J’avais : fait un jogging dans le parc. Pris une douche. Manger un truc que j’avais trouvé dans le frigo. Et maintenant je voulais juste me reposer un peu dans mon lit, en espérant que Tweedy n’y soit plus mais en règle générale c’était elle qui se levait avant moi. Seule cette matinée avait été une exception. Quand j’ouvris la porte de la chambre pour rejoindre mon grand lit vide je vis que Laoise était déjà présente. « Finnick, un petit verre d'eau ? » demanda-t-elle. Oh laissez moi devinez, le candidate devait surement se trouver hilarante en cet instant, à vrai dire je n’aurais pas été étonné de la voir éclater de rire. Je haussai un sourcil et sans lui répondre je m’installai dans mon lit. « C’est tout ce que tu as à dire ? » demandais-je. J’avais un livre en fait sur ma table de nuit et il était bien plus passionnant qu’une éventuelle discussion sur un verre d’eau.

La jeune femme semblait interloquée par mon ton et par ce que j’avais dis. Est-ce que Tweedy lui avait dit que j’étais plus sympa que ça en temps normal ? Enfin en temps normal, comprenez par là : dans le jeu. Après tout la jeune femme ne me connaissait pas en dehors du château. « Je tombe mal, peut-être ? » me demanda Laoise. Je secouai la tête, passai mes dents sur ma langue inférieur, ce que je faisais toujours quand je me rendais compte que j’avais fais une boulette et tapotait le lit à coté de moi. Elle pouvait bien prendre la place de tweedy le temps d’une discussion après tout, je suis sure que Tweedy avait fait la même chose avec ma place (a savoir la prêter à quelqu’un d’autre). « Non ça va. Bon, faisons un peu connaissance si tu veux bien. Tu fais quoi dans la vie ? » Demandais-je, tout d’un coup plus sympa. Mais qu’elle se rassure, mon secret n’était pas d’être bipolaire, c’est juste que dans cette maison j’essaie de ne pas être trop… désagréable.

La candidate vint s’asseoir sur le lit à mes cotés comme je le lui avais indiqué et répondis à ma question. « J'ai terminé mes études, je suis en année sabbatique pour le moment et sans doute qu'après cette émission, j'essaierais de trouver un job en tant que professeur des écoles. » Ainsi je n’étais pas le seul à avoir pris une année sabbatique, je souris. « Et de ton côté alors, ta vie ressemble à quoi ? N'hésite pas à détailler, j'adore écouter. » Et moi de mon coté je n’étais pas très porté sur la discussion, pas quand ça me concernait vraiment en fait. Je passai une main dans mes cheveux et haussai les épaules. « Comme toi j’ai pris une année sabbatique mais il me reste un an à faire, ma dernière année en journalisme. Ensuite je ne sais pas, j’espère comme toi trouvé un job mais si ce n’est pas le cas ce n’est pas vraiment dramatique : ma famille est riche. Mais j’aspire tout de même à une certaine indépendance au niveau financier. Je n’irai jamais jusqu'à renier ma famille pour ça, par contre. » Pas comme Jamie, hm. Et puis soyons honnête, ma famille m’offrait une facilité sur laquelle je n’allais jamais cracher.

Après avoir finit mon histoire – pas vraiment longue – j’espérais que la candidate ne m’en demande pas plus. Elle pouvait raconter sa vie, elle pouvait partir, elle pouvait mettre se mettre à dormir là si elle le voulait. « Oh, allez, ne fais pas ton timide, prends-moi pour ton journal intime et raconte-moi d'autres trucs. » Je arquai un sourcil et secouai doucement la tête. « Tu m’excuseras mais ce n’est pas mon genre, de débiter ma vie. » surtout pas a une parfaite inconnue qui trouve fun de me faire balancer un verre d’eau dans la gueule. Bon ok honnêtement je n’étais pas rancunier et j’en avais déjà plus rien à foutre de cette histoire mais ça me ferait marrer de la faire culpabiliser même si, quelque part, j’imaginais bien qu’elle ne culpabiliserait pas du tout. Pas son genre, ça se voyait à des kilomètres. « Raconte-moi ta vie, plutôt. » Chacun son tour, chérie.

La jeune femme plissa le nez, elle ressemblait a une sours super mignonne comme ça, ça donnait presque envie de … rire. Oui, de rire. « Figure-toi que je n'aime pas non plus parler de moi. Il n'y a rien d'intéressant à dire, vois-tu. » Je suis à peu près certain qu’elle est en train de mentir alors j’insiste. « Aller, je suis certain qu’il y a quelque chose à dire. Les femmes se plaignent toujours que les hommes ne les écoute pas – oui j’ai eu droit au commentaire – alors maintenant que je t’écoute, vas-y, lâche toi ! » Et c’est ainsi que je l’invitai a raconter sa vie même si je risquais fort de tomber endormi avant la fin, ce n’est pas pour rien que je disais que les femmes se, plaignent qu’on ne les écoute pas ! C’est parce que je leur offrais une raison en or. « On range la chambre ? » proposa-t-elle. « Non. » déclarais-je d’emblée, elle m’aurait pas sur ça, même mes affaires j’avais du mal a les ranger alors celle des autres ? Jamais. « Je plaisante. » je plissai les yeux en la regardant, ne comprenant pas tellement l’intérêt de la blague. « Super drôle. » commentais-je alors, un peu ironique, mais oui, juste un peu !