feat. andreas
08.06 - 19:23
Sami ruminait toujours. Autant dire que cela n'allait pas être une bonne semaine, pour lui qui avait pris l'habitude de se réconforter dans les bras de Elise, c'était un peu dur à digérer ce changement de ton entre les deux tourtereaux et le changement de leurs habitudes. Avachi dans le divan tel un vieux crouton dépressif, appuyé sur son coude sur l'accoudoir du fauteuil, Sami regardait un film. Un film dans lequel il n'arrivait même pas à se plonger, un film auquel il ne prenait même pas attention, trop perdu dans le fil de ses pensées. Ces dernières allaient dans tous les sens et le coup de maître de Elise lui avait rappelé quelques vagues souvenirs malheureux entre son ex-femme et lui. Il semblerait que cette semaine allait être la semaine des idées noires pour Sami, thanks to la sainte-nitouche. Le regard perdu dans le vide, n'entendant que d'une oreille les paroles de l'acteur du film pourtant oscarisé, Sami remarqua alors Andreas qui vint s'asseoir dans le divan d'en face. Sami le fixa longuement. « Et dire que j'étais un des seuls qui semblait t'apprécier dans le nid », lâcha Sami, avec rancoeur et dégoût.

J'étais bien souvent trop occupé en semaine pour prendre le temps de me poser dans le salon, en dehors des nominations et autres annonces faites par Cupidon qui nous demandaient à tous de prendre place dans celui-ci bien sur. Pourtant ce soir j'allais m'y attarder un peu. Je ne savais trop comment expliquer ce revirement de situation, et d'où pouvait venir ce désir de ma part de m'y rendre aux alentours de dix-neuf heures. Une chose était certaine, j'aurais mieux fait de m'abstenir et de passer mon chemin. Oh oui. J'avais donc pénétré dans la pièce pour finalement prendre place sur l'un des divans, tandis que le grand barbu tatoué se voulait d'ors et déjà assis en face. À peine eus-je le temps de lui adresser un sourire que je me voyais attaqué par ce dernier. « Et dire que j'étais un des seuls qui semblait t'apprécier dans le nid » lâcha-t-il alors. Je n'aimais pas l'air qu'il prenait là, plus médisant que jamais. J'avais même l'impression que Sami m'en voulait. Y avait-il une raison à cela ? Sur le coup je n'en voyais aucune, mais il était hors de question que je me laisse parler de la sorte. « J'dois comprendre quoi, là, au juste ? Que c'est plus l'cas ? » Car il s'était exprimé au passé, comme si cette période était bel et bien révolue. Bordel, il allait arrêter de faire la gueule et de tirer une tronche de vingt mètres de longs pour m'expliquer ou quoi ? Je ne le quittai pas du regard, fronçant les sourcils et prenant un air interrogateur. Non vraiment, je n'avais rien à me reprocher ce soir.

« J'dois comprendre quoi, là, au juste ? Que c'est plus l'cas ? » répondit Andreas en toisant Sami, interloqué. Sami le regarda d'un regard assassin et se redressa dans le fauteuil, animé par une vague de colère qu'il se retenait de laisser sortir. « Parce que tu crois franchement que je vais te sourire à la gueule comme si de rien n'était alors que tu t'es pas gêné pour te taper Elise » grogna Sami, se relevant encore un peu plus dans le divan. Sami était du genre impulsif et suivait ses instincts et ses sentiments, toujours. Or les sentiments qui l'envahissaient pour le moment se rapprochaient plutôt de la rancoeur, de la colère et de la haine. Du dégout aussi. « Et tu ne me feras pas gober que tu n'étais pas au courant qu'il y avait quelque chose entre elle et moi, les chroniques des primes ont été assez explicites à ce sujet » ajouta Sami, toujours aussi hargneux dans le ton employé. « Moi qui pensais que t'avais un minimum de respect pour les autres, je me suis trompé. T'es totalement l'image que tu donnes. Le gros égoïste qui pense qu'à sa queue et qu'à sa gueule. » C'était pensé et mérité.

D'accord, je venais de saisir : le barbu tatoué était en rogne ce soir, et sans doute avait-il une bonne raison de l'être par ailleurs. Néanmoins je ne voyais pas trop quel rôle j'avais à tenir au milieu de tout ça. Car à l'entendre, on pouvait croire qu'il m'en voulait à moi, particulièrement. C'était le cas ? « Parce que tu crois franchement que je vais te sourire à la gueule comme si de rien n'était alors que tu t'es pas gêné pour te taper Elise » fit-il avant de ne se lever brutalement du divan. J'ouvris de grands yeux étonnés. Il allait me reprocher quoi, au juste ? D'avoir une vie sexuelle active et épanouie ? « Je vois. » Qu'est ce que j'avais à dire d'autre, pour le moment ? Je préférais le laisser poursuivre, histoire qu'il exprime toute la rage qui semblait l'envahir à cet instant. « Et tu ne me feras pas gober que tu n'étais pas au courant qu'il y avait quelque chose entre elle et moi, les chroniques des primes ont été assez explicites à ce sujet » Entre nous, j'en avais pas grand chose à foutre du fait que Sami ait des vues sur la petite Elise. Ça ne me faisait juste ni chaud ni froid. « Moi qui pensais que t'avais un minimum de respect pour les autres, je me suis trompé. T'es totalement l'image que tu donnes. Le gros égoïste qui pense qu'à sa queue et qu'à sa gueule. » Je me rendais compte qu'il me connaissait bien mal, ou qu'il m'avait pris pour ce que je n'avais jamais été, à savoir un type droit et fidèle. Je me levai à mon tour, bien décidé à lui faire calmer ses ardeurs. « Oui alors déjà tu baisses d'un ton pépère, j'te pries. » On ne me parlait pas comme ça à moi, j'étais Andreas merde. Personne n'avait le droit de parler de la sorte à Andreas. « Ensuite j'me fous royalement du fait que t'aies pu te montrer assez con pour t'enticher d'une minette de vingt ans... » Il avait pas genre la trentaine, le vieux ? Okayyyy. « ... Et oui, je suis égoïste, oui je ne pense qu'à ma gueule. J'te félicite, tu viens de t'en rendre compte ! Au bout de quoi, allez, trois semaines ? T'as été le plus lent de tous. » Il n'apprendrait rien à personne en me cataloguant comme tel. Après, s'il s'était bercé de douces illusions, c'était encore son problème. Pas le mien.

« Je vois. » commença l'allemand, alors que Sami était sur les nerfs. « Oui alors déjà tu baisses d'un ton pépère, j'te prie. » Pardon? « Nan, je baisse d'un ton si je veux. » Il s'était tapé son amante, pas question qu'il commence à lui donner des ordres. « Ensuite j'me fous royalement du fait que t'aies pu te montrer assez con pour t'enticher d'une minette de vingt ans... » Pas faux. Mais c'est pas une raison pour n'avoir aucun remord pour avoir baisé le coup de son pote. Enfin, "pote" tout est relatif dans un jeu télé. « ... Et oui, je suis égoïste, oui je ne pense qu'à ma gueule. J'te félicite, tu viens de t'en rendre compte ! Au bout de quoi, allez, trois semaines ? T'as été le plus lent de tous. » Sami le toisa, serrant les dents. « T'es un beau connard. Je croyais que derrière cette façade de gros égoïste et d'imbu de toi-même, y avait quelqu'un de bien, quelqu'un qui méritait d'être connu, visiblement pas. J'ai été l'un des seuls à t'apprécier depuis le début et tout ce que t'arrives à faire c'est ça, baiser sans gêne dans la salle de bain avec le "coup" pour parler vulgairement de ton "pote", bah putain ce que t'es un salopard. Je sais très bien qu'au fond t'es pas comme ça, c'est juste l'image que tu donnes. Mais j'ai plus envie de creuser plus loin, parce que t'en vaux même pas la peine. T'es inintéressant. » Sami se leva alors du divan et eut l'optique de quitter la pièce.

Il allait calmer ses ardeurs le vieux, c'est moi qui vous le dis. Non parce que là il me prenait de haut et je n'appréciais guère. Rien ne lui donnait le droit de me parler comme à un chien, comme à une merde je dirais même, et pourtant c'était bel et bien ce qu'il faisait sur l'instant. « Nan, je baisse d'un ton si je veux. » C'était son choix, néanmoins je n'étais pas disposé à supporter ce ton désinvolte très longtemps. Attention mes poings n'étaient encore allés s'écraser contre le visage de personne mais ce ne serait tarder. Sami venait de me traiter d'égoïste. Je n'avais pas manqué de le féliciter car tout le monde ici savait que j'en étais un. Cependant, ses prochaines paroles me firent définitivement perdre le peu d'humour que j'avais encore. « T'es un beau connard. Je croyais que derrière cette façade de gros égoïste et d'imbu de toi-même, y avait quelqu'un de bien, quelqu'un qui méritait d'être connu, visiblement pas. J'ai été l'un des seuls à t'apprécier depuis le début et tout ce que t'arrives à faire c'est ça, baiser sans gêne dans la salle de bain avec le "coup" pour parler vulgairement de ton "pote", bah putain ce que t'es un salopard. Je sais très bien qu'au fond t'es pas comme ça, c'est juste l'image que tu donnes. Mais j'ai plus envie de creuser plus loin, parce que t'en vaux même pas la peine. T'es inintéressant. » Connard, salopard... mais encore ? Qu'il continue surtout, hein, je ne voudrais pas l'arrêter sur sa lancée. Ah il avait terminé ? S'il pensait pouvoir quitter la pièce en trombe sans avoir à répondre de ses paroles, il se gourait. « Bon j'peux en placer une là ?! Merci. » Moi aussi j'avais des choses à dire, même si je considérais n'avoir en aucun cas besoin de me justifier sur quoi que ce soit. Je n'avais rien à me reprocher moi - j'étais en accord avec moi-même, comme toujours. « C'est ta gonzesse qui s'est jetée sur moi s'tu veux tout savoir. J'avais pas dans l'optique de me la faire, hein, à la base. » C'était prévu bien sur, car avec Elise il y avait comme un petit jeu de séduction qui durait depuis quelques temps, mais la demoiselle avait fait irruption dans la douche sans que je m'y attende, il fallait aussi le préciser. « J'donne aucune image différente de c'que je suis en réalité. La vérité vient juste de t'exploser en pleine gueule et t'arrive pas à la digérer. Pourtant va falloir que ça passe car je ne changerai pas. T'as imaginé pas mal de choses dans ta p'tite tête, probablement que toi et moi nous pourrions un jour être amis, sans doute aussi que je commençais à t'apprécier... mais tout ceci est faux. » Qu'il se mette bien ça dans le crâne : je ne recherchais ici la sympathie de personne. Encore moins celle d'un trentenaire frustré jetant son dévolu sur la première jeunette qui passe. Qui était le plus pathétique des deux, là ? « Et moi j'ai pas envie qu'on s'intéresse à mon cas comme tu prévoyais d'le faire. Laissez-moi agir comme bon me semble, baiser à droite à gauche si je le veux, et passez tous votre chemin merde ! Ta petite gueulante ne changera rien dans mon aventure, je te le dis tout net Sami. Au pire toi et moi on va cesser d'se parler, mais entre nous, je m'en remettrai. » Si Sami décidait de m'ignorer ou de faire comme si je n'existais plus à partir de ce jour, je ne verrais même pas le changement. S'il voulait quitter la pièce, maintenant il pouvait le faire. Après tout, quitte à se montrer lâche jusqu'au bout, pourquoi ne pas claquer la porte et mettre fin à cette discussion qui n'était à mon sens pas terminée...

Sami avait toujours été de nature impulsive, ça avait toujours été comme ça depuis son enfance, il n'avait pas de porte de derrière comme on dit, il disait ce qu'il pensait clairement. Deux gros laids mots comme auraient dit les petits feront le buzz sur l'écran, cela ferait sans doute monter les audiences mais il s'en foutait. « Bon j'peux en placer une là ?! Merci. C'est ta gonzesse qui s'est jetée sur moi s'tu veux tout savoir. J'avais pas dans l'optique de me la faire, hein, à la base. » Alors comme ça c'était Elise la fautive à tout point de vue. Sami avait déjà eu l'occasion de le voir dans le bout de vidéo qu'il avait visionné mais n'avait pas réfléchi plus loin, pour lui ils étaient tous deux fautifs. Maintenant il est clair que pour un homme lorsqu'une femme vous saute dessus, il est difficile de résister. Quand bien même ça n'excuse pas ce comportement. « J'donne aucune image différente de c'que je suis en réalité. La vérité vient juste de t'exploser en pleine gueule et t'arrive pas à la digérer. Pourtant va falloir que ça passe car je ne changerai pas. T'as imaginé pas mal de choses dans ta p'tite tête, probablement que toi et moi nous pourrions un jour être amis, sans doute aussi que je commençais à t'apprécier... mais tout ceci est faux. » Très bien, ça a le mérite d'être clair mais intérieurement Sami n'en démordra pas, pour lui ce Andreas est une couverture, une façade. Un peu comme le secret de Santiago à vrai dire. « J'donne aucune image différente de c'que je suis en réalité. La vérité vient juste de t'exploser en pleine gueule et t'arrive pas à la digérer. Pourtant va falloir que ça passe car je ne changerai pas. T'as imaginé pas mal de choses dans ta p'tite tête, probablement que toi et moi nous pourrions un jour être amis, sans doute aussi que je commençais à t'apprécier... mais tout ceci est faux. » Très bien, c'était donc un cas désespéré qui préférait passer sa vie tout seul et morose plutot qu'accompagné et bien entouré. Parfait. Le message était entendu. Cesser de se parler? Oh mais mon vieux ce ne sera pas aussi facile que cela, parce que Sami est le plus rancunier du monde. Il ne te laissera pas t'en tirer si facilement sans aucune once de culpabilité. « J'ai rien à répondre, t'es irrécupérable et borné par la même occasion. Si tu préfères faire ton jeu en solitaire mal léché c'est ton choix. Après tout c'est le jeu mais mon petit, ce serait te tromper de te dire que tu ne croiseras plus mon chemin. » Un sourire de la part de Sami.

Il espérait quoi au juste le barbu, que je me sente tout honteux, tout penaud d'avoir forniqué avec la femme de sa vie ? Parce qu'il devait être éperdument amoureux d'Elise, hein, pour me faire ce numéro là. Ou alors il ne pouvait admettre le fait que sa dulcinée se soit envoyée en l'air avec un petit jeune, bien mieux gaulé que lui, probablement déçue de ses piètres performances au pieu. Bah qu'est ce que vous voulez que je vous dise, je ne me sentais aucunement coupable et même s'il tentait par tous les moyens de me prouver que j'avais agit comme le plus beau salopard que la terre n'ait jamais connu, cela n'y changerait rien. Elise et moi avions passé un délicieux moment dans la cabine douche, et il allait devoir l'accepter car on ne revenait pas en arrière. Aussi, il lui faudrait se rendre à l'évidence : Elise ne lui appartenait pas et était encore libre de baiser avec qui elle souhaitait ici. Tant qu'à faire, autant prendre celui pour qui les petits cœurs de toutes ces demoiselles battaient la chamade ; Andreas himself. Et alors quoi, il allait chialer maintenant ? Me frapper peut-être ? Mmmmm, je le lui déconseillais fortement. Maintenant, ce qu'il pouvait faire aussi, c'était considérer que je n'existais tout simplement plus. Franchement, je me passerais bien volontiers de ses marques d'affection et de ses surnoms débiles du genre "Dédé". Plus ringard tu meurs. Non mais franchement il croyait quoi, qu'on était fait pour devenir copains comme cochons ? Et bien non, ça n'était pas prévu et n'adviendrait même jamais. Hum, quelque chose à ajouter peut-être ? « J'ai rien à répondre, t'es irrécupérable et borné par la même occasion. Si tu préfères faire ton jeu en solitaire mal léché c'est ton choix. Après tout c'est le jeu mais mon petit, ce serait te tromper de te dire que tu ne croiseras plus mon chemin. » Bien évidemment nous serions forcément amenés à nous revoir. Néanmoins nous pourrions tout à fait agir comme Ezéquiel et moi l'avions fait après notre houleux échange dans le dressing il y a de ça trois semaines : faire en sorte de se croiser le moins de fois possible, s'ignorer, continuer notre aventure chacun de notre côté sans empiéter sur le territoire de l'autre. C'était pas bien compliqué, et tout à fait faisable de mon côté. « J'ai bien compris qu'tu pouvais pas te passer de moi. Après, j'sais pas si t'as prévu d'me faire vivre un enfer parce que ta copine a décrété qu'je valais sans doute mille fois mieux que toi niveau baise... seulement sache qu'avec moi tu n'as rien à gagner, mais qu'en revanche t'as vraiment tout à perdre. » Je le voyais venir avec sa rancune. Sans doute allait-il préparer une vengeance à la graisse d'oie et tenter de faire je ne sais trop quoi pour me faire regretter ce moment dans la douche avec Elise, néanmoins je ne craignais rien ni personne. Alors il pouvait jouer les mecs vindicatifs, j'en avais rien à carrer. « Ah tant qu'j'y pense ! Quand on dit tenir à une d'moiselle, on évite de s'faire tripoter le concombre par un mec en parallèle, hein. J'dis ça, j'dis rien. » Bah quoi, je ne faisais qu'évoquer ce que nous avions tous appris lors du prime, à savoir qu'il s'était passé certaines choses entre le barbu et Santiago la semaine passée. Qu'il m'épargne donc sa morale, hein, ça vaudra mieux. Il n'était pas non plus blanc comme neige, le tatoué. Même si, je ne cesserais jamais de le clamer haut et fort, je n'avais rien à me reprocher moi. C'était leurs histoires, et elles ne me concernaient pas.

« J'ai bien compris qu'tu pouvais pas te passer de moi. Après, j'sais pas si t'as prévu d'me faire vivre un enfer parce que ta copine a décrété qu'je valais sans doute mille fois mieux que toi niveau baise... seulement sache qu'avec moi tu n'as rien à gagner, mais qu'en revanche t'as vraiment tout à perdre. » Sami esquissa un sourire, le regarda de haut en bas. « Ton petit discours à deux balles est pire que risible. » Sami n'en avait rien à foutre de ses mises en garde pourries. Il se prenait vraiment trop pour le roi du monde ce type sérieux. « Ah tant qu'j'y pense ! Quand on dit tenir à une d'moiselle, on évite de s'faire tripoter le concombre par un mec en parallèle, hein. J'dis ça, j'dis rien. » Hm pardon? Vive les chroniques du prime sérieux. « Hm pardon de quoi je me mêle? J'en peux rien si un gay qui surjouait sa personne est venu me mettre la main au panier. Je te le refile volontiers si tu veux. » Et puis merde, c'était pas son problème, il n'avait juste pas à toucher à Elise c'est tout. Même si elle s'était plaquée à lui toute nue, bon d'accord, mais quand même..

« Ton petit discours à deux balles est pire que risible. » Je ne faisais que le mettre en garde et l'avertir qu'un type comme moi ne se laisserait pas marcher sur les pieds par un trentenaire aigri et frustré. Après, libre à lui de prendre mes paroles au sérieux ou non. « Le prends pas comme ça, pépère. Au pire qu'est ce que t'as perdu ? Un bon plan cul. Allez, t'en retrouveras d'autres. Du moins je te le souhaite. » Car je ne croyais pas au fait que Sami ait pu ressentir quelque chose de fort et de sincère pour Elise. Tout ce qu'il voulait d'elle, c'était encore la sauter. Comme nous tous. Moi le premier. Mais qu'il ne me fasse pas croire que je lui avais là dérobé la femme dont il rêvait la nuit car c'était assez pathétique et très peu crédible pour le coup. Si il avait réellement tenu à elle, il n'aurait pas joué à touche-pipi avec un autre candidat la semaine dernière. Fait avéré. « Hm pardon de quoi je me mêle? J'en peux rien si un gay qui surjouait sa personne est venu me mettre la main au panier. Je te le refile volontiers si tu veux. » Une fois encore il prenait la mouche. Ce qu'il pouvait être susceptible. Et con surtout. « Non merci ça ira. Ta copine s'en charge déjà très bien. » Moi, le provoquer, le narguer ? Tout à fait. « Et dire que je me suis moi-même laissé tenter à foutre ma main dans ton pantalon l'aut' soir. Eurk. Qu'on m'amène une bassine, j'ai comme la nausée d'un coup. » Cet Ennio avait des idées vraiment tordues, la preuve il m'avait mis au défi il y a de ça deux petites semaines de glisser ma main dans le pantalon du barbu. Ce soir-là, j'avais mis mon dégout de côté mais celui-ci ressurgissait brusquement avec le recul.