Elle s'était réveillée avec un mal de tête lancinant qu'elle devait à sa nuit d'ivresse de la veille. Seigneur qu'est-ce qui lui avait prit ? Elle grogna de douleur en ouvrant un œil. Seigneur elle n'avait jamais connu une cuite pareille. Sans un mot son partenaire lui tendit une bouteille d'eau dans laquelle il avait glissée deux aspirines. Son regard parlait pour lui. Il désapprouvait son attitude de la veille. Elle aussi si cela pouvait le rassurer. "Je t'avais prévenue. Je suis pas facile à vivre." Souffla t-elle avant d'avaler une gorgée de la bouteille. Elle grimace mais se force à déglutir. Seigneur voila pourquoi elle ne buvait jamais. Elle récupéra dans la table de nuit sa paire de ray ban new wayfarer et les glissa sur son nez afin d'atténuer la douleur de la lumière pénétrant dans sa rétine. "J'ai besoin d'une douche." Soupira t-elle en reniflant ses cheveux. Génial. Pourquoi ne pas commencer la journée par un nouveau traumatisme. Enfin commencer la journée il était plus de dix-sept heures. Elle accusa le coup en découvrant son visage dans la glace. Aie ce n’était pas jolie. De larges cernes ourlaient ses yeux, elle avait l'air hagarde, ses cheveux se dressaient sur son crâne, sales et emmêlés. Oui, elle avait besoin d'une douche. Sochanna se glissa sous la douche encore trop anesthésiée par l'alcool pour paniquer au contact de l'eau sur son visage. Quelques minutes plus tard elle se séchait et enfilait un jogging ainsi qu'un sweat-shirt aux couleurs de la Sorbonne avant de quitter le château. Elle marcha aussi loin que possible. Cherchant l'isolement, le silence. Sa tête menaçait d'exploser. Elle échoua dans la cabane en bois. Silencieusement elle se laissa glisser contre un mur et posa sa tête contre le tissu d'un rideau. Umh... C'était agréable. Elle ferma les yeux, les doigts crispés autour d'une petite boîte qui tenait dans le creux de sa paume.

J’ai une chanson de merde dans la tête. J’en ai marre des chansons de merde qui trainent dans ma tête. Y en a un, toujours le même -je commence à reconnaître sa voix- qui s’éclate à chanter à tue-tête les chansons les plus moisies du monde sitôt qu’il fout un pied sous la douche. J’ai rien contre les chanteurs de salle de bain, et je serais même prêt à accepter ses fausses notes relativement fréquentes, si seulement il arrêtait avec son répertoire merdique. Un jour, j’vais me lever, le chopper, et lui faire avaler son gel douche, voir même le pommeau de douche au passage, aussi. En attendant, j’ai “il est né le divin enfant” en tête. Alors, déjà, c’est pas de saison, puisqu’il me semble qu’on n’est carrément pas en période de fête, et en plus, chez moi, il est pas du tout né le divin enfant. Seulement, allez faire comprendre ça à mon cerveau qui beugue sur une seule phrase, et qui la répète en non stop depuis onze heure, horaire de la douche quotidienne de Pavarotti. Je saoule tout le monde, du coup, a fredonner ce truc sans même en avoir conscience, et lorsque je le remarque, c’est moi que ça saoule. Ça m’auto-saoule, je m’auto-saoule. À midi, j’ai fini par quitter la table pour aller finir mon repas seul dans un coin, histoire de pas faire chier, et cet aprem, je l’ai passé avec un casque sur la tête, à arpenter les couloir en espérant me foutre autre chose dans le crâne. Mais chaque fois que j’ai baissé la garde, elle est revenue, la fourbe. En plus il fait moche. Tout le monde est à l’intérieur. Faut que je m’isole encore plus, pour éviter que le mal se répande... J’en entends déjà quelques uns fredonner le refrain. Alors, j’enfile une veste, et m’échappe en direction du parc. Et lorsqu’il se met à pleuvoir, je vais chercher refuge dans la cabane en bois, isolement suprême, histoire de m’abriter le temps de l’averse. Sauf qu’en poussant la porte, elle revient en force, et c’est donc en lâchant un son, mi-cri mi-grognement, de frustration, que j’entre dans la pièce.

Elle s’était écroulée en dehors du champ de vision d’un éventuel visiteur, recroquevillé dans son coin de la pièce la jeune femme ressemblait plus à une petite souris qu’à une jeune femme adulte et sur d’elle. Elle avait tout de l’adolescente qui venait de se prendre une cuite. Ce qui n’était pas si loin que ça de la vérité. Après tout c’était bel et bien sa première vraie cuite. Joyeuse elle l’avait été plusieurs fois mais jamais ivre. Or hier elle avait largement dépassée ce stade. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Littéralement. Comme si sa boîte crânienne avait rapetissée durant la nuit et qu'elle compressait son cerveau. Elle laissa échapper un gémissement lorsqu'en s'adossant plus confortablement aux rideaux elle les écarta très légèrement, la faible luminosité suffit à lui arracher une plainte tandis qu'elle portait des lunettes aux verres polarisés. Plus jamais ça. Oh non plus. Jamais on ne la prendrait à boire autant. Seigneur elle avait l'impression qu'une troupe Mariachi avait décidée de la torturer en jouant la cucaracha dans son crâne. Dur, dur, dur. Pourquoi avoir choisi de s'écrouler dans l'un des coins de la pièce plutôt que dans l'un des confortables fauteuils ? Car plus près du sol elle se trouvait, mieux cela valait, elle n'était pas encore très sûr de pouvoir viser juste en s'asseyant, elle s'était déjà mangée la porte de la douche trois fois, avait enfilé son pull à l'envers deux fois, quand on laçage de son jean il était plutôt abstrait. "Oh seigneur" Gémit-elle en massant ses tempes. "Aie..." Elle avait quelques souvenirs de sa soirée. Des bouteilles de vins... Beaucoup de bouteilles de vins. La remontée laborieuse des escaliers de la cave au petit jour. Et ... Un homme. Elle tenta de se concentrer sur son visage, de se souvenir de ce qu'elle avait précisément fait ou pas fait avec cet homme... La douleur augmenta dans son crâne tandis qu’elle essayait d’aligner deux souvenirs de manière cohérente. Alors qu'elle tentait de se souvenir elle n'entendit pas la porte s'ouvrir. Ce n'est que lorsqu'un juron s'éleva, vrillant son crâne qu'elle remarqua la présence de Loxias. Génial encore un "proche" qui assisterait à son lendemain difficile. Elle aurait mieux fait de prendre ces maudites pillules. "Pas si fort par pitié." Souffla t-elle en se recroquevillant sur elle-même. Que disait son père déjà ? Ah oui... Quand on ne sait pas boire, on s'abstient.

Je pouvais pas deviner, non plus, que je n’étais pas seul. Quel con -en-dehors de moi, évidemment- aurait l’idée de parcourir le parc par ce temps pourri, de slalomer entre les gouttes pendant un moment, avant de se résigner à squatter le confess le temps que tout ça se calme ? Personne ! C’est bien pour ça que je m’étais trouvé dans le parc, parce que tout le monde était à l’intérieur. CQFD. Isolement, vous vous souvenez ? Alors si j’ai envie d’hurler en entrant parce qu’un énième couplet d’une chanson de noël vient de s’infiltrer entre mes neurones, j’ai le droit, parce que techniquement, je suis seul. Compris ? Sauf que seul, je ne le suis pas. Y a cette petite chose grimaçante qui se tortille dans un coin de la pièce, m’offrant un « pas si fort, par pitié. » qui me rappelle Swann au lendemain du prime. « T’as trop picolé, Gollum ? » je lance, sourire moqueur aux lèvres, en refermant la porte derrière moi. Avouez qu’avec son air agité, ses grimaces et ses mains qui s’entortillent, elle a quelque chose de Gollum privé de son précieux. Oui, bon, c’est vrai, y a plus sympa et avenant comme arrivée, mais y a un abrutit qui me colle depuis une semaine des chansons pourries dans la tête TOUS LES MATINS. Alors, pour l’altruisme, on repassera. « Y a des dolipranes, sur l’étagère, là... » je l’informe en lui désignant la boîte jaune. « Je sais pas pourquoi ils en ont mit là, mais il paraît que c’est à cause de certaines confrontations de la saison passée. » J’hausse les épaules, je ne suis pas plus au courant que ça. Je laisse passer un moment de silence, histoire de laisser souffler un peu ses tempes, puis je reprends. « Tu veux me raconter ou bien tu préfères que j’attende de visionner les images sur le prime ? » je lui demande en baissant d’un ton, me faisant entendre en l’épargnant quelques peu. « Parce qu’ils ne vont pas te louper, tu en as conscience, n’est-ce pas ? » J’ai finis par échouer sur un canapé qui lui fait face. Allongé, les bras repliés sous ma nuque, je lui jette un regard. Avec tout ça, j’ai oublié ma chanson... Attendez... Ha non.

« T’as trop picolé, Gollum ? » Oh qu'il se moque, elle aurait bien aimé le voir après pareille nuit. Bon personne ne lui avait posé le couteau sous la gorge, sauf si ces pulsions comptaient comme arme de persuasions mortelles, une possibilité à considérer. Bref personne ne l'avait forcé à boire autant. Etre désagréable ne changerait rien à sa gueule de bois pas vrai ? Elle devait assumer. Comme une grande. "Quelle comparaison charmante." Marmonne t-elle en retrouvant une position assise à peut près stable. Ok vu la difficulté à se tenir droite il semble nécessaire qu'elle reste encore quelques minutes sur le sol. « Y a des dolipranes, sur l’étagère, là... » Après deux aspirines les Dolipranes sont déconseillés pas vrai ? Pourtant la boite lui lançait soudainement des appels déchirants "avale moi, avale moi." Seigneur si même les boîtes de pilules se mettaient à lui parler elle était bonne pour rejoindre Swann au pays des chevaux imaginaires. "Je crois que je vais rester sagement sur le sol... Je suis pas sur d'avoir encore la fonction levée, elle doit se trouver noyer quelque part sous le vin rouge dans les limbes de mon cerveau". « Tu veux me raconter ou bien tu préfères que j’attende de visionner les images sur le prime ? » Oh seigneur le Prime. Elle allait découvrir en live ce qui s'était produit dans la cave. Avec qui avait-elle passé la soirée et surtout ... Qu'avait-elle fait en compagnie de l'homme brun dont le visage restait flou dans sa mémoire."Umh... Je crois que la papauté m'en veux. J'ai été attaqué par un Clos du pape extrêmement fourbe. Il était tellement violent que j'ai du descende au moins deux bouteilles avant de me rendre compte que le pape m'avait saoulé". Souffla t-elle avec un brin de dérision. "Je crois que le Papauté n'a pas supporté mes opinions sur le sexe avant le mariage..." La question demeure qu'est-ce qu'elle a fait cette nuit. "Mais je crois que j'ai conservé ma culotte... Enfin j'en avais toujours une ce matin, c'est bon signe non ?" Est-ce qu'elle est bien en train de parler de sa culotte avec Loxias là ? Probablement que oui. "Tu saurais pas avec qui j'ai passé la soirée par hasard ?" demanda t-elle en pointant vers lui un index un peu incertain. Ouep la préemption de la 3D c'était pas encore ça. Après Gollum, E.T.

« Je crois que je vais rester sagement sur le sol... Je suis pas sur d'avoir encore la fonction levée, elle doit se trouver noyer quelque part sous le vin rouge dans les limbes de mon cerveau. » Oui, en effet, il vaut mieux. Surtout qu’elle vient de me coller une image dégueulasse en tête que j’assimile trop aisément à la sangria ingurgité, par erreur, la veille. J’ai donc la vision de morceaux de cerveau flottant à la surface d’un saladier empli de liquide rouge, et tout ça sur l’air de “il est né le divin enfant”... Charmant. J’en grimace de plaisir. Pour chasser tout ça, je lui demande de me parler des causes directes de sa gueule de bois. Et elle me parle papauté, sexe hors mariage et culotte. Alors là, carton plein ! Trois de mes sujets tabous, un buzzer retentit sous mon crâne. « Le sexe hors mariage c’est maaaal. » je lui réponds en secouant vivement la tête. J’ai pas l’air sérieux, mais je le suis. C’est vrai, je suis très mal placé pour en parler, mais il n’empêche que ma vision reste inchangée, qu’importe mes erreurs et mes faiblesses. Le sexe hors mariage, c’est une liberté trop grande qui dessert plus qu’elle ne sert. Elle continue sur sa lancée, sans tenir réellement compte de ma remarque, m’expliquant qu’elle s’est soulée dans la cave avec un vin dont le nom m’évoque vaguement quelque chose, avec quelqu’un dont elle a oublié l’identité... Il semblerait même qu’il n’y ait pas que ça qu’elle ait oublié, de sa soirée. « Tu saurais pas avec qui j'ai passé la soirée par hasard ? » me demande-t-elle, finalement, en pointant un index en direction de mon entre-jambe... Heu... What ? « Désolé de te décevoir, Dobby... Mais c’était pas avec SAS... » je secoue une nouvelle fois la tête. Hors de ma vue, index menteur, va te pointer vers d’autres poils. « Cela dit, quand tu as commencé à picoler, t’étais pas encore ivre morte, donc tu devrais bien te souvenir de qui était à tes côtés à ce moment-là, non ? » ça me semble plutôt logique. Lorsque j’ai fini raide dans la cave, je me souviens très bien que Malo m’accompagnait. Après, c’est plus flou...

« Le sexe hors mariage c’est maaaal. » Machinalement la Blonde hausse un sourcil moqueur, ce qui ravive la douleur dans ses tempes, mauvaise idée mais il faut dire que la réflexion à de quoi la faire rire. "Parce que tu es resté chaste toi ?" Demande t-elle. Après tout ils viennent de parler de sa petite culotte alors pourquoi ne pas aborder les questions de reproduction, ils sont devenus très intimes au moment où Sochanna a abordé le sujet de la culotte devant lui. Enfin dans la logique Sochannienne bien entendu. Elle a bien sur conscience de le mettre un peu mal à l'aise. Elle même bien que "libérée" de ce côté-là, n'en reste pas moins traditionaliste. Traduction elle n'écartait pas les jambes pour le premier venu, ce qui n'était pas le cas de toutes les femmes présentes au Château. Elle manque d'éclater de rire lorsque Loxias se sent visée par sa question. Elle se serait rappelée d'une folle nuit avec lui... Enfin elle l'espère. Désolé de te décevoir, Dobby... Mais c’était pas avec SAS..."Tu comptes me comparer avec tous les personnages qui meurt dans les films ou quoi ?" Demande-t-elle en fermant les yeux derrière ses verres fumés. "Oui j'ai dit ceux qui meurt pas les plus moches. J'espère que ce n’est pas cela qui te vient à l'esprit lorsque tu penses à moi et à mes sosies cinématographiques." Elle gigote légèrement pour trouver une posture un peu plus confortable sur le sol froid. "Et puis... Je me doute que ce n’était pas toi, vu tes opinions sur le sexe hors mariage ... Ou alors tu parlais justement de notre écart de la nuit dernière." Elle a encore assez de lucidité pour le taquiner, c'est plutôt bon signe. Cela dit, quand tu as commencé à picoler, t’étais pas encore ivre morte, donc tu devrais bien te souvenir de qui était à tes côtés à ce moment-là, non ? Euh comment lui avouer qu'elle s'était mise à boire seule, comme une bonne vieille ivrogne de base ? "Bah en fait ... Il s'est pointé quand j'étais complètement partie au pays des poneys qui mangent des arcs en ciel si mes souvenirs sont bons... Il est brun. Ça aide pas je suppose ? Et grand."

« Parce que t’es resté chaste, toi ? » me demande-t-elle sur un ton de défi. Techniquement, elle n’a pas tort dans son accusation, mais techniquement seulement. Aussi je m’entends lui répondre un « Qui te dit que je ne me suis pas marié plusieurs fois ? » tout aussi crédible que n’importe quoi d’autre, et pour cause. J’hasarde un sourire en coin, puis la conversation dérape vers le contenu de mon boxer. Enfin, c’est ce que j’imagine puisque son index oscille entre ma cuisse gauche et ma cuisse droite, en survolant le centre. Mais vu l’expression d’hilarité contenue qu’elle affiche, ça devait pas être ça. Mais avant de m’offrir le démenti officiel, elle préfère revenir sur mes références cinématographiques, et s’indigner sur mes comparaisons pour le moins justifiées et justifiables. « Tu comptes me comparer avec tous les personnages qui meurt dans les films ou quoi ? Oui j'ai dit ceux qui meurt pas les plus moches. J'espère que ce n’est pas cela qui te vient à l'esprit lorsque tu penses à moi et à mes sosies cinématographiques. » Non, aucun rapport avec le taux de mortalité dans le cinéma d’auteur -oui, j’ai bien dit “d’auteurs”- juste une vague ressemblance entre elle et Gollum, et entre Gollum et l’elfe de maison. « T’as le même teint effet “bonne mine”. » Donc vert, je lui réponds en désignant, à deux mains, mon propre visage pour qu’elle comprenne bien de quoi je parle. Avec les blondes, vaut mieux prévenir que guérir. « Et puis... Je me doute que ce n’était pas toi, vu tes opinions sur le sexe hors mariage ... Ou alors tu parlais justement de notre écart de la nuit dernière. » Elle enchaine, et je me contente de rouler des yeux dans leurs orbites. « Ouai, bien sûr, j’ai pas eu assez de problèmes sur le dernier prime, du coup j’ai décidé d’ajouter un petit viol à mon cahier des charges, histoire de ne pas faire que passer pour un salaud, d’en être un aussi. T’as d’autres conneries comme ça, dans tes tiroirs, ou y a moyen que tu te retrouves assez vite en rupture de stock ? » J’préfère couper court et rendre mes phrases bien nettes afin qu’elles ne soient pas réutilisées, plus tard, hors contexte, contre moi. Elle a la gueule de bois, je devrais me montrer indulgent, mais l’attention portée aux autres ne m’a pas été bénéfique jusque là, donc je m’abstiens. Toutefois, je veux bien l’aider à retrouver l’identité de son compagnon de beuverie... Sauf que ça va pas être simple vu les maigres souvenirs qu’elle en garde. « Bah en fait ... Il s'est pointé quand j'étais complètement partie au pays des poneys qui mangent des arcs en ciel si mes souvenirs sont bons... Il est brun. Ça aide pas je suppose ? Et grand. » Super... C’est pas comme si ça correspondait à 90% de la population masculine des lieux. « J’te dirais bien Ezéquiel, mais t’aurais pas survécue à la soirée... Ou Andreas, mais là, c’est ta culotte qui n’aurait pas survécue à la soirée. » Et elle a bien précisé qu’elle l’avait toujours ce matin, sa culotte, non ?

« Qui te dit que je ne me suis pas marié plusieurs fois ? » C'est une bonne question. Son instinct infaillible. Son flaire de grand reporter ou simplement était-ce une idée en l'air. "Rien. En fait c'est ça ton secret, tu es mariés a... quatre vingt femmes." Pourquoi un chiffre aussi élevé ? Allez demander cela à son cerveau encore légèrement imbibé. "Du coup tu dois être un homme sacrément occupé." Commente t-elle en massant ses tempes encore douloureuses. « T’as le même teint effet “bonne mine”. » Il n'a peut être pas tord, elle revoit encore le visage qu'elle a entrevu dans la glace ce matin, pas vraiment le teint rosé des héroïnes des comédies romantiques. "Je te signale que tu as l'air un peu vert toi aussi... Tu t'es vu quand t'as bu." Cite t-elle de mémoire une célèbre publicité/avertissements de la sécurité routière. « Ouai, bien sûr, j’ai pas eu assez de problèmes sur le dernier prime, du coup j’ai décidé d’ajouter un petit viol à mon cahier des charges, histoire de ne pas faire que passer pour un salaud, d’en être un aussi. T’as d’autres conneries comme ça, dans tes tiroirs, ou y a moyen que tu te retrouves assez vite en rupture de stock ? » Que s'est-il passé sur le dernier prime ? Elle essaye de rassembler ses souvenirs. Est-ce qu'il fait référence à un moment avant ou après son petit coma sur l'épaule de Hamad. Surement à quelque chose entre les moments de veille et de d'éveil. "Non je crois que je vais réserver les autres répliques de mon one woman show pour quelqu'un d'autre genre ... Ezéquiel, il a l'air réceptif aux blagues étranges." Cynisme quand tu nous tiens. Viens alors l'instant crucial de découvrir avec qui elle a passé la soirée. « J’te dirais bien Ezéquiel, mais t’aurais pas survécue à la soirée... Ou Andreas, mais là, c’est ta culotte qui n’aurait pas survécue à la soirée. » "Ah non c'est sur que ce n'est pas Ezéquiel, j'ai déjà eut une proposition de viol et j'ai décliné ... du coup si on s'était recroisé... Ouais non... Quant à Andréas, jamais de la ...." Ses yeux s'écarquillent derrière ses lunettes alors qu'un souvenir s'imprime dans son esprit. Son visage proche de celui d'Andréas. "OH MERDE !" Le cri du coeur. "Merde merde merde !!!!"

« Rien. En fait c'est ça ton secret, tu es mariés a... quatre vingt femmes. » J’hausse les épaules, comme si je la laissais face au doute en étant dans l’incapacité de lui répondre, comme si il n’y avait rien de choquant dans son hypothèse, encore moins le chiffre évoqué. Quatre-vingt femmes ? Putain, déjà qu’avec une certain ont du mal a dormir la nuit, je n’ose imaginer quand tu te retrouves avec plus d’épouses que de jours dans un mois. D’ailleurs, tu fais comment ? Tu les chevauche une nuit tous les trois mois ? Limite, dans ce genre de cas, t’as pas envie de te retrouver en année bissextile. « Du coup tu dois être un homme sacrément occupé. » Continue-t-elle sur sa lancée. « Non là, en ce moment, ça. J’en ai que seize avec moi, du coup c’est limite des vacances, tu vois ? » Oui, oui, je viens bien de prétendre qu’on a un secret commun à dix-sept. Normal, quoi. Remarque, c’est pas con. Tu viens à dix-sept, tu t’arranges pour que ton secret soit buzzé en premier par X. X se tape 170 000€ dans sa cagnotte, et tu le traques, tu le buzzes, et au final, tu récupères une cagnotte improbable. Pas de problème de nomination, à dis-sept sur trente-six, y a moyen que tu aies la majorité tout au long du jeu. Et en plus, pas de problème pour Popol, tu te le fais traire tous les jours de manière totalement officielle. Pourquoi j’ai pas pensé à ça plus tôt, moi ? Finalement, c’est un peu con de venir tout seul comme un gland. La conversation se poursuit, et m’agace. Je l’engueule, parce qu’il faudrait pas oublier qu’il y a mes quatre-vingts femmes qui regardent, et elle finit par décider de réserver ses blagues pour Ezequiel. Excellente idée, il va mourir de rire, ou elle va mourir tout court. D’ailleurs, je l’informe que si elle avait passé la nuit avec le grand black, elle ne serait plus en vie, aujourd’hui, écartelée de l’intérieur par son totem perso. Andreas ? Pareil, sa culotte n’aurait pas survécue. Elle semble réfléchir à tout ça, et brusquement : « OH MERDE ! Merde, merde, merde !!!! » Ha bah voilà, on a notre réponse, et j’explose de rire, négligeant l’état de son crâne au passage. « Panique pas, t’as toujours ta culotte, alors c’est plutôt... Heu... » comment on dit, déjà ? « Bon signe ? » Ouai, sauf que j’ai quand même du mal à imaginer Andreas résister à l’appel de la chair, même lorsque la blonde s’avère inconsciente ou pas en état de filer son consentement.