesse, trop peu pour moi. Il y avait certes eu une foule, là-bas, dehors, une fois de retour dans cette réalité, mais ce n’était pas que des gens heureux de me revoir. Des râleurs, des mécontents, il y en aurait toujours. Parmi les applaudissements à ma sortie, j’avais même cru percevoir quelques personnes qui me huaient. Sympa, vraiment. Bienvenue dans le vraie monde, ma grande. Comme si j’ignorais ce qui m’attendrait, d’ailleurs. Ce fut le seul bain de foule que je m’offris, préférant nettement profité du confort de mon chez-moi avant de refaire le grand saut à la télévision. Mon ‘père’ avait été le seul à me côtoyer durant ces quelques jours. Je crois qu’on avait des choses à se dire, lui et moi. Et ça faisait un bien fou de parler à quelqu’un sans avoir ce sentiment d’être toujours épiée. Si Cooper m’avait manqué ? Oui. Je ne pouvais pas me leurrer. Pour que je prenne la peine d’aller écrire sur son blog, alors que je les avais fui comme la peste tout au long de mon parcours dans le jeu, c’est parce que j’y tenais, j’imagine. « Tu ne peux pas savoir à quel point ton Roméo s’en est voulu de t’avoir déçu. Mais si nos retrouvailles précédentes ont été gâchées, et qu’on ne peut plus rien faire pour ça, on peut toujours se rattraper pour celles-ci… » Il souriait devant cette possibilité, et j’aimais bien l’idée que l’on pouvait… rattraper ce temps perdu. C’est une occasion inespérée qui s’offrait à nous, non? Autant en profiter. « Je crois que c’est possible... » affirmais-je, un sourire prenant naissance sur mes lèvres. Je lui fis alors signe de s’approcher, et il ne se fit pas prier pour réduire l’écart entre nous deux à quelques centimètres. Mes doigts couverts de chocolat semblait être l’appât idéal. Je les lui fis d’ailleurs miroiter devant son visage, tout près de ses lèvres, avant de dévier de ma course – à sa plus grande surprise. Un léger rire s’échappa d’ailleurs de ma bouche ; je me moquais, ce n’était pas bien, mais je n’avais rien fait de mal, non ? Et puis de toute façon, je savais comment me faire pardonner. En une fraction de seconde, je m’emparais de ses lèvres, ses délicieuses lèvres couvertes de chocolat. C’était… agréable. Et je réalisais à quel point ça m’avait manqué. Cooper ne tarda pas à répondre à cet échange, sa main se faufilant dans ma chevelure alors que nos bouches continuaient de se coller l’une à l’autre. Je ne m’en serais pas détacher si je n’avais pas senti une substance gluante le long de mon cou et sur mon épaule. Le choc suffit à me déconcerter, l’espace de quelques secondes. « Oups. » Ha, bien sûr. J’aurais dû m’en douter qu’il se vengerait. Quel vilain garnement il était! Il ne me laissa cependant pas le temps de me plaindre, puisque ses lèvres se chargèrent de nettoyer le tout, alors qu’elles se faufilaient jusqu’à mon cou. Hm. Un léger frisson parcouru mon échine. Mes parents m’avaient toujours dit de ne jamais jouer avec la nourriture. Pourtant, là, tout de suite, je n’y voyais rien de mal. Rien du tout. Mes mains se glissèrent jusqu’à ses épaules, ou j’entrepris de le débarrasser du veston qu’il portait toujours, laissant tomber le vêtement au sol. Puis, elles descendirent le long de son torse pour aller se faufiler sous son chandail. Elles se baladaient au gré de leur envie, parcourant le corps du candidat, faisant naître chez ce dernier quelques frisons au passage. Je sentais son souffle chaud tout contre mon cou et je fermais un moment les yeux, savourant le contact de ses lèvres contre ma peau.

« Je crois que c’est possible... » Tant mieux. Rien ne nous empêchait à présent d'avoir ces merveilleuses retrouvailles dont on avait parlé. Et puis très rapidement de la nourriture fut impliqué. A ma décharge, c'était elle qui avait commencé. Je n'y étais pour rien monsieur le juge, je vous jure. Mes lèvres parcouraient à présent son cou, ainsi que ma langue de temps en temps. Le chocolat n'avait jamais eu meilleur goût qu'en cet instant présent. Pendant ce temps, Evey me débarrassa de ma veste qui tomba négligemment au sol. De toute façon, je n'en avais plus besoin. La température dans la pièce était montée en flèche. Les mains d'Evey filèrent sous mon Tshirt. Son contact me provoqua quelques frissons. Pour ma part, ma main qui tout à l'heure se trouvait dans ses cheveux avait trouvé refuge sur sa cuisse dénudée. Et remontait lentement. Finalement, je quittai son cou, et c'est là que je constatai avoir dérapé légèrement en la tartinant de nutella. Sa belle robe rouge en avait fait les frais. Pour le coup, ce n'était même pas fait exprès. Mais bon, j'y voyais là une opportunité...  « J'ai tâché ta robe tu m'en vois désolé... » Ou pas.  « Je crois qu'il va falloir que tu l'enlèves pour la faire nettoyer. » dis je un sourire malicieux aux lèvres. Oh et puis en plus, on était à côté de la machine à laver non ? Donc elle pouvait le faire de suite. Évidemment, je n'avais pas besoin de prétextes pour ôter sa robe. Mais bon, c'était plus amusant de cette manière. Et certes, elle était magnifique dans cette tenue, mais pour tout vous avouer, je la préférais sans. Il allait falloir remédier à ça. J'entrepris de faire descendre sa fermeture éclair d'une main, tandis que mes lèvres avaient retrouvé celles d'Evey. Pour la débarrasser de son vêtement, il faudra qu'elle y mette du sien, puisqu'elle se trouvait assise, et que ça risquerait de coincer.

J’avais eu raison de croire que mes caresses ne le laissaient pas indifférent ; je sentis son corps frissonné au contact de mes mains délicates mais avenantes qui parcouraient chaque parcelle de son torse et de son dos. L’une de ses mains avaient trouvés appuie sur ma cuisse, et plus le temps passait, plus elle se faisait aventureuse, remontant le long de celle-ci. Je n’attendais que le moment où elle se glisserait sous ma robe, mais soudainement, ses lèvres quittèrent mon cou, à mon plus grand regret. Je levais les yeux vers lui, intriguée. « J’ai tâché ta robe tu m’en vois désolé… » fit-il et mon regard dévia sur mon épaule, que je découvris maculé de tartinade chocolatée. « Je crois qu’il va falloir que tu l’enlèves pour la faire nettoyer. » ajouta-t-il, ce petit sourire mutin au bout des lèvres. « Quel dommage… » J’aurais presque pu croire qu’il avait fait exprès, même si il ne s’était que laisser porter pas son appétit, n’est-ce-pas ? On en fait, des gaffes, sous le coup de l’impulsion. Et puis, on s’en fichait, quoi, ce n’était même pas ma robe à moi. La production se chargerait de nettoyer tout ça. Sa main se faufila à l’arrière de ma robe et je le senti s’attarder au niveau de la fermeture éclair, qu’il entreprit de faire descendre. Hm, je pense que c’est intention était plutôt clair : cette robe devait disparaître. Ses lèvres s’étaient à nouveau emparer des miennes et je répondis fiévreusement à l’échange, mêlant dans un agréable ballet ma langue à la sienne. Il me faudrait cependant bientôt bouger, car au vue de ma position, je doutais qu’il réussisse à m’extraire de mon vêtement rien qu’à l’aide d’une seule de ses mains. Je me laissais donc glisser en bas du lave-linge et se faisant, mon corps se colla d’avantage au sien – comme s’ils n’étaient déjà pas assez près l’un de l’autre. Mes mains s’occupèrent de lui retirer son chandail, forçant mes lèvres à se détacher des siennes l’espace de quelques douloureuses secondes, mais dès que le chemin fut libéré, elles fondirent à nouveau vers lui, déviant par moment sur sa mâchoire et son cou, mais revenant toujours à leur point d’ancrage. Je sentais la chaleur grandir entre nos deux corps, comme un feu qui se consumait. J’avais déjà goutée à ses lèvres, à son corps, à ses caresses, mais voilà, semble-t-il que ce n’était jamais suffisant. J’en vouloir encore, et toujours plus. Et le fait qu’il répondait à mes avances n’arrangeaient rien, mais rien du tout. Ce n’était pourtant pas pour me déplaire, au contraire.