~ starring malo and keelan

Le calme. Il n'aspire qu'à cela depuis ce matin. Le dressing où il a planté son atelier de couture éphémère est plus bruyant qu'à l'accoutumé. Impossible pour lui de se concentrer dans un tel brouhaha. Surtout il a entamé la quatrième robe de l'aventure. Destinée à une autre habitante de la maison. Il a pris soin de cacher ses autres créations dans son armoire. Si il vient à partir du nid d'amour avant la finale, voire-même la demie-finale. Il les laisserait comme cadeaux de départ pour chacune de ses muses. Il soupire. L'après-midi touche peu à peu à sa fin. Le soleil se décline au fur et à mesure des heures. Un astre lumineux qu'il observe au loin, un tasse de thé à la main. Il se perd dans la contemplation de ce spectacle incandescent et impérissable. Sa migraine quant à elle, est revenue. Une douleur lancinante à la tête qui ne cesse pas de perturber ce moment de prospérité. En compagnie de sa partenaire, celle-ci remarque que le couturier a des maux de tête carabinés. Elle se précipite dans la salle de bain pour chercher une aspirine qu'elle lui tend à son retour. Il prend le médicament, accompagné d'un verre d'eau. Il l'avale et attend que la pilule fasse effet sur son organisme. Quelques minutes plus tard, l'aspirine a agi parfaitement. La migraine a disparu. Il remercie la jeune femme d'un sourire, avant de baiser son front avec tendresse. Il la quitte un instant pour s'isoler. Il connaît le lieu idéal pour lire en paix. La chapelle. Un sanctuaire intimiste et apaisant. Arrivé aux sous-sols, il ne voit personne. Il entre la chapelle et regarde les bancs alignés et l'autel devant lui. Il fait un signe de croix avant de prendre place à l'un des bancs. Il n'est pas venu pour prier, mais pour lire. Comme par hasard, il choisit de lire La Divine Comédie, de Dante entre ses murs sacrés. Il l'ouvre et commence à lire la première page quand il entend des pas venir en sa direction. Il lève la tête et sourit au nouveau venu : - Bonjour. Keelan, c'est ça ? Il serre sa main d'une manière polie avant de l'inviter à s'asseoir : - Es-tu venu pour prier ou pour être au calme ?, demande-t-il d'un ton amical.

Ces derniers jours, je n'étais pas vraiment au meilleur de ma forme. J'étais distrait. Mes pensées étaient ailleurs. Très loin d'ici. Tournées vers ma femme. J'avais réussi à ne plus penser constamment à elle, mais là, l'anniversaire de ce qui aurait dû être nos 5 ans de mariage approchait à grand pas. Il m'était impossible de ne pas m'en souvenir. Du coup, j'en venais à me poser tout un tas de questions. Aurait elle approuvé ma participation dans cette émission ? N'aurait elle pas honte de la personne que j'étais devenue ? Bon sang, ce qu'elle me manquait terriblement. Même après tout ce temps. « Keelan ? Keelan, tu m'écoutes ?» Je sortis de ma bulle, et aperçut Tweedy qui visiblement me parlait.  « Hein quoi ? » Elle me montrait un objet à mes côtés.  « Le torchon s'il te plait » Ah oui c'est vrai. Je le lui tendis.  « Ça va ? » J'esquissai un vague sourire et lui assurai que oui. Je quittai finalement la cuisine, et sans m'en rendre compte, mes pieds m'emmenèrent à la chapelle. Un candidat se trouvait déjà là, Malo. Il me serra la main. Poli le mec.  « Oui c'est ça » Je ne lui retournais pas la question sur son prénom, le connaissant déjà. Je m'installai à ses côtés, puisqu'il m'y invita.  « Je ne sais pas vraiment en fait. Je n'ai pas prié depuis longtemps... Dieu et moi ne sommes pas en très bons termes. » fis je en regardant en face de moi, la statue du Christ.  « La Divine Comédie... » lis je sur la couverture de son livre.  « Je vois que tu as bon gout »

L'architecture des lieux a été conçue dans le but de donner aux habitants une espace de prière décente et réconfortante. Néanmoins, le couturier n'apprécie guère de voir des caméras les épier dans ce sanctuaire. Les prières doivent rester intimes, y compris à la vue de tous. Leurs objectifs sont alors braqués sur les deux hommes pour filmer leur conversation. - Je ne sais pas vraiment en fait. Je n'ai pas prié depuis longtemps... Dieu et moi ne sommes pas en très bons termes. Il acquiesce en silence. Il caresse les reliures de son exemplaire de la Divine Comédie de ses doigts tout en observant son interlocuteur avec un regard amical. Il le comprend, lui aussi a cessé de croire aux divinités. La vie est même devenue absurde selon lui. Depuis l'accident, il a décidé de profiter des infimes instants qu'il lui reste à vivre. Son interlocuteur lit le titre du livre. Apparemment, il connaît. - La Divine Comédie... Il hoche la tête. - Je vois que tu as bon goût Le couturier lui sourit. - C'est le seul qui me permet de m'endormir. Je suis insomniaque. J'ai alors trouvé la solution miracle à mes problèmes. Il place son livre à côté de lui avant de reposer son regard sur le candidat. - Alors que fais-tu dans la vie, Keelan ? Malo passe plus de temps auprès de la gente féminine que ses homologues masculins. En même temps, travaillant dans un univers féminin, il ne côtoie que très peu d'hommes. - Viens-tu d'Irlande, toi aussi ? De tous les hommes du nid, il est l'un des plus discrets. Il sent que c'est un homme sympathique. Le britannique apprécie sa discrétion et son côté naturel.

C'est le seul qui me permet de m'endormir. Je suis insomniaque. J'ai alors trouvé la solution miracle à mes problèmes Qu’il me confie.  « Sérieusement ? Moi ça fait des années que je cherche une solution à ce problème, en vain. Va falloir que tu me le prêtes » répondis je dans un sourire. Vraiment, je serais même prêt à essayer. Bien que je doutais que ça marcherait pour moi. Bah, de toute façon, voilà fort longtemps que j’avais abandonné l’idée de passer une nuit complète de sommeil. Ou alors il faudrait que je m’abrutisse de somnifères. Très peu pour moi. J’avais déjà essayé…et non, valait mieux pas. Malo me demanda alors ce que je faisais dans la vie. Hm, j’avais l’impression d’avoir répondu un million de fois à cette question. En plus ma situation était assez compliquée. Au début de l’aventure, nous aurions dû tous nous rassembler, et nous présenter un par un. Vous savez, un peu comme dans une réunion d’alcooliques anonymes. En ronde, chacun à parler à son tour. Cela ne serait pas mieux non ? Plutôt que de devoir se répéter sans cesse ? Heureusement que j’étais patient. «  Ancien soldat de l’IRA. J’ai été blessé et on m’a gentiment mis à l’écart. J’envisage de retourner à mes premiers amours, la médecine. » Voilà, bref et concis. «  T’es styliste toi c’est ça ? Dans le genre mondialement reconnu ? » Difficile de passer à côté. Il n y avait qu’a voir comment il s’habillait, le fait qu’il passe son temps à créer des robes… Et puis j’avais dû en entendre parler. Ou même ça avait été surement mentionné quelques fois au prime par les acolytes Dupond et Dupond. Viens-tu d'Irlande, toi aussi ? « Ouep, irlandais pure souche. J’ai habité quelques années en Angleterre aussi pour mes études. D'ailleurs, au vu de ton accent je dirais que tu es anglais ? »

Beaucoup de candidats sont atteints d’insomnie dans son château. Y compris son interlocuteur. - Sérieusement ? Moi ça fait des années que je cherche une solution à ce problème, en vain. Va falloir que tu me le prêtes. Il acquiesce en hochant la tête. Puis il lui sourit. Il compatit avec lui. Il sait ô combien c'est dur de ne pas pouvoir dormir sans que des images atroces vous prennent aux tripes lorsque vous tentez de fermer les yeux. Ensuite, il enchaîne avec la question sempiternelle du "Que faîtes-vous dans la vie" qu'il a du l'entendre un millier de fois. Il le sait. Jusque là, le couturier ne s'en est pas lassé. Peut-être du à sa patience légendaire et sa politesse exemplaire. Mais c'est un moyen comme un autre pour entamer une conversation civilisée entre hommes. Il me répond d'une façon concise : - Ancien soldat de l’IRA. J’ai été blessé et on m’a gentiment mis à l’écart. J’envisage de retourner à mes premiers amours, la médecine. L'armée. Il a toujours été admiratif de ces soldats qui se battent pour défendre leur pays. A une époque, il a envisagé cette possibilité de carrière mais sa passion pour la mode a pris le dessus. - T’es styliste toi c’est ça ? Dans le genre mondialement reconnu ? Pour l'instant, il n'a participé qu'à quelques défilés. Sa marque vient tout d'être lancé. Il doit avouer qu'il commence à se faire un nom dans le milieu où la concurrence est rude. Pour l'instant, il est considéré comme le styliste en vogue. Mais il déteste se donner en spectacle. Il aime être discret. Il accorde très peu d'interview aux magazines spécialisés. Il se considère plus comme un artisan. - Oui, je suis styliste. Je commence à être connu, mais je suis loin d'arriver à la cheville de certains de mes confrères. Pour l'instant, je me considère comme un novice. J'ai beaucoup de choses à apprendre. La notoriété se mérite grâce au travail que vous avez fourni. Il reprend la parole à son tour : - Ouep, irlandais pure souche. J’ai habité quelques années en Angleterre aussi pour mes études. D'ailleurs, au vu de ton accent je dirais que tu es anglais ? Un anglais pure souche, également. Du sang français coule aussi dans ses veines, mais il considère comme britannique. - Oui, un vrai rosbif comme les français aiment nous appeler. Il s'enquiert de demander ensuite : - Es-tu marié ? As-tu des enfants ? L'ancien militaire semble plus vieux que l'anglais. Il est en âge pour avoir une femme et des femmes.

- Oui, je suis styliste. Je commence à être connu, mais je suis loin d'arriver à la cheville de certains de mes confrères. Pour l'instant, je me considère comme un novice. J'ai beaucoup de choses à apprendre. La notoriété se mérite grâce au travail que vous avez fourni.  Ce jeune homme m’avait l’air d’un type qui avait la tête sur les épaules. Il pourrait prendre la grosse tête, ou se la pétait. Bon après peut être que c'était le cas, je ne le connaissais pas pour ça, mais j'en doutais. En tout cas perso, le stylisme et le monde de la mode n’était pas vraiment un milieu qui m’attirait. Enfin…je faisais quand même parti de ceux qui soignaient leur apparence et leur tenue vestimentaire. Je mettais souvent des costards, il fallait dire, j’avais souvent la classe. M’enfin mis à part ça…  « C’est pour ça que tu es là ? Gagner en notoriété ? Te faire encore plus connaître de ceux du métier ? » demandais je curieux. - Oui, un vrai rosbif comme les français aiment nous appeler. J’avais donc visé juste. Je ne savais guère que les français les appelais comme ça, quel drôle de nom.  « Et tu viens d’où d’Angleterre ? » Puis il me demanda s’il j’avais des enfants ou une femme. Ah le sujet sensible.  « Non… Je suis dans la même situation que toi…Veuf. » J’avais assisté à la révélation de son secret. Enfin juste le résultat de la confrontation avec Sochanna. Elle pensait qu’il était  maudit ou un truc dans le genre. Ce n’était pas le cas, en revanche, c’était là qu’il nous avait expliqué être veuf. Un de plus. Avec Anabel on était trois dans cette situation… Et encore, je ne connaissais pas tous les candidats. Allez savoir, nous étions peut être encore plus. A croire que la prod aimait bien les tragédies.  « On fait une belle brochette d’endommagés. » N’est ce pas ? Triste constatation.