Après mon entretien avec Betty, j'avais continué de errer dans la maison comme une âme en peine. Nan, vraiment, non seulement je me faisais pitié mais il était encore plus insupportable de savoir que les autres avaient pitié de moi. Les nominations avaient été annoncé et bizarrement, j'avais ressenti la curieuse envie de me retrouver à leur place, je commençais à m'ennuyer dans la maison. Bien entendu, mes reflexions étaient stupides étant donné que j'aurais de suite déçu d'être nominé cette semaine, mes envies étaient assez contradictoires à vrai dire ces derniers temps. Il restait des bouteilles de champagnes de la veille au frais -étonnant que personne ne les ai fini- et j'avais sauté sur l'occasion pour en chiper une discrètement. Il ne me restait plus qu'à trouver un endroit calme où je pourrais vider celle-ci sans me faire prendre. Les toilettes n'étant pas envisageable, je me dirigeai vers la chambre juliette à petits pas rapides. J'ouvris la porte sans me rendre compte que la lumière était déjà allumée, refermant celle-ci vivement avant de me retourner, tombant ainsi nez à nez avec Ethan, allongé sur le lit face à moi. Manquait plus que lui tiens. Il se redressa un peu pour me parler.

Milo. Je t'ai nominé hier, mais je suis bien le seul. Je n'ai rien contre toi, mais il fallait bien choisir quelqu'un. Tu veux tout de même rester ici ?

J'haussai un sourcil, me dirigeant vers le lit avant de m'allonger à côté du jeune homme à un bon cinquante centimètres de lui, la bouteille en main.

Je reste ici mais c'est bien parce que tu me fais de la peine, tout seul dans cet endroit si ... hostile. Par contre je me garde la bouteille, c'est ta punition !

Ce que tu veux, mais pas ça ! Allez, file la bouteille, j'ai envie de boire. Buvons à... notre amitié !

Je roulai des yeux aussitôt qu'il ait fini sa phrase, ne manquant pas de remarquer l'ironie du jeune homme. Tout le monde savait bien qu'Ethan cultivait le sarcasme, quitte à parfois en devenir ridicule (a). Je reserrai la bouteille contre moi mais pas suffisamment pour empêcher le jeune homme de me la voler. Il s'empressa d'en avaler en grande quantité à même la bouteille, sans gêne, et je secouais la tête de lassitude sans chercher à la récupérer.

Et je suis très bien seul sais-tu. J'aime bien être ici. Tu m'en veux pas de t'avoir nominé ? t'as plus de secret, t'es quasi plus en couple, ta vie déraille, et j'te nomine, pas très sympa sur ce coup. J'ai une question, tiens.

Je fis les gros yeux, ne pensait-il pas qu'il y avait des limites à la franchise ? Il planta son regard dans le mien, qui ne fit d'ailleurs aucun effet (non mais il croyait quoi ?) et ne manquai pas de prolonger l'échanger, nos yeux bleus rivalisant d'intensité.

Sois franc... Tu penses quoi de moi ? Dis moi tout.

Je lui ris au nez sans aucun gêne, me couchant sur le flanc, laissant ainsi ma tête reposer contre ma paume sans le lâcher du regard. Ce que je pensais de lui ? A vrai dire je ne le savais pas vraiment étant donné que je ne connaissais que très peu le jeune homme. Je laissai un léger sourire s'étaler sur mes lèvres, réfléchissant quelques secondes avant de reprendre mon bien d'entre ses doigts et d'en boire une longue gorgée.

Ce que je pense de toi ? Je pense que tu n'es qu'une sale petit blond arrogant qui tente d'amadouer les autres avec sa belle gueule. Je lui lançai un regard amusé avant de reprendre. Je ne sais pas, je ne te connais pas mais il y a dans ton regard une certaine désinvolture, et ta franchise dépasse souvent les limites de l'acceptable. Hum ... mais bon, t'as l'avantage d'être mignon, ahah.