Tout était maintenant clair, tout était arrangé, et un sourire avait fini par venir combler la passivité de mon visage. Un sourire qui se voulait flamboyant, mais qui en la présence du jeune homme, avait toujours sa place. Il venait de m'avouer que je ne lui avais jamais déplu. C'était étrange, de se sentir désiré par autant de monde, clairement pas dans mon habitude, dans mon quotidien. Non, dans la vraie vie j'étais juste le p'tit gars du prêtre du quartier, passant son temps à dessiner des bandes dessinées et à jouer aux cartes avec sa grand mère. Quelque part, j'avais grandi ici, un peu, avec eux, avec les habitants, avec lui. « Viens là toi. » me dit-il en écartant les bras. Alors bien entendu, je venais me loger entre eux, enlaçant son torse tout en le poussant de tout mon poids pour le faire tomber sur le lit, un léger rire enfantin s'échappant de mes lèvres. « Tu vas me manquer quand tu vas partir Lhoas. » lui avouais-je également, une moue boudeuse, les yeux clos « Et merci d'avoir été là pour moi... » j'étais sincère, au final c'était certainement lui qui m'avait tout au long du jeu le plus soutenu.

Franckie obtempéra et vint se loger dans les bras musclés de Lhoas. Il enlaça alors à sa manière et à son tour le torse de Lhoas de toutes ses forces et il fit renverser Lhoas sur le lit, se retrouvant tous les deux couchés, Franckie surplombant Lhoas de son sourire amusé. « Tu vas me manquer quand tu vas partir Lhoas. » Il ferma les yeux un instant, couché sur Lhoas, qui profitait de ce moment lui aussi. Il aimait bien être en compagnie de Franckie, il se sentait bien avec lui. « Et merci d'avoir été là pour moi... » Lhoas se surprit à sentir une larme couler sur sa joue. Toujours couchés l'un sur l'autre, Lhoas prit la parole, tant bien que mal. « Tu vas me manquer aussi mon mignon. » Sa voix était chevrotante, et Lhoas détestait être atteint par une faiblesse devant quelqu'un. « De toute façon, t'auras pas le choix, je veux garder contact. » Voix toujours chevrotante. « C'est normal d'avoir été là, et je compte bien te mener jusqu'en finale. Parce que t'es le meilleur, le seul qui la mérite cette victoire. » Puis tout naturellement, Lhoas encercla à nouveau Franckie tandis que ce dernier était étendu de tout son long sur lui. Lhoas posa son nez sur la tête de Franckie, le caressa de son nez et respira une dernière fois son odeur, celle avec laquelle il avait dormi depuis trois mois. Et il vint déposer un baiser sur la joue du jeune candidat qu'il adorait tant. Un peu trop d'ailleurs. Lhoas n'avait jamais déposé un baiser sur la joue de quelqu'un de ses propres lèvres depuis des années, depuis qu'il avait grandi de sa phase d'enfance, il n'avait jamais réitéré cela et cela faisait un bien fou, c'était naturel, Franckie le rendait meilleur.

« Tu vas me manquer aussi mon mignon. » dit-il alors qu'une larme coulait sur sa joue. Une moue boudeuse se dessina alors sur mon visage, ah non, il ne devait pas pleurer hein, c'était moi l'émotif ici. « De toute façon, t'auras pas le choix, je veux garder contact. » continua t-il la gorge serrée « C'est normal d'avoir été là, et je compte bien te mener jusqu'en finale. Parce que t'es le meilleur, le seul qui la mérite cette victoire. » puis, il encercla mon corps de ses puissants bras avant de déposer un baiser sur ma joue. Un sourire vint orner mes lèvres alors que je calais ma tête dans le creux du cou du jeune homme. « Bien entendu qu'on se reverra... » et comment, il avait clairement été l'un de mes piliers dans ce jeu, si ce n'est le pilier principal. Ma main droite caressait lentement le dos du grand brun en de légers arc de cercles alors que je pouvais entendre son coeur battre, l'oreille contre sa poitrine. « Tu sais, moi je m'en fiche de gagner... je pense que j'ai vécu ce que j'avais à vivre ici... » et pour cause, que je passe ou non cette étape, ces nominations, je ne serai pas triste. De toute façon, ma cagnotte était à zéro alors... Je relevais légèrement et déposais un baiser sur la mâchoire du jeune homme, avant de lui sourire « Et puis j'suis sûr que y'a pleins de choses à faire dehors... Tu me feras un petit résumé quand on se retrouvera, hein ? » puisqu'il allait de toute façon quitter le nid avant moi. « Tu pourras être là à ma sortie ? »

« Bien entendu qu'on se reverra... » dit-il en coincant sa tête dans le cou de Lhoas, tous deux couchés l'un sur l'autre sur le lit de la chambre d'amour. Franckie caressait le dos de Lhoas dans de petites foulées de bras, il faisait des ronds parfaits, Lhoas pouvait le sentir, ce qui le fit sourire après avoir été quelque peu dans sa phase émotion, il ne voulait décidément pas se séparer de Franckie. Une pensée quelque peu méchante lui parvint alors en tête - Franckie lui manquerait surement plus que Baptiste ne lui avait manqué lors de leur séparation. C'était cruel à dire mais c'était vrai. Lhoas avait des sentiments naissants pour Baptiste et ça collait vraiment bien au lit. Avec Franckie c'était différent, il avait besoin de sa présence pour être rassuré. « Tu sais, moi je m'en fiche de gagner... je pense que j'ai vécu ce que j'avais à vivre ici... Et puis j'suis sûr que y'a pleins de choses à faire dehors... Tu me feras un petit résumé quand on se retrouvera, hein ? Tu pourras être là à ma sortie ? » dit Franckie, avant de déposer un baiser sur la mâchoire de Lhoas, si proche de ses lèvres, que Lhoas se crispa tout en acquiesçant à sa question, un peu confus. Tout alla alors très vite dans la tête de Lhoas, ce baiser si chaste et si anodin sur sa mâchoire lui avait fait un effet impensable et un certain déclic. De son index, Lhoas tourna le visage de Franckie vers lui et gagna ses lèvres. Il n'avait pu faire autrement, il fallait qu'il le fasse, cette idée avait été lancé au moment-même où Franckie l'avait embrassé sur le menton. Ça avait eu comme un gout de trop peu. Et il fallait que Lhoas y goûte à nouveau, teste cela, c'était indéniable il en avait envie et pour ce moment au diable Baptiste. Il gagna donc les lèvres de Franckie doucement, délicatement, pour ne pas l'effrayer, il fit ça incroyablement bien, il n'avait jamais fait cela d'une manière aussi douce, avec personne. L'effet Franckie, sans doute.

Je commençais alors à reposer lentement ma tête contre son torse, dans le creux de son cou quand je sentis l'indexe du jeune homme soulever mon menton. Docilement et naïvement, je me laissais donc faire, scrutant le regard du jeune homme qui s'avançait de plus en plus. Oui, c'était la soirée des adieux, des baisers, des larmes et... et ce baiser là, je ne l'avais clairement pas vu venir. Lhoas déposa lentement ses lèvres sur les mienne. Ses yeux étaient maintenant clos alors que les miens étaient ouverts, cherchant à se raccrocher à quelque chose, une explication peut-être. Puis, le jeune homme se retira un instant. Hébété, j'ouvrais la bouche sans qu'aucun mot ne puisse sortir. Bientôt, le jeune homme se rapprocha et redéposa une seconde fois ses lèvres sur les miennes. Sans trop savoir pourquoi, je prolongeais le baiser, laissant nos langues danser l'un avec l'autre avant de finalement déposer une main sur son torse, pour m'aider à en quelque sorte me retirer de là. Mes pensées se bousculaient alors dans ma tête, mon teint virait au rouge, mes yeux encrés dans les siens, la bouche entre ouverte, le coeur battant à cent à l'heure. Ok, respire Franckie. Qu'est ce qu'il venait exactement de se passer ? Et Baptiste ? J'étais totalement confus, ne sachant plus trop comment réagir ni même quoi penser. Ma main toujours appuyée sur son torse, et mon visage au dessus de celui du jeune homme, je repris alors la parole « Je... » oui, enfin, reprendre la parole est un peu exagéré. Inspiration, expiration. « Pourquoi maintenant ? » oui, c'était la seule question qui me venait à l'esprit. Il avait eu toutes les occasions du monde de le faire par le passé, alors pourquoi m'embrasser maintenant ?

Franckie prit part au baiser et laissa sa langue divaguer dans la bouche de Lhoas, tout naturellement. Lhoas fut content que son petit protégé n'ait pas pris peur comme il s'y était attendu. Franckie déposa alors une main sur le torse solide de Lhoas, pour se relever quelque peu - la tête du moins - et donner un terme au baiser langoureux dont il avait tout de même daigné profiter. Ses joues virèrent au rouge et il ne sut que dire pendant un moment, scrutant Lhoas dans les yeux, de son regard bleu pétillant. « Je... » Il n'y arriva pas la première fois, visiblement encore choqué de ce qui venait de se passer, ce qui arracha un infime sourire à Lhoas, content d'avoir fait son effet et surtout d'avoir gouté au délice appelé Franckie. « Pourquoi maintenant ? » lâcha Franckie d'une traite. Il avait posé là une bonne question, mais leur proximité, leurs deux corps collés et la main de Franckie sur le torse de Lhoas rassurait un peu ce dernier quant au changement de ton dans la conversation. Lhoas réfléchit quelque peu puis fit parler son coeur. « Je ne pense pas qu'il faille un raison pour avoir envie d'embrasser quelqu'un mais si tu en veux une, tu vas même en avoir deux. La première, j'en avais envie. La deuxième, il y a toujours eu cette ambiguïté entre nous et je voulais voir ce que ça donnerait, j'en ai eu envie alors voilà j'ai tenté. » Lhoas avait été franc, et ne pensait pas vraiment à son statut de "en couple" pour le moment. Il pensait à Franckie, à l'envie qu'il avait eu, au fait qu'il ne veut pas que ce dernier fuie ou se choque. « Désolé si tu l'as mal pris, ou si tu ne voulais pas » s'empressa de rajouter Lhoas, s'excusant pour son impulsion. Même si ce dernier avait tout de même profité pleinement du baiser..

« Je ne pense pas qu'il faille un raison pour avoir envie d'embrasser quelqu'un mais si tu en veux une, tu vas même en avoir deux. La première, j'en avais envie. La deuxième, il y a toujours eu cette ambiguïté entre nous et je voulais voir ce que ça donnerait, j'en ai eu envie alors voilà j'ai tenté. » au détail près que le jeune homme était en couple. Je ne savais plus trop quoi penser. Peut-être ne savais-je pas exactement ce qu'il se tramait dans leur ménage actuel. A vrai dire, je préférais ne pas le savoir, de peur d'apprendre quelque chose qui m'aurait déçu. « Désolé si tu l'as mal pris, ou si tu ne voulais pas » un sourire compatissant se dessina sur mes lèvres alors que je me laissais tomber à ses côtés, le regard rivé vers le plafond, encore. « Je ne l'ai pas mal pris non... » non car de toute façon, pour que je prenne mal quelque chose venant du jeune homme, il allait m'en falloir bien plus, et puis cela était tout de même une marque d'affection particulière, quoi qu'on en dise, je ne pouvais pas lui en vouloir pour un simple baiser. Baiser que j'avais tout de même stoppé. « Quant à savoir si je le voulais ou non... j'en sais rien. » lâchais-je d'une voix en demi-teinte. Il y a un temps où cela ne m'aurait pas dérangé, mais nous avions tous les deux avancés, je ne savais donc plus trop où j'en étais. Il y avait Elvis... et Jackson... et Baptiste... tout était décidément bien trop compliqué et les questions continuaient à se bousculer dans ma tête. Alors, je me contentais de fermer les yeux, et d'essayer de les chasser, une par une « J'aurais juste aimé que tout soit plus simple... » lâchais-je en un soupir, un murmure.

« Je ne l'ai pas mal pris non... » dit-il en se laissant tomber à côté de Lhoas, sur le lit. « Quant à savoir si je le voulais ou non... j'en sais rien. » Apparemment leur attraction passée n'avait été qu'éphémère pour Franckie, malheureusement. Au moins, Lhoas avait tenté, il avait eu son baiser et vu comme la conversation était partie là, il n'aurait que ça, mais ça lui suffisait, si c'était le sort qui se réservait pour la suite. « J'aurais juste aimé que tout soit plus simple... » dit Franckie en fermant les yeux, étendu à côté de Lhoas. Lhoas ne savait pas trop quoi dire, il ne pouvait pas vraiment aider à résoudre la torture mentale de Franckie. Il ne voulait juste pas le perdre à cause de ce baiser peut-être mal placé ou mal venu. Il avait eu Elvis et Jackson et c'était compréhensible qu'il soit perdu. Lhoas se retourna alors sur le ventre de façon à voir à son côté Franckie étendu sur son dos, les yeux fermés. Il posa une main sur le torse de Franckie, y fit des petites caresses jusque dans le cou du jeune homme qui fermait toujours les yeux, comme un chat profitant des caresses si plaisantes que son maître lui faisait. Lhoas déposa alors un baiser sur biceps de Franckie, comme une envie particulière. « Tu sais ça peut être simple. Tu fais le vide dans ta tête et tu n'y implantes que de l'amour pour ton Lhoas chéri, je fais le vide dans la mienne, je mets un terme à ma relation avec Baptiste et je m'implante ta photo dans mon cerveau et on vit une vie heureuse hors de l'émission et on fait plein de petits bébés. » Ok ça tournait à l'ironie, mais Franckie/Baptiste, ce dernier ne faisait malheureusement pas le poids dans le coeur de Lhoas, malgré qu'ils étaient des bêtes ensemble au lit et qu'il l'adorait cependant. Franckie, lui, avait toujours été là et ils avaient toujours été là l'un pour l'autre, le courant était toujours passé et Lhoas savit pertinnement que sans Franckie il aurait eu du mal, il avait besoin de lui pour continuer, c'était une rencontre inoubliable et il ne pouvait plus s'en passer depuis. C'était un pilier, réellement. Lhoas, dépité de ne savoir que faire et après avoir sorti cette débilité pas si débile, laissa tomber sa tête platement sur le torse de son Franckie.

« Tu sais ça peut être simple. Tu fais le vide dans ta tête et tu n'y implantes que de l'amour pour ton Lhoas chéri, je fais le vide dans la mienne, je mets un terme à ma relation avec Baptiste et je m'implante ta photo dans mon cerveau et on vit une vie heureuse hors de l'émission et on fait plein de petits bébés. » dit-il en déposant un baiser sur mon bras, alors qu'une de ses mains venait caresser lentement mon torse. Ces quelques mots venaient de me faire sourire. Cependant ses précédentes paroles m'étaient étranges, je ne savais pas trop comment interpréter ses propos. A vrai dire, tout était actuellement tellement flou que je ne savais même pas comment interpréter mes propres paroles, et ce depuis un bon moment maintenant. « Tu... Tu serais capable de laisser tomber Baptiste pour... moi ? » ça me paraissait inconcevable, à mes yeux ils se mariaient tellement bien ensemble. La même question revenait dans ma tête, pourquoi maintenant et pas plus tôt ? Tout aurait été tellement plus simple... « Lhoas... je ne sais pas si tu penses réellement ce que tu dis ou non mais... Si tu ne veux pas être avec Baptiste... tu devrais peut-être chercher ailleurs... » en effet, il venait d'avouer qu'il n'en avait finalement que moyennement à faire du jeune homme. C'était peut-être le moment pour lui d'aller trouver quelqu'un d'autre, qui serait plus pour lui, d'autant plus si il pensait que ce qu'il éprouvait pour le jeune homme n'était pas si fort que ça. Mes yeux scrutaient de nouveau les siens en attente d'une prochaine réponse.

« Tu... Tu serais capable de laisser tomber Baptiste pour... moi ? » L'éventualité dite comme ça, ne faisait pas si peur que cela à Lhoas. Il serait déçu, il aurait mal au coeur de laisser Baptiste sur le coté et d'arrêter son histoire avec, mais si Franckie était prêt à se lancer avec lui, c'était tout autre chose que lui promettait son avenir, il se sentait réellement bien avec Franckie. Il avait certes des sentiments pour Baptiste mais en avait également pour Franckie, des différents. Ses sentiments pour Baptiste étaient sûrement aussi brouillés par leur entente époustouflante coté sexe. Tout se mélangeait dans la tête de Lhoas, finalement. « Je ne sais pas Franckie, dans l'immédiat je ne saurais pas te répondre. Mais pourquoi pas, je ne sais pas. Tout dépend de toi, aussi. » Il était clair que ce n'était pas une décision à prendre à la légère. Lhoas regardait Franckie droit dans les yeux tout en jouant de ses doigts sur son bras, désormais, aimant le contact de leurs deux corps, contact anodin cependant. « Lhoas... je ne sais pas si tu penses réellement ce que tu dis ou non mais... Si tu ne veux pas être avec Baptiste... tu devrais peut-être chercher ailleurs... » Il y a avait une réponse toute claire à cela. « Je ne sais pas ce que je ressens pour Baptiste, mais je pense que si l'on ne s'entendait pas aussi bien au niveau sexuel, il n'y aurait pas grand-chose d'autre entre lui et moi. Toi, j'ai juste besoin de toi, j'y suis trop habitué désormais. C'est des véritables sentiments, ça, je pense, mais je n'en suis pas sûr je n'ai ressenti ça qu'une fois dans ma vie, pour une femme qui s'est jouée de moi. Si je dois chercher ailleurs, c'est vers toi que je me tournerais, mon Franckie. » Et Lhoas déposa un baiser dans le cou de Franckie, tout doucement, tout délicatement, le regardant ensuite dans les yeux, une nouvelle fois. Lhoas était bien là, avec Franckie. Le monde semblait s'arrêter.