Spoiler:

Kon trouve que le château, bien que très joliment décoré et luxueux à souhait, est froid. Dans le sens où il ne dégage pas le côté chaleureux que Kon aime retrouver quand il rentre chez lui. Même si son appartement à Dublin n’est pas la maison de ses rêves, il sent tout de même quand il est chez lui. Mais ici, ce n’était pas pareil. En restant par exemple à discuter dans le salon avec quelqu’un, il ne sentait pas le réconfort que lui apporte son chez lui. L’irlandais ressentait donc le besoin de s’extérioriser, et de profiter du beau temps. Lors de ses repérages, il n’avait pu louper le lac qui disposait d’une plage. Le voila donc à présent en train de sortir de l’eau après profiter d’une bonne baignade dans les eaux sombres et calmes. Une fine silouette qui ne lui était pas inconnue se tenait sur son chemin, au bord de l’eau. Kon sorti de l’eau, allant vers Elise.

__Bon matin Elise, lança le candidat à la jeune femme. Bien dormi?

Je me sens bien ici. Les autres candidats ne me connaissent pas encore suffisamment pour se juger agacés de ma personne. Car, oui, bien souvent, j'agace. C'est dans ma nature. Je suis chiante, naïve, niaise. Ce genre de filles qui veut toujours remporter la victoire, dénoncer les tricheries. Mais qui triche, elle-même, pour parvenir à ses fins. J'encaisse mal les critiques, les remarques. J'essaie de ne jamais rien laisser transparaître, puis je fonds. Et, alors, on me qualifie de chochotte, de victime, de manipulatrice. C'est pourquoi, bien souvent, je me braque. Je m'isole pour ne pas affronter le regard des autres. Car, ce dernier a une grande influence sur mes émotions du moment. Bref. Aujourd'hui, je vais bien. Je redoute seulement le moment où ils se rendront compte du fait que je suis insupportable. D'ailleurs, bien souvent, mes petits copains- ou ex-petits copains, dans ce cas- me reprochaient d'être un fardeau. La fille que personne n'aimait apprécier. Mais, c'est du passé. Je marche donc sur la plage, les cheveux dans le vent, les orteils dans le sable. J'ai l'impression de respirer un air nouveau. Plus frais, plus pur que celui de Paris. « Bon matin Elise » Je reconnais la voix qui m'interrompt dans mes pensées. Kon. Agréable compagnie. « Bien dormi ? » S'il savait.. « Hé, Kon ! Comment vas-tu ? »

Depuis le début du jeu, c’est-à-dire depuis le premier prime où ils avaient été tout deux mis en danger avec Malo, Kon et Elise ne s’étaient pas reparlés. L’irlandais avait trouvé la compagnie de la demoiselle agréable et elle semblait ouverte et gentille. Plus que d’autres candidats qui eux, étaient plus hostiles et se comportaient des fois bizarrement. Mais Kon doutait qu’elle ne soit ainsi. A moins qu’il ne se trompe et qu’en réalité, elle ne soit qu’une sociopathe des plus vicieuses. Cependant, on en rencontre rarement des comme ça donc il ne se faisait pas de films.

__Bien, merci. Et toi? Remise de ta frayeur? demanda-t-il en rigolant.

Il faisait allusion à leur presque faux vrai départ. En y repensant encore, le trentenaire aurait trouvé ça dommage de ne pouvoir profiter d'une occasion pareille de passer des vacances loin de tout, loin du monde, entouré de parfaits inconnus. Ce n'est pas le rêve, mais ça mérite d'être vécu comme expérience, n'est-ce pas?

__Alors? Tu t'adaptes?



Malgré le fait que Kon soit un des doyens de l'aventure, c'est une des personnes avec qui je m'entends le mieux pour l'instant. Il m'a tenu compagnie durant tout le prime, et s'est montré très agréable. Gentleman, aussi. Il doit bien avoir trente balais passés mais c'est pas pour autant qu'il ne reste pas un très bel homme. Si j'avais eu une dizaine d'années en plus, j'aurais sûrement déjà jeté mon dévolu dessus. Quoique, l'âge n'est pas une contrainte... Non. Je ne pourrais pas. Je le trouve bien trop sympathique, bien trop gentil pour commencer à le séduire. Je trouverais ça tellement irrespectueux. Allez quoi, il se rapproche plus de l'âge de ma mère que du mien. D'accord, finalement, peut-être que l'âge y est pour quelque chose. Enfin, je suis sûre que s'il s'était montré un peu moins humble, je lui aurais tout de suite trouvé un côté bad boy qui m'aurait faite fondre. Enfin, peu importe. « Bien, merci. Et toi ? Remise de ta frayeur ? » Oui, ma frayeur. Et quelle frayeur ! Je ris quelques secondes, puis j'y repense. Dire que j'ai failli quitter l'aventure.. « On a eu chaud, quand même, hein ? » J'ai l'impression de ne jamais répondre à ses questions.. Le pauvre, il doit me trouver vraiment agaçante à détourner le sujet lorsqu'il en arrive à parler de moi. J'aime pas donner mon opinion. Je préfère entendre celui des autres avant de m'exprimer. C'est plus rassurant de procéder de cette manière. Ne sait-on jamais si je dis quelque chose de déplacé.. « Alors ? Tu t'adaptes ? » On parle encore de moi. Bon allez, je vais lui faire plaisir. Je vais lui donner une réponse convenable. « Oui, plutôt bien pour le moment. Et toi ? » C'était pas si difficile, finalement.